REBEL ; without a cause - Admin
Shawn Ross Nombre de messages : 757 Localisation : Directeur du centre Occupation : Délinquant cambrioleur. Humeur : Heartbroken
| Sujet: Le temps d'un soupir • six mois plus tard 24.09.11 20:34 | |
| Les feuilles rougissent dans les arbres de Central Park. Une nouvelle saison se lève sur la ville qui enveloppe ma solitude. Impossible d'être vraiment seul à New York. Des âmes entrent en collision à chaque seconde de la journée. J’aimerais pouvoir suivre les empreintes de mes pas à rebours pour voir où je suis tombé, où j’ai failli, le moment où j’ai mal tourné. Je me souviens de mes seize ans, où je me disputais avec mes parents sur une base quotidienne, où tous mes temps libres étaient passés à ne rien faire de productif aux côtés d’Amy. Probablement qu’il était déjà trop tard, pour me sauver, pour m’empêcher de sauter. Cette époque là, c’était un autre monde. Un univers où j’avais un frère, un ancrage, un port d’attache. Mon corps est maintenant à la dérive et je le vendrai au plus offrant.
La poussière du temps semble s’accrocher à mes chaussures. Je me croyais plutôt brillant, à être au dessus des règles, à ne rendre de comptes à personne. J’avais cette confiance sans faille que je pourrais continuer à être aussi con jusqu’à la fin de mes jours. Le problème c’est que l’envie de me saboter est si grande que jamais je ne réussirai à me sauver.
J’ai le souvenir d’un mec qui me semblait si grand. Je lui ai proposé de m’accompagner. C’était un scénario catastrophe, mais jamais je n’ai voulu me l’avouer. J’avais juste trop peur d’y aller seul et de tout faire foirer. Je planais sur l’idée qu’il me comprenait, que je n’avais pas à lui mentir. Que peut-être, il pourrait être ce frère qui m’a renié. Ça aurait pu être une belle histoire, si je n’étais pas le maître de la destruction. Je ne l’ai pas appelé, ce soir là. Je m’y suis rendu seul et ça n’est qu’une question de temps, avant qu’ils ne me retrouvent. Mes empreintes sur le verre de la fenêtre. Mes pas qui ont laissé leurs traces sur la moquette d’un blanc ivoire. Mon ADN sur la boîte électrique où je me suis brûlé. S’ils me retrouvent, je n’ai aucune défense, les preuves parlent d’elles-mêmes. J’aurais du partir, loin de la ville, dans un endroit où personne ne connaît mon visage. Je devrais, mais je ne peux pas. Je m’accroche au fait que je puisse rencontre Amy, chaque fois que je passe le coin d’une rue. Je ne peux pas l’abandonner ici. Je ne peux pas vivre dans un monde où elle n’existe pas. Amy, même depuis notre rupture, est une partie de moi. Je la fais vivre en pensées. Je murmure à son fantôme toutes les choses que j’aimerais lui dire à elle. Je m’approche lentement de la folie, disent les passants qui m’entendent. Mais la pire folie que je pourrais faire, c’est de l’oublier. |
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