Central Park accompagnée de quelqu'un, ça faisait longtemps dites donc. C'est Kieran - un de mes quatre grands frères - qui allait être content de savoir que pour une fois, je n'y suis pas seule.
Et puis peut-être qu'après, je pourrais emmener ma soeur de coeur au Starbuck. Nous ne serons sûrement pas trop de deux pour égayer le quotidien de Charlie, pensai-je en souriant.
Je remarquai que Emily m'avait vue sourire toute seule comme une idiote. Elle semblait vouloir savoir ce que j'avais dans la tête. Après tout c'était normal, nous partagions tout. Surtout les bons moments. Je ne me rappelez pas avoir jamais eu de mauvaises phases avec elle.

- Désolée, j'étais en pleine séquence émotion... Tu sais le parc, ça me rappelle beaucoup de souvenirs. Expliquai-je en réponse à son regard interrogateur.

Je ne lui avais pas encore parlé du barman sexy, ni même de Chuck d'ailleurs.
Le seul garçon dont elle m'avait entendue parler depuis qu'on se connaissait était Dean, cet idiot prétentieux que je ne cessais d'insulter. Elle en avais déduis que j'étais folle amoureuse de lui. Peut-être que si je lui parlais de mes deux nouvelles rencontres, elle allait arrêter ses bêtises.
Un frisson me tira de mes pensées. Le mauvais côté de cette promenade, c'était qu'il gelait!

- Hey bien, Soeur Soleil, c'est pas aujourd'hui qu'on va voir les hirondelles. On se les pèle!! On aurait mieux fait d'aller au cinoche! M'exclamai-je en enfonçant davantage les mains dans mes poches.

Je ris, elle avait raison. Quoique, le film avec Hugh Jackman n'était-il pas déjà sorti? Si mater ce beau gosse n'était pas la meilleure vue qui existait, j'avais plus qu'à me faire nonne.
Une idée me vint et je retirai tout de suite ce que j'avais pensé. Il existait meilleure vue : Charlie... Le regard de Chuck aussi. Oh et Dean mangeant du nutella, plus j'y repensais... Oula!! Heureusement que personne ne pouvait lire mes pensées!! Non mais n'importe quoi!

- Ouais, c'est sûr... Bon alors je propose d'avancer en sautillant alors, histoire de se réchauffer.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je sautillais sans faire attention aux regards étonnés de toutes ses personnes que je ne connaissais pas. Je n'avais jamais rien eu à faire de ce que les autres pensaient de moi. Les inconnus, s'entend.

- Quoi? T'as pas froid, toi? Lui demandai-je, voyant qu'elle ne m'imitait pas.

- Si tu veux je te laisse faire un petit Sprint et je t'attend ici.

Comment arrivais-je à être amie avec une feignasse pareille? J'arrêtai de sautiller, lui lançant un regard plein de reproches.

- Bah, marche plus vite, alors s'il te plait, que le sang circule. Sinon, je vais mourir et tu l'auras sur ta conscience. Répliquai-je avec un grand sourire.

Une pensée m'assaillit alors : si je mourais, qui est-ce que ça gênerait? Qui serait triste? L'aurait-elle vraiment sur la conscience, ou se dirait-elle "tant pis"?
Combien de personne danseraient sur ma tombe?
Je décidai de penser à autre choses et mon regard se posa sur deux garçons mignon qui jouaient au foot. Un coup d'oeil à Emy me fit comprendre que mon questionnement n'avait pas été perceptible sur mon visage. Mais quand même au cas où, je préférais relancer le sujet moi-même.

- Hey! Regarde les mecs, là-bas! Tu les trouve comment? Lui demandai-je, avec un regard espiègle.

Peut-être que si nous les accostions ils accepteraient de nous laisser jouer avec eux.

Pas si beau que ça? Mais il lui fallait quoi à ma soeur soleil, un certificat de mannequinat? Je l'attrapais par le bras et la traînais malgré elle. Elle n'y voyait plus de loin, la pauvre fille. Ce devait obligatoirement être pour ça. Personne ne lui avait détecté de myopie, pourtant.
Nous étions presqu'arrivées à hauteur des garçons que deux filles arrivèrent alors et en embrassèrent chacun un. Je forçai Emy à bifurquer. Non mais.. Non.

- Toujours pareil, sifflai-je, les sourcils froncés.

Pris, pris et toujours pris. Ils étaient tous pris. Il y avait pourtant bien eu un moment dans leur vie où ils avaient été célibataire, non? Pourquoi n'était-ce jamais à ce moment là que nous les croisions.

- Bon, tu as une idée de truc à faire?

Personnellement, je n'en avais aucune, ce qui était frustrant. Je soupirai. Demander aux garçons de jouer me semblaient compromis maintenant que leurs copines étaient arrivées, elles n'allaient pas les laisser jouer avec nous. Après tout, Emy était belle et moi... Enfin Emy était belle quoi.
Donc on se retrouvait sans idée de trucs à faire, et se promener se verrais vite devenir du suicide. Je sentais déjà mes orteils geler. Bientôt, je pourrais faire comme dans "pirates des caraïbes trois", me casser le doigts de pieds parce qu'il était trop geler.
J'en eu un frisson.

Il fallait qu'elle nous trouve vite quelque chose à faire. Non mais sérieusement, on avait pas idée de vivre dans une ville avec un climat pareil.
Ma soeur Soleil allait trouver quelque chose pour me réchauffer, elle trouvait toujours. Et surement quelque chose que j'allais adorer, puisqu'elle me connaissait presque par coeur. Je dis presque, parce qu'il y avait une chose qu'elle ne savait pas de moi, c'était où était ma mère.
Pour tous le reste, elle et moi, nous étions comme deux siamoises. Nous aimions les mêmes choses, en général. Sans lui mettre la pression, je savais qu'elle allait trouver.


Tu as faim ?... Soif ? Me demanda-t-elle.

Hum... L'idée était tentante, mais elle me ramena en mémoire une chose : le Strabucks n'était pas loin. Je ne voulais pas aller au Starbucks, car je ne voulais pas que Charlie croit que je le suivait. J'étais toujours aussi terrifiée à l'idée de le déranger.

Tu sais, si la question te pose problème, on peut boire ET manger.

Elle devenait sarcastique, j'avais du réfléchir à cette idée un peu trop longtemps à son goût. Pourtant elle savait que quoi que je dise, elle pouvait me traîner où elle voulait... Sauf au Starbucks, s'entend.

- T'as raison! Et si on allait au Burger King? Demandai-je.

Mon lieu de travail. J'étais dingue de cet endroit, j'y allais même pendant mes jours de repos. D'ailleurs, elle me faisait souvent remarquer que je passais mon temps à me plaindre de ce travail, mais que j'y passais ma vie.
En même temps, c'était parfait, j'y avais des réductions en tant qu'employée. C'était une des raisons qui m'avait fait choisir ce travail, plutôt que vendeuse dans un magasins de vêtements. L'autre, c'était que je n'avais pas encore eu de réponses de la bibliothèque de Brooklyn où je voulais être documentaliste.
Vivre au milieu des livres... le pied.

- En plus, j'ai des tonnes de trucs à te raconter! Annonçai-je d'un air enthousiaste.

Quand je disais qu'elle trouverait!