Les portes du Centre commercial sont le commencement d'un avenir fructueux - [ Charlie ]

Je Passe à grand pas les portes automatiques du centre commercial, Charlie sur mes talons. Je marche vers la boutique parfaite. Holt Renfrew. Des tailleurs classe, Des pantalons propres, et des manteaux passe-partout. Je fais signe à la vendeuse, une jeune blonde d'une vingtaine d'années qui m'a plusieurs fois invité à sortir. Je ne me suis jamais senti le cœur d'accepter, mais je ne refuse pas non plus, je préfère profiter des rabais qu'elle m'accorde. Je ne suis pas cambrioleur pour rien. J'aime l'argent autant que le risque.

Je prends une pile de chemises blanches et noires. Rien de tape à l'œil. Quelques pantalons, gris, bleu, noir, très discret aussi. Un veston classique pour aller avec le tout. Et un manteau noir pour passer inaperçu. Blondie va porter les vêtements dans une cabine d'essayage. Une fois le tour du magasin terminé, j'envoie Charlie essayer tout ça. Il devrait en avoir pour une bonne heure.

-Bonne chance Dis-je le sourire aux lèvres devant son air presque apeuré.

N'avait-il pas prévu ce relookage ? Peu importe. Les apparences y sont pour beaucoup. Ça vaut le coup. J'attends patiemment que le nouveau Charlie sorte de la cabine. . .

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[ ♪ Pretty barman, walking down the street... ♪ ]

Trainé plus de force que de gré au centre commercial, j'observe...
Ok, jouons franc : je découvre un univers nouveau.
Shawn me guide vers une boutique dont je ne soupçonnais pas l'existence jusqu'aujourd'hui.
A une vitesse qui me parait hallucinante, il empile des fringues qui se ressemblent toutes sur les pauvres bras d'une vendeuse apparemment charmée.
Elle me dévisage un instant tandis qu'il scrute mes hanches, cherchant de toute évidence la taille que je porterais.
J'ai l'impression d'être une fillette de six ans que sa mère traine de boutique en boutique pour jouer à la princesse. Je n'ai jamais eu l'âme d'une fillette de six ans, quitte à en surprendre certains.
Je suis la marche qui me guide jusqu'aux cabines.
La blonde y dépose les vêtements et me dévisage. Nous dévisage.
Je juge un instant la montagne de fringues qui s'offre à moi, ahurissant !

- Bonne chance, me lance ma mère.

Ravi, Shawn patiente.
Je tire le rideau derrière lequel je disparais.
Perdu, dans tous les sens du terme.
Je ne sais pas où je suis, et encore moins ce que j'y fous.

Machinalement, je me défais de mes vêtements, j'en pleurerais.
Mes fringues me ressemblent, j'ai l'impression d'ôter une partie de moi.

Je m'empare alors d'une chemise blanc immaculé que j'enfile brusquement.
N.B.: être plus précautionneux avec ce genre de frusques.
J'ajoute un pantalon noir à mon déguisement et je le ceinture.
Je saisis alors la veste que je garde à la main avant de tirer sur le rideau. Je sors.

Le miroir du fond me renvoie la version pale de Will Smith.
La vendeuse admire la scène tandis que Shawn s'apprête à réagir.

Rectification: je ne suis pas sa fille, je suis sa pute.

Alors que je me demande combien de temps est-il possible d'étirer le boutonnage d'une chemise, Charlie sort enfin. Je n'ai pas de mots. J'avais adopté à peu près son style vestimentaire lorsque j'étais adolescent. Maintenant, il est un homme différent, mais seulement à l'extérieur. J'ai toujours besoin du mec à l'allure aussi sombre que son âme. Je jette un regard à Blondie alors qu'elle le regarde la bouche grande ouverte. L'effet est réussi. Pas question que je te le laisse. Il est à moi. J'ai besoin de ses multiples talents.

- Essaie tout le reste Charlie. Je reviens dans quinze minutes.

je le laisse retourner à sa cabine alors que Blondie me sourie.

- Met sur mon compte tout ce qui lui fais et trouve lui une ou deux cravates. Merci ma belle.

Elle me suit des yeux jusqu'à la sortie. Ne bave pas trop. Je me promène un peu dans le centre commercial. Je passe devant une quincaillerie. J'achète le nécessaire pour notre escapade. Après chaque opération je me débarrasse du matériel. La prudence est de mise. Je riens avec mes achats dans une mallette achetée à la même occasion. Je reviens pour trouver un Charlie entrain d'essayer un dernier ensemble.

- Mon frère! Je crois que tu vas faire un malheur.

Mais avant de commencer quoi que ce soit, j'ai quelque chose à lui prouver.

-Tu remettra les fringues que tu portait ce matin pour partir,

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- Essaie tout le reste Charlie. Je reviens dans quinze minutes.

Il me faudra une éternité pour enfiler ces choses les unes après les autres.
Mais mon frangin partit, je jouerai seul au chasseur d'alien devant mon miroir.
La vendeuse me scrute, je supporte l'ironie pathétique de la situation
et ne lui accorde pas plus d'importance que le font mes clients lorsqu'ils sont assoiffés.
Isolé dans mon mouroir, je fais face au tas de vêtements qui amoindrit ma motivation.
J'ôte la chemise de Mr. Smith que j'essaie de replier dans sa position initiale, en vain.
Je m'acharne sur le tissus et échappe un grognement quand le rideau se tire brusquement.
La blonde admire le spectacle, ne dit mot. Pourquoi les cabines n'ont-elles pas de porte ?
Sofia m'avait parlé de ces habitudes immondes de vendeuses... Indiscrètes.

Une cravate dans chaque main, elle me les tend, sans me regarder dans les yeux.
Elle préférait peut-être que le bas suive la chemise, histoire d'en profiter un peu plus ?
Le visage de Shawn s'impose à mon esprit. Nous sommes là pour une raison précise.

- J'aurais besoin d'un avis féminin, je murmure alors d'une voix suave, chantante.

La douce s'empourpre avant de bafouiller que tout me va très bien. Très utile, en somme.
Je m'empare alors des cravates que je jette sur la pile de fringues que je ne toucherai pas.
Je tire à nouveau sur le rideau avant d'enfiler un dernier ensemble,
pour faire plaisir à mon futur complice qui croira alors que j'ai essayé sa tonne de frusques dans son ensemble.

- Mon frère! Je crois que tu vas faire un malheur.

Espérons. Je préfèrerais qu'on ne me voit pas, mais ainsi soit-il.

-Tu remettra les fringues que tu portait ce matin pour partir.

Essaierais-tu d'expier tes crimes ? Assurément, la séance qui vient de se dérouler tient de la torture.

- J'y compte bien ! je lâche dans un rire en abattant ma main sur son épaule.

Voguons mon frère, quelle autre surprise me réserves-tu ?

Je prends alors les sacs contenant la nouvelle allure de Charlie pour sortir de la boutique. À nouveau lui-même dans ses fringue délabrées, Charlie me suit pour ma petite expérience. Le lion va se faire jeter aux lionnes. Tu es prêt pour la jungle mon frère. Je la traîne jusqu’au 3 e étage où dans l'aile nord se trouve un bar/café très décontracté, enfin, pour moi. Deux jolies femmes sont accoudées au comptoir. Toutes deux vêtues de tailleurs mornes, mais dont les lèvres rouges cachent bien plus que de parfaites dents.

_ Petite expérience que jamais tu n’oublieras, mon Frère! Tu vois les deux jolies dames là-bas? Je veux que tu aille les draguer, tu leur offre un verre, ou tu te débrouille comme tu veux, mais je veux que tu reviennes avec leur numéro de téléphone.

Expérience très révélatrice, tu verra Charlie, mais ne te prends pas trop au sérieux, ce n'est qu'un jeux. Je sourie. Laissons les lionnes te dévorer avant de te traîner dans mes jeux d'adultes. Leçon de vie #1 : Les rois de la jungle restent les lionnes.

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Je suis mon futur complice, encore. Où sa déambulation nous mènera-t-elle ?
Je suis las des jeux et prétentions. L'action qu'il m'offre se laisse désirer.
Il me précède dans un bar, la blague interne est de mauvais gout.
Cet élément est censé être le mien, je l'anéantirai si matériel adéquat.

Je reporte mon attention dissipée sur Shawn.
Quel est le nom de ce jeu ? Il me déplait déjà.

_ Petite expérience que jamais tu n’oublieras, mon Frère! Tu vois les deux jolies dames là-bas? Je veux que tu aille les draguer, tu leur offre un verre, ou tu te débrouille comme tu veux, mais je veux que tu reviennes avec leur numéro de téléphone.

L'amorce de colère se mue en une rage qui m'aveuglerait presque.
La déception me frappe durement, m'agresse en plein choc.
Qui est cet inconnu qui me fait face ? Putain Charlie, ne fais confiance à personne !
J'aurais du avoir retenu la leçon, pourtant...

- Tu déconnes ? je hoquète sans m'en apercevoir.

Je sens mes ongles enfoncés dans ma chair, les battements de mon cœur emballé, mon souffle succinct et mes yeux exorbités. Le tout dans une seule seconde muette.

- Je ne joue pas avec les gens, Shawn.

Je le dis sur ce ton réprobateur, puisqu'il aurait du le savoir. Je ne joue pas.
Je m'adresse à lui comme s'il avait quatre ans, lui expose une vérité absolue.
Cette vie est sérieuse, j'ai perdu assez de temps. Il commence à se faire court.
Comment quelqu'un que je connais si peu, si mal, peut-il avoir autant d'impact sur ma réserve si longtemps conservée intact ?
Qui est ce gamin au regard ombragé, mais trompeur... ?

L'adrénaline, rien d'autres. Juste vivre.
En quoi draguer deux bourges me donnera-t-il l'accès à un semblant d'action ?
J'aperçois mon reflet dans les prunelles de Shawn.
Cet homme est celui que je ne veux trahir, le nouveau Charlie.
J'ai toujours été moi, fidèle à mes croyances et aux valeurs qui sont les miennes.
Je ne m'amuse pas en dépits des autres. Plus. Je ne trahis la confiance de personne.

- Je... j'observe ce visage que j'ai l'impression de découvrir avant de continuer. Méprise, Shawn. Je me suis trompé sur ton compte. Où est ce danger menaçant, cette aventure que j'attends ?

Faire mumuse dans un bar n'est pas de mon ressort. J'ai dépassé ce stade.
Je suis derrière le comptoir, je regarde les autres vivre et se détruire.
Pas de frics, pas de femmes. Juste le danger, et moi.

Je ferai cavalier seul si le chemin de Shawn s'égare sinueusement.

Je le regarde, interdit. Mon air glacial auquel ont eu droit tous les autres est revenu sans préavis se coller à mon visage comme le masque permanent que j'essaie de décoller depuis mon enfance. Comment ai-je pu croire qu'il était comme moi. Il ne comprend rien. Cette vie est un jeu. Si on ne joue pas, on se laisse déplacer par les vents comme de vulgaires pions. Non, je ne serai jamais un pion. Je domine le jeu. Je suis le maître du jeu. Les autres ne sont que des . . . Enfin, pas tous. Je ne joue pas avec Amy. Et croyais jouer dans al même équipe de Charlie. Je ne sais pas s'il se rapproche plus d'un adversaire que d'un allié. Il ne veut pas se prêter à l'expérience, tant pis. Je ne lui ai pas proposé d'aller la ramener chez elle, de lui faire croire n'importe quoi pour la laisser se réveiller seule le lendemain. Ça ce serait abuser d'elle. Tromper ses sentiments. Pas comme si on ne me l’avait jamais fait . . .

Mon regard froid se porte alors sur Charlie. Je ne le connais pas. Je pensais qu'il était prêt a tout. Pas qu'il se défilerait a la moindre petite chose dont le sens ne l'atteint pas. Mes mains lâchent au sol les précédents achats. Je n'ai rien à lui répondre. Qu’il ne se fasse pas d'idées. Le gentil Shawn qu'il a connu, il ne le reverra pas de si tôt. Mes pieds m'éloignent. Je n’ai pas besoin de lui. Vendredi n'est rien d'autre que ce que j'ai l'habitude de faire. Je le ferai seul. Comme toujours. Je finis toujours seul peu importe. Mes parents, Chris, et un jour, je ne peux m'empêcher de croire qu'Amy aussi me laissera. Qu'elle en aura assez de ne pas savoir, ou bien qu'elle saura et qu'elle ne pourra plus m'aimer. Mes pensées noires font poser ma main contre la porte. Partir ou rester ?

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Il abandonne, je me doutais qu'il le ferait. Confirmation ou faux semblant ?
Il laisse ses marchandises qu'un autre devra prendre la peine de rassembler.
Cet autre, c'est moi. Je me penche doucement, ramasse ses achats. Les pose sur une table.
Ces fringues feront un heureux, certainement pas moi. Où est le gamin de mes espoirs ?

Shawn est-il vraiment cet homme trop jeune pour foirer sa vie, hésitant au pas d'une porte ?
S'il est celui-ci, il devrait partir, sauver ce qu'il lui reste de temps, je n'apporterai rien de bon.
Mais s'il est le fantôme de ce faux frère, toujours devant moi, à mes côtés, alors il est temps de parler.

La vérité est là, nous avons tout planté. Je ne sais pas qu'il il est, et inversement.
Reviens Shawn, laisse-moi te dire que je ne retournerai pas en prison car oui, ô surprise,
Charlie est un taulard ! Et il ne commettra pas à nouveau ses erreurs passées. Puériles.
Grandit, j'ai tout gardé de l'ancien moi. Mes pieds ne fouleront plus le bitume carcéral.
Je me suis promis, ai promis à Sofia qui est tout ce que je possède, que je n'y retournerai pas.

Laisse-moi te dire que je me fous éperdument de l'argent et ses multiples couleurs.
Il est grand temps de parler franc, d'exposer ces différents. La vérité c'est que rien de tout ça n'a de valeur.
Notre équipe est disposée à être complémentaire. Il aura le trône et les lauriers, qu'importe.
Tant que j'ai mon épopée, je ne réclame rien d'autre. Juste sentir mon sang bouillonner à nouveau.

Le provoquer semble être la meilleure solution pour dévoiler celui qu'il est.
Il se fait tard et je suis las des jeux sans issues. Las des jeux en général.
La vie est noire, j'apprendrai à éclairer son tombeau.
Mais qu'il cesse ses gestes théâtraux. Il en fait trop.

- La fuite ? je hèle à son attention. Elle ne sera pas à ta disposition derrière les barreaux.

Une voix retient ma fuite. Pourquoi ne pas me laisser partir Charlie si c'est ce que tu veux. Nous ne voyons pas la vie du même œil. Je n'ai peur de rien. Si, peut-être, mais pas du danger. J'ai peur des gens. Pourquoi n’ai-je pas gardé contact avec Chris. Mon véritable frère ? Parce que son regard sur moi changeait ma vision des choses. Ses yeux accusateurs me fessaient regretter. je ne me fous pas de ce que les gens pensent, mais j'essaie de leur faire croire. Je sens leur regard et je veux le braver. Je ne veux plus être ce gamin, je ne peux plus l'être. La situation me met mal à L'aise. Je voudrais tant qu'il ne voit pas en moi. Ses yeux semblent tout savoir, semblent tout comprendre. Il ne doit pas percer cette image que je me crée. Même moi je ne me crois plus. Je cherche une raison à cette vie sans but. Est-ce que j'essaie trop fort. Je ne peux plus retenir mon visage. Mon air se décompose. Mon sourire s'affaisse. Je ne sais pas ce qui se passe. Le temps est à nouveau sombre. Je ne vois plus rien. Des souvenirs me reviennent en tête. Je me croyais le gentil. Voler les riches pour subsister. Avant . . . Avant ce n'était pas le cas. Avant j'étais . . . autre chose. C'est bien pour ça que je . . . Je ne veux pas avoir cette conversation. Ne me regarde pas. Je m’en fiche de la prison. Je veux vivre et mourir. Je ne vieillirai jamais. Je serai jeune à jamais. Jamais je ne changerai. Je ne veux pas devenir comme eux. . . Rien ne . . . Rien peut-être sauf Amy . . . Comment ne pas la faire souffrir. Elle ne devrait pas être mêlée à ça. De loin ou de proche. Je ne peux pas lui faire ça. Et Charlie reste la à me regarder. J’ai une envie de pleurer. Mais les hommes ne pleurent pas. Je ne suis pas faible. Je ravale les sentiments qui ont sans ma permission voulut voir le jour. Je ne sais plus. . . Je n’ai jamais rien su. . . J’ai toujours voulu essayer de faire croire le contraire. Et si comme toute une génération, j’étais brisé de l’intérieur, moi qui se vante d’être différent. J’hésite encore entre partir en courant ou aller me cacher dans un coin, prendre un train et ne jamais revenir . . .

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Le voilà, le grand Shawn qui me demande de jouer avec les autres.
Le regard luisant, les mains tremblantes, il perd toute figure.
Sa contenance de composition jonche à ses pieds, mais il est digne.
Il accepte enfin d'être le gamin perdu dont il a l'air.

Désemparé, j'hésite violemment entre deux gestes contradictoires.
S'il s'agit encore d'un de ses jeux mesquins, il aura réussit son coup.
Pour l'instant, je le dévisage, attends surement qu'il s'émiette.
Je ne sais plus où s'arrête le jeu dans son esprit, ni même s'il a des barrières.

En attendant, son expression décousue me foudroie.
Si je suis le porteur de ce mal, je le regrette sincèrement.
Mais si une torture personnelle le dévore, j'en suis proche.
Plus que jamais, je sens que je ne connais rien de lui.

J'imagine aisément les valeurs qui retiennent ses larmes.
[être un SAT, par exemple]
Pleurer heurterait certainement sa fierté. Balivernes.
Faire preuve d'humanité n'abimerait pas sa virilité.
Quoi qu'il en soit, je réagis comme à mon habitude.
Je suis pris d'une profonde compassion envers lui.

Je contemple le gamin que j'ai été, sidéré.
Naturellement, je pose une main derrière sa nuque.
Je plante mon regard dans le sien, profond.
J'ignore quel message je transmets.

Qu'il pleure, s'il est juste qu'il s'effondre.
Qu'il me frappe, si l'envie l'en prend.
Mais qu'il se libère du mal qui l'enchaine.
Il n'y a rien de pire qu'être prisonnier.

Une main contre mon dos. Je ne sais pas si sa compassion est pire qu'un quelconque rejet de sa part. Il devrait partir. Il ne peut pas rester à me regarder. Son regard me brule. Je n'ai besoin de personne. Il pense quoi ? Que sa présence me fait du bien, Qu'on est soudainement potes. Non, il n'est rien pour moi. Qu'il foutte le camp de ma vue. Je n'ai plus envie de rien. Je veux rentrer. Rentrer où ? Dans cet appartement acheté avec du fric volé. Dans celui D'Amy que je rendrais complice de mes méfaits. Dans la maison de mes parents qui m'ont adorablement foutus à la porte. Je n'ai nulle part où aller. Je n'irai surement pas chialer dans les bras de ce Charlie. Mais qu'est-ce qu'il attend. Il aime me regarder avoir mal. Bravo, tu as gagné. Le jeu est terminé. Je rentre. Ah j'oubliais, je ne vais nulle part. La ville sera mon refuge, à moins que ce ne soit le bar ou l'autocar qui m'emmènera ailleurs, dans une autre vie. . .

Je me dégage de sa main compatissante avant de pousser la porte d'une main forte pour la faire claquer derrière moi. Je suis parti.

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» Charlie Burton

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