Love in New York
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 |- With Me -| Aurore & James.

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Aurore Lacroix

Aurore Lacroix

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MessageSujet: |- With Me -| Aurore & James.   |- With Me -| Aurore & James. Icon_minitime124.06.12 21:29

Je n'ai jamais aimé les hopitaux, ils sont synonymes de trop de maux. James disait que c'était là que les enfants naissaient, que c'était la vie. Et moi je répondais toujours que la vie, elle n'en valait pas la peine si je restais bloquée pour toujours dans notre ville oubliée. Il disait ouais, qu'il ne m'oublierait pas, il n'avait pas précisé que si je partais il le ferait. Bientôt trois mois sans nouvelles et je survis, comme si j'avais d'autre choix, de toute façon, je me contente de continuer, comme une idiot, un con.

Je n'ai coupé que mon doigt, je ne suis plus comment, il y avait une histoire de sandwich, je crois. J'ai dis à Lexie que je partais, sans lui avouer, que mon sang commençais à trop couler. J'ai hésité avant d'entrer dans l'hôpital, c'est vrai. C'est l'odeur à l'intérieur, ça me donne trop la nausée. Je préférai saigner plutôt que de vomir sur le sol ciré. Mais les gens ont commencé à ma regarder, comme cette folle déconnectée que j'étais, en train de me vider de mon sang, hallucinée, une enfant.

Et puis j'ai avancé, en me disant que James m'y aurait poussé, que ma mère aurait hurlé et que tout le monde ceux qui disent m'aimer m'aurait envoyé directement à l'intérieur d'un coup de pied même s'il le fallait. J'ai esquissé un sourire à cette pensée, et j'ai continué ma route, je suis entrée, j'ai parlé avec la dame, qui n'a d'abord pas compris ce que je faisais ici. Elle a dit aussi qu'elle ne me comprenait pas, j'ai commencé à paniquer, à m'énerver alors que je ne l'ai fais que quelques fois de toutes les années que j'ai vécu. J'ai crié, sans le vouloir, que j'étais une française paumée, que ça faisait presque un an que j'étais là, mais que ma place je ne l'avais pas trouvé.

Évidemment, j'ai crié en français, et elle m'a prise pour une folle, à la réflexion, elle avait surement raison. Je lui ai montré ma main, en me maudissant parce que je ne l'avais pas encore fait, et là bizarrement, elle a compris ce que je fichais ici. J'ai souris, pour montrer que j'étais calmée, et on m'a fait m'assoir sur le côté.
Là où je me trouve maintenant, à ruminer, avec ma main ensanglantée et toujours cette impression de ne pas être du bon côté de la Terre, jamais. J'ai mal au coeur, énervée, je me rends compte que, comme si je l'avais oublié, la dernière fois que je suis rentrée dans un hopital, ma grand mère mourrait.
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James T. Steadworthy

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MessageSujet: Re: |- With Me -| Aurore & James.   |- With Me -| Aurore & James. Icon_minitime125.06.12 21:43

James regarde en silence sa thérapeute. Ses yeux changent de cible aux quarts de secondes alors que son corps est figé, glacé. L'angoisse du pianiste contrôle ses membres. La seule question posée est encore en suspension dans l'air. Jame en écoute l'écho. Son oreille lui souffle d'instinct la note. L'inspiration écrase ses poumons. Il ne peut plus jouer. Il a essayé. Tant d'heures à esquisser les touches noires et blanches sans jamais parvenir à les toucher. « Tu joues comme un ange. » Disait sa maman. Elle qui ne connaissait rien à la musique.

La pensée de cette femme défunte plonge James dans son mutisme. La femme aux lunettes dépose son stylo et sa tablette. Trois mois se sont déroulés depuis qu'elle suit James en thérapie. Pas plus de quelques mots pour animer les lèvres de cet adolescent semi-orphelin. Parfois la thérapeute s'interroge sur les conséquences des pressions qu'on inflige aux enfants. La soeur de ce patient a eu la réaction inverse à la mort d'un parent. Présentée vaguement dans le dossier, elle semble ne jamais s'arrêter. D'un soupir sans conviction, James est relâché dans les couloirs stériles de l'hôpital. Il a toujours préféré cet endroit aux salon surchargés de ses anciens psychologues. Les tapis mousseux ne sont bons qu'à accumuler la poussière. Les étagères qui tapissent les murs effraient James qui n'arrive pas à croire qu'un seul humain puisse avoir appris tout ça. Les battements de son coeur reprennent un rythme sain. Sa mâchoire se crispe alors qu'il évite la poignée de main chaque fois tentée par sa thérapeute. James n'aime pas être touché. La sensation viscérale de tomber dans le vide lui tourne l'estomac lorsque les passants du métro l'accrochent accidentellement. Soulagé d'être à nouveau en possession de sa liberté, James attend les paroles qui officialiseront sa libération.

« À la semaine prochaine, James. »

D'un pas calculé, régulier comme un métronome, James fait glisser ses souliers comme ses doigts on sont si souvent glissé sur les touches du piano. La musique incrustée dans ses sens n'a pas perdue de son intensité. C'est ce qui rend si douloureuse l'absence de cette vieille amie qui l'a vue grandir. Ses yeux fixés sur les murs, James tourne à droite. Les patients de l'urgence créent un bourdonnement à ses oreilles. Une confusion qui pèse contre sa paix intérieure. Quelques pas, se dit James, quelques pas et je serai à l'extérieur. L'ancien pianiste contourne docilement les patients qui lui bloquent le passage. James ne penserait jamais à leur demander de bouger, ce serait contre nature. Complètement en accord avec ce besoin qu'il a de n'être forcé à rien. La musique forcée, il la régurgite maintenant dans un processus douloureux. Deux épaules frêles couvertes de cheveux ondulés le font figer. Une Aurore qui vient de loin. James sent son coeur bondir contre sa cage thoracique. Cette réaction, c'est la peur. Cette peur qu'il arrive quelque chose de mal. Comme pour sa maman, comme pour sa Teddy. Il ne veut pas qu'il arrive quelque chose de mal à Aurore. Sa volonté s'enrage contre son mutisme et laisse échapper quelques mots.

« T'es blessée. »


Ça n'est pas une question. C'est une affirmation douloureuse. James a mal pour elle et il n'y peut rien. Un coeur aussi gentil que le sien est prompt à se faire briser. Encore et encore. Peut-être qu'elle lèvera les yeux vers lui pour rire de son ridicule. Ça ne serait pas la première fois. Les gens ne comprennent que trop peu que d'être différent, c'est quelque chose de bien. D'un silence aux notes de compassion, James attends.
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Aurore Lacroix

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MessageSujet: Re: |- With Me -| Aurore & James.   |- With Me -| Aurore & James. Icon_minitime109.07.12 19:57

J'ai envie de vomir, maintenant j'en suis persuadée. J'aimerai pouvoir oublier toute une partie de ma vie, j'étais sure pourtant que j'en étais capable. C'est pour cela que je suis partie, parce que je me croyais assez forte pour les oublier, pour penser, comme une idiote, que je pourrai vivre sans eux. Sans mes champs de blés. Ma main, mon doigt, je ne sais plus quoi, saigne toujours. Peut être bien que ma nausée vient de là, d'ailleurs, tout me parait plus logique, mais j'ai quand même en vie de sombrer. Il y a des jours comme aujourd'hui où j'ai juste envie de m'endormir pour ne plus jamais me réveiller. Rêver de cette vie que j'ai quitté. Me souvenir une nouvelle fois de la raison qui m'a faite fuir les miens, putain.

    « T'es blessée. »


Me dit une voix que je connais, je regarde ma main et ne peux qu'approuver avant même de regarder qui m'a dit cela. Je suis blessée, c'est vrai. Mais pas que là, je suis en train de mourir de l'intérieur, ou si ce n'est pas cela, ça y ressemble en tout cas. C'est donc cela la vie ? Souffrir en permanence ? Ne jamais savoir ce qu'on veut ? Éternels insatisfaits. Je voulais partir, je suis partie. Pourquoi je ne peux pas juste profiter ? Parce que ça fait mal quand on est triste, c'est vrai, mais ça fait encore plus mal quand on est heureux. Ce n'est pas juste de vivre. C'est douloureux.

Je relève le visage, croise les yeux bleus de James, je ne sais pas quoi lui répondre, je tente un sourire, parce qu'on dit que tout s'arrange avec cela. Je le veux même rassurant ce sourire là. Mais je n'y arrive pas, rien que le prénom de celui qui se trouve devant moi me ramène chez moi. Un autre James dans ma vie. J'ai la gorge nouée tandis que j'essaie de parler. Je connais son histoire, même si le plus souvent il se tait. Je pince mes lèvres, et je sens mon nez qui commence à me picoter. Je sais ce que cela signifie, je voudrai m'en empêcher. Mais mes larmes sont déjà là, c'est plus fort que moi.

Je voulais rire de sa phrase, je voulais faire semblant, mais je ne peux pas, ma main pleine de sang, je pleure comme je ne l'ai jamais fait. J'ai l'impression qu'en ce moment c'est tout ce que je sais faire, pleurer. Je suis une de ses filles qui ne pleure jamais et que le mariage de son meilleur ami transforme. C'est n'importe quoi, c'est tellement pas moi. Je voudrai voir ma mère, mon père, les serrer fort dans mes bras. Leur murmurer que je les aime. Dire à James, le français, celui qui n'est pas en face de moi, que je refuse qu'il se marie sans moi, il n'a pas le droit. Qu'il n'aurait jamais du me l'annoncer sur msn, foutu ordinateur. Le manque brise mon coeur.

    - Je sais ...


Je murmure sans pourvoir m'arrêter de pleurer. C'est un appel au secours à demi-muet. Je t'en supplie, restes-avec moi, juste maintenant, pour attendre avec moi. Pour que j'oublie mon envie de vomir. Pour que je ne pense plus à tout cela, pour ne pas que je me dise sans arrêt que ma grand-mère me manque, que je n'aurai jamais du venir ici. Que c'était bien avant, et que je ne sais plus quoi faire de moi maintenant.
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James T. Steadworthy

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MessageSujet: Re: |- With Me -| Aurore & James.   |- With Me -| Aurore & James. Icon_minitime118.07.12 1:42

L'écho des paroles de James lui restent coincés dans la gorge. Il a toujours été convaincu que la musique est la plus belle forme de parole. Le voilà submergé par un univers qui ne pourra jamais s'adapter aux élans de son coeur. Inconscient de ses peurs, James est concentré sur le visage tristement sublime d'Aurore. Ses yeux s’inondent des émotions que son corps ne peut plus contenir, elle se noie sous les tremblements de sa vie qui s'effondre. Ses mains crispées, sa blessure et l'odeur des couloirs désinfectés. James a les entrailles qui se tordent, certain que quelque chose n'est pas à sa place, que les larmes sur le visage d'Aurore devraient lui être enlevées. La demoiselles tremble comme les dernières notes d'une symphonie inachevée, ruinée par des doigts inexpérimentés. James ne sait pas les mots pour consoler les âmes en peine. Les grandes destructions de sa Teddy, ne lui ont inspiré que les plus tendres des soins. Chaque mal qu'elle s'inflige, il le soigne avec la seule douceur qu'il connaisse. James y met son coeur lorsqu'il la porte jusqu'à ses draps, lorsqu'il veille son sommeil agité. Les mots ne pourraient pas exprimer ce qu'il ressent. Les vibratos de la voix d'ange d'Aurore fissurent ses airs stoïques qui ne sont que le reflet du mur qu'il ressent envers le monde extérieur.

- Je sais ...

Aurore sait qu'elle est blessée comme Teddy sait qu'elle se détruit. James n'y peux rien, il ressent la responsabilité d'agir. De ne pas laisser des être précieux à son coeur oublier qu'ils sont importants. Aucune tragédie ne se déroulera sous ses yeux avertis. James a déjà perdu sa maman, la regardant mourir tous les jours jusqu'au dernier où elle a oublié de faire ses adieux. Chaque cellule du corps de James le pousse à vouloir recoller les heures brisées d'une mauvaise journée dans la vie d'Aurore. Il sait très bien qu'il n'a pas la force de la rendre heureuse à jamais, mais un journée, ce ne serait pas trop demandé ?

Dirigé par ses bonnes intentions, James prend doucement entre ses doigts le poignet de la main intacte d'Aurore. Rassurant, ses nerfs ont pris la seconde place. Ses doigts sont légers, précis, habitués aux longues heures contre les notes blanches et parfois noires du piano qu'il a tant aimé. Ses lèvres murmurent un : « Viens. » qui est une demande plutôt qu'un ordre. Jamais James ne penserait à imposer quoi que ce soit à la fleur sauvage qu'est Aurore. Tranquillement, James la guide vers un couloir désert. Ayant compté les carreaux de céramique tant de fois, redoutant les détestables séances où des paroles forcées ne parvenaient pas à franchir sa gorge, James a appris les fonctions des salles avoisinantes. Il sait que derrière la première porte des classeurs accumulent la poussière, que derrière la deuxième, une une infirmière traite les cas qui ne demandent pas l'attention d'un docteur. Il sait aussi que derrière la troisième porte, une salle d'examen utilisée pour les urgences n'est jamais fermée à clef. Comme tous les jours de sa vie, James se déplace sans attirer l'attention. Aurore n'est pas bien loin.

Dans cet environnement stérile, James tente de fixer ses repères. La lumière est blanche, aveuglante. Le rouge de la blessure d'Aurore semble encore plus sérieux, amplifié par les équipement immaculés. « Tu peux t'asseoir. » Suggère James, dont les mains s'occupent déjà à inventorier les tiroirs à la recherche de ce qu'il aura besoin pour qu'Aurore soit comme neuve. La peau est si facile à ressouder, c'est des coeurs qu'il faut s'inquiéter. Alignant sur la table, le désinfectant, la gaze, le fil chirurgical, un aiguille, des bandages, de l’onguent et une paire de gants de plastique, James se tourne vers le lavabo. L'eau, le savon, la saleté sous ses ongles. « Tu ne m'a pas dit comment tu t'es coupée . . . » Dit James, sachant très bien que de la faire parler lui changeras les idées. Après avoir enfilé les gants, il inspecte la coupure d'où le sang ne cesse de couler. D'une gaze, il nettoie avec délicatesse les contours de la plaie. « Ne regarde pas. » Dit-il, en contrôle de la situation. Si Aurore savait toutes les fois où il a pansé les genoux en sangs de Teddy. Toutes les fois où personne n'était à la maison pour s'occuper de lui et lui dire que tout ira bien. Quand on perd un parent, on grandis d'un coup. On apprend à se débrouiller sans cette sécurité qui nous rassure depuis la naissance. On se laisse gouverner par les instincts de survie qu'on se découvre. James sait ce qu'il fait, imbibant un morceau de gaze de désinfectant, il murmure à Aurore, comme s'il lui pointait un bel oiseau dans le ciel. « Ça risque de piquer un peu. » C'est ce qu'on dit, parce que d'avouer qu'elle aura mal, James en est incapable. Sa logique lui dit pourtant que c'est pour le mieux, qu'il n'a pas vraiment le choix. L'idée d'abandonner Aurore dans cette salle d'attente lui est si terrible que le désinfectant contre sa peau semble moins douloureux. « Personne ne t'as accompagné ? » Réalise maintenant James, cherchant un autre moyen de la faire parler. On ne laisse pas une Aurore se fanner, sa mélodie s'évanouir, se dit James.
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Aurore Lacroix

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MessageSujet: Re: |- With Me -| Aurore & James.   |- With Me -| Aurore & James. Icon_minitime118.10.12 19:20

Je ferme les yeux, me laisse transporter par ses souvenirs qui me ressemblent à moitié. J'ai l'impression de ne plus être vraiment moi. Je me demande, c'est vrai, si le blés est prêt à être ramasser, si la vie de la bas elle était peut être pas mieux que la vie de cet ailleurs où mon cœur ne semble pas trouver sa place. Mamie aurait dit que le mal de ventre passera, que la vie après tout c'est comme cela, qu'on ne sait jamais vers où on va, et que nos tourments nous rendent bizarrement plus grands.

    « Viens. »


D'accord que répond mon cœur de toutes ses forces. J'irai où tu iras, c'est ce qu'on dit n'est ce pas ? Je me laisse guider, les yeux hallucinés, emplies de ses larmes qui ne veulent se stopper, je voudrai pouvoir m'excuser, mais les sons ne sortent, mais je ne semble pas vouloir encore être ici, je n'ai pas la force de me battre et encore moins contre moi, j'ai horreur de ce que je vis ici. Pourtant j'ai rencontré des anges dans cette ville de rêves, mais les anges ne suffisent pas, le monde m'a abandonné, il refuse catégoriquement de me sauver. Et quand d'autres pourraient m'envier ? Je me damnerai d'être parti de chez moi, ais-je précisé que tu me manques papa ?

    « Tu peux t'asseoir. »


Encore une fois je m'exécute, je m'assoie, dans un silence où seulement mes pleurs font du bruit, j'entends mes larmes couler, je les entends comme je les perds, je les offre au monde entier, je les hais. Sous mes paupières lourdes je le distingue mettre des gants, prêt à prendre soin de moi, mais même si je saigne encore, je crois que je ne ressens plus cette douleur là, ne reste que le vide en moi, un endroit que je ne comblerai pas.

    « Tu ne m'a pas dit comment tu t'es coupée . . . »


Je ne sais plus, je ne m'explique pas, c'était un accident, ou peut être bien que j'ai fais exprès, que je voulais me couper, me punir pour être partie, oublier un instant que je les ais quitté, ne plus penser au fait que j'ai abandonné un morceau de moi, la bas. Il se retourne, je n'ai toujours pas parlé, pourtant, je sais qu'il ne veut que me faire aller mieux, me montrer que si moi je ne pense pas le mériter, lui se soucie de moi.

    « Ne regarde pas. »


Je n'y vois plus de toute façon, mes yeux ne veulent plus voir, mon corps ne veut plus me porter et mon cœur ne veut plus ressentir. Délicat il pose ses doigts sur moi et cela est la première chose que je ressens depuis longtemps, je le regarde, respire calmement. Je veux me calmer, arrêter d'être ce saule qui pleure.

    « Ça risque de piquer un peu. »


Cela m'importe peu, j'ai de toute évidence l'impression que le contact de sa peau contre la mienne ensanglanté est froid, comme si c'était tout nouveau pour moi.

    « Personne ne t'as accompagné ? »


De ma main non meurtrie, j'essuie mes yeux, tente un sourire, peut être faux, mais je jure que je le veux sincère. Non, personne n'est venu avec moi, mais à la vérité, je n'ai appelé personne en réalité. Je me suis taillée, comme une grande, j'ai pleuré comme une enfant, et j'ai couru parce que je n'ai trouvé que cette solution, me rendant compte une fois ici que la dite solution était surement bête, con.

Je ne sais même pas si la blessure est grave, peut être que je voulais simplement qu'on s'occupe de moi, me dire que malgré tout mes sourires, malgré mes soupirs, j'existe encore, perdue à New york, avec l'impression immense que je ne quitterai jamais cette pomme qui est en train de m'avaler. Je suis comme une pierre et je ne pourrai plus partir ailleurs, James, tu panseras mon cœur en même temps que mon bras ? C'est un supplie, je crois.

    - Personne ne sait que je suis ici.


J'arrive à enfin articuler pour lui montrer que je ne suis pas tout à fait amorphe et que même si elle s'enfuit, la vie fait toujours partie de moi. Quoi que j'en dise, et quoi que j'en pense, évidemment. Je frôle la folie, voilà ce que je suis.

    - Enfin, personne à part toi.
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James T. Steadworthy

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MessageSujet: Re: |- With Me -| Aurore & James.   |- With Me -| Aurore & James. Icon_minitime122.12.12 19:53

Dans cette salle aseptisée aux murs plus blancs que les notes d'un piano, l'injustice de la situation lui saute au coeur. Aurore qui a dû être blessée pour qu'il ait la chance de passer du temps avec elle. Un bien pour un mal qu'il échangerait volontiers avec elle. James aurait préféré que ce soit sa propre chair qui ait été entaillée. Ça lui permettrait peut-être de comprendre sa Teddy et cette obsession de la destructions. Les pires maux de James sont ceux que personne ne voit. Ces déchirures de l'âme, cette crevasse où semble s'évader l'espoir à mesure qu'il est ressenti. Il y a un vide dans sa vie qui a toujours été là. Durant un temps, le piano a comblé ce vide à coups de discipline et de gammes. Une rigueur qu'il a conservé. Une droiture dans le corps, due aux enseignements de son père qui ne supportait pas un élève avachi sur le banc du piano. Le corps doit être l'extension de la musique. Un corps droit pour la justesse de la musique classique telle qu'elle mérite d'être jouée. C'est avec cette éthique que James prends l'aiguille entre son pouce et son index, les gants de latex créant une barrière entre la simple procédure et sa peau. L'ancien pianiste n'a jamais été de ceux qui sont confortables avec les contacts physique. Il y a sa Teddy, qui l'embrasse sur la joue, lui disant de ne pas s'inquiéter, lorsqu'elle s'apprête à passer la nuit à se détruire méthodiquement. Il y a Blue qui n'affectionne que lui, à sa manière, avec une intensité variant au fil de ses émotions. James s'apprêtait à glisser l'aiguille sous la peau d'Aurore quand sa réponse vint bouleverser son calme froid.

- Personne ne sait que je suis ici.

James croirait entendre un Écho de son propre coeur. Ses doigts se serrent contre l'aiguille, sans qu'un cillement n'anime son corps. Seule la prunelle de ses yeux fait le chemin qui sépare la main d'Aurore de son visage. Deux paires de yeux d'un bleu différent se font face. Jamais James n'aurait osé avouer ce genre de détail. Sa solitude le laisse souvent honteux de ne savoir comment s'y prendre avec les gens. Il fige, dans un silence assourdissant. Jusqu'à ce qu'on lui murmure des : t'es sourd ou quoi, Je crois qu'il est débile, et autres insultes auxquelles il ne sait pas répliquer. Le temps n'efface pas les blessures invisibles. Quoi que le sourire un peu forcé d'Aurore fait s'agiter son coeur dans une suite de battements qui rappellent une vieille pièce de Chopin.

- Enfin, personne à part toi.

En quelques mots seulement, Aurore fait à James le plus beau des cadeaux. Une parcelle de sa confiance. Une étincelle qui lui donne le courage de commencer à recoudre la peau blanche d'Aurore, de cette demoiselle exilée, de cette petite fille en quête de quelque chose de plus grand. Les songes d'un esprit oublié par les bonheurs de la vie s'enfuient aussi par cette crevasse au fond de son coeur. Ses doigts sont agiles et précis, alors qu'il évite de poser les yeux sur le visage d'Aurore. S'il la voyait serrer les dents, il ne pourrait pas continuer, probablement terrifié à l'idée de simplement s'excuser. Quelques points effectués avec la plus grande délicatesse. Quelques points pour mettre à la corbeille l'horrible vision d'une Aurore isolée dans une salle d'attente, esseulée parce qu'elle n'est pas encore mourante. James dépose enfin l'aiguille pour en couper le fil avec une paire de petits ciseaux en acier. Un morceau de bandage est délicatement posé sur la blessure, alors que quelques bandes de ruban collant fixe le tout en place. James ramasse tout le matériel et jettes les instruments souillés puis ses gants.

« . . . il faudra enlever les points dans quelques jours. . . »


Dit James, certain qu'Aurore n'a qu'une envie, s'enfuir d'ici. Il aurait voulu lui dire que tout ira bien. Qu'elle n'a plus de raison de pleurer. Le pratique, c'est ce qu'il sait. Aurore n'a plus mal, enfin, pas un mal auquel il peut quelque chose. Dans le mystère de ses yeux bleus, il a parfois l'impression d'y voir le reflet de sa propre crevasse. Ses mains reposent contre sa cuisse, amorphes, dénuées de fonction. S'il savait encore jouer, il composerait un peu de bonheur pour raviver cette Aurore. Parce que sa présence fait s'éloigner la solitude qui s'accroche à ses os. James ne pourrait l'expliquer. C'est Aurore, c'est tout.
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