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| L'amérique, tu connais toi ? [Charlie et Aurore] | |
| Auteur | Message |
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Aurore Lacroix Nombre de messages : 61 Localisation : New york Occupation : Devenir quelqu'un. Humeur : Nauséeuse.
| Sujet: L'amérique, tu connais toi ? [Charlie et Aurore] 14.06.10 21:02 | |
| Le rêve du nouveau monde, celui où tout est parfait. Celui où les parents ne sont pas des hyper-protecteurs, mais bel et bien des fous ou encore violeurs. Celui qu'on voit dans toutes les séries que TF1 nous sert, chaque dimanche soir. C'est ce monde là, que je voulais voir moi ? Un soupir de plus et la future mannequin française de New-York s'avance dans un de leur cafés, qu'ils disent si branchés.
Je secoue la tête, parce que de ma province lointaine, je n'avais jamais connu un climat comme celui là, depuis quand il fait tant froid, pour un mois de juin ? Pourquoi tu es parties, déjà ? Je souris, presque malgré moi, parce que lorsque j'ai pensé cette phrase stupide, c'est la voix de James que j'ai entendu ... Où es-tu, meilleur ami ?
Je m'avance vers le comptoir du bar et ne sait même pas quoi commander, de toute façon, c'est quoi, les spécialité, ici ? J'ai pas envie de manger un de ces muffins bien trop gavés en chocolat ... De toute façon, le chocolat j'aime pas ça. Le serveur fini par s'approcher de moi, je le regarde sans le voir surement, je ne devrais pas, mais j'ai le mal du pays, tu vois ?
- Vous me conseillez quoi ? Je dis d'un anglais un peu torturé.
Pourquoi je suis partie, déjà ? |
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| Sujet: Re: L'amérique, tu connais toi ? [Charlie et Aurore] 14.06.10 21:43 | |
| Un battement de cœur. Rien qu'un petit, un minuscule soubresaut, pas grand chose. J'ai besoin d'un battement de cœur pour me dire que tout va bien, me mentir. Je triture ma poitrine mais rien ne semble vivre sous le cuir épais qui me sert de peau. Putain, rien. Je suis incapable de reconnaitre mon cœur au milieu de tout ce bordel. La tension, mes nerfs qui s'animent tous seuls, la passion souvent déchainées, le deuil. Tout ça je le sens, mais j'ai perdu mon propre palpitant, la région de mes sentiments.
Je compose le calme sur mon visage défait, réchauffe mes yeux, leur promets de le retrouver. Mes sens paniquent comme des cons, et je les comprends. Peut-être que ça y est, il m'a quitté. Il aurait du me lâcher depuis longtemps, dès le premier hiver au froid, il avait le droit. J'ai peur d'une faiblesse sans nom ni sensation. Merde j'ai même oublié son prénom. Mon souffle déchaine une folle torpeur qui achève de me faire flipper, condamné.
Et pourtant je jure de par le monde autour que rien ne cesse, parce qu'ils ont toujours continué. Je ne suis pas en train de crever, quelque chose me dit que "quand ce sera le cas, tu le sauras." La chaleur me bouffe, il me faut un souvenir maintenant, l'urgence oppresse mes sensations. J'imagine ma grand-mère parce qu'elle savait calmer mes sueurs froides d'une chanson. Elle chantait la vie en rose et me promettait d'une caresse que tout finirait par un baiser. C'est dans l'affection que finira le monde, pas dans le même chagrin qui a dévaste tes parents. La douceur étouffera l'humanité, tu verras. Mais, il lui arrivera quoi, si je meurs de froid ?
Une réalité, j'ignore laquelle, perce mes songes avec du coton, comme elle l'avait prédit. Le passé me remonte à la gorge, j'ai cette furieuse envie de pleurer quelques retrouvailles. Du français, je jure qu'il court partout sur la voix qui est montée jusque moi. Juste là. Je n'en n'avais pas entendu de si près depuis des années, depuis la lettre qu'elle m'a laissé.
Je porte une main à mes lèvres pour cacher une moitié de mon sourire déplacé. Des envies folles de tendresse s'emparent de moi pour courber le temps comme il me plait. Mes meilleures années fusionnent avec un présent qui à sa place devient poussière. Je n'ai pas oublié, je n'ai pas pu et je n'oublierai jamais. Je me suis même entrainé. Me rapprochant du comptoir, j'essaie de me remémorer ses mots préférés. Et puis, me composant une droiture plus polie, m'adresse à la toute jolie.
- Quelque chose du pays, je fonds dans un pur français qui ne doit pas m'aller.
J'aimerais en marteler le sol d'une danse débile, composer un hallelujah, n'importe quoi. Vite, j'ouvre le frigo pour en ressortir ce que j'avais gardé pour moi, pour mes yeux, en vrai. Jamais je ne l'aurai mangée parce que c'est une chose à laquelle je ne suis plus habitué. Dans un geste presque un peu trop théâtrale, je dépose la tartelette aux fraises sur le comptoir. Je sonde son visage avec discrétion en espérant qu'elle ne recherchait pas du dépaysement.
- Il ne doit pas avoir les mêmes goûts que chez toi.
Je ne suis pas certain des mots que j'ai choisi, cette langue possède tant de règles qui me dépassent. Mais je ne me reprends pas en espérant qu'elle reconnaitra ses mots, ceux de ma grand-mère. Cette surprise est la plus douce d'absolument tous mes matins. Putain, ça fait du bien.
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Aurore Lacroix Nombre de messages : 61 Localisation : New york Occupation : Devenir quelqu'un. Humeur : Nauséeuse.
| Sujet: Re: L'amérique, tu connais toi ? [Charlie et Aurore] 17.06.10 19:23 | |
| J'aimerais lire dans ses yeux que j'avais raison, qu'une vie de merveilles m'attendait ici, que j'ai laissé tomber tout un monde pour quelque chose de plus beau. La folie me guette surement, parce que j'en viens à vouloir qu'un simple serveur me dise que oui, j'ai fais le bon choix. Je t'en supplie, pas de chocolat.
Mes yeux se posent sur ce sourire naissant qu'il semble vouloir cacher. Pourquoi, mon anglais était-il réellement écorché ? Peut être que c'est ce sourire là, qui me prouvera une nouvelle fois que je ne suis pas faite pour être là. Je pensais que peut être, je pouvais faire changer quelque chose de mon destin en venant jusqu'ici, et tout ce que j'ai réussis, en réalité, c'est de tout laisser tomber pour un rêve qui dès le départ était brisé. Alors, ton conseil, mon joli, c'est quoi ?
- Quelque chose du pays.
J'en écarquille les yeux de le voir me répondre en français, et même si son accent, comme le mien, laisse à désirer, je laisse sortir un soupir de ma bouche. Soulagée. D'où tu viens, qui es tu, toi, bel étranger, le seul l'unique qui pour l'instant à réussit à me comprendre ... A me parler. A me donner l'impression que je n'avais pas tout raté en venant m'exiler dans un pays à des milliers d'années lumières du mien.
Je le vois s'éloigner, et de cette folie dont je parlais précédemment j'en viens à penser, que son français, je l'ai rêvé. Une nouvelle fois je soupire, mais plutôt en colère contre moi, c'est sur maintenant, avant la prochaine rentrée, je serais de retour chez moi, le signe que j'attendais pour pouvoir rester ici ne vient pas à moi. New-York, n'est pas faite pour moi.
Et alors que je m'attends à voir débarqué mon serveur avec un de ces cheese cake que j'ai souvent vu dans la série américaine Friend, je comprends la portée de ses mots ... "Quelque chose du pays." Pas du sien, de pays, du mien. Mon pays, ma France, mon monde ... Des fraises.
- Il ne doit pas avoir les mêmes goûts que chez toi.
Je regarde le gâteau qu'il dépose devant mes yeux d'un air illuminé, comme si c'était l'un des plus beaux cadeaux qu'on aurait pu me faire en cette journée où je ne me pensais pas à ma place. Ma langue, malgré moi, se glisse entre mes lèvres, et la vérité me frappe, je ne suis qu'une enfant loin de ce qu'elle pensait sa vie. J'esquisse un sourire, et à l'égal de ma langue, ma bouche s'anime sans que je le contrôle.
- Oh putain ! je dis en espérant cette fois, que ce français là, il ne l'a pas comprit. Merci, tu ne sais même pas ce que cette tarte signifie. Il faudrait que je pense à ne plus lui parler en français, maintenant, non ?
Le voilà, ton signe, Aurore, c'est un serveur qui parle un français beaucoup trop anglais pour être vrai. Merci, vraiment, crois moi. L'amérique, c'est bien pour moi, alors, n'est ce pas ?
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| Sujet: Re: L'amérique, tu connais toi ? [Charlie et Aurore] 30.08.10 22:56 | |
| J'ai toujours su, du plus profond de mes tripes, su que je ne l'entendrai pas. Ce coup fatal, ce coup bas. L'adorable du bout du monde qui vous transcende. Je savais que jamais, jamais je ne connaitrai le son de mon glas à moi. Et je n'ai rien vu venir. Rien, à en raviver mon cœur aux abîmes. Je jure. Sorti de nulle part, le divin perce mes songes qu'il anime, à en mourir ?
Mes rêves brisés au coin du cœur, j'assure d'un battement assuré que je les enterrerai. Tout devient si clair, mon ventre, tu sais. Rien, une poussière, à jamais. La légèreté de me savoir insignifiant autorise même les détours de mes dérives. Parce que raide condamné à ne rien accomplir de grandiose, je survis en symbiose. Je ne suis pas même certain de pouvoir encore tomber. Après moi, qui va sombrer ? Je t'assure, je te promets que je t'attraperai. Qui que tu sois, ne suis pas mes pas.
- Oh putain !
Ah putain oui, enfin ! Enfin un mot que je suis certain de ne pas rater. Il me manque celui-là. Promis je le ressortirai et sans l'abimer, cette fois. Les injures ne devraient pas laisser un aussi bon goût sur les langues qu'elles caressent. J'adore ce son, ses lettres, ses couleurs, son ivresse de bon sens. Je le dirais sans cesse.
- Merci, tu ne sais même pas ce que cette tarte signifie.
Non, c'est vrai, je suis juste soulagé qu'elle lui plaise, qu'elle l'adopte comme elle sourit. Cette beauté est à couper le souffle, je brule de savoir que ma grand-mère disait vrai. Il faut nous l'avouer. Les plus belles du monde, de toute évidence, vivent en France. J'adore la pureté de ses traits qui ne mentent pas, son absence de tiques, de bouts de plastique. Mon cœur s'emballe quand une pensée rafle toute son attention, m'éloigne de prison. Dans sa jeunesse là-bas, au milieu de ses champs, ses oies... est-ce qu'elle te ressemblait à toi ?
J'essaie de ne pas la dévorer d'un regard, m'éloigne d'elle, tripote mon bar. M'adosse contre la machine a café, me brule les reins mais ne dit rien. Ne bronche pas tandis que mon sourire heurte un peu plus mes joues. Cherche des mots français, ceux qui me restent d'elle, un accent perdu. Je passe une main dans mes cheveux frisés, accroche mes boucles en pensées.
- Je ne me coupe plus les cheveux... reprend ma langue d'ici, pour le vent.
J'ai au bord du cœur ce vieux vieux, dicton français. Le modo de ma grand-mère, son préféré. Le leitmotiv de son corps, la reine de ses idées, sa foi et le résumé de toutes ses lois. Mais il ne me vient qu'en anglais, c'est un regret. Mon ventre me brule alors, cet icône. Ma peau me démange, je sens les lettres qui y sont tatoués danser, s'extasier. Le verset des français, sa vie, ses lois. Quelques lignes au sang, pour ne pas faire semblant.
Je me répète ses mots qui chantent, appose une main contre mon abdomen qui s'en vante. A l'honneur, à la vérité bohème d'un univers qui fâche, révolutionne, plait, mentionne... Mes pas se rapprochent de la raison de ma joie et bien vite l'anglais lui parle encore.
- Dis-moi, comment se coiffent les gens de chez toi ?
Eux aussi, ils bouclent leur chagrin dans une rengaine qui couronne leurs émois ? Ma royauté, c'est le deuil d'un temps qui n'existe pas, la candeur des maux rois. Le noir de mes pierres, la courbe de leurs refrains. La même pour aujourd'hui, et demain. Et un sourire qui contredit en bouffon toutes mes plus tristes intentions. |
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Aurore Lacroix Nombre de messages : 61 Localisation : New york Occupation : Devenir quelqu'un. Humeur : Nauséeuse.
| Sujet: Re: L'amérique, tu connais toi ? [Charlie et Aurore] 31.10.10 9:54 | |
| J'incline le visage, et laisse mes idées françaises/américaines au loin, parce qu'il m'a prouvé que la vérité est que j'étais faite pour venir ici. Je regarde mon serveur, avec un petit sourire, et je ne le comprends pas totalement, j'essaie d'analyser ses gestes comme l'aurait fait une héroïne de séries tv, mais je n'en fais rien en réalité, n'y arrive pas, et me maudit de n'être simplement que moi. J'attrape une fraise avec mes doigts, parce que c'est comme ça que je mangeais chez moi. Une petite fille qui sort des champs et des forêts, d'étés trop chauds, et de repas mangés à pleine main bouche. Je souris toujours lorsque le fruit touche ma langue, mon serveur me fascine, et je ne peux m'empêcher de sentir comme un bien être intérieur, comme s'il avait un passé français, quelque chose qu'il aurait envie de me raconter. Parlez, monsieur, je ne mords pas, et en plus de cela, je promets d'écouter. - Je ne me coupe plus les cheveux... Je pince mes lèvres et continue de mâcher ma fraise, j'ai envie de sourire du plus fort que je le peux, mais je n'aimerai pas le gêner, mon second ami du pays. Naïve peut être de penser que c'est un ami, mais au moins, je crois qu'il comprend la nostalgie que j'ai de mon pays, peut être contrairement à Lexie, je ne sais pas, en tout cas cette rencontre me rend plus vivante que je ne l'ai jamais était dans ce pays. Je me permets alors de le regarder, puisque j'ai compris sa phrase comme cela, c'était une invitation à admirer tes cheveux, n'est ce pas ? Alors je regarde, me surprends à le trouver beau, peut être un peu trop, quelque chose de mon meilleur ami Jamy, resté perdu chez lui ... Je pourrais lui dire moi aussi que je laisse mes cheveux pousser, parce que maintenant ma mère ne peux plus me dire de les couper. Mais à quoi ça servirait ? De jouer les filles martyrs, torturée par une mère qui ne fait que l'aimer. - Dis-moi, comment se coiffent les gens de chez toi ? Attrapant une nouvelle fraise, je détourne mon regard de lui, et plonge dans mon esprit afin de me souvenir de comment est ce que le homme sont chez moi. Peut être qu'il veut savoir pour les filles aussi ? Ma fraise avaler, je laisse mon doigt glisser sur la crème de mon gâteau histoire d'en prendre au maximum ... Et puis s'il n'avait pas comprit, je compte manger les fraises et la crème, tout simplement, la pâte des tartes aux fraises, ça ne m'a jamais plus. Mon doigt en bouche, il ressort dans un petit bruit sonore et j'en souris de plus belle, gênée peut être, de me rendre compte que je ne suis pas réellement civiliser, promis, plus jamais je ne reviendrai. - Les gens chez moi ... Je commence en hésitant, ne sachant pas si je vais le saouler de parole de suite ou attendre un peu, déjà que mon anglais est insupportable, autant ne pas faire de grand discours, pas vrai ? A vrai dire j'en sais trop rien, je crois que les garçons fonctionnent en deux étapes, lorsqu'ils sont plutôt jeunes, la majorité se laissent pousser les cheveux, pour se rebeller, je crois, et puis après ils ont la phase prise de conscience peut être, et là, ils se les coupent et s'en foutent de se rebeller ... Enfin tout du moins les garçons que je connais, j'avoue ne pas beaucoup observer les gens, tu sais. Pour les filles, cela dépend, je ne saurais dire pourquoi elles ont toutes investit dans les pinces à cheveux et le fait de se les attacher n'importe comment, dès que les cheveux tiennent en l'air c'est bon ... Alors que moi, tu vois, j'aime bien les laisser détacher, mes cheveux, mais ça non plus, je ne saurais pas dire pourquoi, peut être parce que je ne veux pas qu'ils soient enfermés, ce qui est bête, vu que ce sont que des cheveux, enfin voilà ... J'écarquille alors les yeux, regarde, vérifie plutôt, qu'il m'écoute toujours, qu'il ne s'est pas endormi, d'être tant saoulé par des mots, mon dieu la prochaine fois, ne me demande pas de parler, ok ? Hum ... Ce sera très bien, tu sais, de ne plus couper tes cheveux. Je dis enfin pour conclure avec un petit sourire gêné. |
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| Sujet: Re: L'amérique, tu connais toi ? [Charlie et Aurore] 18.11.10 21:18 | |
| Mon regard embrasse le vide quand il rêve encore à d'autres contrées. Je suis amoureux du tout, fou à tomber d'un rien. Cette guerre me choque tant elle est vraie. Mes sentiments s'accrochent à tout un monde que je hais jusqu'à vouloir le changer. J'espère du plus profond de mes tripes qu'il me trompe avec un autre qui nous abime. Je rêve le gouffre des rêves brisés où les miens pourraient enfin se terrer. Je veux l'éternité. C'est dans un sourire que j'entrevois la futilité de mes pensées folles de moi. Je sais, tu vois.
J'aiguise mes crocs du bout de ma langue qui se torture un peu en souhaitant mourir. Elle sait vouloir aimer mais rebute finalement ses chicanes en se rappelant les atrocités. Ma bouche sait les horreurs qu'elle a pu débité et putain, celles qu'elle a encaissée. J'ai froid d'un rien qui m'ensorcèle dans un pouvoir presque trop réel pour être vrai. Vraiment, j'aimerais être capable d'avorter de mes chansons, cesser d'être con.
Je regarde manger mon étrangère et j'adore qu'elle ait oublié ses manières. Elle mange comme l'on aime et je devine des manies derrière toutes mes envies. Le rouge de ses joues qui répondent à celui de mon ventre exorcise mon passé. J'ai l'impression incertaine d'être entouré de ceux que j'ai toujours aimé. Et de la regarder avec mon ciel pour témoin, ils imaginent un peu mon demain. Je sens la mort quand son odeur éternelle me donne les souvenirs de toute une guerre. Ses maladies et les dégâts qu'engendrent le désespoir de leurs mains privées de tout. Je veux une anesthésie qui leur rendrait la vie. Que pour une fois, on me dise fou.
Je guette la peur au coin des yeux le premier de ses mots qui me servira d'aveu. Qu'elle me confesse sans délicatesse le quotidien de ceux qui pensent à leurs cheveux. Je veux la liberté d'un pays lointain que je ne verrai jamais en rêvant de l'opposé. L'avant-goût d'une langue et ses accents qui me pardonnent. Me pardonnent tout.
- Les gens chez moi ... A vrai dire j'en sais trop rien, je crois que les garçons fonctionnent en deux étapes, lorsqu'ils sont plutôt jeunes, la majorité se laissent pousser les cheveux, pour se rebeller, je crois, et puis après ils ont la phase prise de conscience peut être, et là, ils se les coupent et s'en foutent de se rebeller ... Enfin tout du moins les garçons que je connais, j'avoue ne pas beaucoup observer les gens, tu sais. Pour les filles, cela dépend, je ne saurais dire pourquoi elles ont toutes investit dans les pinces à cheveux et le fait de se les attacher n'importe comment, dès que les cheveux tiennent en l'air c'est bon ... Alors que moi, tu vois, j'aime bien les laisser détacher, mes cheveux, mais ça non plus, je ne saurais pas dire pourquoi, peut être parce que je ne veux pas qu'ils soient enfermés, ce qui est bête, vu que ce sont que des cheveux, enfin voilà ...
Wow. Putain. Mon Dieu, n'importe lequel, vraiment, en méritais-je autant ? Je suis choqué, des tréfonds de mon âme jusqu'aux pointes de mes regrets. J'ai au creux de la main la teinte dorée de son accent qui est encore accroché sur la plupart des mots qu'elle a déformé pour les réinventer, les raviver. Mes doigts s'imaginent tapisser mon monde de cette beauté nouvelle. Je me prends à emmerder mon présent des saveurs du temps d'avant. Ouais, comme tu le sais... pour changer.
J'aimerais commenter tout ce qu'elle vient de me chanter. Je jure, je le voudrais. Lui dire que ses cheveux las lui donnent un air de n'appartenir à aucune endroit. Qu'elle semble venu d'un ailleurs qui l'adore jusqu'à faire d'elle une immortelle. Cet être qui réécrit les moments que son cœur invente pour ne jamais être oubliée. J'assure avec un sourire qu'elle marque chacun des esprits qu'elle va rencontrer.
- Hum ... Ce sera très bien, tu sais, de ne plus couper tes cheveux.
Je lui souris un genre de rancœur désabusé que ma douleur vient d'inventer. Les compliments me haïssent au moins autant qu'ils me paraissent exagérés. J'ai du mal à les encaisser, aussi restent ils couchés juste là, devant moi.
Si je cesse de les couper, c'est pour mieux lui ressembler. Me casser, tout restructurer. Je souhaite devenir un autre qui mérite la vie qu'on me gâche à arracher mes attaches. J'envoie un message à ce tout teinté d'un rien qui m'ennuie pour tout retrouver. J'imagine de mes boucles l'ombre de celles qui sont tombées, je veux les garder.
Je les touche parce qu'on m'en parle, enroule leurs préludes autour de mes doigts. Mes yeux me déçoivent si bien que j'ai décidé, comme ça, de leur ôter ma confiance. Je rends à mon visage le sang dont il manque. Lui offre un sursis. J'ai besoin de tellement, de beaucoup, depuis qu'un rien me suffit.
- Oui, je ne sais pas. C'est gentil en tout cas. Je me suis toujours imaginé couper une de mes boucles pour la garder ou la donner, je ne sais plus vraiment. Mais avant de distribuer mes cheveux... je complète d'un geste de la main qui vient souligner l'évidence de mon sourire. Il me faut des boucles.
Oh, et puis... Ne manque qu'un début de barbe et tu verras... le portrait craché de papa. Une étincelle époustoufle mes yeux qu'elle fait briller, rien qu'un peu. J'ai mal d'une petite douleur qui infiltre mon reflet le temps d'un aveu. Je souhaite me perdre encore. Et retrouver le temps d'un sourire, celui de mon père mort. |
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Aurore Lacroix Nombre de messages : 61 Localisation : New york Occupation : Devenir quelqu'un. Humeur : Nauséeuse.
| Sujet: Re: L'amérique, tu connais toi ? [Charlie et Aurore] 19.11.10 9:24 | |
| Voilà, c'est comme ça que les gens se coiffent chez moi, en fait, ils ne se coiffent pas, je crois. Ne calcule pas, et ils sont bien comme ça, c'est bizarre, tu crois ? Je ne sais plus quoi dire, ni quoi penser, je crois que j'ai trop parlé. Je me promets de ne plus recommencer, surtout avec un homme que je ne connais. Il touche ses cheveux, et je me surprends à sourire à nouveau, je ne me moque pas de lui, mais j'ai l'impression qu'il fait le beau, ou alors qu'il aime tout simplement ses cheveux, je ne sais pas, mais en tout cas, j'aime ça. Ce mouvement là, oui, exactement celui là. - Oui, je ne sais pas. C'est gentil en tout cas. Je me suis toujours imaginé couper une de mes boucles pour la garder ou la donner, je ne sais plus vraiment. Mais avant de distribuer mes cheveux... Je suis suspendue à chacun de ses mots, et ça pourrait me faire rire. Pour quoi ? Pour n'importe quoi, voilà. Et plus loin que mon rire premier me revient un souvenir douloureux, ma grand-mère offrant une dernière mèche de ses cheveux à mon grand père, avant que ce dernier ne parte ailleurs, là tout près de nous, à veiller et sourire en silence face à tout nos pleurs, alors que lui, il est partir dans un endroit où les larmes sont bannies. Mais avant de distribuer tes cheveux, tu feras quoi, toi ? - Il me faut des boucles. Pour le coup, je ne peux m'empêcher de sourire grandement en secouant le tête pour réprimer mon rire. Oui, oui, des boucles c'est ça. Et si on devient amis, tu m'en offriras une, un jour. Secouant la tête encore une fois, toujours avec excuse sa phrase à lui, alors que c'est ma pensée à moi qui me semble si bête, une mèche d'un inconnu, rien que ça ! Alors je fronce les sourcil, tout en avalant la dernière fraise de mon gâteau, je fronce les sourcils parce que oui, je suis encore une inconnue pour lui, l'inconnue française, c'est comme ça qu'il se souviendra de moi. J'hésite parce que ce surnom me plait bien, mine de rien, même si dans le fond j'aimerai bien qu'il se demande qui je suis. Alors au lieu de lui dire comment je m'appelle je choisis l'autre optique, l'autre choix. - J'aimerai bien connaitre ton prénom. Pour mettre un nom à ses boucles naissantes que j'imagine, pour mettre un nom à celui qui m'a rendu le sourire. Ce garçon, serveur, venu d'ici ou d'ailleurs. |
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