Love in New York
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 Life's harmony – Nathan & Lexie.

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Lexie Van Kaes

Lexie Van Kaes

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MessageSujet: Life's harmony – Nathan & Lexie.   Life's harmony – Nathan & Lexie. Icon_minitime101.10.11 12:55


« C'est insensé, vraiment. » Les yeux fixés sur le sol, elle a rit, secouant la tête, comme pour chasser une idée folle. Mais ses cheveux parfaitement peignés et noués en un chignon compliqué la perturbaient, l'empêchaient de penser. Elle a levé la main et touché ses cheveux, pour simplement se rassurer, vérifier qu'ils étaient encore bien là ; s'est senti un peu idiote, en a sourit. Elle aimait ses cheveux, même s'ils lui avaient fait perdre le fil de ses pensées.
Et puis, elle a essayé de bouger, et s'est souvenue. Elle a répété que c'était insensé, vraiment, puis a rit encore un peu. Elle était plantée dans le sol. Littéralement.

Marianne avait voulu lui faire porter des talons. Parce que, avait-elle dit, Aurore et Ashley en porteraient aussi. L'idée était ridicule, elle était déjà grande, même sans chaussures à talons. Mais elle a pensé que c'était elle la mariée, et qu'après tout, c'était à elle de décider. Alors, elle a englouti un muffin entier, et lui a dit « D'accord. Même si, tu sais, je suis déjà grande. » en se redressant pour appuyer ses mots, le menton vers le ciel.

Elle s'était entrainée à marcher avec, a été assez fière d'y arriver sans avoir le vertige, si haut perché. Elle avait juste l'impression étrange de flotter ; se sentait comme une petite fille. Une petite fille dans des chaussures de grande dame et des épingles plein la tête. Elle préférait ses cheveux comme ils étaient avant aujourd'hui, mais Marianne lui avait murmuré qu'elle ressemblait à un ange, d'une voix cassée.
Elle n'avait pas compris pourquoi des larmes roulaient dans sa voix, mais a pensé qu'elle devait être jolie, dans sa robe de princesse, avec ses chaussures de grande dame et sa tête pleine d'épingles. Et alors, elle s'est sentie jolie, vraiment, et a sourit.

Et puis... Et puis aujourd'hui, elle s'est aperçue, en marchant dans l'herbe, elle n'avait plus l'impression de flotter, mais de s'enraciner. Elle aimait l'idée, voyait déjà se dessiner des racines sous ses pieds, allant s'enfoncer dans le sol.
Puis elle s'est dit qu'avec ses racines, elle ne pourrait plus bouger, serait condamnée à rester ici, pour des années et des années. Elle a tordu son nez, s'est senti un peu triste, d'autant qu'elle venait tout juste de remarquer un arbre, entre deux haies, et deux dreadlocks , qui semblaient s'y cacher. Alors, elle a enlevé ses chaussures, se promettant de le remettre quand le mariage commencera.

Calant ses chaussures dans sa main gauche, elle s'est approché de l'arbre aux dreadlocks, riant silencieusement. Elle s'arrêta un moment, fit bouger ses orteils, appréciant le contact de l'herbe contre ses pieds. C'était tellement, tellement mieux que ces horribles chaussures qui la plantaient dans le sol, l'empêchant d'avancer. Elle a pincé ses lèvres, porté sa main libre à ses cheveux et à songer un instant à prendre une photo, pour l'envoyer à sa grand-mère ; s'est rendu compte qu'elle n'avait pas d'appareil photos, et a oublié l'idée, aussi vite qu'elle avait germée.

Alors, elle a repris sa route, dansant dans l'herbe d''un pas léger. Elle s'est arrêté contre le tronc de l'arbre, a rit doucement, avant de pencher sa tête, et de crier : « Trouvé ! » au propriétaire de ces dreadlocks, qu'elles connaissaient par cœur. Mordant sa lèvre, elle a quitté sa cachette, pour se placer juste à côté de lui, contre l'arbre, elle aussi. Elle a pensé à sa robe, qu'elle avait peur de salir, et à ses chaussures, qu'elle laissa tomber ta terre.

Ses yeux trouvèrent ceux de Nathan, et elle a sourit. Elle souriait toujours la première. C'était important, pour l'équilibre de leurs relations, qu'elle soit toujours la première à sourire. Il était beau, aujourd'hui. Un peu noir, peut-être, mais pas trop. Pas comme Chuck, en tout cas.

Elle a attrapé une de ses dreadlocks, commençant à jouer avec, sans même en avoir conscience. « Je ne sens plus mes cheveux, ça me turlupine. » Elle a tordu ses lèvres d'un drôle de façon, et a sourit de nouveau. « Marianne m'a quand même laissé coincer des fleurs dans les épingles qu'on a mit, partout sur la tête. Mais elle a refusé que je mette autant de fleur qu'il y a d'épingles... »
Elle a touché ses cheveux, encore une fois, et a enlevé l'une des fleurs qui ornait sa coiffure. La faisant tourner entre ses doigts, elle a haussé les épaules, glissant le coquelicot dans la dreadlock qu'elle avait enroulé le long de son doigt, comme un anneau. « Elle devait surement avoir peur que je ressemble à un champ de coquelicots, comme ça. Il y a vraiment beaucoup, beaucoup d'épingles, c'est insensé. »

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MessageSujet: Re: Life's harmony – Nathan & Lexie.   Life's harmony – Nathan & Lexie. Icon_minitime102.10.11 22:47



Il s’est toujours imaginé aimer jusqu’à pouvoir en saigner. Se disant qu’il y avait beaucoup de beauté dans le noble art d’une scarification du cœur, depuis l’intérieur. Il l’a écrit d’ailleurs, sur une feuille d’automne venue s’échouer sur son genou alors qu’il tapait sur ses cuisses un rythme inventé pour l’orage. L’orange délavée de la feuille à la magie lisse a attirée son œil, il l’a attrapée par la queue avant de la faire rouler doucement entre ses doigts musiciens. Oui, elle était parfaite et si elle ne se brisait pas sous la pointe de son marqueur, il s’est dit qu’il garderait ces mots de poème pour une chanson prochaine. Alors il a glissé une main contre son cœur et en a ressorti le fin stylo noir qu’il gardait toujours sur lui puis avec délicatesse, écrivit « does it feel warm inside, when the bleeding from your heart reaches your stomach ? » et elle a accueilli sur ses fines craquelures la moindre de ses lettres, ça l’a fait sourire. Ses yeux ont caressé cette tâche dorée, qui juste en dessous de son "cœur", brillait. Encouragé par les efforts de la nature, même morte, pour le pousser à l’écriture, il a doucement ajouté « could you die from a cold, if it inspires your soul ? ». Ses rimes calmes vibraient jusque dans ses doigts sous lesquels la feuille demeurait là, belle de ses mots couchés contre son océan de couleurs automnales.

Elle a tenu le coup et il lui sembla que l’encre avait toujours figuré sur la feuille et ses caresses qu’elle accueillait, comme une prouesse. La retournant, il a achevé son couplet des mots qui lui brulaient le cœur depuis qu’ils y dansaient. « cut me, cut me with the glory from your lips ; seize me, let me crack like a leaf. »

Ces mots sont depuis longtemps devenus une chanson et c’est celle-ci qu’il fredonne aujourd’hui, seulement accompagné de ses doigts qui claquent un rythme lent. Il y pense parce que dans une de ses poches se trouve une photo polaroïd de cette feuille, maintenant accrochée à un mur de son salon. Alors il laisse sa main taper le haut de sa cuisse, faisant s’accélérer le tempo d’un chant qui lui rappelle son présent. Main droite à hauteur du visage, il claque des doigts lorsque son autre main ne cogne pas son vêtement dans un bruit sourd et fendant la foule d’invités, cherche un endroit où se planquer.

Shanya est partie pisser. Elle lui a dit, qu’elle avait envie de pisser et qu’elle en profiterait pour choper un alcool dur sur le chemin du retour. Ça lui a plu, bien sur que ça lui a plu. Aucune autre fille au monde n’aurait dit les choses qu’elle raconte aussi facilement qu’il chante. Il craque un sourire en repensant à elle et sent qu’il secoue la tête quand une de ses dreadlocks retombe contre ses pommettes qu’il a hautes, frôlant ses lèvres. Il la laisse là, cachant la moitié d’un de ses yeux qui parviennent quand même à déceler juste devant, une planque qui suffira.

Il cale son épaule contre un arbre en tournant le dos aux festivités endormies. Rien n’a commencé et même si la hâte ne lui bouffe pas le ventre, la faim commence à s’en charger. Il pense à la photo de la feuille et à la chanson qu’elle a inspirée. Il se dit qu’Inception était un film qui lui était destiné. Quand on chante un truc inventé pour une feuille ensuite prise en photo et qu’on écrase les frontières reliant souvenirs et chimères, on peut qu’apprécier les contrastes de rêves emboités. Un souvenir dans un souvenir et l’un de ses hymnes sur les lèvres, il s’emmerde.

    « Trouvé ! »

Lexie, sa Lexie qui mord sa lèvre comme elle croque le reste. Il remarque ses pieds nus et se demande ce qu’elle pense de sa tenue. Elle trouvera surement sa paire de Jeans trop sombre pour un mariage, il y a pensé quand il a choisi sa chemise blanche et son blazer aux fines lignes et boutons dorés. Mais avec son noir baigné de blanc et les quelques reflets orangés, il était assorti aux rangers de Shanya qui de toute façon le trouvait bandant.

Elle sourit avant lui, c’est important pour leurs deux cœurs. Quelque chose ne va pas au fond de ses yeux et il s’aperçoit à peine que ses lèvres disparaissent pour ne former qu’un trait, lui aussi perturbé. Il sait qu’il ne va pas tarder à savoir ce qui ne va pas et a senti une de ses épaisses mèches se défaire du reste. Celle-là n’avait pas de plumes ou de perles. Ça devait être dommage, selon elle.

    « Je ne sens plus mes cheveux, ça me turlupine. »

Elle fait une grimace de ses lèvres puis leurs deux bouches se tendent en même temps, comme des jumelles. Bien sur que ça la turlupinait. C’était un mot de Shanya, ça, et il le trouve différent avec la voix de sa Lexie. Ça lui plait, d’entendre dans son crane leurs deux voix turlupinées qui s’ajoutent à sa chanson où le chaud et le froid dansent encore. Oui vraiment, y a quelque chose de spécial dans cet unisson.

    « Marianne m'a quand même laissé coincer des fleurs dans les épingles qu'on a mit, partout sur la tête. Mais elle a refusé que je mette autant de fleur qu'il y a d'épingles... »

Elle touche ses cheveux et ça lui brise le cœur de voir que le sien pleure de pas pouvoir arracher toutes ses tiges qui emprisonnent ses jolies mèches dorées. Les cheveux de Lexie, ils sont faits pour danser et ça le crève un peu de voir que tout le monde a pas pigé depuis longtemps qu’elle était pas faite pour s’aligner avec les autres, qu’ils auront beau lui foutre son poids en épingles sur la tête, ça ne changera rien au fait qu’elle la portera mieux qu’eux. Elle pose un coquelicot dans ses cheveux et il a le mot, en français, qui danse sous ses yeux.

    « Elle devait surement avoir peur que je ressemble à un champ de coquelicots, comme ça. Il y a vraiment beaucoup, beaucoup d'épingles, c'est insensé. »

Il avait pas remarqué encore, qu’il y en avait énormément. Il avait son regard à la profondeur parfois dérangeante, presque noire, porté sur les yeux troublés de son adorée. Il se répète « c’est insensé » dans la tête. Mais elle a haussé des épaules et ça le soulage sans qu’il sache dire pourquoi, qu’elle avoue d’un geste pouvoir supporter ces épingles tout plein la tête.

    « T’aurais du lui dire à ta Marianne, qu’on fout pas des épingles dans les cheveux de Lexie Van Keas. Elle te connaît depuis assez longtemps pour savoir que tu supporterais pas de les laisser étouffer comme ça. Mais j’vais te dire : dès qu’elle fout du suspense avant de dire oui, t’en enlèves une et tu la fous en l’air. Puis une autre quand ce sera son mari. T’en enlèves une pour chaque fois qu’ils retarderont le moment du banquet et peut-être qu’ils sentiront qu’on a les ventres qui déconnent tant ils s’affolent. »

Il se dit que ça a du lui plaire à sa Lexie d’entendre "déconnent tant ils s’affolent" parce que ça lui plait à lui aussi, de faire rimer des mots qu’il avait jamais fait se marier avant. Sa langue officie depuis toujours ses plus beaux serments et il pense que c’est cette forme d’union qui mérite d’être mise à l’honneur, avant n’importe quel amour entre deux cœurs. La musique d’abord, et pour toujours.
Mais non, il songe en effleurant le coquelicot de ses doigts. Sa soif d’aimer quelqu’un brûle plus fort que n’importe laquelle encore. Il pourrait faire griller le cerveau d’une autre tant il serait doué à l'aimer, il le sait ; il sait depuis longtemps qu’il lui faut trouver une artiste à fasciner. Il pense, ouais, qu’elle est juste en train de pisser.




Dernière édition par Nathan Mist le 04.10.11 19:46, édité 1 fois
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Lexie Van Kaes

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MessageSujet: Re: Life's harmony – Nathan & Lexie.   Life's harmony – Nathan & Lexie. Icon_minitime103.10.11 0:04

Elle enroulait et déroulait encore la dreadlocks à son doigt, s'amusant à imaginer une bague, un peu comme celle-là. Peut-être pourrait-elle couper un peu l'une des sienne, pour l'enrouler dans ses cheveux. Puis elle s'est dit que non, vraiment, c'était une mauvaise idée, parce qu'elle ne pouvait pas faire des choses comme ça à ses cheveux. Déjà qu'elle en avait une mèche dans les siennes, c'était suffisant, selon elle.

Elle se rappela l'époque où il avait fait ses dreadlocks. Il y avait une mèche, toute petite, qui avait refusé de jouer le jeu, elle s'en souvient. Il s'en était plains, même, et elle avait rit, parce que cette simple mèche lui faisait des misères. Alors, elle a pris un ciseau, et l'a coupé, juste comme ça. Parce qu'elle n'aimait pas qu'un simple mèche lui fasse des misères. Vraiment pas. Et puis, elle l'a gardé dans sa poche, comme un souvenir. Et le soir, en rentrant de l'école, elle avait demandé à sa mamie de lui faire une nouvelle tresse, une toute petite, avec les cheveux de Nathan, piégés à l'intérieur. Il y avait d'ailleurs des élastiques tout le long de la tresse, tant elle avait peur de perdre la mèche brune, coincée à l'intérieur.

Il a touché le coquelicot, avec un drôle d'air au visage. « T’aurais du lui dire à ta Marianne, qu’on fout pas des épingles dans les cheveux de Lexie Van Kaes. Elle te connaît depuis assez longtemps pour savoir que tu supporterais pas de les laisser étouffer comme ça. Mais j’vais te dire : dès qu’elle fout du suspense avant de dire oui, t’en enlèves une et tu la fous en l’air. Puis une autre quand ce sera son mari. T’en enlèves une pour chaque fois qu’ils retarderont le moment du banquet et peut-être qu’ils sentiront qu’on a les ventres qui déconnent tant ils s’affolent. » Elle a rit très fort, très longtemps. Parce que Nathan faisait toujours ça. Il lui disait les choses comme elle aurait du les dire, les faire. Comme elle aurait aimé être capable de le faire, même, parfois. Mais elle en était incapable, et c'était bien le problème, selon elle. Parce que ça aurait rendu Marianne triste, et qu'elle refusait de la rendre triste, surtout pour son mariage. Alors, elle n'avait rien dit.
Elle n'était pas comme Nathan, elle. Shanya l'était. C'est peut-être pour ça, qu'ils étaient parfaits.

Elle a sourit. « Déconnent tant ils s'affolent. » a-t-elle répété, plus fort, comme un écho. Elle a rit, amoureuse folle de ses mots. Ou peut-être juste comme une folle, un peu amoureuse. Elle repensa à Chuck, regarda Nathan, et l''oublia. Il mettra le bazar dans sa tête tout à l'heure. Pas maintenant. Il n'y avait pas de bazar dans sa tête, lorsqu'elle était avec Nathan.
Elle lui a dit « J'aime tes rimes. » d'une drôle de voix, un peu gamine, un peu trop basse. Comme celles des enfants qui demandent des promesses aux adultes, rêvant d'un conte qu'ils veulent voir devenir réel et ne jamais les quitter. C'était ainsi, qu'elles aimaient ses rimes, comme on aime des choses qu'on souhaite garder dans nos vies pour l'éternité, et probablement encore un peu plus, après ça.

« J'aimerais bien, parce que j'ai déjà un peu faim, surtout que c'est Marianne qui a fait le gâteau. Mais j'ai peur que mes coquelicots tombent si j'enlève les épingles. Ils ont saccagé ma tête, alors je ne veux pas perdre mes coquelicots, en plus de ça... » Elle a secoué la tête, n'a rien senti contre sa nuque. Alors, elle a pris une des dreadlocks de Nathan, pour la faire caresser son sou, tout doucement, le regard ailleurs. « Déjà que j'en ai offert un à Chuck, et deux à Shanya. Deux, parce que j'ai pensé que ses cheveux n'étaient pas beaux, tu te rends compte un peu ? » Elle a eu besoin de lui dire, comme si le fait de lui avouer était la seule manière de se faire pardonner. Elle se sentit honteuse d'avoir été aussi méchante, et se disait que si elle le lui disait avant que Shanya ne le lui répète, il ne lui en voudrait pas, d'avoir été méchante comme ça.

« Ils ont même enlevé mes plumes... » Elle a mordu sa langue, la grignotant presque, trouvant la sensation étrange, mais amusante. Puis, de sa main libre, elle a touché les plumes de Nathan, identiques aux siennes, et se sentit un peu vide, de ne plus avoir les siennes. Elle se souvint du jour où ils les avaient trouvé. Ils sortaient du lycée, et allaient chez lui, à la recherche d'une idée nouvelle pour la kermesse. Et puis, elle a vu les plumes, par terre, les a ramassé. Elle avait dit « Oh, un indien a perdu ses plumes. » puis avait rit, se moquant un peu d'elle. Il y en avait quatre, collées ensemble, alors elles les a détaché, en ayant un peu mal au cœur de les séparer. Puis en avait glissé deux dans les cheveux de Nathan, avant de coincer les deux autres dans l'une des perles de ses cheveux. Elle a murmuré, tout doucement : « Insensé, vraiment. » parce que ses plumes lui manquaient, se jurant de les glisser dans l'une des épingles qui lui faisait mal à la tête, une fois la cérémonie passée.
Surtout qu'à la kermesse, cette année là, leur spectacle avait porté sur les indiens.


Dernière édition par Lexie Van Kaes le 04.10.11 17:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Life's harmony – Nathan & Lexie.   Life's harmony – Nathan & Lexie. Icon_minitime104.10.11 0:34




Le rire de Lexie lui transperce cette peau qu’il a depuis toujours halée. Au début, il fait mine de s’infiltrer en lui, dans sa tête, par sa bouche ou même ses doigts mais c’est magique, alors ça va plus vite que ça en lui consumant la chair pour imprégner son cœur, sans en avoir l’air. Il l’ignore encore, mais il entendra ce rire dans ses rêves ce soir, s’il dort.

Il a oublié que ses cheveux étaient changés, quand elle a commencé à rire et ça commence à lui revenir, maintenant qu’elle va pour parler. Il a ce sourire au coin des lèvres, touché. Il rit aussi, depuis l’intérieur de son cœur ; il jurerait qu’il s’apprête à exploser parfois, tant il déborde de joie. Il n’a jamais entendu son rire à lui, il se dit, mais il parierait qu’il est moins beau que celui de Lexie. Tout ce qu’il sait du sien, c’est qu’il a élu domicile dans sa poitrine et qu’il en sort jamais en entier, même s’il éclate parfois, colorant sa voix.
Ses derniers mots toujours en bouche, il les goute quand elle sourit.

    « Déconnent tant ils s'affolent. »

Il craque un sourire fin, ses lèvres serrées. Elle aime ses rimes aussi fort qu’il se plait à les écrire. Ça tombe bien, quand il y pense, d’avoir pour écho les mots de Lexie reprenant les siens qui désormais leurs appartiennent à deux. Elle rit encore, ses fleurs dansant contre le métal qui lui sert de prison. Elle a un geste, presque imperceptible, de la tête. C’est comme si elle cherchait à briser une toile qu’une araignée aurait tissée là, entre l’arbre et ses cheveux épinglés. Il penche son corps, menton contre son torse, la regardant avec un intérêt profond.

    « J'aime tes rimes. »

Ça sonne comme une déclaration qui comprendraient toutes les rimes qu’il a jamais écrites, celles qu’il a chantées, murmurées ou pas même encore pensées. Ça englobe son univers et éclaire surement un long chemin de leur passé qui mène à une cour de récré où ils passaient leur temps à chanter. Il pense à leur première kermesse, aux photos qu’il en reste. Et même si elle a pas été la meilleure, elle restera pour toujours, rime, la plus chère à son cœur.

    « J'aimerais bien, parce que j'ai déjà un peu faim, surtout que c'est Marianne qui a fait le gâteau. Mais j'ai peur que mes coquelicots tombent si j'enlève les épingles. Ils ont saccagé ma tête, alors je ne veux pas perdre mes coquelicots, en plus de ça... »

L’idée la perturbe, il le voit. Ça la turlupine, comme elles disent, c’est évident. Il prend part à son doux malheur, espérant que le ressentir contre lui enlèvera un peu de son poids sur les épaules dénudées de sa Lexie. Il se trouve encore sur la route des années d’avant, et il voit cette petite voie, qui descend. Ses pensées la dévalent et il revoit les quelque fois où, penché sur la tête de Lexie, il lui recouvrait le crâne de ses cheveux à lui. Y a plusieurs polaroids d’elle avec ses sombres dreadlocks qui lui retombent sur les épaules. Les photos se trouvent au dessus et même sous son lit. Y en a une dans sa salle-de-bains, où elle éclate d’un rire immortalisé sur papier glacé, en trouvant contre son front la seule mèche de Nathan dans laquelle se trouve aussi des cheveux à elle. Les cheveux de Lexie reviennent toujours autour du visage de Lexie. C'est comme ça. Elle peut jamais se défaire de ses cheveux blonds, ils sont fait pour rester longs et s’il le faut, il ira trouver Marianne, pour lui montrer les photos. Qu'elle voit un peu, l'alliance de l'inné et du sacré.

Et puis voilà, comme si elle lisait dans ses pensées, elle prend une de ses dreadlocks entre ses doigts. La passe contre sa nuque. Lui invente une raison d’être aussi longue, la caresse autant qu’elle-même lui fait du bien. Ses yeux portent loin et il regarde l’origine de ses ombres, les trouvant douces.

    « Déjà que j'en ai offert un à Chuck, et deux à Shanya. Deux, parce que j'ai pensé que ses cheveux n'étaient pas beaux, tu te rends compte un peu ? »

Le nom de Chuck lui laisse un gout amer dans la tête, il grimace. Mais à peine a-t-il le temps d’y songer qu'il sent quelque chose papillonner, dans son estomac. Shanya, il a entendu. Il sourit toute la tendresse que renferme son corps poète, l’envie gentille de se moquer d’elle au bord des lèvres. Au pays de Lexie, un affront venait d’être commis. Rime. Elle avait beaucoup de tracas décidément aujourd’hui.
Il se rend compte, et adore le faire. L’écorce contre son épaule l’agace et il sent la faim qui dans son ventre a pris la place de Shanya. Il l’imagine avec les deux coquelicots de Lexie dans la main, se demande si elle lui en tendra un, en plus du sien. Avant elle, il s’était toujours senti en décalage avec l’amour humain, toujours à deux doigts de frôler quelque chose de grand sans pouvoir le toucher de la main. Il a cette envie grandissante de parler d’elle à Lexie, ça tombe bien qu’elle l’ait fait la première, parce qu’il aurait surement jamais oser ramener Shanya dans la conversation comme on trainerait un nuage à soi au dessus des rêves d’un autre.

    « Ils ont même enlevé mes plumes... Insensé, vraiment. »

Avant que sa voix ne murmure, elle a prit ses plumes à lui dans la dreadlocks contre laquelle depuis longtemps elles sont endormies. Il se demande ce qu’elle a fait des siennes, de ses deux plumes jumelles trouvées un soir d’été sur le chemin en rentrant du, rime, lycée. Il pourrait pas se défaire de ces deux là, les premiers jours il passait des heures à les tripoter, juste s’assurer qu’elles étaient bien là. Puis c’était pas n’importe quelles plumes, elles ont servies à la fin de l’année, parfaitement dans le thème, à illuminer leur présence sur scène. Elles avaient été les vedettes de la kermesse.

    « Ils t’ont enlevé tes plumes d’indienne ? On les aurait même pas vues, dans le chignon… c’est con. Au premier grain de riz, je viendrai t’enlever leurs épingles tu verras, tu prendras quelques unes de mes bagues qui de toutes façons sont à toi depuis que tu les as posées là et on prendra le temps qu’il faudra pour te rendre tes cheveux. Sur les photos, ils seront tels qu’ils ont toujours été et on se souviendra pas que t’as été toute épinglée. Marianne t’en voudra pas, personne ne t’en veut jamais. »

Il sourit, sa tête hochant une vérité plus grande que lui. Il voit déjà ses doigts faire remonter une de ses bagues en bois autour des cheveux de Lexie qui sautillerait d’impatience en se sentant demeurer belle, à nouveau complètement elle. Il a surtout envie de prononcer le nom de Shanya et d’écouter Lexie lui en parler tant qu’elle le voudra. Il ose pas relever l’anecdote sur les fleurs données à cause d’un mot léger à propos de ses cheveux, par crainte de se trahir encore un peu. Il se dit qu’il a pas un cœur peureux et qu’il le déposerait volontiers dans le creux de quelques doigts fins qui en retour lui promettraient d’en prendre soin.

De son pouce il caresse la tempe de Lexie, puis suis le chemin que dessineraient ses cheveux, s’ils pouvaient retomber. Il va dire « coquelicot » en français, pour l’apaiser. Y a de la poésie plein son cœur et il sait qu’à elle, ses mots ne feront pas peur.

    « Ne te fais pas autant de soucis, ma Lexie, tes fleurs ne tomberont pas, parce que tu aimes les coquelicots autant qu’ils tiennent à toi... C'est de la magie darling, ma chérie. »


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Lexie Van Kaes

Lexie Van Kaes

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MessageSujet: Re: Life's harmony – Nathan & Lexie.   Life's harmony – Nathan & Lexie. Icon_minitime106.10.11 4:45


Ses cheveux lui manquaient. C'était idiot, pensa-t-elle, de croire que sans ses cheveux pleins de nœuds, de breloques et de rêves, elle n'était plus tout à fait elle. Mais elle ne pu s'empêcher de resentir les choses ainsi, et laissa une douce mélancolie souffler à son oreille une mélodie qui, elle aurait pu le jurer, ne venait pas d'elle. Ses sourcils froncés dans un pli étranger à son front lui semblaient vaguement déplaisants, mais elle trouva l'expérience intéressante.
C'était un peu fou, de voir tout ce qu'un mariage pouvait provoquer.

Elle regarda les cheveux de Nathan, souhaitant qu'on lui rende les siens. Elle aurait pu être jalouse de lui, qui avait gardé ses dreadlocks. Elle aurait pu, certainement, mais pas la moindre trace de jalousie n'effleura son cœur. D'abord, parce que la jalousie était un sentiment étrange, qu'elle trouvait un peu mauvais. Ensuite, parce que des dreadlocks ne lui iraient pas, vraiment, et qu'elles étaient à lui toutes entières. Que les seuls capables de la faire se sentir belle étaient celles de Nathan, lorsqu'il les faisait serpenter sur sa tête.
Mais surtout parce qu'elle ne connaissait de la jalousie que ce qu'on en dit dans les livres, que l'aperçu qu'ils lui avait offerte était insensé, et qu'elle ne saurait comment la faire naitre dans ses veines. « Ils t’ont enlevé tes plumes d’indienne ? On les aurait même pas vues, dans le chignon… c’est con. Au premier grain de riz, je viendrai t’enlever leurs épingles tu verras, tu prendras quelques unes de mes bagues qui de toutes façons sont à toi depuis que tu les as posées là et on prendra le temps qu’il faudra pour te rendre tes cheveux. Sur les photos, ils seront tels qu’ils ont toujours été et on se souviendra pas que t’as été toute épinglée. Marianne t’en voudra pas, personne ne t’en veut jamais. »

Elle a sourit, s'est senti un peu idiote. Parce que son sourire à elle venait de répondre au sien, et non pas l'inverse. Elle senti grandir en elle un rire étrange, teinté d'une couleur inédite, qui grondait doucement de ne pouvoir s'exprimer pleinement. Et dans un soupire, elle se dit que rien n'était plus insensé qu'un rire qui ne peut éclater ; a pensé que la mélancolie n'était pas une bonne alliée, et souhaita s'en débarrasser.

Et puis, l'idée de retrouver ses plumes lui plu, même si elle refusa de s'y arrêter. Marianne pourrait lui en vouloir, même si Nathan avait su clamer le contraire, faisant résonner ses mots comme la plus absolue des vérités. Les gens lui en voulaient, parfois, sans qu'elle ne sache pourquoi. Comme Sasha, au lycée, lui en avait voulu parce que Nathan n'était pas amoureux d'elle. C'était ridicule, elle avait pensé, parce qu'elle n'avait rien fait, n'y était pour rien. Il n'aimait simplement pas Sasha, c'était aussi simple que ça.
Alors elle pensa que si, les gens pouvaient lui en vouloir, et qu'elle ne voulait pas voir Marianne pleurer, pour quelques plumes qu'elle retrouverait dès demain.

Nathan toucha son visage, et elle revint à lui, un peu honteuse de s'être laissé prendre à des émotions si grandes qu'elles parvenaient à l'éloigner de lui. C'était insensé, elle voulait rire pourtant, se sentait fébrile de ne pas pouvoir y arriver. « Ne te fais pas autant de soucis, ma Lexie, tes fleurs ne tomberont pas, parce que tu aimes les coquelicots autant qu’ils tiennent à toi... C'est de la magie darling, ma chérie. » Quelque chose éclata dans son cœur – où quelque part par là – et elle se sentit rire, avant même d'entendre sa voix. Elle rit longtemps, et rit encore un peu, après ça, toute à sa joie d'avoir retrouver son rire et le moyen de le faire chanter une nouvelle fois. Il chantait, son rire, comme la voix de Nathan l'avait fait, accrochant une symphonie entière sur ses derniers mots, qui flottait encore dans l'air.

La première fois qu'il l'avait appelé ainsi fut le jour où elle encra sous ma peau le prénom de sa maman, juste sous son cœur. Il l'avait alors chanté, et la douleur s'était envolée, terrassée. Une touche de français, un zeste de lui et la vie, jusque dans sa chaire.
Sa mère était la vie, son harmonie. Et depuis, même murmuré, ces mots ne pouvaient que danser dans ses pensées, bercés par une harmonie aussi grande que celle qui fait souffler le vent, lui rappelant à chaque instant que sa mère sera pour toujours présente.

Puis, elle a répété, d'une voix brouillée de joie « coquelicot » parce qu'elle n'avait jamais entendu de mots plus beau que celui-là.
Elle se souvint de son impatience, chaque matin, devant les portes du collège, attendant Nathan et le nouveau mot en français qu'il avait lui apporté. Elle était tombée amoureuse de la langue française grâce à sa voix, et au mystère qui le faisait connaître un mot nouveau chaque matin.

Puis un jour, elle avait mit des coquelicots dans ses cheveux, pour la première fois. Elle s'était senti un peu triste de les savoir si fragiles, si éphémères, coincés ainsi entre des perles. Alors, comme pour l'apaiser, il avait promis de lui ramener le mot en français, éternisant à jamais les fleurs qui dansaient sur sa tête, ce jour-là. « Coquelicot » lui avait-il dit, le lendemain. Et elle avait rit, n'ayant jamais entendu de mot plus beau que celui-là. Alors elle se jura que plus jamais, ils ne quitteraient ses cheveux, sa tête, ou ses souvenirs.
Ses coquelicots étaient magiques, parce qu'à moitié à lui, à moitié à elle ; qu'ils représentaient son amour du français, et les promesses de sa voix.

Elle regarda la dreadlocks qu'elle tenait encore entre ses doigts, comme consciente de sa présence pour la première fois. « J'ai tout gardé, tu sais ? Tout le 'bordel' de mes cheveux, comme Marianne a dit. Elle a cru que je ne les remettrai pas, quand j'aurais vu mes cheveux lisses et peignés, tout ça... Mais je vais les remettre demain. C'est tellement mieux que des épingles. » Elle lui a sourit, comme pour appuyer ses mots, leur donner un sens plus profond, plus grand que de simples mots. « Ce sont des souvenirs, ils appartiennent à ma tête. »

La dreadlocks de Nathan traçait toujours contre son cou un chemin qui ne menait à rien. Elle voulu l'arrêter, durant un moment ; y renonça. Et le manège reprit à nouveau. . « Mais bon, c'est son mariage. Je veux qu'il soit parfait, comme elle l'avait imaginé. Et pour que ce soit parfait, il fallait que j'enlève mes souvenirs de ma tête, donc je l'ai fais. Même que la vieille dame qui me coiffait s'est plaint des nœuds dans mes cheveux et à voulu tout jeter. Je me suis dis... Qu'est ce que Nathan ferait ? Alors j'ai essayé de lui jeter un de tes regards noirs, mais ça a semblé tellement étrange, dans mes yeux à moi. » Elle hocha la tête doucement, rit un peu, puis continua : « Forcément, ça n'a pas marché, mais ça m'a fait rire, quand je me suis regardé dans la glace. Donc je lui ai dit de tout mettre dans une boite, pour que je puisse les conserver, quelque chose comme ça. Marianne lui avait dit de tout jeter, pourtant, elle l'avait ordonné. Mais la vieille dame était gentille, alors elle a accepté, et j'ai pu tout garder. »

Au souvenir de la vieille dame, elle sourit à nouveau. Elle avait les yeux pleins de rides, et semblait avoir passer une vie entière à sourire. Tous de ses rires d’antan et d'aujourd'hui avaient du s'inscrire dans sa peau, dans chaque ombre de ses yeux. Elle pensa que, plus tard, elle aurait elle aussi la marque de ses rires d'autrefois, pour toujours gravée dans sa chair, comme un tatouage. Elle sourit avec plus d'entrain, et repris :« Et puis, tu sais, Marianne a dit que j'étais jolie quand même, comme ça. Shanya l'a dit aussi, d'ailleurs. Elle ne m'en a même pas voulu d'avoir pensé des horreurs à propos de ses cheveux. »

Elle se souvint de Shanya, et de ses chaussures qu'elle trouvait vraiment belles ; à l'idée de les accorder à la couleur de ses cheveux, qu'elle imaginait déjà teints pour leurs ressembler.
Elle portera des chaussures comme les siennes, pour leur mariage à tous les deux. Des jaunes, surement, qu'elle donnera à Nathan, avant, pour qu'il puisse poser ses rimes dessus et y faire danser des coquelicots, qui flirteront avec d'autres expressions venues du même continent. « Enfin, heureusement que pour votre mariage, à Shanya et toi, je n'aurai pas à me coiffer comme ça... Même si je suis demoiselle d'honneur. »
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