J'ai l'impression de faire vivre à Ashley l'un des plus beaux jours de sa vie. Je ne sais pas ce que ça fait de ressentir ça. J'envie le monde en réalité, de pouvoir ressentir les ascenseurs émotionnels qu'ils peuvent tous connaitre. J'envie la joie, et la peur, j'envie la tristesse et les rancœurs. Je regrette les enquête et les vengeances, je ne vis que pour permettre aux gens de me détester. Parce qu'on a toujours besoin du méchant de l'histoire, toujours. Et ce rôle là m'a été attribué dès que je suis devenu celui qu'on appelle ; L'ainé.

- Sérieux ? Sérieux ?!

Pour peu j'en esquisserais un sourire de la voir comme ça. L'excitation se lis et ressors de chaque pores de son corps. Elle n'est plus partie à l'aventure avec le diable, mais bel et bien avec le substitue du père Noël. Je regarde son petit manège comme si c'était une petite fille, si elle veut, je lui donnerais mon abonnement, de toute façon, je n'y vais que pour montrer au monde que je continue d'exister, à l'inverse de ce père que j'aurais du plus aimer.

- Punaise, je vais voir David Lee de près !

Si le bonheur se résumait à un joueur de basket, ce serait tellement simple, Ashley. Je parle d'un sentiment durable, pas de cette joie éphémère que tu perdras le jour où tu commenceras à oublier les traits du visage de ton sportif préféré. Je m'emmêle, ne devais-je pas lui donner l'abonnement qui est le mien à l'année ? C'est quoi ce tourment dans mon esprit esseulé ? Je ne supporte pas d'être cette bête étrange, qui semble agoniser.

Et puis me jambes se coupent, mon souffle se stoppe, mon cœur rate un battement, mon estomac se retourne, et surement que je dois frissonner. Mes yeux s'écarquillent alors que son corps s'éloigne du mien. Rien, pas d'envie de plus, rien est fait pour un intérêt personnel. J'accuse cet acte, ce crime, d'être une manifestation certaine d'une gentillesse écœurante. Putain !
- Merci !
Je ne sais pas de quoi j'ai le plus envie, je voudrais la repousser, mais rien ne se passe, mes bras refusent de bouger. Ashley, j'accepte les remerciements, maintenant, lâche moi, s'il te plait. La demande ne se fait pas attendre, Ashley me lâche enfin, après quelques secondes d'une étreinte qui me semble être de trop. J'aurais supporter, de n'avoir que le mot merci craché.

- Désolée, je me calme.

Ouais, c'est mieux pour nous deux. Je soupire, et regarde Ashley, une nouvelle fois. Du bras je lui désigne le chemin à emprunter, parce que sinon, on ne le verra pas longtemps, le match. Et puis, il ne faudrait pas qu'elle rate une seconde de tout ça, non ?

- Ce n'est rien, pas la peine de me remercier ... Et de m'enlacer. Hum, Ashley ? J'attends qu'elle arrête de scruter l'entrée du stade et qu'elle retrouve mon regard pour continuer le reste de ma phrase. Tu verras qu'a la fin de cette soirée, c'est moi qui te remercierai.

Je ne veux pas qu'elle réfléchisse à ma phrase, on y pensera plus tard. Pour l'instant, je surprends mon bras faire un geste des plus mesquin. Le bâtard me trahit en se glissant dans le dos d'Ashley, je ne cherche pas à la toucher ou à lui faire des avances, je veux juste qu'on marche ensemble vers le même but, comme pourrait le faire deux amis ... On y pensera plus tard, Ashley, à mon père qui est en train de me laisser, s'il te plait.