« Un peu de silence, s'il vous plait. Si vous le permettez, nous allons commencer. » Bien sûr qu'on te le permet mon gars. D'ailleurs, si ça ne tenait qu'à moi, je me serais déjà levé pour crier un « Vos gueules, Monsieur le Principal veut parler. » mais j'ai toujours eu un léger problème avec l'autorité, je crois que c'est ce qui m'empêche de venir au secours de Monsieur le Principal. A priori, moi, j'aurais dit « le principal » tout court, mais il s'est présenté à moi comme « Monsieur le Principal. » alors j'ai fermé ma gueule et j'ai acquiescé. C'était sa façon à lui de bien me faire comprendre que c'est lui le capitaine, et que si je fous la merde dans son lycée, il m'en virera surement à coups de pieds au cul. Je le soupçonne de ne pas aimer mes mitaines. (…) Monsieur le Principal a commencé à causer chiffons et éducation aux gosses de l'amphi et j'ai du perdre le fil passé le troisième mot. Je crois que je ne suis pas le seul, parce que ça recommence à parler, derrière moi. Je me fais chier. J'ai envie de parler à ma voisine, pas à celle si vieille qu'il tient de miracle qu'elle soit encore en vie mais l'autre, celle aux cheveux rouges. Pas roux, rouge. Très rouge. J'ai envie d'y passer mes doigts, juste pour vérifier s'ils sont vrais. Mais elle a un air si pincé collé au visage qu'elle serait capable de porter plainte pour tentative de viol, la mégère. Je mords un rire qui ferait mauvais genre mais qui me tord les tripes quand même. Elle ressemble à ma prof de philo du lycée. Putain, je savais que j'aurais du me raser ce matin. (…) Il faudrait que je passe à Ikéa. J'ai signé le bail de mon loft Mardi dernier, mais c'est encore un vrai bordel. Sans compter que, pour être honnête, je suis minable en décoration. En Californie, j'avais même pensé appeler chaque commissariat de chaque état du pays pour lancer un avis de recherche concernant Shanya. Juste pour qu'ils la retrouve pour moi, me la ramène et qu'elle m'aide à décorer mon appart' avant de repartir avec son grand amour aux rangers défoncés. Un bon gars, cet Ethan, malgré ses godasses défoncées. Peut-être que la prochaine fois que je verrais Shanya, elle en aura enfin un paire à sa taille. (…) Monsieur le Pincipal commence à parler du travail scolaire, et je me dis que j'ai vraiment mal choisi mon métier. Je savais que j'aurais du faire cow-boy. J'hésite encore entre récompenser ceux qui ne rendront pas leur devoir ou les envoyer en colle pour les voir me rendre le double de travail. Deux fois plus de papiers à corriger, en somme. L'horreur. Je n'aimais pas faire mes devoirs, je n'ai jamais aimé ça. Et voilà que je signe pour quarante ans de dissert' à corriger. Suicidaire. Je crois que je ne lirais que les dix premières lignes avant de mettre une note. Ou que je mettrais un B- à tout le monde. Putain, où est la sortie ? (…) J'ai changé d'avis, je reste. Les meubles ne vont pas se payer tout seuls. L'année prochaine, je demande ma mutation au Texas... sauf si j'arrive à correctement meubler mon appart'. Pourquoi je n'ai pas loué un meublé ? Sans compter que ma voisine m'a amené des cookies, aujourd'hui. Elle s'appelle Lucy. Elle a un rire adorable et trois grains de beauté sous l'œil gauche. Elle a une coupe de cheveux absolument atroce mais enfin, personne n'a jamais épousé une femme pour ses cheveux. J''aurais pu épouser Natalie pour ses cheveux. Ou Louise, mais Shanya ne m'aurait jamais pardonné de coller notre nom de famille derrière un prénom comme « Louise ». Combien il y a-t-il de Natalie, dans cette ville ? Même si leur cheveux ne sont pas aussi beaux que ceux de la Natalie de Californie, peu importe. J'aurais les moyens de lui payer le coiffeur, je suis professeur. (…) Professeur Turner ? Monsieur ? Monsieur Turner ? Monsieur le Professeur ? Je crois que mes élèves m'appelleront Shane, sauf s'ils veulent être collés. Je blague, ils seront expulsés de cours, s'ils m'appellent Monsieur le Professeur. Faut pas déconner, un peu de sérieux. Faudra poser les bases, aussi, leur expliquer qu'ils peuvent raconter toutes les conneries qu'ils veulent dans leurs papiers, du moment qu'ils défendent leurs théories. Même s'ils doivent citer Le seigneur des anneaux pour ça, à la limite, je m'en fous. Bordel, j'vais être le prof que j'ai toujours rêvé d'avoir au lycée. Avec de plus beaux cheveux et des mitaines. (…) Je crois que je me suis endormi. Y'a un mec qui a buté dans mes jambes en se précipitant vers la sortie. Merde, la sortie. Ca veut dire que j'ai raté le discours de Monsieur le Principal. L'angoisse. « Qu'est-ce qu'il a dit ? » je demande à la prof aux cheveux rouges qui ne prend même pas la peine de me répondre. Elle me fixe un instant, ses lèvres si pincées qu'elles en disparaissent, et m'ignore avec un aplomb superbe. Vraiment, elle ressemble à ma prof de philo. Si je commence à la draguer, est-ce qu'elle cesserait de pincer ses lèvres pour pousser un cri scandalisé ? A essayer. Mais plus tard, je suis pressé. « Tout ça, sérieusement ? J'en ai manqué, des choses. Merci pour l'info, au fait. » Elle a une voix charmante, n'est-ce pas ?

Où les New-Yorkais ont-il caché Ikéa ?

Shanya Turner (Mary Elizabeth Winstead) Sa sœur jumelle, qu'il n'a pas revu depuis des années. Elle est partie avec un gars au rangers fracassés, ayant pour seul richesse un violon usé. Shane se dit que la prochaine fois qu'il les verra, ce sera entourés d'une armée de gosses la morve au nez... ou en train de jouer de violon pieds nus dans un parc, bière à la main. Ils sont nés ensemble, ont poussé leur premier cris au même instant pour ne plus cesser de brailler depuis ce jour... ils se reverront.

Bonjour New York, je m'appelle Andréa mais je réponds aussi au nom de ... Andréa.. Je suis un-une fille âgé de 20 ans. Mon personnage est un scénario qui porte le visage d'Aidan Turner . Ce compte est mon cinquième. (Je souffre parfois d'un dédoublement de la personnalité. Vous pouvez me retrouver sous les noms suivants : Sarah Howard, Mathilde Teissier, Lexie Van Kaes, Lux Van Kaes.) J'aimerais terminer en vous disant que z'avez vu comme elle est belle, Natalie ? et z'avez vu comme il est beau Shane ? Imaginez leurs enfants, maintenant... (vous quitter sur une belle image m'aidera peut-être à être pardonnée pour ce que j'ai écris plus haut )