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| | Une cousine (trop) accueillante {Ashley et Sahara} |  |
| | Auteur | Message |
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 | Sujet: Une cousine (trop) accueillante {Ashley et Sahara}  13.08.09 21:09 | |
| Et voila. J'étais à nouveau en train de découvrir un nouvel habitat. Je n'utilise pas le mot "maison" qui se rapproche trop de la notion de foyer. Au fond, je ne connais pas vraiment ce mot, puisque cette fois, c'est moi qui fuyait les deux seuls endroits qui aurait pu y ressembler. Je me rends compte au fur et à mesure que j'approche de chez ma cousine Ashley que je ne suis pas plus enthousiaste que ça à l'idée de venir habiter ici. Sûrement parce que malgré toutes mes réticences à l'accepter, trop de choses me manquent déjà à Providence.
Je suis dans cette phase redoutée, celle que j'exècre parmi toutes : le début de quelque chose, marquant la fin d'autre chose. Fuir, ce n'est pas dans mes habitudes, mais là, la situation le demandait, en dépit de cet attachement malsain qui s'était instauré malgré moi. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, si je suis là. J'ai naïvement cru que je n'aurais plus jamais à déménager. C'est con de se décevoir nous-même, non? De faire exprès de faire un truc qu'on déteste, pour ne pas avoir à souffrir davantage. En arrivé là, alors qu'on s'était promis de ne plus se mettre dans cette situation, c'est vraiment con... Qu'est ce que je me sens bête!
Je frappe à la porte. Ashley m'avait donné les indications dont j'avais besoin pour trouver. Je ne l'ai jamais vraiment connue, ma cousine. Je veux dire, en dehors des réunions de familles, peu nombreuses, dont j'ai eu le droit avec mon père. Mais ce que je sais d'elle me suffit. On parle beaucoup de sa naïveté et de sa candeur. Alors que moi je veux qu'on me prenne pour une adulte, elle est définitivement restée dans un monde d'enfant. Ca ne risque pas de m'aider des masses, mais je n'avais plus beaucoup de solutions, en réalité. Et puis, c'est difficile de refuser quoi que ce soit à une personne qui ne pense qu'à une chose : vous aider.
Elle m'ouvre rapidement, elle attendais mon arrivée. Je ne bouge pas, un peu surprise de trouver en face de moi la même fille qu'il y a cinq ans. Elle n'a pas changé, ni grandi. Je crois que sa réputation de gamine doit tenir de ça encore plus que de son caractère. N'importe qui qui nous verrait ensemble penserait que c'est moi la plus vieille. Elle me sourit, comme si c'était normal à vingt-trois d'accueillir chez elle et de prendre la responsabilité d'une adolescente rebelle et revêche de seize ans. Mais en même temps, du peu que je me souviens, j'ai du mal à me rappeler quand je ne l'ai pas vue sourire. - Salut. Je dis en essayant de faire de même. Je ne sais pas quoi dire d'autre, je me sens vraiment conne. Est ce que je dois donner l'impression que je lui suis reconnaissante tout de suite, ou dois-je attendre qu'elle me montre ma chambre? Je ne sais pas trop quoi faire non plus, car je sens que le moindre mouvement de ma part serais une invitation à la proximité. Et c'est bête à dire, mais malgré le fait qu'Ashley soit ma cousine, je ne veux pas de proximité avec elle, comme avec personne d'autre, en dépit de son sourire et de ses bonnes manières.
Alors je ne bouge pas, j'attends. J'attends peut-être qu'elle me montre que cet endroit ne sera jamais chez moi, qu'elle m'aide à ne plus vouloir être ici. C'est beau de rêver. Je le sais pourtant depuis le temps : je ne peux compter que sur moi. C'est facile à retenir, non? |
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| | Sujet: Re: Une cousine (trop) accueillante {Ashley et Sahara} 15.08.09 20:58 | |
| J'ai rangé trois fois la maison et pourtant, j'ai toujours l'impression que c'est le bazar. C'est parce que c'est tellement petit, qu'on a presque l'impression que tous les meubles sont les uns sur les autres. Je n'aime pas ça, j'ai envie que Sahara se sente ici chez elle. Après tout, c'est moi qui lui ai proposé de venir. Certes à la demande de son père qui commençait sérieusement à s'inquiéter pour elle.
Il m'a expliqué qu'elle n'avait pas l'air bien, la dernière fois qu'il l'avait eue au téléphone. Elle le suppliait de récupérer sa garde et de la faire revenir dans le Minnesota. L'ennui, c'est qu'il n'a pas le droit, pauvre oncle. Il était bouleversé, je ne pouvais décemment pas lui refuser ça. Et puis ça me fait plaisir de revoir ma petite cousine. C'est la seule fille entre tous mes cousins/cousine. Et surtout, la seule qui soit du côté de ma mère... On m'a dit un jour que si je regardais bien Sahara, je trouverai certaines caractéristiques communes à tous les Stanford et qu'elle avait beaucoup de points communs avec ma mère, physiquement.
J'ai bien regardé... Et je n'ai rien vu, n'ayant jamais eu le loisir de pouvoir observer ma mère. Et difficile de juger quand on a vu que de vieilles photos. alors je me plais à imaginer leurs similitudes en les comparant aux miennes. C'est un effort assez douloureux, car je n'aime pas penser à ma mère. Mais je pense que j'en ai besoin, autant que ma mère a besoin de ne pas être oubliée.
J'ouvre mon placard à goûter et sors un pot de nutella. J'attrape une cuiller. Mais avant même que je n'ai eu le temps de dévisser le couvercle, on frappe à la porte. C'est elle. Je suis un peu stressée. Non, en fait je le suis complètement. Comment une fille de 23 ans qui a complètement oublié de grandir pourrait s'occuper d'une adolescente de bientôt 17 ans réputée difficile? Elle va me bouffer toute crue, c'est sûr!
En entendant frapper, j'ai tout posé sur la table et me suis dépêchée de me rendre à la porte. a cause du stress, j'affiche un grand sourire. C'est nerveux chez moi, quand je suis gênée, je souris, quand je suis vexée, je souris, quand je suis contente, je souris. Et quand je suis flippée, je souris. Rien d'anormal.
Ouvrant la porte, je la vois alors apparaitre. Putain! Elle est plus grande que moi d'au moins 10 centimètres! Non mais ils m'ont menti, elle a pas 16 ans! A la voir comme ça, on lui donnerait au moins quatre de plus. Ne serait-ce que dans son visage ou sa posture - droite, on voit que ses années de danse classique lui ont donné de bonnes habitudes. - Salut.Sa voix la trahit. Elle a beau avoir reçu l'invitation comme une délivrance, si elle pouvait être ailleurs, elle sauterait sur l'occasion. Ca me blesse un peu, mais elle fait un effort avec son sourire forcé, tout n'est pas perdu. Elle finira sûrement par aimer cet endroit. J'y veillerai. - Sahara! Rentre, ça fait plaisir de te voir. Je dis d'un air enthousiaste. De ce fait je m'efface pour qu'elle puisse s'exécuter. J'essaie tant bien que mal de me convaincre que son manque d'enthousiasme est normal. Je ne sais pas ce qu'elle a vécu pour vouloir partir de son internat. Pourtant, tout aller bien au début il parait. Elle s'était fait des amis apparemment, elle qui a toujours préféré rester dans son coin. Durant les réunions de famille, elle restait toujours en retrait, jouant seule, ou faisant des bêtises.
Il faut dire que ça ne devait pas être facile pour elle, de s'intégrer à des gens qu'elle ne voyait qu'une fois par an. Mais t'en fais pas, cousine, si tu me laisses une chance, on rattrapera le temps perdu. |
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