Love in New York
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Hot for teacher ! || Sahara & Shane

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage


Shane Turner

Shane Turner

Nombre de messages : 12

Hot for teacher ! || Sahara & Shane Empty
MessageSujet: Hot for teacher ! || Sahara & Shane   Hot for teacher ! || Sahara & Shane Icon_minitime114.03.12 23:35

    « Et pour finir la semaine en beauté, j'ai enfin corrigé vos devoirs p'tits génies. »


Et moi qui pensais que corriger leurs papiers serait la partie la plus chiante de mon métier... Soyons honnête, il n'y a rien de plus jouissif que ça. Ces gosses sont brillants et ceux qui ne le sont pas me font tellement marrer que je n'ai même pas le cœur à les sacquer. Ah, mes petits génies...
Mais pour leur défense, j'accuse le sujet de la semaine dernière d'avoir été rasoir au possible. Je m'emmerdais tellement le soir où j'ai cherché un sujet à leur donner, que je me suis retrouvé dans une galerie d'art. L'exposition de ce soir là portait sur le cubisme et, rien à faire, le cubisme me gonfle avec un royal prodigieux.

« Quel rayonnisme ! » avait marmonné un mec dans sa barbe en parlant tout seul, surement pour se donner un air intello-cultivé et impressionner la nénette juste à côté de lui. Mais rayonnisme ou pas, je trouve assez gonflé de peindre quelques carrés de couleurs sur une toile blanche et d'appeler ça de l'art. Je veux bien, à la limite, reconnaître un certain talent à Picasso ou Braque. D'abord, parce que la plupart de leur tableau représentaient vraiment quelque chose, malgré leurs femmes aux seins carrés. Ensuite, parce qu'ils ne sont pas coupables de ce que le cubisme est devenu, ils ont juste posé les bases, ce serait con de les blâmer pour ça. Quoi que.
Enfin, il n'empêche que le cubisme, j'y comprends rien. D'où le sujet de la semaine dernière : « Peut-on aimer une œuvre d'art sans la comprendre ? »


    « Thomas ! » je lance en ouvrant sa copie. Je me souviens qu'il avait fait preuve d'une logique foudroyante ce gosse-là. Il faut que ce gamin arrête d'écrire ses papiers en étant défoncé.Ca y est, voilà : ''Peut-être que oui, mais peut-être que non aussi. Ça dépend de si on arrive à voir ce que ça représente. '' ou encore '' … de toute façon l'art, il faut que ça te parle, sinon tu peux toujours regarder, ça ne te parlera pas.'' Et donc ? « Quel beau tissu de conneries. Mais ça a eu le mérite de me faire marrer, c'est déjà ça. »


Je fais défiler les notes de mes p'tits génies, sans m'arrêter sur celle de Josh, parce que Josh est dans un état minable, le pauvre gosse. J'ai essayé d'être tendre en le notant, parce que je me suis souvenu de Red, au lycée. Quand sa copine a rompu, il était dévasté. Résultat, il a collectionné les sales notes, a été refusé dans l'université qu'il a choisi et a été obligé de refaire son année.
Tout ça pour une garce décolorée aussi profondeur d'une piscine pour enfants.


    « Kennedy ! » ah, Kennedy et son ''Ouais perso, fin idée perlon quoi...'' « Les idées étaient intéressantes. Très personnelles, en tout cas. J'ai beaucoup aimé la dernière phrase : ''et vous, vous pou V noté 1 devoir cent le comprendre ?'' Je peux, figure-toi, et j'me suis pas gêné pour le faire. »


Parce qu'il faut bien avouer que moi, personnellement moi-même, je n'ai pas pigé un broc de ce qu'il a raconté dans son devoir. Je le soupçonne de l'avoir taper à l'ordinateur et d'avoir laissé le correcteur faire le reste. J'ai même cru qu'il parlait une autre langue alors, dans le doute, je l'ai fait lire à Lucie. Parce qu'en espagnol, Quiero une cerveza por favor, je ne sais pas dire grand chose. Mais toute prof d'espagnol qu'elle soit, elle n'a pas entravé un mot de ce qu'il avait écrit non plus. Bon, ça nous à malgré tout bien fait rire durant le déjeuner.

En parlant de déjeuner, j'ai faim. J'ai pas eu le temps de déjeuner ce midi, je suis passé à Ikéa acheter un pouf. Orange, le pouf. Va falloir que je le montre à Shae. J'ai aussi acheter une armoire. Elle est pas bien jolie, peut-être parce qu'elle n'est pas orange, mais au moins, je vais pouvoir y ranger mes fringues.
La sonnerie se fait entendre et ça commence déjà à crépiter d'impatience de partout. Et comme ils savent que l'heure, c'est l'heure, certains commencent déjà à se lever. Tant mieux, j'ai une fringale monstre à combler.


    « Ah, le son de la liberté ! Maintenant dégagez de ma salle, petits génies. Et pour que ce soit bien clair, la gueule de bois ne sera pas une excuse recevable Lundi si vous décidez de ne rien glander. Passez un bon week-end ! »


Ou toute autre variante, de la gastro au mal de crâne. Je les ai déjà toutes faite celles-ci et les connais par cœur. Aucune excuse, donc. Sauf si leur chien décède durant le week-end, et encore, je veux un certificat. D'ailleurs, le chien qui a bouffé le devoir ne sera pas recevable non plus, ni le coup de celui qui a versé de l'eau dessus. Je m'égare. Putain, j'ai faim.


    « Hein, hein, toi blondinette, tu restes. Repose tes fesses sur cette chaise. »


Raté fillette. Si elle avait été plus rapide, ça aurait pu passer. Mais je viens juste de me souvenir que sa copie, justement, elle traine encore sur mon bureau. Peut-être que rendre copie blanche était une forme d'art, spécifiquement destinée à ce que je n'y pige rien pour savoir si j'aimerais ou pas, mais j'en doute. Elle est futée la p'tite Stanford, elle peut faire mieux que ça.
Même si... il va falloir qu'on écourte, j'ai la dalle.


    « J'ai été très... intéressé par ton papier, figure-toi. Bon, t'as eu la décence de me rendre quelque chose, je ne devrais pas me plaindre... »


J'ai au moins la preuve qu'elle a des feuilles chez elle, qu'elle sait écrire son nom et qu'elle connaissait la date. Kennedy ne peut pas en dire autant.


    « Tu m'expliques ? »
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Anonymous

Invité


Hot for teacher ! || Sahara & Shane Empty
MessageSujet: Re: Hot for teacher ! || Sahara & Shane   Hot for teacher ! || Sahara & Shane Icon_minitime122.03.12 16:18

J'étouffe. Le professeur parle, mais je n'entends rien. Il s'éclate, il prend du bon temps. J'aimerais en dire autant. Mais je me sens enfermée, c'est ma tête qui éclate, moi. Je ne dors pas beaucoup, pas en ce moment. J'ai fait le calcul, j'aurais dû accoucher cette semaine. Je n'ai que ça en tête. Et Dawson. Même la danse ne m'aide pas, et pourtant, je n'ai jamais autant danser. Mais rien n'y fait, j'y pense à chaque arabesque. Le moindre pas lui est dédié, à Dawson. C'est trop bête, j'espérais tellement être capable de passer à autre chose. Ils disent tous qu'à 17 ans, ce n'est pas pour la vie. J'ai pourtant l'impression démente que je vais de mal en pis et que la douleur est infinie. J'ai tout brisé en un coup. Echec et mat. Si tout était à refaire, je crois que je préfère prendre la mauvaise décision, cette fois. Je me hais d'avoir été raisonnable et adulte. J'aurais aimé faire l'enfant gâtée, ne rien perdre et rien laisser crever. C'est tellement horrible, les regrets. La colère noie mes entrailles, elles baignent dans cette rancoeur qui ravage tout. Je pourrais en crever de me sentir aussi faible. Je m'en veux et me condamne, coupable. Je mérite la peine maximale, et désire presque me faire payer mes erreurs, pourtant faites avec la meilleure intention. Je déteste savoir que j'ai eu raison.

Je regarde par la fenêtre, ne paie attention à rien, pas même à l’endroit où se pose mon regard. Juste besoin d’air frais. Je devrais me casser. Je n’ai pas envie d’être ici. Shane Turner est Son ami. Et puis les cours, c’est bien le cadet de mes soucis. Je ne suis venue que pour ne pas éveiller les soupçons d’Ashley. Mais mes notes sont en chute libre et mes profs me haïssent à nouveau, quoi qu’ils essaient encore de me sauver, conscients à présent que je pourrais réussir si je me bougeais. Pourtant, j’ai toutes les bonnes raisons du monde de vouloir réussir mon année et me barrer de ce lycée. Mais aucune volonté. J’ai épuisé mon quota il y a six mois, quand j’ai dû me briser moi-même.

Quelqu’un me tape sur l’épaule. Je regarde ‘’l’amie‘’ en question. C’est la fille a côté de qui je m’assoie toujours, pour qu’elle occupe la chaise à côté de moi, un peu trop convoitée. Elle n’est ni belle ni brillante, elle ne dit pas beaucoup de choses intéressantes et elle a la manie de parler fort dès qu’elle parle de trucs gênants, et peu de monde veut rester avec elle. Je ne l’aime pas beaucoup, mais elle m’est reconnaissante de la laisser trainer avec moi. Les gens la regardent autrement, maintenant, et ils ne la bousculent plus dans les couloirs car on me respecte, j’ai fini par devenir populaire. Du coup, elle ne me lâche plus.

« Il rend les copies !! » Me chuchote-t-elle, apparemment excitée comme une puce à l’idée de connaitre sa note.

J’acquiesce d’un air faussement passionné par ce qu’elle dit. Il rend les copies. Amazing. J’ai rendu feuille blanche, imbécile. Tu le sais, tu m’as fait un sermon pour ça. Je regarde à nouveau par la fenêtre. Comme s’il allait se faire chier à me rendre ma copie. Le simple fait que je m’en sois donné la peine relève presque du miracle. Je ne sais même plus ce que j’ai pensé en le mettant dans la pile. Je crois que j’ai juste décidé de tous les faire chier, et lui en particulier, pour oser être ami avec Lui. Juste bien leur montrer, que Sahara Stanford n’en a rien à secouer tout ça. Tant pis, si je ne rentre pas à la Juilliard. Je préfère saboter ça qu’avoir encore à me regarder dans le miroir et y voir une égoïste.

Je sens alors du vent, je vois ma voisine partir tête baissée. Elle a dû avoir une note de merde. Elle n’est pas douée en réflexion. Tout le monde bouge et je comprends. C’est la fin du cours et pas de copie devant moi. Qu’est-ce que je disais.

Je me dépêche de ranger mes affaires, soulagée de pouvoir enfin respirer quand soudain :

« Hein, hein, toi blondinette, tu restes. Repose tes fesses sur cette chaise. »

Et merde.

« J'ai été très... intéressé par ton papier, figure-toi. Bon, t'as eu la décence de me rendre quelque chose, je ne devrais pas me plaindre... »

En effet, j’ai rendu quelque chose, affaire réglée. Bon appétit, monsieur.

« Tu m'expliques ? »

Et j’explique quoi ? Que j’en ai rien à foutre, de la philo car je n’arrive pas à réfléchir sur quelque chose qui n’a pas un rapport direct ou indirect avec Dawson Sanders ?
Que j’ai passé quatre heures, devant ma feuille, avant de faire trois points dessus et décider que ce que je rendais était du pointillisme inspiré par le vide, et qu’il y comprendrait que dalle car il n’a aucune idée de ce que j’ai vécu, tout en aimant parce que c’est couillu ? Et que de toute façon, c’était que du vent, que tout ce que je voulais vraiment, c’était juste qu’on me foute la paix avec mes putains de devoir ?

Ou est-ce que je lui dis que son collègue est un con qui ne comprend rien à ce qu’il dit aimer ? Et que ce qu’il dit aimer est une pauvre gamine qui n’assume rien ?

Je le regarde dans les yeux avec tout le sérieux et la gravité que cette histoire et mes années de rébellion m’ont appris.

- J’avais plus d’encre dans mon stylo.
Revenir en haut Aller en bas


Shane Turner

Shane Turner

Nombre de messages : 12

Hot for teacher ! || Sahara & Shane Empty
MessageSujet: Re: Hot for teacher ! || Sahara & Shane   Hot for teacher ! || Sahara & Shane Icon_minitime131.10.12 17:34


J'me sens comme un vieux con, là. Le genre de vieux con de prof qui va harceler la gosse en pleine crise et qui va royalement se faire prendre pour un demeuré par la dite gosse, persuadée de tout connaître de la vie et des soucis qui vont avec.

Mais c'est comme ça que ça marche. Enfant, on se plaint des profs qui nous font chier jour après jour avec leurs devoirs, leurs leçons, leurs monologues moralisateurs.
Puis plus tard, on se plaint des vieux qui plantent leur cadis au beau milieu du rayon pour papoter entre eux, alors qu'on a qu'une heure avant de devoir retourner au boulot et que bordel, faut pas déconner, mais on est pressé. Eux n'ont rien à glander de leurs journées, alors pourquoi ne peuvent-ils pas choisir un autre horaire pour bloquer les rayons, un horaire qui soit, de préférence, différent du notre.

Et puis on devient prof, on devient vieux. Le pire, je crois, c'est d'être un vieux prof.
On fait chier ses élèves parce qu'au final, on réalise qu'on est payé pour ça et que certains des gosses sont proprement insupportables... et bon, ok, peut-être un peu aussi pour se venger de l'époque c'était nous que les profs emmerdaient.
On plante notre cadis au beau milieu d'un rayon pour causer pendant vingt minutes avec la fromagère avant de choisir un morceau de morbier qu'on comptait de toute façon acheter, parce qu'on se fait chier à la maison... et bon, ok, aussi parce qu'on se dit que c'est à notre tour de faire chier la génération d'après.

C'est un cercle vicieux cette histoire, donc je sais qu'elle va m'emmerder, la blondinette. C'est couru d'avance. Et dans quelques années, je l'emmerderai en retour en l'empêchant de faire ses courses.


    « J’avais plus d’encre dans mon stylo. »


Qu'est-ce que je disais ? C'est le cycle de la vie. Et en êtres civilisés que nous sommes, on préfère se faire chier mutuellement plutôt que bouffer en se faisant cuir à la broche autour d'un joyeux feu de camp, comme avant. Résultat : Encore plus de taxes salariales retirées de la paie pour financer la retraite des vieux – et les allocations de ces glandeurs de chômeurs.
On devrait retourner au temps du cannibalisme, surtout maintenant parce que sérieux, j'ai faim. J'aurais pas du sauter le p'tit-dèj, je le savais.


    « Tu veux vraiment m'obliger à faire ça, hein ? »


Je souffle en passant une main sur mon visage. Je pique, j'ai encore oublié de me raser. Mais pour ma défense, mon rasoir est en congés – c'est en tout cas ce que j'ai affirmé à Monsieur le Principal hier matin, quand il m'a gentiment fait remarqué mon look à la Robinson Crusoé.

Bref, je pique, mais ce n'est pas ça qui me tracasse, en réalité. La vérité, c'est que je sais exactement ce que j'ai à faire, là, maintenant, en bon prof que je suis censé être. Je suis supposé lui faire un grand discours sur son avenir, les conséquences de son laxisme et m'improviser psy pour essayer de décrypter et de comprendre les méandres de son esprit adolescent. Mais je sais aussi comment ça marche, ce genre de chose. Je vais parler, parler, parler et au mieux, elle va m'ignorer ; au pire, elle va me prendre pour un con encore un peu plus.

Fait chier... J'suis pas son psy, j'suis pas son pote. Remarque, si j'étais son pote, je l'amènerai boire jusqu'à ce que sa langue se délit... ou qu'elle vomisse sur les pompes. Mais je suis juste son prof et je ne crois pas que mon contrat de travail m'oblige à ce genre de conneries paternalistes, avec le sermon, les belles déclarations et toutes les saloperies qui vont avec. J'ai sérieusement pas envie qu'elle m'oblige à faire ça.


    « Là, en théorie, je devrais te bassiner pendant une bonne dizaine de minutes sur des sujets proprement transcendants comme ton avenir, les conséquences d'un échec scolaire pour ton futur et autres réjouissances. Mais je pense que t'es assez futée pour savoir que si tu continues à te saboter intentionnellement, tu pourras t'asseoir sur tes grands projets d'avenir et que tu finiras plus tard par récurer des chiottes dans un hospice. Y'a pas de sous-métiers, je sais, mais je doute que beaucoup de jeunes rêvent de passer une quarantaine d'années à nettoyer des toilettes avant la retraite... Donc soit sympa, épargne-nous ça. J'ai une seule question pour toi : si je te donne trois jours supplémentaires, tu me feras ce devoir ou pas ?»


J'suis pas encore tout à fait habitué à l'idée d'être de ce côté-ci du pupitre, je crois. Ils devraient nous donner un script pour ce genre de situation, ça m'éviterait de me retrouver un parler chiotte avec une élève. Tout ça pour dire que ça m'arrangerait furieusement si elle disait oui, la gosse. Elle m'épargnerait la douloureuse épreuve du discours de prof type et surtout – surtout ! – je pourrais enfin aller bouffer un truc.

    « J'te donnerai même un stylo, pour le même prix. »

Revenir en haut Aller en bas

Invité
Anonymous

Invité


Hot for teacher ! || Sahara & Shane Empty
MessageSujet: Re: Hot for teacher ! || Sahara & Shane   Hot for teacher ! || Sahara & Shane Icon_minitime131.10.12 20:39

Mon index gratte la table, si la conversation s'éternise, j'ai bon espoir de réussir à creuser un trou dans le faux bois vernis. Pas assez efficace pour me faire la belle, mais rêver n'est pas interdit. Je sais que cette conversation n'ira nulle part. Derrière sa gueule d'ange et ses allures de prof cool et décomplexé se cache sans aucun doute un parangon de compassion qui ne veut que ma réussite et mon bonheur ou, plus probablement, un mec dont la morale irréprochable renie tout ce que je peux représenter : la fainéantise, la rébellion, l’échec. S’il devait faire une liste avec ce qu’il avait sous les yeux, il me trouverait probablement beaucoup des Sept Péchés. Mr. Turner, vous ne voulez pas savoir ce qu’il y a dans la boite. Croyez-moi. C’est le vide, le dégoût, la haine. Je détourne mon regard regarde mon doigt qui gratte. J’ai arraché ce qui aurait dû être un être vivant du creux de mon ventre. Il n’y a plus rien dans la boite.


« Tu veux vraiment m'obliger à faire ça, hein ? »


Pourquoi tout le monde se plait-il à croire que mes actions ont pour but de les emmerder. Dans leur putain d’égocentrisme fini, il n’y en a pas un pour penser que peut-être, peut-être, ce que je faisais ne les concernait pas, ne les touchait pas et n’était en aucun cas pensé pour avoir le moindre rapport avec eux. Je n’ai pas décidé de me foutre de tout pour faire chier Mr. Le-Gentil-Prof-de-Philo. J’ai simplement des choses en tête qui dépasse le cadre d’une stupide dissertation sur la pensée profonde. Je n’ai rien à dire sur le sujet, parce que je m’en balance. Je ne veux obliger personne à faire quoi que ce soit. Je n’oblige même pas les profs à me garder dans leurs cours. J’y vais pour Ashley, parce que c’est la seule à qui je dois encore quelque chose, aujourd’hui. Je n’oblige personne à faire quoi que ce soit, je le répète. Je n’oblige même pas Dawson à supporter une adolescente qui n’a pas voulu lui donner quelque chose qu’à son âge, il était plus que largement en droit de vouloir. Je ne l’oblige pas à me comprendre, à se rendre compte que la vérité était que je lui ai donné sa liberté pour qu’il puisse obtenir ce qu’il n’imaginait même pas encore vouloir. Mais moi, je le connais.


Donc non, Mr. Turner, je ne veux rien vous obligé à faire. Vous pouvez me garder assise ici, autant que vous le voulez, même le vernis de la table ne s’effrite pas sous l’assaut de mes doigts. Je pourrais rester indéfiniment, que rien ne changerait, rien n’avancerait. Je ne peux pas changer, car même quand la blessure se referme, il y a des mutilations que l’on ne peut pas effacer. Je suis marquée à vie, je crois. A moins que je dramatise. Je n’ai que dix-sept ans, après tout. Que sais-je de la vie, du futur et de ce que je suis encore capable d’endurer ? Rien, et je ne veux pas le savoir.


« Là, en théorie, je devrais te bassiner pendant une bonne dizaine de minutes sur des sujets proprement transcendants comme ton avenir, les conséquences d'un échec scolaire pour ton futur et autres réjouissances. Mais je pense que t'es assez futée pour savoir que si tu continues à te saboter intentionnellement, tu pourras t'asseoir sur tes grands projets d'avenir et que tu finiras plus tard par récurer des chiottes dans un hospice. Y'a pas de sous-métiers, je sais, mais je doute que beaucoup de jeunes rêvent de passer une quarantaine d'années à nettoyer des toilettes avant la retraite... Donc soit sympa, épargne-nous ça. J'ai une seule question pour toi : si je te donne trois jours supplémentaires, tu me feras ce devoir ou pas ?»


Je n’ai rien dit, je n’ai rien fait, pendant tout le temps où il parlait. Les yeux accroché à mon doigt fatigué ne gratter pour rien, j’ai écouté comme on écoute une chanson qui passe dans son mp3, pendant qu’on voyage en bus. C’était lointain, mais j’ai saisi l’essentiel, sans l’assimiler. Je ne serai pas danseuse. Je n’ai pas le droit. Je n’ai pas le droit. Je ne veux pas, parce que je n’ai pas le droit. Je me le suis interdit, quand j’ai fait passer mon avenir avant une vie. Donc si je dois récurer des chiottes, qui est-ce que ça préoccupe vraiment ?


« J'te donnerai même un stylo, pour le même prix. »


Je lève mes yeux vers lui. J’ai envie de chialer, là, s’il savait. J’ai envie de l’envoyer se faire foutre, qu’il soit dégoûté d’essayer de m’aider. Qu’il s’énerve contre moi, qu’il me dise que je ne mérite pas qu’on se plie en quatre pour aider à me sortir le cul de ma merde. J’ai envie qu’il m’engueule, qu’il m’envoie chier, qu’il me déteste et qu’il vomisse la pitié qu’il croit avoir pour moi. J’ai envie qu’il m’insulte, me gueule que je suis une cause perdue, que je ne vaux rien et que ma mère avait raison, de se débarrasser de moi. Que Dawson a raison, de ne plus me regarder. Qu’Ashley a tort de continuer à m’aimer. Qu’Emily ne devrait pas trop s’approcher, que je pourrais la contaminer. Je veux qu’il me dise que je suis une plaie, que personne ne devrait avoir à me supporter.


Mais il ne fera rien de tout ça, parce que là, pour la première fois depuis longtemps, je ferme juste ma gueule. Je le regarde et je fronce les sourcils, parce que je n’entrave pas la raison qui le pousse à s’intéresser à mon avenir. Il ne peut rien faire pour moi, mais il essaie et je ne comprends pas. J’hausse les épaules, regarde à nouveau mon doigt, arrête de gratter la table et soupir un sourire de composition, comme une erreur au milieu de mes émotions.


- Alors j’espère que vous avez des actions chez Bic et Reynolds, parce que les stylos ont vraiment tendance à me lâcher quand je suis devant une copie blanche, en ce moment. Pensons à votre porte-monnaie et ne nous encombrons pas d’un délai.


J’ai mal en relevant les yeux vers lui. Mal parce que rien de tout ça ne me vient naturellement. Je joue un rôle. Celui de celle que j’étais. Sahara Stanford, avant de tout s’enlever, de son amour à son avenir, de ses entrailles à ses racines.
Revenir en haut Aller en bas


Shane Turner

Shane Turner

Nombre de messages : 12

Hot for teacher ! || Sahara & Shane Empty
MessageSujet: Re: Hot for teacher ! || Sahara & Shane   Hot for teacher ! || Sahara & Shane Icon_minitime102.04.13 19:27



Elle s'en fout. C'est clair, tellement évident que ça m'emmerde. Je cause, mais elle s'en fout. Ce serait dur de la blâmer, je me dis, parce qu'il est clair que les ados sont généralement trop occupés à se morfondre sur les petits malheurs de leurs existences aux conséquences disproportionnées que le baratin de leurs profs se contentent d'entrer par une oreille pour ressortir par l'autre.

Il y a, maintenant que j'y pense, une image collective ancrée dans le cerveau de la plupart de ces petits génies voulant que les profs soient nés profs. Les gosses s'imaginent ici qu'on est venu au monde tel quel, avec un joli diplôme dans une main et les clés d'une salle de classe dans l'autre. Qu'on a jamais vécu, qu'on a pas été à leur place il y a quelques années (ou décennies) de ça.

Ils oublient (et certains de mes collègues aussi, mais mettons ça sur le compte de la vieillesse et de la sénilité qui l'accompagne) qu'on a tous été à un moment ou à un autre un ado en crise. Pour la partie crise, je dois avouer que mon expérience personnel n'a pas été très concluante. J'ai déjà essayé, de chialer sur les carences de ma vie, à son âge. Je voulais comprendre ce qu'il y avait de si jouissif à cette idée, puisque se morfondre semblait être une passade obligatoire au lycée. Mais honnêtement, hormis une légère envie de me tirer une balle en rentrant le soir, mon quotidien n'en est ressorti transcendé et j'avais toujours exactement la même gueule le lendemain matin.
Pourtant, j'avais un sacré problème quand j'étais ado : J'étais heureux. L'angoisse.


    « Alors j’espère que vous avez des actions chez Bic et Reynolds, parce que les stylos ont vraiment tendance à me lâcher quand je suis devant une copie blanche, en ce moment. Pensons à votre porte-monnaie et ne nous encombrons pas d’un délai. »


Qu'est-ce que je disais ? La grandeur de la crise adolescente en pleine action. Je dois avouer que sa réponse à du chien, elle me plaît bien. Mais le malheur me donne la migraine, je sais pas le gérer. Je dois être allergique aux idées noires, c'est psychologique. Tiens ! Psychologue c'est bien un métier que je n'aurais jamais pu faire. Putain, ils mériterait une médaille, ces types là...

Il n'empêche que le malheur donne aux gens un air de chaton abandonné. Ca les rend attendrissants, attachants, mais on ose jamais trop s'en approcher parce qu'il a une chance sur deux qu'on se fasse griffer.


Il n'empêche que c'est l'âge. L'âge de l'exploration du ça, du moi, du surmoi et toutes ces conneries là. On essaye tant bien que mal de tester, de jauger les différentes instances de soi. On essaye de franchir les limites imposés par la société, on se veut marginal, différent, spécial.

C'est l'âge où on se cherche et parfois, si on a un peu de chance, on finit par se trouver. J'ai toujours eu du bol, je suppose, je n'ai jamais eu à me chercher pour savoir où me trouver.

Mais la vérité, c'est que les gens spéciaux, ce ne sont pas eux. Ce sont les autres, cette minorité qui n'a pas eu besoin de se foutre le moral à l'envers pour découvrir ce qu'ils veulent et qui ils sont. Avouons que c'est assez rare pour être noté.

J'me sens comme un p'tit Dieu, maintenant. J'ai envie de bomber le torse, de grogner un truc bien viril pour montrer que je suis un Dieu. Je devrais me le faire tatouer sur le front, de le faire rajouter en caractères gras sur les bulletins semestrielles, de le pancarder dans toute la ville. « Vous voulez être des Dieu ? Soyez heureux ! »

Mais je m'emporte et j'ai pas le temps pour ça. C'est pas le moment d'être con, je dois jouer au prof avant ça.


    « Merci pour le conseil fillette, j'y penserai. »


J'y penserai, le jour où j'aurais de la tune à balancer dans des graphiques dont les courbes ressemblent à rien mais promettent de te faire des couilles en or alors que la plupart du temps, tu repars seulement les mains dans les poches.

Quand à l'inflation du prix des stylos, je m'en fous, je ne les paye pas. Je les pique en salle des profs. Je dis « piquer » à défaut de meilleur termes parce qu'ils sont en libre-service, mais l'idée de destituer Monsieur de Directeur de ses biens me fait bander. Alors je les pique, toujours façon mission commando. Un p'tit regard à droite, un autre à gauche et je les fous dans ma poche, ni vu ni connu. Ca me fait me sentir comme un caïd, un hors-la-loi. Et après ça, je vais distribuer mes stylos de contrebande aux blondinettes et autres nécessiteux.

Je suis le Robin des Bois des temps modernes.


    « Vois ça autrement. Dis-toi que si tu n'as pas les notes qui conviennent, que si tu n'as pas ton diplôme à la fin de l'année, tu es bonne pour une nouvelle année ici, à traîner dans un lycée où tu n'as manifestement pas envie d'être. »


Je ne lui demande même pas un sujet capable de révolutionner mon univers, juste quelques lignes à l'air inspiré sur un sujet dont elle n'a probablement rien à foutre. N'importe quoi que je puisse noter en fait, parce que je veux bien croire que l'art soit du vide, j'ai besoin d'un peu plus de développement qu'une copie blanche pour exprimer cette idée.


    « Contente-toi du minimum syndical, ce sera toujours mieux que rien et tu pourras nous dire adieu en Juin, en agitant devant nos minables yeux de professeurs tyranniques la preuve écrite qu'on avait tord de te dire que tu finirais ta vie à glander dans un caniveau qui pue l'urine. »


Et je me félicite moi-même d'avoir utiliser le terme politiquement correcte au lieu de lui parler de pisse de clodo comme seul bouillotte. C'est peut-être pour ça que les SDF puent toujours l'urine, ils se pissent dessus pour se tenir chaud.

Elle mérite mieux que ça, la petite. Elle est jeune, elle est futée et elle a des cheveux digne des princesses de conte de fées. Les princesses de conte de fées ne finissent par leur vie à macérer dans leur propre urine.


    « Mais t'es futée Stanford, tu dois déjà savoir tout ça... Alors donne-moi juste une raison de rester là à te regarder foncer dans le mur et peut-être que je te laisserai tranquille. »


Peut-être que je lui foutrais la paix même si, soyons honnêtes, j'ai du mal à me croire moi-même, sur ce coup là.

Revenir en haut Aller en bas

Invité
Anonymous

Invité


Hot for teacher ! || Sahara & Shane Empty
MessageSujet: Re: Hot for teacher ! || Sahara & Shane   Hot for teacher ! || Sahara & Shane Icon_minitime101.12.15 20:30

Je veux hurler, je veux me détacher de ma carcasse, me hanter jusqu'à en crever pour de bon. Je veux frapper des trucs, je veux me battre contre moi-même, me faire du mal, me laisser pour morte sur le macadam. Je veux voir mon sang couler, je veux être défigurée. J'veux sortir d'ici et pleurer sur mon sort, même si je ne le mérite pas. Je veux qu'on voit mon âme et qu'on la déteste plus fort que je ne le fais, qu'on la torture. Qu'elle se fissure, qu'on lui marche dessus. Je veux qu'on me détruise, putain. Devenir de la poussière balayée par le vent. J'en ai marre de me haïr autant.

Je ravale tout ça et me lève. Je ne sais pas encore ce que je vais dire, mais faut que je parle. Que je gagne, au moins une fois.

- J'ai pas envie de retarder le moment de votre déjeuner, mais je sens que c'est l'heure des discours, donc je vais me lancer. Dans un premier temps, corrigez-moi si je me trompe, mais la philosophie, c'est l'art de penser par soi-même, non ? Je trouve que vous servez un peu mal votre propos en me rabâchant un discours mâché par tous les profs n'ayant jamais existé. Mais admettons que ce discours existe parce qu'il dévoile la vérité de ce monde, soit. Donc j'en déduis que toutes les personnes n'ayant pas de diplômes sont malheureux, ont un travail de merde ou deviennent SDF. Il faudra que j'en parle à mes cousins, parce qu'ils n'ont pas l'air au courant. Vous voyez, deux d'entre eux ont la prétention de faire un travail qui les passionnent, alors que l'un a arrêté ses études au lycée pour s'occuper de sa famille et l'autre ne s'est tout simplement jamais rendu aux examens de fin d’année. Les imbéciles, je devrais leur dire que le bonheur réside dans le fait de rendre une copie de philo, non ?

Je pouffe un peu de rire, pour la forme. Le cœur n'y est pas vraiment puisque je l'ai de toute façon posé aux pieds de Dawson pour le forcer à le piétiner, il y a de ça six mois. Mais peu importe, Mr Turner ne me connait pas assez pour le savoir.

- Loin de moi l’idée de les prendre pour modèles, cependant. Je pensais plutôt suivre les traces de ma mère et me marier avec un homme riche. Vous pensez que je dois me faire refaire les seins, pour ça ?

Je pose mes mains sur mes seins et les regarde d'un air dubitatif. Je les lâche alors et regarde mon cher professeur en pinçant les lèvres. Mon but n'est pas de lui faire croire que je suis en train de le draguer. J'ai mal rien qu'à l’idée de répéter encore et toujours les mêmes erreurs. Mais je n'ai qu'une arme pour m'en sortir : ce pouvoir de faire croire que je suis sure de moi et de mes atouts, qu'il s'agisse de ma langue bien pendue ou de mon physique. Cette simple assurance qui laisse penser que je sais ce que je fais, au point que j'arrive presqu'à m'en convaincre, parfois. Parfois.

- Ou peut-être que j'ai simplement perdu ma voie et que j'ai besoin de temps pour m'en trouver une autre. Je ne voudrais pas aller trop vite et me retrouver avec un diplôme, pour faire un boulot que je déteste. J'ai une cousine, qui m'inspire le plus grand respect. Elle s'est un jour rendue compte qu'elle avait certes un rêve, mais qu'elle ne se sentait pas prête à le réaliser. Elle s'est donné un peu de temps pendant lequel elle a enchaîné les expériences. Ça a duré trois ans, mais elle a fini par trouver la force, le courage et la certitude qu'elle suivait le bon chemin. Aujourd'hui, elle a 23 ans et elle vient de reprendre ses études. Et je suis sure qu'il y a trois ans, vous lui auriez dit de rendre son devoir de philo. Quoiqu'il y a trois ans, quelqu'un était certainement en train de vous demander le votre, non ?

Je ne sais pas de quel endroit bizarre de mon cerveau me sont venues ses dernières paroles. J'ai l'impression de parler pour ne rien dire, et je sais que c'est exactement ce que je suis en train de faire. Je n'ai pas la moindre idée de pourquoi je m'obstine à refuser de faire quelque chose qu'il a raison de me demander, pourquoi je m'en prends à lui, comme si le fait de ne pas accepter de faire quelque chose que je lui dois allait me donner un peu de contrôle sur ma vie. Si j'ai assez d'inspiration pour justifier le fait que je lui fais perdre du temps et de l’énergie, pourquoi n'en ai-je pas assez pour faire son putain de devoir ?

Parce que c'est SON ami, je réalise soudain. Parce que je ne vois que ça, quand je regarde son beau visage et son sourire parfait. Je vois un jeune homme intelligent et gentil, drôle et irrévérencieux, qui mérite de côtoyer celui dont je me suis privée. Je vois tout ça et j'en suis jalouse. Ce n'est pas ma dépression qui me pousse à l'envoyer chier, lui. Ce n'est pas parce que j'en ai plus rien à foutre de ce que l’avenir me réserve, même si, on ne va pas se mentir, j'en ai plus rien à foutre de ce que l'avenir me réserve. Je veux clairement le faire chier. Et c'est pas putain de juste.

Je soupire, m'avoue vaincue. Putain, il n'a même pas eu besoin de contre-attaquer, quoi ! C'est la première fois que je me fatigue toute seule avec mes propres arguments. J’essaie de me battre, mais je n'en suis même plus capable.

- Je suis désolée. La vérité, c'est que le vide m'inspire pas mal, mais j'ai un peu du mal avec ce qui est beau... Si j'accepte votre proposition, je peux avoir un autre sujet, s'il vous plait ?

Je ne suis qu'une coquille, bouffée par le Néant.
Revenir en haut Aller en bas



Contenu sponsorisé


Hot for teacher ! || Sahara & Shane Empty
MessageSujet: Re: Hot for teacher ! || Sahara & Shane   Hot for teacher ! || Sahara & Shane Icon_minitime1

Revenir en haut Aller en bas
 

Hot for teacher ! || Sahara & Shane

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» || Shane Turner.
» Dream of Paradise {Shane et Natalie}
» Life's an adventure || Shanya & Shane

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Love in New York :: New York City :: New York High school :: Salle de cours-
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser