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| — Echoes. — ( Charlie & Sarah ) | |
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| Sujet: — Echoes. — ( Charlie & Sarah ) 28.08.09 3:05 | |
| [ Waah, ce qu’elle est loin, Sarah. Je ne suis pas sûre que ce soit vraiment elle, qui soit là. --' ]
Je ne sais plus depuis combien de temps je suis là. Une heure, deux, ou peut être d'avantage. Le sommeil m’échappe, je crois. Et je suis encore là, sur ce banc, ce même banc délabré, à laisser la pluie emporter mes larmes. Le cimetière est trop violent pour moi, désormais. Il me rappelle que je ne les reverrai probablement pas. Charlie, Amy, mes compagnons de torpeur et d’agonie, pour l’espace d’une nuit.
Le sommeil me manque, mes rêves s’échappent. Tous ces rêves pauvres et rêches et noirs, à peine plus réels que le sont les étoiles dans ce ciel noir de pluie et d’orage. Je n’y perds rien, si ce n’est l’engourdissement léthargique de tous mes sens, que seul le sommeil semble capable de m’apporter.
Je sombre, m'égare. Encore une fois. Le froid anesthésie un peu, à défaut de soulager vraiment. Je m’enrhume, j’ai froid, mais tout est si vague que je ne le ressens pas. Coupée de mon corps comme je suis coupée du monde, je pleure, loin des regards. Personne ne me voit, je ne vois personne. Non, ne me regardez pas, je suis hideuse. Laide et éphémère, comme ridicule un nuage de poussière.
Reculez, ne vous approchez pas. Ni de moi et mes larmes emportés par la pluie et le froid, ni de mon corps décharné, rongé par la souffrance et obstrué par le silence. Je suis laide, pale et maigre. Maigre d'une anorexie malheureuse, incurable. Ecorchée par ces nuits qui m’échappent, affaiblie par les sanglots et les drames. Je ne suis qu’un fantôme de chair, de pleures et d’angoisses.
Je pense, et plus je pense, plus mon cerveau se noie. Je rêve de crier ma douleur, ma folie et mon désarroi, espérant trouver là le moyen de m’y échapper, rien qu’une fois. Alors j'ouvre grand la bouche mais aucun son, rien. Toujours ce même silence que je ne parviens pas à érafler. Il faut me sauver de là avant que mon cœur oppressée n’explose et lâche. Mais personne n'est là, sinon le vide et le froid. Quant bien même, je ne peux être sauvée. Où serait la tragédie, sinon?
Juste en face de moi, j’imagine déjà, une silhouette faite de craie sur le béton noir. Dis Maman, pourquoi l’ont-ils sali, ton nom ? Il y avait juste trop de pluie et d’insomnies, un camion et un piéton. Comme aujourd’hui. Mais toi, tu n’y étais pour rien, n’est-ce-pas ? J’aurai besoin de toi là, tout de suite. Pour que tu m’apprennes à me tenir droite, me dises comment tromper l’effroi. Mais, on le sait très bien, toi et moi, que nos relations ne se résument plus qu’à cela. Ce banc, ta tombe et moi.
De l'autre côté de la rue, une silhouette presse le pas, cessant de faire battre mon cœur, l'espace de quelques instants. Incrédule, je vois se dessiner devant moi les contours d'un être que je n'osais espérer revoir un jour. Je me laisse entièrement posséder par cette étrange - mais si complexe - apparition qui, avant cette nuit irréelle, n'était qu'une absence, omniprésente.
La sensation fut brusque, mais inexplicablement délicate. Je la sentis devenir réelle, cette image de lui, constamment façonné depuis notre première rencontre. A croire que c’est vraiment lui, en face de moi, ici… Charlie. |
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| Sujet: Re: — Echoes. — ( Charlie & Sarah ) 29.11.09 22:56 | |
| J'aime le froid qui ronge mes bronches et étouffe ma voix, aujourd'hui. Il me plait de savoir qu'il colore mes joues mal rasées, engourdis mes sens exposés. J'adore le fait qu'il excuse ma tenue et camoufle mieux mes nouveaux kilos perdus. C'est avec une cuillère, que je creuserai ma tombe. Tout est clair, maintenant. Parce que privé de lumière je ne sais plus où trouver mes propres forces, paumé.
J'avance, me délecte avec une apparente facilité de ma condition de survivant. De ma famille toute entière décimée, ne reste que moi. Glorieux, n'est-ce pas ? Après la prison et tous ses clichés absolument vrais, je me tiens sur mes deux pieds. Malgré le froid et mon mental dérangé, mes idées noires et mon deuil constant... Survivant.
Je languis la sénilité, attends que la maladie ronge son frein et jette son dévolue sur moi. Que la vieillesse m'emporte pour achever doucement mes pensées meurtrières. C'est moi, qu'elles veulent tuer et je constate tous les matins que je vis ce putain de refrain. Je suis mon pire ennemi et le savoir n'aidant pas, je déteste tout ce qui fait de moi celui que je crève de ne pouvoir éventrer. Me faire souffrir de ne pas savoir comment aimer.
Le vent m'insulte claques au tournant, me gifle comme je me désespère, hurle à ma connerie. Mais je le sais, putain, qu'un sourire vaut mieux que toute cette vie ! Meurs allez, Charlie.
Sans raison sinon celles qui me font me lever la nuit, je commence à presser le pas. Je cours doucement, me fond dans un paradoxe ambiant fait d'enfer et de froid. Adorant les flammes qui lèchent mon dos, j'avale son contraire, le cale contre mon ventre. Mes yeux épuisés fondent de cette amère torture que j'essaie même plus d'éviter. J'ai mal, partout et nulle part à la fois. Ne sais rien sinon le fait que le paradis cramera.
Le bruit du monde ne me percute pas aussi violemment que le visage qui, juste là, creuse la pluie pour se dévoiler à mes yeux hallucinés. Tout est en train de changer. Je mords ma joue, pince la maigre peau qui se fatigue à essayer de me réchauffer. Je cours encore, crains de glisser et de fendre mon crâne engourdi. Pas là, je vous en prie.
Et, maintenant, je marque le temps de mon empreinte maladive, réclame son arrêt complet. Sarah, devant moi. Mouillée jusqu'au cœur, trempée de tout le chagrin que je hais soudain. Ma voix assourdie échappe un soupir rauque qui trahie toute la surprise qui m'ébranle. Je regarde le ciel qui m'aveugle, craint que ce ne soit une farce, un mirage. Sarah, devant moi.
Elle est assise, torture ses pensées avec je ne sais quelle fougue que je déteste déjà. Alors, avec pour témoin seul le froid, je crève la distance qui la sépare de moi. J'empoigne ses épaules glacées, ne sens même pas mes doigts. J'espère, à en rêver. Debout malgré elle, je lui promets de mes yeux que les siens cesseront de pleurer. Je ne la laisserai pas chavirer, et, pour sceller mes aveux muets, rapproche son cœur du mien.
Je l'attire contre mon torse gelé et ne regrette pas encore mon impudeur. Elle est bien là. Tous les doutes fatigués meurent tandis que la réalité la voit. Sarah, dans mes bras. |
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| Sujet: Re: — Echoes. — ( Charlie & Sarah ) 02.12.09 15:22 | |
| Sans comprendre la force invisible qui m’a poussé jusqu’ici, je me retrouve alors, debout, face à lui. Tel un ange tombé du ciel, il apparait, me sortant de mon agonisante torpeur que je ne saurais nommer. Encore une fois.
Laissant sa seule présence apaiser les maux de mon âme, je puisse dans son être toute cette force qui me manque tant. Oubliant le vent et la vie, je me laisse dériver, avec Charlie pour seule boussole, et me perds dans son regard aux allures d’éternité, avec la ferme intention de ne jamais m’en détacher. Ses yeux me hurlent des mots que je ne peux assimiler, tant mon esprit se sent émietté, ravagé par ce vent glacé.
Soudainement, ses bras se referment autour de moi, et me serrèrent fort, tout contre son cœur. Le froid, qui engourdissaient alors mes membres, semblent impuissant face à lui. Je le sens, le devine. Je laisse sa présence envahir le monde, et anesthésier l’hémorragie qui saigne mon cœur. Les larmes tombèrent de mes yeux, roulèrent sur mes joues, sans que je ne puisse plus rien distinguer. Et plus il me sert, plus mes pleures redoublent, fières et béats d’avoir une épaule à écraser sous le poids des drames qu’elles renferment. Je pleure et me sens bien, mais terriblement vide à la fois. Je suis vide. Vide de tout, vide de vie. De tout sauf de lui.
Idéalement, je prendrais ses défauts et ses fantômes pour les faire miens. Je ne sais pourquoi je les veux autant. Peut-être prendra-t-il les miens, ainsi. Des qualités, je n’en ai pas, je n’ai que des défauts à lui offrir sur un plateau. Un être d’une tel bonté ne peut décemment pas se trouver ainsi, face à moi. C’en est choquant, inconvenant.
Je m’écarte soudainement – ou tout doucement, je ne sais plus – et reste muette, le sang glacée par la vision qui s’offre à moi. Cette hantise, dégénérant en cauchemar au fur et à mesure que je vois se dessiner le moment où la rupture opérerait, tétanise chaque parcelle de mon corps. Il disparaitra, et je sombrerai. A nouveau.
Un sanglot manque de m’étouffer, et j’agrippe sa main de toute la force que mon corps mort possède encore.
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| Sujet: Re: — Echoes. — ( Charlie & Sarah ) 03.12.09 13:53 | |
| J'avais envie de vomir de n'avoir pas mangé, mourir d'avoir un peu trop vécu. J'aurais pu chanter de ne pas savoir parler, me haïr de les avoir aimé. Toutes les folles contradictions du matin s'envole doucement, fondent avant moi. La poussière du monde ne le sait pas encore, mais je sens qu'elle m'attendra.
Sarah et ses yeux bleus chavirent corps et âmes perdus au fond d'une nuit lointaine. Il ne faisait pas froid, ce soir-là, et son souvenir reste si vif que je pourrais le toucher. Sa main serre la mienne si fort que mes doigts pourraient en tomber. Touché. Je refuse de perdre le contact de sa peau à la mienne, il est un peu trop tôt pour sombrer. Ses larmes crèvent mes pupilles et je hais la vie d'avoir pu penser lui déplaire.
- Restes…
Paume contre paume, je l'encourage à s'asseoir de nouveau sur son banc. Avec moi, cette fois. Je sais que je ne saurai jamais être le réconfort qui souderait ses espoirs, apaiserait son chagrin. Désolé, putain. J'essaie si fort de la réparer que mon ventre se tord dans un supplice désespéré. Tu n'y arriveras pas. Voilà. Je cherche si bien les raisons qui m'ont fait abandonner, veux leurs opposées.
Je n'ai nulle part où aller et promets qu'aucun refuge ne saurait me bercer mieux que ses yeux. Celle qui personnifie mon âme au parfait me touche aussi bien qu'elle bouleverse le temps. Je ne sais pas lui dire qu'elle m'a manqué, que ne pas la revoir ma tenu éveillé. Ni comment lui faire savoir que l'imaginer morte de chagrin a bien failli me brûler. Je ne trouve pas les mots qui sauraient lui faire savoir que je m'en veux de nous avoir séparés. Ni ceux qui ont en eux le pouvoir d'apaiser les troubles en son cœur. Les rimes sont mortes.
- Tu sais, je t'ai associée à mon âme.
Parce que brisée d'avoir aimé d'un peu trop près, je la devine pure aux origines du monde. Belle aux yeux de l'humanité, elle se hait si bien que mourir ne lui cause plus de chagrin. Mon âme, au singulier. Je me plais à penser qu'elle a sa place au paradis. Et elle aussi.
- Depuis ce soir là, ne m'en veux pas.
De te lier à une part de mon être indigne de faire partie de toi. Désolé de te le lancer maintenant. Ne me déteste pas de faire de ton visage celui de mon spectre, de ta voix celle de mon chant. Si une ascension suivra, je jure sur ma tête que mes ailes auront la couleur tes cheveux. Je veux de toi pour âme et prend le ciel pour témoin de mes aveux. Sarah, il pleut pour tes yeux.
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| Sujet: Re: — Echoes. — ( Charlie & Sarah ) 03.12.09 19:41 | |
| Allez Charlie, sauves-moi de cette agonie à laquelle ta présence me soumet. Rien qu’un mot, un rien. Ne m’abandonne pas, de me brise pas plus encore. Je suis tout ce que j'ai.
Il m’incite à m’asseoir pour mieux rester à mes côtés. Merci Charlie, merci de me sauver, de me sauver de moi, pour cette fois. La douce perfection qui émane de lui me crève le cœur et fait pleurer mes yeux. Le contraste en lui et moi me fait mal au cœur, tant il est violent. Alors, pour faire taire cette abominable vérité, je resserre l’étreinte de nos mains, déjà furieusement enlacées.
Pour une chose comme celle là, le monde entier cesse de respirer. Une telle nuit ne m’apparaitra surement plus jamais. Une de celle qui manque cruellement d’étoiles et de lumière, mais qui flamboie, qui irradie de couleurs et d’espoirs, teintant le monde aux milles et unes couleurs qui animent sa seule âme. Car même s’il ne le sait pas, elle est la plus lumineuse qu’il soit.
- Tu sais, je t'ai associée à mon âme.
Le parjure est tel qu’il m’en fait sursauter d’effroi. Cesse dont de parler, je t’en pris. Peut être que j’aurais préférée te voir partir, et me laisser agoniser. Je ne voulais pas te voir rester pour mieux m’assassiner. Pitié, Charlie, je n’y survivrai pas. J'en mourrai, lorsque la nuit se sera échappée.
- Depuis ce soir là, ne m'en veux pas.
Je pourrais lui en vouloir tout autant que je me sais incapable de cela. Le paradoxe me pétrifie et m'émeut à la fois. Non, Charlie, ne te faire pas subir cela. N'espère pas quoi que ce soit de cette âme là. Une âme abimée, mutilée, glacée et brûlée vive à la fois.
— Mon âme ne te mérite pas.
Soit, je te laisse mon âme si tu souhaite la faire tienne. Arraches-la moi, crèves-la pour mieux la réanimer, pour la purifier de tout ce qui en elle, peut encore être à moi après ça ; Une âme comme la mienne ne te mérite pas. Je peux être beaucoup, sauf ça. La gardienne de tes chimères, de tes ambitions et tes espoirs. La personnification de tes plus grands maux, de tes cauchemars. Tes mauvais rêves, tes soupires et l'ombre de tes pas. Mais ne me demande pas d’être ton âme, elle ne peut décemment pas te faire l’affront de se lier à toi.
— Tu ne mérites pas de subir cela...
Peut être je fuis cette idée par peur d’y penser et de la voir devenir réalité. Et peut être que j’en rêve, que j’en tremble, que j’en meure. Et peut être que j’en guérirai, pour mieux vivre et mieux crever. Et peut être que le soleil en brillera, que le sommeil voudra enfin de moi. Et peut être que j’en sortirai plus forte, plus moi, plus vivante que je ne l’ai jamais été. Avec un peu de toi en moi, et mon âme pansée, immaculée, protégée par la seule force de tes bras.
Cette utopie est surement trop belle pour être réelle.
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