Contrairement à la plupart des gens déprimés, je ne suis pas mort le jour où je suis né. Non. Moi je suis né, point et je trouve que ça, c’est déjà bien. On ne se rend pas compte, que finalement, c’est un exploit de vivre. De naitre en somme.
Dans un premier temps, il y a eu Andrew.
Brun, grand, il aurait pu être un sportif, cet Andrew là … Avec une carrure comme la sienne. J’avais écris mon propre portrait. J’étais beau, dans les lignes … Tellement. Un gosse que même ma mère n’aurait pas pu créer. Notre famille avait qu’une seule définition ; Unité. Dans mes rêves … Mes écris, elle était belle cette vie.
Et puis, il a y eu Daniel.
Le nom de mon père. J’ai eu le plaisir de le porter. Non, en fait, je le porte encore … Je dis n’importe quoi parfois. Parce que même si dans mes écris, c’était ma mère qui était toujours là. La putain de réalité elle était différente. Ma mère est morte, quand j’avais dix ans, mon père est devenu la figure parentale de la famille. Jusqu’au jour où … Il a trop hurlé sur ma Kate adoré. Ce jour là, j’avais honte, ouais, de m’appeler comme lui. Honte, bordel. Alors dans mon livre … Ma mère vivait, mon père s’en aller. Parfait.
Pour finir, ils ont dit Houston.
J’ai fais comme ma sœur, je suis parti, dans la vraie vie, le livre aussi. Partir c’était tout ce qu’il me restait, en réalité. Non, reste l’écriture aussi. Pas fait d’études, parce que j’en avais pas besoin, d’après moi. J’suis juste parti, pour partir.
La fin n’est pas arrivée en réalité.
Parce que j’ai continué à écrire, même si je suis parti, ouais j’ai écris. Parce qu’écrire c’est tout ce qui comptait. Je jouais avec les mots, inventais des mondes, créer des gens qui n’aurait aimé qu’une seule et unique personne, toute une vie, avant de mourir … Tragique, dramatiquement. Je rêvais de créer le plus beau des Roméo, et la plus pure des Juliette. Sans savoir que …
Mon premier livre fut le bon, je crois. Vous vous souvenez ? J’avais crée un personnage qui me ressemblait, n’est ce pas ? Sans même pouvoir le contrôler ? Je me suis crée moi … Pour finalement la créer elle. J’ai effacé le second Andrew pour la laisser sous les projecteurs d’une vie que je lui inventais.
Les plus beaux mots de toute une vie. J’avais crée son monde, elle n’avait pas d’amis, puisqu’elle se suffisait à elle-même. J’avais crée, non, j’avais mis au monde ma propre princesse.
Elle n’était pas forcément belle dans mes descriptions … Mais voilà, elle me plaisait à moi. M’aimait, moi.
J’avais une passion, dévorante, vivante, blessante, bouffante, écœurante … Et putain, tellement belle. Je l’aimais, celle que j’avais crée. Je pourrais même dire parfois, dans mes songes, que oui, j’en étais amoureux. Fou d’amour pour un personnage inventé, je n’ai pas trouvé d’autre solution que de la tuer … Parce que l’amour nous bouffe en réalité, le mien me bouffait par des mots que moi-même j’assemblais.
Fou avant l’heure et l’âge, c’est à ce moment là, que malgré moi et à cause du monde … Pauvre de moi ;
Je suis revenue dans la réalité.