Amber ouvre ses jolis yeux bleux en ce matin de décembre. Son coeur bat en voyant quelques floncons passer devant sa fenêtre aux rideaux négligemment fermés. C'est beau, incroyablement beau. Quelques flocons majestueux qui seront piétinés par les pieds des passants. La vie de New York signifie la mort de cette merveille, mais ce n'est pas grave, Amber aime la neige. Elle l'aime comme on aime son premier amour. Comme on tient à sa première doudou, comme toutes ces choses qui rendent la vie digne d'être vécue.

C'est avec un sourire que la jolie blonde se lève se matin. Après s'être habillée d'une paire de jeans à l'ajustement parfait et d'un haut en dentelle, elle enfile son manteau long et un foulard en moleton blanc et une paire de mitaines assorties. C'est un beau jour, le froid ne la dérange même pas alors qu'elle marche jusqu'à Brooklyn. Elle aurait normalement pris un taxis, mais avec cette neige, elle refuse d'être à l'intérieur.

C'est un sourire aux lèvres, et le bout du nez rougi par le froid que Amber toque à la porte d'une connaissance. Kate, styliste et fille adorable. Amber voudrait bien la connaître, être plus qu'un lien professionnel. La mode est leur aimant et elles sont le métal qui n'échappe pas à l'attraction. Le style comme passion. La passion pour le style.

« Coucou, je suis en retard ? » Demande Amber à la jolie brune qui vient de lui ouvrir la porte.

Amber arrive d'ici une heure. Je me lève, ouvre les rideaux. Les volets, vue pas géniale. Ce qui est sûr, c'est que je ne risque pas de l'impressioner avec mes quelques mètres carrés. J'attrape une barre Chocapic, l'avale en allant dans la salle de bain. Douche, peignoir, crème, déo. Je m'habille en vitesse, mais pas trop. Comme une styliste qui se respecte. Je ressors de la salle de bain, boit mon verre de jus d'orange. Pas le temps de les presser ce matin. Vite, je fais mon lit. Met une paire de boucles d'oreilles, un pshit d'Ange ou Démon Le Secret. Retour dans la salle de bain. Maquillage, en surveillant l'horloge du coin de l'oeil. Elle tourne vite, cette foutue aiguille. J'enfile des talons. Prête, voilà. Ah non, mes dessins ! Si, c'est bon. Je sais où ils sont.

- Coucou, je suis en retard ?
- Non, non. C'est parfait.

- Je te propose un café ? Un jus de fruit ? Huum, de la vodka si tu veux ? Je crie.

« Non, non, c'est parfait » lui répond Kate, avec le sourire d'une fille qui adore se lever le matin pour pouvoir faire ce pour quoi elle est née. Amber aimerait tellement avoir ce genre d'ambitions. Savoir qu'elle est née pour quelque chose. Son joli visage a tellement reigné sur son enfance qu'il fut un temps où elle était bien loin de s'aimer. Elle haissait ses yeux et ses cheveux d'ange. Elle aurait voulu être totalement anodine. Le genre de personne que personne ne se retourne pour regarder dans la rue. Maintenant, elle a fait la paix avec elle-même, avec son physique, mais il reste des nuits où ses angoisses triomphent, la laissant seule avec ses démons.

La jolie blonde suit Kate alors qu'elle entre dans un appartement charmant. Tout le contraire de la maison de mes parents, pense Amber. Kate, toute en hospitaité ou probablement seulement chaleureuse de nature lui propose quelque chose à boire. Amber esquisse un sourire à la proposition d'un peu de Vodka, mais se contente de demander : « Je pourrais avoir un verre de lait ? » Comme la gamine qu'elle est, peu profond, sous sa peau parfaite et tous les artifices qui lui ont été donnés par la vie, attendant toujours un remerciment pour ce cadeau empoisonné.

Amber se sent bien chez Kate, ne se sentant pas pressée de se mettre au travail, elle se permet de socialiser, ayant le coeur à parler, contrairement à si souvent. « Alors ça va ? On a quoi comme programme ce matin, j'avoue que je ne sais vraiment pas à quoi m'attendre, ça me fera du bien de changer!» La jolie blondie sourit en s'accotant sur le comptoir de la cuisine, à son aise.

Du lait ? Oui, tout bêtement. Les gens disent que les moments les plus heureux sont les plus simples. Et peut-être que c'est vrai finalement. Je souris. Et ferme les yeux, éblouïe par les rayons du soleil qui s'attaquent à ma cuisine.

- Alors ça va ? On a quoi comme programme ce matin, j'avoue que je ne sais vraiment pas à quoi m'attendre, ça me fera du bien de changer !

Alors, on est deux. J'attends de revenir dans le salon pour lui répondre. Je dépose le plateau sur lequel sont disposés les verres et biscuits sur la table basse de la pièce, je fais signe à Amber de s'assoir. Et l'observe avec étonnement descendre son lait en quelques secondes. Le contraste est saisissant. Cette fille qui a grandit trop vite. Qui a l'apparence du femme mûre, mais qui boit encore du lait. Et soudain, sortit de nulle part, l'idée du siècle me tombe dessus. Du moins, une idée plausible. A exploiter.

- Tu sais quoi ? Tu viens de me faire penser à quelque chose. Ce que je cherche dans mes mannequins, ce sont des adultes qui ont gardé, cachée, une âme d'enfant. Et toi, c'est tout à fait ça. Je..Il faut que...

J'en perds mon vocabulaire, tellement je suis excitée. Elle ne semble pas comprendre. Et je suis désolée de ne pas lui expliquer, mais il faut que je note. Ecrire, vite. Tout ce qui me passe par l'esprit. J'attrape une feuille, un stylo. Lait, moustache, sensualité, contraste. Noir & blanc. Voilà ce qu'on va faire.

- C'est fou, ce que tu m'inspire. Voilà mon idée. On fait des shoots avec des robes plutôt classes et sexy, tu vois. Noires, plutôt. Des coiffures sophistiquées. Et des moustaches de lait autour des lèvres. Je lâche.

Je ne respire plus, m'emballe comme une folle. Comme une folle. Comme une fille, qui n'aurait plus toute sa tête. Mais, le pire, c'est que j'y crois à mon idée. Alors, je relève la tête vers Amber. Faites qu'elle soit partante, bon dieu. Petit Jésus, si vous existez.

- Tu sais quoi ? Tu viens de me faire penser à quelque chose. Ce que je cherche dans mes mannequins, ce sont des adultes qui ont gardé, cachée, une âme d'enfant. Et toi, c'est tout à fait ça. Je..Il faut que...

Amber regarde Kate, et souris, contente d'avoir entre les mains son verre de lait. Et puis elle savait déja qu'avec Kate, elles s'entendraient bien. Mais de voir qu'elle la connait aussi bien, qu'elle la devine,et ça rassure Amber. Elle se sent entre de bonnes mains. Kate s'active, Une feuille, son écriture qui danse sur la page. Amber croirait que Kate la devine. Personne ne la lit comme elle le fait. Amber se retrouve assise sur le comptoir, regardant d'un air distrait le processus qui se passe dans la tête de la jolie brune.

- C'est fou, ce que tu m'inspire. Voilà mon idée. On fait des shoots avec des robes plutôt classes et sexy, tu vois. Noires, plutôt. Des coiffures sophistiquées. Et des moustaches de lait autour des lèvres.

Amber saute en bas du comptoir et se met à tapper dans ses mains comme une gamine. Bien sur que c'est l'idée du sciècle, Kate est géniale. Gé-ni-ale. Elle s'arrête un moment dans sa danse et la regarde, Hyper sérieuse.

- Mais tu me laissera boire du lait pour vrai, hein ? Ce sera pas du maquillage ?

Parce ce serait cruel, hein, de laisser la jolie Amber souffrir d'un manque de calcium. Mais on sait que Kate ne sera pas contre, pas vrai ? Parce que pour le reste, Amber est partante. Elle et les robes. Ses grand yeux bleux dont on devinera la couleur en noir et blanc plutôt que de la voir. Oui, ce sera géant. Une grande créatrice au potentiel encore si peu exploité et Amber qui se fera le visage de cette vision bicolore. Oui . . .

- On commence quand ? Demande Amber en trainant Kate par la main vers une autre pièce de la maison. cherchant sa pièce de travail. Amber se retourne pour lui sourire. Oui. Ce sera grand et beau.