Seul, la ville m'ennuie. Mon manoir aussi.
Plus de nouvelle de Blondie depuis l'épisode du parc.
En fait, plus de nouvelles de personne, je me suis coupé du monde.
Conscient que tout devenait n'importe quoi.

Je voulais me changer les idées, oublier mon passé.Mes rêves brisés.
Ah et une chose que je voulais oublier aussi, comme les gens l'avaient fait d'ailleurs : Mon anniversaire.
Je ne leur en veut pas, non, ils ne comptent pas pour moi, et de toute façon, je n'aime pas ce jour.
Je n'ai jamais réellement compris pourquoi j'étais venu au monde, vu que seule Jessie comptait pour mes paternels.
Peut importe, un nouvel anniversaire, donc mon rituel annuel reprend, j'avance dans le hall de l'hôtel.
Je passais toujours mes nuits où je vieillissais ici.

L'accueil est mon premier but, je sors déjà ma carte de crédit.
Je sais que ma tradition est bizarre, mais c'est ici que j'avais passé mon premier anniversaire seul, donc c'est ici que je passais, et passerais tout les autres.
Je paie ma chambre d'avance puisque je sais que mon séjour ne durera qu'une nuit.

Des talons claquent derrière moi, étrangement j'ai l'impression de connaitre ce bruit par cœur. Apparemment ma soirée ne se passera pas comme prévue.
Je ne souris pas encore, pour l'instant je ne voulais pas vraiment la voir.
Mais une chose était claire dans notre petit jeu, ce n'était pas moi qui décidais des faits et gestes de ma partenaire.
Amber.

Elle s'accoude à moi, dans un geste qui sonne trop gêné ?
Non, il ne l'est pas vraiment, juste que nous ne sommes pas aussi proche, habituellement.
Qu'importe ce soir c'est mon anniversaire, et de toute évidence, je perds toutes mes vieilles habitudes.
Ascenseur égale fantasmes ?
Que de futilités qu'emprisonne un poste de télévision.
Je ne pense à rien, vide mon esprit, Amber est avec moi, sa présence me perturbe,
je le sais, l'ascension se fait silencieuse, la peste aurait elle perdus sa langue ?
Elle ne l'a pas perdus, elle a juste échangé les rôles,
Peste un jour, muette l'autre, je n'aime pas cette Amber, le silence m'énerve.
Alors que je m'apprête a parler, le son de l'ascenseur se fait entendre,
l'expression sauvée par le gong tombe à pic dans un moment pareil.

On avance, toujours silence, peut importe cette fois ci j'ai un but, un seul, ma chambre, non, notre chambre. Elle s'accoude au mur tandis que j'ouvre.
Poliment je lui laisse l'honneur d'entrer en premier.
Alors qu'elle me sert un de ses sourires, je ne comprends pas.

_ Les fêtés d'abord.

Je reste droit comme un piquet, je l'avoue.
Les fêtés, alors elle savait, la douce vipère.
Elle était au courant que Chuck Van der Woodsen au lieu de faire la fête préférait passer la soirée seul pendant son anniversaire.
Cette pensée m'énerve comme elle me surprend.
Etait elle ici pour ça ? Me rappeler qu'aujourd'hui je prenais un an de plus ?
Ca ne servait strictement à rien, puisque je le savais. Pas besoin d'elle pour me le rappeler.

_Soit.

J'entre dans la chambre luxueuse, avais je déboursé beaucoup d'argent pour cette soirée ? Apparemment oui.
Il faudrait peut être que je fasse un peu plus attention à mon argent. Peut être...
Je pose mon sac sur une des tables, et m'avance vers le bar.
J'ai besoin d'un verre maintenant.

_Je te sers ?

Que demander de plus ?
Comment elle était au courant ? Se souciait-elle un peu de moi ?
Je ne pose pas de réelle importance à ça, les gens sont avec moi par interet.
Bien, ce soir je lui permet de dormir dans un hôtel de luxe.
Qu'elle profite, comme tout les autres.
Je n'ai pas le courage de me battre, pas le jour où je fête ma naissance.
Naissance, que je ne jamais souhaité.

Tandis que mon verre à moi est déjà finit, la beauté empoissonnée s'assoit sur le lit.
D'ailleurs je remarque, malgré moi, qu'il y en a qu'un de lit.
Aucune importance, je dormirais sur un des canapés.

_Rien pour l'instant, merci.

Quoi ? Ah oui, le verre c'est vrai.
Elle ne m'avait toujours pas répondu.
Peut importe, moi j'en étais déjà à mon second.
Bien alors qu'elle ne veuille rien pour l'instant, je fête mon anniversaire, je me fiche qu'elle veuille boire ou non.
Moi, je veux, je fais ça chaque année, avant de m'écrouler sur un de leurs lits trop moelleux.

Je remarque, trop tard surement, Amber qui se rapproche de moi.
Alors qu'elle arrive à ma hauteur, je pose mon verre, l'alcool sera donc pour plus tard.
Pour moi aussi, vu qu'elle ne veut pas qu'on boive apparemment.
Elle agrippe ma nuque. Que fait elle ?

_Joyeux anniversaire Chuck.

Sa bouche se pose sur ma joue. Brulant ce contact me consume.
Je la dévisage, ne comprends pas, que veut elle ?
Elle a les cartes en main, elle seule est le maitre du jeu, si le jeu existe encore.
Je l'ai déjà dis, je n'ai pas envie de jouer. Pas ce soir, ce soir je vieillis.
Pourquoi ne me laisse-t-elle pas grandir en paix ?
Par ce que c'est Amber, et je n'arrive pas à la repousser.
Au fond, elle est mon double, ma belle Amber, plus proche d'elle que jamais, je n'ai pas envie d'aller plus loin.
Pas ce soir.
Et pourtant, tout en elle m'appelle, sa robe trop courte, ses chaussures trop hautes, son maquillage trop présent.
Elle m'hypnotiserait, en temps normal. Comme d'habitude.
Mais cette soirée n'est pas normale, et je n'ai pas envie de jouer.

_Merci.

La proximité est telle que je ne la supporte plus.
Un choix s'impose à moi, la tuer ( la distance ), et enfin toucher ce corps que je désire, ou bien reculer pour retrouver mon verre ?
Ce n'est pas moi qui décide, c'est ma main, elle s'avance seule vers le visage de l'ange blond.
Dessinant les traits de son visage du bout des doigts, la course de ma paume finit dans sa chevelure.
Le contact ne me brule plus, il me rongerait presque.
Je ne peux pas l'aimer, que suis-je en train de faire ?

Chuck semble un peu déconcerté par le geste. Amber qui habituellement ne semble pas aussi investie dans ce qui peux sembler un simple baiser sur la joue. Les millions d'autres qui sont passés avant sur cette joue n'avaient pas la moitié vérité de celui là. Mais qui pourrait le savoir. Amber le sait. C'est suffisant. . .

Chuck la remercie. Un merci qui sonne . . . faux ? Son esprit semble être occupé dans d'autres méandres. Des conflits au 7e ciel ? Le 7e étage fera l'affaire. Sortant de son hypnose, Chuck approche sa main du visage d'Amber qu'il parcourt avec une infinie douceur. Sa main termine son périple dans la chevelure blonde d'Amber qui courbe la nuque, son corps quémandant inconsciemment une autre caresse. Elle ferme les yeux et écoute son cœur battre comme il n'a jamais battu. Elle ne s'était jamais laissé allée à ressentir quoi que ce soit. Trop effrayée des conséquences. Craignant de perdre le peu qui lui appartenait à travers ce jeu. Amber, déjà à proximité de Chuck, s'approche encore plus. Leurs têtes sont accotées l'une contre l'autre. Amber ne peux plus bouger. La situation la dépasse. Et si c'était ce qu'elle voulait à la fin. Ses espérances en arrivant de la sorte. . .

Elle se détourne. Amber fait maintenant dos à Chuck. D'une toute petite voix qui n'est pas la sienne, elle ajoute :

_ Je crois que finalement je prendrais bien un verre. N'importe que de fort s'il te plait. . .

Je n'aime pas être proche des gens, jamais je ne l'ai été.
C'est comme ça après tout, Chuck n'aime personne. Pourquoi cherche plus loin ?
Je n'aime pas les gens, eux leurs pensées, leurs rumeurs, je suis moi, et j'aime l'être.
Je crois.
Après tout, qui sait ? Que penserait-on de Chuck Van der Woodsen, dans une chambre d'hotel avec une des plus belles mannequins à ne rien faire avec elle ?
Je ne sais pas ce qu'on penserait de moi.
En tout cas, je sais ce que je pense c'est déjà ça. Je sais que je n'aime pas la proximité.
Je sais qu'avec Amber ce n'était qu'un jeu...
Jusqu'a maintenant, en tout cas.
Que veut-elle à présent ? De l'amour ?
Rien que le mot, me donne envie de gerber.

Sa tête se rapproche de la mienne, si elle m'embrasse comment vais je faire pour la repousser ?
Aucune idée.
Elle se retourne. Girouette. Elle me veut, elle ne me veut pas.
C'est décidé, désolée Amber, ce soir il ne se passera rien entre toi et moi.
Pourquoi courir après une chose qui n'existe pas ?
L'amour n'est rien, reste simplement un jeu, indéfinissable certes, mais un jeu tout de même.

_ Je crois que finalement je prendrais bien un verre. N'importe que de fort s'il te plait. . .

Je sors de mes pensées, conscient, il faut bouger,
prendre un verre est servir quelque chose.
cependant quoi ? Whisky ? Allons y.
De toute façon, ce n'est pas comme si j'étais barman.
Aucun cocktail ne peut sortir de mon cerveau.

Je sers le fameux verre, attrape le mien. Tapote l'épaule d'Amber.
Retourne toi, jolie diablesse.

_La dame est servie.

Ma voix est mielleuse, je n'aime pas ça.
Pourquoi suis-je ici déjà ?
Ah oui, je me souviens : Joyeux Anniversaire Chuck.

_La dame est servie.

Amber a eu le temps de se recomposer une attitude. De placer ce masque qui épouse son visage pour lui donner cet air détaché. Elle voulait laisser tomber les apparences. Être vraie pour une soirée. C'est bien plus effrayant qu'elle aurait pu le croire. Après toutes ces années à être cette poupée de chair et d'organes qui donne aux autres ce qu'ils attendent d'elle. Elle se laisse modeler par leurs désirs et elle devient celle qui leur convient. Comme ce jeu avec Chuck. Il a voulu jouer et maintenant c'est trop tard. Elle est avec lui et cette personnalité qui répond à celle de Chuck le provocateur se met en place sans qu'elle n'ait plus besoin d'y penser. Elle est prisonnière de ce réflexe protecteur.

D'un demi-cercle du pied, Amber se retourne finalement pour regarder Chuck dont les yeux semblent la fuir. D'une main sure, Elle prend le verre qu'il lui tend. Elle fait lentement tourner le liquide ambré avant de le porter à ses lèvres. La brûlure est vive. Sa gorge s'enflamme. Rien d'autre qu'un miroitement au coin de l'œil ne trahis cette douleur bienvenue. Peut-être parce qu'une plus grande douleur grandis chaque jour dans la poitrine d'Amber. Un déchirement quotidien qui rend sa présence presque amicale. Un mal auquel on s'attache.

_ Merci. Murmure faiblement Amber.

Lorsqu'elle relève son regard, cette fois celui de Chuck est posé sur elle. En un instant, tous les masques tombent. Avec une étincelle et toute sa volonté, Amber se met à nue. Dans un contact oculaire dont l'intensité est telle que la rétine est endommagée de façon permanente. Amber reprend une gorgée du liquide âpre sans ciller. Elle tente un sourire. Ce n'est pas son sourire charmeur. Pas son sourire aguicheur. Pas son sourire innocent. C'est un visage que les caméras n'ont jamais vu. C'est un visage que Chuck n'a jamais vu. Amber elle-même ne se reconnaîtrait pas. D'une voix hésitante, elle commence :

_ J'espère que je ne dérange pas. J'ai cru comprendre que tu voulais passer la soirée seul. Je devrais peut-être apprendre à respecter la volonté des autres. J'avais seulement envie de ne pas être seule ce soir. Je me suis dit que peut-être tu voudrais la même chose. Pour ce soir. . .

Amber détourne alors le regard. Ce n'est pas dans ses habitudes d'être honnête. Enfin, aussi honnête. Fini les plan machiavéliques. Ce soir, elle se donne une trêve. Chuck peut l'envoyer promener ou l'accepter. Elle sera en paix avec elle-même parce qu'elle lu aura donné ce qu'il voudra bien prendre. Savoure ton cadeau Chuck, ce n'est pas ta fête tous les jours.

_Ce que je veux, de toute évidence, on s'en fiche. Les mots n'ont pas d'importance.

Les mots de Chuck font un peu plus mal que prévus au cœur dévoilé d'Amber. Les mots sont froids et désintéressés. Mais elle va aller jusqu'au bout. Elle n'est pas de celles qui se laissent décourager. Il la veut, elle le sait. Peut-être que lui même l'a oublié, Mais Amber est bien décidée à le lui rappeler. Rien ne la fera changer d'avis. Les mots n'ont pas d'importance a-t-il dit. S'il croit qu'elle va mettre des mots sur ce qu'elle compte faire ce soir, ou sur la façon dont cela ne changera rien une fois l'aube venue, il se met le doigt dans l'œil. Amber n'est pas ici pour l'avoir dans ses filets, elle veut uniquement lui faire passer une bonne soirée. L'idée s'avère pourtant plus compliquée vu l'humeur de monsieur.

_Seuls les actes comptent.

Les quelques mots redonnent sa mobilité à Amber qui s'approche de Chuck. De ses doigts fins, elle prend la main de Chuck dans la sienne. De sa douce fermeté, elle enlace leurs doigts. Leurs mains ne font plus qu'une. Amber se sent rougir. Elle baise le regard. C'est dur pour elle de se retrouver si faible devant cet homme. Oui, cet homme, alors qu'elle n'est que la gamine qui se fait passer pour une femme. Mais elle tient bon. Peu importe ses joues qui démontrent sa gêne, elle relève une paire d'yeux bleus aussi clairs que le ciel pour les poser dans ceux de Chuck. Elle y visse son regard sans honte, sans regrets, sans peur. De sa main qui réchauffe tendrement la paume glacée de Chuck, elle l'entraîne sur le lit où elle le fait asseoir. Il ne semble pas totalement consentant. Peut-être encore indécis. S'il n'avait pas encore compris l'intention d'Amber, il peut maintenant en être sur.

_Prêt à recevoir ton présent ?

Elle le regard d'un air séducteur. Pas celui des autres jours, non, celui qui brule d'un réel désir. Une véritable flamme qui l'anime. Plus de ces tours d'actrice dont elle est la spécialiste. Elle le veut lui, et ses yeux parlent pour elle. Plus que les mots. Elle est prête à agir. Chuck lui laissera-t-il carte blanche ?

Une fois les paroles d'Amber prononcées, son souffle est coupé par un baiser. Deux lèvres qui la font rêver d’une éternité dans ses bras. C'est étrange comme toute cette nuit semble un piège. Demain risque d'être bien plus mesquin. Quoi qu'ils fassent, quelque chose aura changé. C’est stupide de croire que les gestes n'ont pas d'importance. C'est inconscient de se convaincre que les choses ne changent pas. Tout change et on y peut rien. La vie est cette suite d'évènement sur lesquels nous avons si peu de contrôle.

Amber dont les lèvres se détachent à regret de celles si douces de Chuck. D'une main experte, il envoie valser sa robe au tapis pour dévoiler un ensemble de sous-vêtements en dentelle noire. Elle est là, offerte en silence. Elle donne son corps parce qu'elle ne peut donner son cœur. C'est sa limite. C'est tout ce qu'elle possède. Les mains de Chuck la parcourent. Ses paumes glissent contre sa peau. La tendre blonde frissonne. C'est à la fois le contact et l'envie qui s'empare de son corps. Pour ces moments où le cerveau cède le relais aux sens. Parce que les caresses de Chuck la font soupirer.

Elle entend son nom murmuré comme une promesse. Elle ne veut pas de mots et ses désirs sont exaucés alors que les lèvres de Chuck se joignent à nouveau aux siennes. Étrange comme elle se découvre frissonnante de désir sous les mains de Chuck qui remontent le long de ses hanches pour se poser autour de sa nuque. Perdue dans le baiser, Amber laisse inconsciemment ses mains trouver les boutons de la chemise de Chuck et un à un ils cèdent à sa volonté. D'une main tremblante, elle repousse la chemise pour le dénuder de la taille jusqu'au bout des doigts. Les paumes délicates d'Amber parcourent maintenant le torse parfait de Chuck. Le bout de ses doigts en vient à tracer de légères ondulations contre la peau à l'odeur attirante. Amber détache ses lèvres de celles de Chuck pour les faire glisser le long de son cou et remonter vers l'oreille pour la mordiller tendrement.

À bout de souffle, elle se recule de quelques centimètres et plante une paire d’yeux bleus dans ceux de Chuck. L’étincelle de désir est évidente. Amber se sent dans cette inconscience parfaite où la réalité semble si belle. L’alcool fait son effet et les inhibitions reculent pour laisser ce moment exister sans entraves. Amber repousse lentement Chuck, mais c’est pour mieux revenir. Il est couché sur le dos et la blonde s’allonge contre lui, laissant leurs peaux se découvrir. Les mains d’Amber sont posées contre les épaules musclées de Chuck que la jeune femme apprend à connaître. Pour toutes ses fois où elle se réveillait le matin avec la sensation d’avoir dormi contre cette épaule rassurante. L’inconnu de ses rêves se révèle alors comme celui auquel elle a toujours su qu’elle finirait par céder.

Amber avance à nouveau son visage vers celui de Chuck et de ses lèvres parfaites, elle goûte cette nuit avec tout ce qu’elle est car elle sait que demain tout ce qui existe maintenant aura disparu avec l’aube. Ses mains glissant jusqu’à la ceinture de son amant, la blonde défait la boucle avec précision, en oubliant ce qu’elle avait commencé, rendue distraite par une paire de lèvres expertes.