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| << Comme si, rien. >> [ Dean & Jason ] | |
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| Sujet: << Comme si, rien. >> [ Dean & Jason ] 25.08.09 23:11 | |
| Le crépuscule s’installe doucement sur le port. Les dockers s’affairent autour de moi. Le soleil se couche, le monde n’en arrête pas pour autant de tourner. Debout, au fond du quai. Debout devant l’océan, j’inspire. L’horizon semble offrir mille promesses. Un jour, je partirais. Un jour, peut-être. Quitter ces côtes pour de nouveaux décors, une nouvelle vie. J’envie alors Jason, parti, lui. Il a suivit son rêve, comme j’ai suivis le mien. Chacun de son côté. Il paraît que c’est ça, grandir.
Des bateaux sont arrêtés un peu plus loin. En plein dans l’océan. J’aimerais bien savoir. Ce que ça fait, j’aimerais bien savoir. Même si je n’ai jamais été attiré par l’océan, du moins pas autant que Jason. Faut l’avouer, parfois, il me gonflait avec ses envies de voyages à tout bout de champs. Moi, tout ce que je voyais dans cette histoire, c’était qu’il finirait bien par partir. C’est vrai, il étouffait. Ç’aurait été beaucoup trop égoïste de le retenir. De faire ma gonzesse et de lui dire que j’avais besoin de lui. Mais putain, j’avais besoin de lui. Il n’aurait eu besoin de rien dire, juste d’être là. Ça aurait suffi. Mais ce con était sûrement trop occupé à l’autre bout du monde. Bien sûr, je ne lui ai rien dit. Evidemment, comment aurait-il pu deviner quoi que ce soit ? Certes.
Mais à une époque, il aurait su. C’est ça qui fait le plus mal, je crois. De savoir que, ce ne sera plus jamais comme avant. Malgré tout ce que nous pourrons dire, ou faire. Encore faudrait-il déjà qu’il revienne. Rien n’est moins sûr. La dernière carte que j’ai reçu, c’était à Noël dernier. Il était en Guinée. Et moi, je me suis senti con, d’un coup, à devoir aller regarder sur une carte où est-ce qu’elle était cette putain de Guinée. Lui, il avait le monde pour lui. Moi, je me sentais coincé à Manhattan, dans un pays qui se prenait pour le roi du monde. Le Roi est mort, vive le Roi !
Puis, soudain, mon cœur rate un battement. Cette carrure, ces yeux. Il est là, face à moi. Jason. Lui. On s’affronte du regard. Lui, à une portée de mètres de moi. Moi, pas loin de lui, non plus. Puis, un sourire. Il est là. Revenu. Tout s’oublie. L’espace d’une seconde. Pas longtemps. Peu importe, c’est suffisant. Quelques pas parcourus, le sourire jusqu’aux yeux. Et nous voilà dans les bras l’un de l’autre. - Qu’est-ce que tu fous là, Jay ? Comme si, rien. Voilà la façon dont je lui balance ça. Comme si, rien. |
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Jason Matthews Nombre de messages : 48
| Sujet: Re: << Comme si, rien. >> [ Dean & Jason ] 26.08.09 0:12 | |
| J'ai reçu l'appel avant-hier je crois. Ouais, c'est ça, c'est avant-hier que ma vie a changé. Bizarrement, j'étais près d'ici. A une centaine de kilomètres. Ou une deux-centaines. Je ne sais plus, j'ai tout perdu au moment où j'ai enfin compris ce qu'il m'arrivait. L'hôpital, c'était eux qui avaient téléphone au bar où j'avais décidé de prendre planter mes pieds, l'espace d'une semaine, histoire de pouvoir repartir pour plus longtemps. Et puis ça a basculé. Maman. Maman malade, et moi en colère. Je pensais que new-york ne ferait que m'enlever une parti de ma vie, à la place de ça ? J'y suis retourné pour la voir agoniser. Pitié, j'en peu déjà plus d'espérer que tout s'arrange, comme un gamin de douze ans qui souhaite que son hamster reste en vie. L'espoir n'est pas fait pour moi, pas depuis deux jours en tout cas. Parce que c'était ça, il m'a fallut deux jours pour bien tout comprendre. Pour revenir, et pour faire les papiers. Pour la voir respirer à un rythme qui n'est pas permis pour les humains. Putain, j'en reviens toujours pas, à quel point j'ai pleuré, quand je l'ai vu, ma mère. Comme un gamin, un vrai. Je devais être le fils prodige rentrant au pays, et finalement, j'étais un con réduit à néant par une putain de vie qui baise ma mère. Rien, on est rien, et je ne supporte pas de savoir ça. Foutu genre humain. Et puis voilà, j'avais décidé de venir ici, juste pour lui dire au revoir à ma vie déjà loin derrière. Je ne reverrai plus un ciel de mer étoilé. Plus jamais. J'y resterai à New-york, juste pour aider mon frère et ma sœur. Ça me brise, sans me briser. Je crois qu'en réalité, je ne m'en rend pas réellement compte. La mer et moi, c'est fini. Je laisse tomber la seconde femme de ma vie, la mer, pour retrouver la première, ma mère. Je suis assis sur le pont de mon bateau; Immortal. Et je regarde les yeux étoiles du pont, histoire de tenter de me rappeler quelque chose de mes jours d'avant. Avant que j'apprenne tout ça. Et puis finalement rien, il n'y a pas d'étoiles, puisque la nuit n'est pas encore réellement tombée. Je me surprends à penser à Mathilde, cette fille que j'ai rencontré hier, dans ce bar qui me disait d'être vivant. Je descends du bateau, le regard perdu, je ne sais pas où aller. Ni même quoi faire. Qui appeler ? Qui voir ? A qui je pourrai réellement hurler ma détresse alors que je suis parti sans dire un mot ? Et puis tout change, mon monde s'anime, et mon cœur s'emballe. Bordel, je le reconnaitrais parmi des milliers, ce con. Mon con préféré. Pour peu on penserait à une fille retrouvant son amoureux. C'est moi, le con dans l'histoire. Je plante mon regard dans le sien, et il en fait de même. Et puis voila, on est là, deux grands cons dans les bras l'un de l'autre. Bon sang, c'est ça dont j'avais besoin. - Qu’est-ce que tu fous là, Jay ? Qu'est ce qu'il fout là, Jay ? Il dit adieu à une partie de sa vie dont il besoin. Réellement besoin. L'océan fait partie de moi, et je lui dis adieu, Dean, bordel. Un vrai adieu ... Putain. Je la déteste, cette putain de vie. Crois moi, je la déteste, comme jamais. Encore plus qu'avant. New-york me tuera, tu le sais, n'est ce pas ? Elle m'emprisonnait avant, et elle me tuera, avec le temps. Je mets fin a notre étreinte qui est au final est une étreinte fraternelle. Il me manquait, Dean. Réellement. C'est maintenant que je le vois que je m'en rends compte, qu'il me manque. Avant ? Quand j'étais sur le bateau, et que ma vie ressemblait à un rêve, je me disais que tout allez bien pour eux, et qu'ils étaient surement bien sans moi. Et voila, il ne me manquait pas, comme les autres. Je crache entre mes dents en le regardant dans les yeux. Putain; Qu'est ce que tu m'as manqué. Putain; Qu'est ce que je suis content de te voir. Putain; Mon frère de cœur quoi ... Et puis je laisse mon regard dévier sur le port. Et je m'apprête à lui dire ce que personne ne sait mis à part mon frère et ma sœur. Et les médecins, bien sur. Ouais, c'est ma mère, qui est en train de mourir. C'est ma mère que la vie est en train de m'arracher. Bordel, Dean ... C'est ma maman, tu comprends, n'est ce pas ? ?e me demande pas d'expliquer réellement s'il te plait. J'ai assez pleuré quand je l'ai vu agoniser. Pourquoi la vie ne pourrait tout simplement pas me l'arracher ? Vite, et non lentement. M'achever, au lieu de me briser à petit coup. Garce, de vie, bon Dieu ?! Où es-tu quand il s'agit d'alléger les souffrances de tes bergers ? |
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| Sujet: Re: << Comme si, rien. >> [ Dean & Jason ] 26.08.09 0:49 | |
| Ses yeux se barrent. Non, non. Reste là. Maintenant que je t’ai, je te lâche plus. Hein ! Alors, qu’est-ce que tu fous là. Dis-moi.
- Putain. Ouais, je le sais déjà ça. Pas la peine de me le dire. Putain, chienne de vie. Elle finira par nous tuer, cette garce. Je sais, je sais. Alors passe à autre chose. Je le regarde. C’est que je l’aime, ce salop. C’est l’homme de ma vie.
- C’est ma mère… Il relève les yeux vers moi. Et je comprends. Il est suppliant, comprends-moi. Je l’aime, putain. Pour de vrai. Jason, c’est comme mon frère mais pour le coup, j’ai envie de lui cracher à la gueule, de lui crier ‘Et moi, quand c’était la mienne, de mère, t’étais où ?’ Il est moi, quelques années plus tôt. Sauf que moi, j’avais pas de Jason. C’est ça que j’ai envie de lui dire, là, maintenant. Que moi, je me suis démerdé tout seul, quand ils sont morts. Qu’en plus, j’avais pas de frère et sœur. J’avais pas mon meilleur ami. J’avais que mes yeux pour pleurer et ma main pour m’en foutre quelques unes. Mais je ne dis rien, je me tais. Parce que j’aurais aimé qu’il soit là. Et que je me vois mal le laisser tomber. Et parce que, pour dire vrai, il m’a manqué. Parce qu’il a besoin de moi, et que j’ai au moins autant besoin de lui.
- Ça va aller, Jay. Je te jure, ça va aller. Et j’ai mal au cœur, quand je dis ça. Parce que je sais que ce n’est pas vrai. Je sais que ça n’ira pas tant qu’il ne sera pas parti. C’est ça dont je me rends compte, lorsqu’il lève les yeux vers l’océan. La mer, il l’a dans la peau. Et je ne peux rien faire contre. Il ne sera pas heureux tant qu’il sera là. Alors, si je l’ai retrouvé, c’est seulement pour mieux le perdre dans quelques mois, années peut-être. Au mieux. Au pire.
Je ne sais même pas si d’ici là, j’aurais le courage de lui dire. Qu’ils sont morts, que je lui en veux. Qu’il m’a laissé seul. Que je lui en veux. Qu’il aurait dû comprendre. Que je lui en veux. On dirait une fillette. Merde.
Les larmes me montent aux yeux, je tourne la tête. Il ne verra rien, ne saura sûrement rien. Pourtant, j’aurais envie de tout lui balancer la figure. Mais je redoute que ça le fasse partir plus vite. Parce que lui, c’est pas le genre à affronter les conflits. Plutôt à se barrer dès qu’il y a une issue.
- Venir me dire que tu partais t’aurais quand même pas tué. Je crache à défaut de ne pas tout avouer. Je ne suis pas du genre à garder tout pour moi, plutôt à tout déballer. Alors, il fallait quand même que je dise un peu ce que je pensais. Putain…
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Jason Matthews Nombre de messages : 48
| Sujet: Re: << Comme si, rien. >> [ Dean & Jason ] 26.08.09 8:55 | |
| J'ai mal au cœur, bordel, si c'est possible, encore plus que d'habitude. J'ai mal au cœur comme jamais. Je ne sais pas quoi foutre, Dean, je ne sais pas quoi en foutre, de ma putain de vie. Parce que je sais qu'elle peut nous être enlevée comme n'importe quel pansement. Sauf que là, bordel, il s'enlève beaucoup trop lentement le pansement de ma mère, beaucoup trop. Mon regard dévie vers la mer sans que je ne le commande. Elle a un effet bizarre, la mer sur moi. C'est comme un aimant, avant que je ne parte, j'y passais tout mon temps sur ce pont. A lui raconter mes rêves, à mon meilleur ami, je lui racontais tout ... Et puis, je me suis tus, tout simplement. - Ça va aller, Jay. Je te jure, ça va aller. Putain mais non, Dean, ne dis pas ça. Je préfère encore que tu choisisses de te taire comme moi. Au lieu de promettre des choses qui n'arriveront pas. La maladie me prendra ma mère, c'est la seule vérité à comprendre. Et c'est la seule chose qu'il pourrait me promettre, que tout finira vite. Au lieu de la voir agoniser. Tout finira très vite pas vrai ? Comme s'il m'entendait il ne dit plus rien, merci mec. Je t'aime tu sais ? Ouais, tu le sais, alors c'est pour ça que je n'ai pas besoin de te le préciser. Je respire lentement, et la mer me dit encore au revoir avec son odeur que j'affectionne tellement. Non, pas au revoir. Putain, Jay, c'est un adieu que tu lui fais, à ta mère. Mais les adieux, ils sont toujours longs, n'est ce pas ? Qu'on fasse durer les miens pour toujours. S'il vous plait. - Venir me dire que tu partais t’aurais quand même pas tué. Si. C'est justement ça, le problème, ça m'aurait tué. Ça m'a buté de laisser ma famille, ma vraie. Comment j'aurais fait pour survivre à ma propre lâcheté ? Celle de dire au mec qui est surement mon âme sœur, que bordel, je pars à la poursuite de mes rêves. Sans lui. Alors ouais, ça m'aurait tué, et ça me tue encore. J'ai l'impression d'être une idiote de quinze ballets en train de retrouver son premier amour, pour peu, j'en aurais des papillons dans le ventre, de le retrouver. Quel con, sérieusement. J'esquive sa question, parce que je ne pouvais pas faire autrement. Je vais crever ici, et sa question ne m'emmène qu'un peu plus à ma perte. Ouais, je suis parti, sans dire au revoir. Sauf que là, ce qu'il faut retenir, aujourd'hui, c'est que je suis revenu. Pour des mauvaises raisons, mais, je suis revenu. Bienvenu chez toi, Jay, bienvenu chez toi ... |
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| Sujet: Re: << Comme si, rien. >> [ Dean & Jason ] 01.09.09 20:43 | |
| Il ne répond pas à ma question. Mais qu'est-ce qu'il pourrait bien dire, de toutes façons ? Il est parti, c'est tout. Non, il n'a pas prévenu. Il a juste cessé d'être là. Brusquement, un vide a remplacé sa voix, son rire rauque et ses regards qui en disaient long. - Tu m'as manqué, mec. Et moi, alors ? Je suis censé dire quoi, là. Putain, moi aussi, tu m'as manqué. Un texto de ton frère, un matin. Il est parti. Et c'est tout. Et c'est moi qui me sens tellement seul à regarder ce putain d'horizon, assis sur le port. Tous les soirs, à espérer que, peut-être, tu vas appraître au loin.
A espérer du vent, à espérer en vain. Une boule au fond du ventre, des larmes au bout des yeux. A faire le grand, le fier. Sans dire un mot. A être heureux pour toi, quand même. Parce que, la mer. Putain, t'en avais rêvé.
A vouloir sans arrêt bouger, pour éviter de penser. De penser à cette chaise libre, à ce deuxième casque que tu ne mets plus. A cette porte que tu n'ouvres plus. Et t'aimer encore plus. Réaliser la place que tu prennais. A toi tout seul, bon sang !
Je baisse les yeux, je ne veux pas croiser ton regard. Je ne veux pas risquer de tout te balancer à la gueule. De peur que tu repartes encore plus vite. J'ai envie de te prendre dans mes bras. Tu m'as manqué, aussi. Et de t'en foutre une, par la même occasion. Tu m'as manqué, bon sang.
Pendant tout ce temps, l'horizon est presque devenu mon meilleur ami. Ou mon pire ennemi. Je ne sais plus trop. J'espérais avec lui et, à chaque fois, je n'en étais que plus déçu que la veille.
Je t'en ai écris des lettres, hein. La blague, moi, écrire des lettres. Comme une fillette.. Et pourtant, les mots coulaient sans arrêt du bout de mon vieux crayon. Tu sais celui que tu m'as offert. Quand j'y pense, m'offrir un crayon..Peut-être bien que t'avais prévu tout ça, pour faire une telle chose. Ton départ, tu le savais. Tu l'as toujours su. Moi aussi, remarque. Alors, le crayon. C'était peut-être calculé, non ?
Toujours est-il que ma main ne le lâchait plus ce foutu bout de bois. Je plaquais tout sur ces vieux morceaux de papier. Bien sûr, je ne t'en ai pas envoyé une seule de ces lettres. tout juste quelques cartes postales de l'Empire State Building, dans l'espoir que ça te donne le mal de pays. Quel con, quel égoïste ! Le pire, c'est que, si c'était à refaire, je le referais. Jusqu'à plus de souffle.
Parce que nous, on s'amitiait pas. On s'aimait. Et à l'époque, je ne savais même pas ce que ça voulait dire. Puis tu t'es barré et, d'un coup, j'ai compris. Et j'étais tout étonné de pouvoir ressentir ça.
Ca m'a fait mal. Tu m'as fait mal. Couillon, vas.
- Moi aussi, tu m'as manqué. C'est la vérité. C'est comme ça qu'on dit, je crois. Tu m'as manqué. |
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Jason Matthews Nombre de messages : 48
| Sujet: Re: << Comme si, rien. >> [ Dean & Jason ] 05.09.09 16:46 | |
| Je ne savais pas que les gens souffraient tant de mon absence. Non, je ne savais réellement pas tout ça. Tout ce que je voulais moi, c’était partir. Partir histoire de ne pas revenir. Garder mon cœur lourd et pleins d’émotions pour les soirs d’étés où je voyais les étoiles, et que je me disais que Dean, peu importe où il se trouvait à New-York, bah merde, il voyait le même ciel que moi. C’était ça qui me permettait de rester fort. Il avait le même ciel que moi. Le même. Avant, on partageait le même cœur. Celui de faux-frères, de deux grands cons qui s’aimaient, et quand j’étais là bas, on partageait le même ciel. Et aujourd’hui, mon vieux, on partage quoi ? - Moi aussi, tu m'as manqué. Putain, c’est ça qu’on partage maintenant ! Elle est là la réponse. On partage un foutu manque que j’ai provoqué sans même le voir. S’il me manquait à moi, je devais lui manquer encore plus … Parce que bordel, j’étais seul, mais j’avais mon rêve. Le seul et l’unique. L’océan. Et lui, il avait quoi, quand je n’étais pas là ? Dis le moi Dean, sérieusement, là, j’ai besoin de savoir. Plus que jamais. Je suis comme ça, depuis que je suis revenu, je crois. Depuis que j’ai vu ma mère. Je m’attarde sur des foutus détails qui n’ont pas d’importance. Parce que tu te souviens, j’avais une lampe dans ma chambre de gamin. J’avais une lampe, celle qu’on disait de grand-mère. J’avais cette putain de lampe dans ma chambre, et bordel je la haïssais cette foutue lampe. Je la détestais parce qu’elle me rappelait ce que je n’aimais pas dans ma vie. Mais je l’avais cette lampe dans ma chambre, c’était un petit détail. Un tout petit détail, insignifiant, qui n’avait pas d’importance. Et putain … Elle est dans sa chambre, cette saloperie de lampe ! Tu vois que tout les petits détails en ont une importance, hein en fait ? - Je … Je … New-York a changé, depuis le temps ? Alors dis moi, comment tu l’as comblé ce manque que je t’ai laissé ? Explique-moi Dean, explique-moi. J’en ai besoin de le savoir, tu le comprends n’est ce pas ? |
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| Sujet: Re: << Comme si, rien. >> [ Dean & Jason ] 15.12.09 23:18 | |
| Je m'arrête, lève la tête. Sérieusement. Je veux dire, sérieusement ?! Il part pendant des années et quand il revient, tout ce qu'il trouve à demander, c'est 'New York a changé depuis le temps?' Putain. Oui, New York a changé. Tu sais, la guerre en Irak et tout ce bordel ! Mais peut-être que t'en as même pas entendu parler de cette putain de guerre sur ton radeau. Hein ?! Oui, New York a changé. J'ai changé. Mais, c'était pas la question, si ? - Ouais, Jay. New York a changé. Je le regarde, et ça me tue. Il est là, bien là. Mais pour combien de temps ? Est-ce qu'il va pas se barrer dès que sa mère ira mieux ? Si, sûrement. Et moi, j'en serais au même point. A voir quelqu'un que j'aime s'en aller, me laissant derrière. Encore et encore. C'est moi, sûrement. je repousse les gens, je crois. Et puis, ça fait combien de temps qu'il est là, Jason ? Merde, il comptait me le dire, un jour, qu'il était revenu ? Ou juste, il voulait se pointer ni vu, ni connu et repartir sans rien dire à personne. A la Jason, quoi. Je serre les dents. Regarde vers l'océan. Cet horizon que j'ai eu comme point de chute tous les soirs, depuis qu'il est parti. Finalement, lui et moi, on voyait sûrement la même chose. Le même coucher de soleil. Saleté, j'en deviendrais sensible. Conneries, tout ça. Mais qu'est-ce qu'il m'a manqué, bon dieu. J'aurais envie de lui crier tout ça. Mais encore une fois, je n'en fais rien. Qu'est-ce qu'il y aurait à dire ? Il est partit, c'est tout. Moi, je suis resté. Avec cette idée, que je n'arrivais pas à admettre, que mon meilleur pote n'était plus là. Le réalisant, petit à petit, quand je voyais qu'il ne revenait pas. Quand j'avais besoin de lui, et que son appart restait vide. Quand j'aurais voulu lui parler de cette fille, d'Ashley. Celle qui fout ma tête à l'envers. Quand j'aurais voulu lui raconter son sourire, ses mèches blondes, son rire de gamine insupportable, sa manière de me rembarrer. Il n'était pas là. Et, soudain, je prends conscience, qu'il est revenu. Que je peux lui en parler, maintenant. Tout ce que je n'ai jamais dis à personne, depuis son départ. Je peux tout lui déballer. - Tu sais. Il y a cette fille...Sérieux, mec. Je sais pas quoi faire. J'attends sa réaction et Dieu, ce que ça fait du bien d'en parler. De ne pas avoir peur de parler d'elle. Parce qu'il faut le dire, son foutu rire de gamine, ses sourires qui surgissent de nulle part pour un oui ou pour un non, ses mèches blondes incapables de se discipliner, justement..Et même la façon qu'elle a de me dire non. Tout ça, c'est sûrement la raison pour laquelle j'ai tenu le coup. Je peux bien me l'avouer, devant Jason. Non ? J'aurais besoin de respirer un peu plus. Parce que là, je vais suffoquer. Je ne sais pas si c'est lui, son retour. Ou si c'est elle, ce rayon de soleil, cette emmerdeuse de première. Je ne sais pas, mais bon Dieu, je crois que j'ai bien faillit mourir. |
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Jason Matthews Nombre de messages : 48
| Sujet: Re: << Comme si, rien. >> [ Dean & Jason ] 20.12.09 17:18 | |
| Mon meilleur ami. Là devant moi, mon meilleur ami. Mon putain de Dean quoi ! J’en crève de l’avoir devant moi, et ce manque qui ne m’avait pas rongé tout le temps où je ne le voyais pas me revient en pleine gueule. Ma mère crève à cause de la vie, et moi je crève à cause de la mienne.
New York à changé, ouais, je sais. New York ne dort jamais, pourquoi elle m’aurait attendu pour changer ? D’ailleurs, Est-ce que lui aussi, mon Dean, il a changé ? Je veux dire, si New York ne m’a pas attendu, pourquoi lui l’aurait fait ? Je crève de ne pas avoir été là lorsque justement ces changements que j’imagine se sont produit. Dean, raconte moi, je suis bel et bien là cette fois. Et même si ça me tue d’être là, j’y suis, et j’y resterais.
- Tu sais. Il y a cette fille...Sérieux, mec. Je sais pas quoi faire.
J’écarquille les yeux, fixe mon meilleur ami. Alors c’est ça, sa vie maintenant ?
« Les sentiments. » J’en cracherais un autre Putain, si je le pouvais, mais là à ce moment précis je ne sais pas comment réagir. Je devrais faire quoi ? Le prendre dans mes bras, lui dire; Mec, maintenant, t’es grand ? Juste parce qu’il s’est laissé aller à … aimer.
J’aimerais pouvoir le comprendre, être son meilleur ami pour de bon, maintenant que je suis là. Et pourtant, je ne sais pas. Je ne peux pas comprendre. Je ne veux pas comprendre. Comment pourrais-je comprendre l’amour alors que je ne sais même pas être attaché ? J’ai réussis à quitter ma propre famille, alors, changer pour une fille cela me parait tellement « grand », au final. Trop grand, surement. Beaucoup trop pour moi.
Et pourtant, je fais encore dans l’ « a peu près. » Je ne lui dis pas que je ne sais comprendre ce qu’il me raconte. Je ne dis pas que je suis tétanisé, rien qu’a l’idée d’aimer. L’amour, ça nous prive de toute liberté. L’amour … C’est trop destructeur pour l’être humain, et pourtant, il fonce vers ce sentiment, sans réfléchir à comment il en sortira après.
- Elle est jolie, au moins ?
Décris moi cette fille au cheveux clair que j’arrive à voir. Dis moi qu’elle a les yeux aussi bleus que l’océan, et que c’est dans son sourire que tu voudrais mourir, à défaut de ne pouvoir vivre en un de ses rires. Peins moi la sirène que je ne pourrais jamais avoir, et jamais réellement espérer. Ouais, dis moi que pour toi, l’espoir, il ne s’est pas totalement foutu le camp.
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