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 ▬ Sur le toit du monde | Maria & Len |

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Maria Bartoli

Maria Bartoli

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MessageSujet: ▬ Sur le toit du monde | Maria & Len |   ▬ Sur le toit du monde | Maria & Len | Icon_minitime123.05.13 21:15

Mélancolie.


Frottant fortement mes paupières lourdes, je ferme l'écran de mon ordinateur sur le générique de fin du film que je viens de regarder, le troisième de la soirée. De la nuit, en réalité. Je sèche des larmes que je ne peux contrôler, comme à chaque fois qu'une histoire se termine devant mes yeux. Je me sens un peu idiote, et j'ai du mal à respirer quand mon cœur s'emballe à cette pensée. Je pleure toujours à la fin d'un film, qu'il soit triste oui, mais qu'il soit drôle aussi. J'ai déjà oublié de quoi cela parlait, c'est vrai, mais je sais que leur histoire s'est terminé, qu'on ne leur a donné le droit de vivre qu'une seule et unique heure et demi, et que ce n'est pas juste ces choses là. On ne devrait pas décidé de la vie des gens selon le temps. Le temps, il n'importe pas, les secondes un jour ne défileront plus, et on sera heureux de ne plus se savoir perdus. Je regarde l'heure et je sais que dans exactement treize minutes il sera là. Treize minutes et je me demande ce qu'il pourrait se passer jusqu'à ce qu'il arriver. Je pourrais tomber, ne plus jamais me réveiller. Je pourrais pleurer un grand coup pour que la tristesse me quitte enfin. Je pourrais chercher cette photo de cet enfant que j'ai gardé et dont je ne connais plus la cachette tant je l'ai réfléchis. Je pourrais faire des milliers de choses, c'est vrai, penser à retourner étudier, me dire que la vie n'est pas fini et que dans tous les cas, contre le monde, il me protègera.

Enfer.


Treize minutes. Que je vais passer à regarder par la fenêtre, en me disant que j'ai gâché sa vie. Parce que la mienne l'était déjà, parce que son cœur se sent obligé de rester près de moi. Et même si c'est de la pitié, je ne peux pas m'empêcher de faire comme si je ne le savais pas. Comme s'il m'aimait à moitié, mais au moins assez pour rester. Pour me faire rester. Pour prendre soin de moi alors que les personnes qui devraient m'aimer depuis que je suis née m'ont laissé tomber. Lennel est un ange que je retiens dans les limbes de ma vie. Je lui arrache ses ailes petit à petit, malgré moi, malgré lui. Neuf minutes et je respire plus calmement, sachant qu'il va me prendre dans ses bras, que je vais découvrir son odeur à nouveau, comme la première fois. Personne ne reste amoureux de son premier amour, de son premier copain pour toute la vie, personne non parce que lorsqu'on rencontre cette personne, au fil du temps les sentiments changent, à mesure que la vie passe. Mais je crois que parce que je l'ai compris, je sais simplement que pour moi c'est lui. Et je le traine dans mon enfer quand il me promet un paradis. Il ne me voit simplement pas comme moi je le vois, ne se sent pas important, ni même brillant. Il a oublié dans les méandres de son esprit comme il peut être merveilleux juste en existant.

- J'arrive.

Je m'entends prononcer lorsque je l'entends arriver dans les escaliers. Je me lève, vacille un peu, tourne la clef afin qu'il me rejoigne enfin, l'ayant attendu toute la nuit. Il me manque comme je bouge rapidement pour le faire revenir dans ma vie. Me manque comme personne d'autre ne le fait, alors que je n'ai pas vu mes parents depuis des années. Il est ma merveille, un essentiel. Et quand la porte s'ouvre sur lui, tout prend un nouveau sens, le meilleur qui soit. Le sens de Lennel, juste ça. Je me jette dans ses bras, sans aucune retenue, je respire longuement, m'imprègne de lui. Et je ne peux décoller mon sourire de mon visage quand je lui demande.

- Racontes moi tout, les mots, les regards, les sourires, les pensées que tu as su lire, les envies, les pleurs, les peurs. Ce à quoi ressemblait ton monde cette nuit.

La vie.
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