Mes peurs d'adultes m'ont bouffés encore un long moment. Elles savaient qui j'étais mieux que moi-même et me susurraient que je n'arriverais pas à me retrouver. J'avais peur de crever sans savoir ce que je voulais. Je hantais ma propre vie, faute de mieux. Aucune bonne raison de me lever le matin, mais aucune envie de me coucher le soir, non plus. Rien d'intéressant, même pas d'emmerdant. Je n'étais juste que ce vide que l'on ne remarque pas, qui ne change pas, qui n'avance pas. Statique, stagnant. Le contraire d'un gagnant, et pourtant, même pas un perdant. C'était mon quotidien, jusqu'à ce qu'Elle me donne un coup de pied au cul sans même le savoir.

Elle a bousculé mon monde, et a donné un air de rock à la ballade sans note que ma vie me fredonnait. Ses yeux tristes me racontaient le monde avec ses propres couleurs et sa voix avait la triste chaleur d'une muse qui a perdu la foi. C'est le jour où j'ai remarqué ça, que j'ai décidé de la sauver, et ait donné un sens à ma vie. Je vivais pour voir vivre Sarah. Par procuration, je ne suis heureux que lorsqu'elle l'est, je suis triste lorsqu'elle pleure. Elle m'a fait découvrir la violence des émotions, la passion des sentiments et m'a fait entrer dans un autre monde, plus brillants et plus noir aussi.

Des musiques dans le coeur, elle m'inspire tant de vie que je n'ai pas assez de mes doigts pour la mettre en chanson. Elle me comprend, je crois, mais mieux que ça, quand je la regarde dans le bleu de ses yeux, je me comprends moi-même. Je sais qui je suis quand elle me voit. Je vis, je respire Sarah, car elle est devenue la plus belle part de moi.

Sarah, reine des femmes, devant elle je m'incline
Car je peux voir ce matin un ange...
Un ange (c) Kyo