J'attends, tout simplement, je fais preuve d'une patience dont je n'aurais même pas rêvé. Tout ça pour une Ashley qu'hier encore faisais partie de la partie à oublier de mon cerveau. Et pourtant, voilà, j'avais ces choses en main, hier justement. Et puis c'est son image à elle qui est venue me hanter.. Comme le fantôme des Noel passés dans le Noel de Mickey, moi c''était le fantôme des batailles gagnées. idioties.

Ashley disparait. D'accord. La petite a donc décidé de ne même pas me répondre. Juste me laisser là, comme un con. Merci de ne pas avoir parlé, en tout cas. Ca m'a épargné de prendre un refus en pleine gueule, et en plein dans mon égo. Chuck apprécie ça, vraiment, il te le revaudra surement.

Merde ... Ashley réapparait. Et un sourire sur mon visage avec ça. Elle vient, a petite, elle v ient ... Putain. Une chose est sure, même si j'ai prouvé qu'elle n'était pas faite pour lesbataille, Ashley, elle a un certain cran qu'on ne eut pas nier. Elle se jette dans la gueule de celui qui l'a traité de folle juste pour la briser. Si c'est pas du courage, je demande qu'on me dise ce que c'est ... Et je refuse que quelqu'un réponde de la connerie. Après tout; je suis roi, et je décide du role de mes pions.

Le petit bout de femme s'avance vers ma limousine, bien décidée. Soit, alors on me suit. Merci. Je souris et la suis, parce que sinon nous partirons jamais d'ici. Tous les deux dans la limousine à présent, je remarque qu'elle ne me regarde même pas. Bah ... Ca va de l'eau a coulé sous les ponts, y a pas eu mort d'homme dernière fois, Ashley !

- Et maintenant ?

J'attends sortir de sa bouche toujours sans un regard vers moi. Maintenant c'est ça ? Maintenan mon chauffeur sait où il doit aller, ne t'en fais pas, et je regarde ma montre. Nous sommes dans les temps. Plus que jamais. Puisque je pensais que je devrais la convaincre pour venir avec moi, j'avais tout de même prévu une marge de temps assez longue pour pouvoir faire justement cette persuation. Sauf que ... La jeune s'est décidé de suite, ouais j'avoue de celle là j'en reviens toujours pas.

Devenant un grand Chuck, je tire sur le tiroir qui fait face à mon siège, j'en sors une bouteille de je-ne-sais-plus-quel-champagne.cAprès tout je lui ai dis de venir sous une condition; Que je ne lui donne pas de vraies explications. Alors champagne Ashley ! Pourquoi ? Parce que mon père va crever ... J'en soupire de cette pensée là, tellement, je ne la pense pas, justement. Papa ...

- Attends un peu, tu vas avoir tes réponses. Lorsqu'on sera arrivé je te dirais pourquoi c'est toi qui est assise à côté de moi.

Pour peu, j'aurais presque dis promis. Presque.
Je fais pèter le bouchon par là fenêtre que j'avais préallablement ouverte. Allez Ashley, tu n'as pas lu les journaux ? Celle là, elle est pour mon papa. Et juste, parce que c'est toi. Je sers le liquide ambré, et lui tend la coupe qui lui revient de droit. Alors tu y plonges carrément dans cet enfer que je t'ai fait quitter de force la dernière fois ? Ou c'est justement pour ça que je vais devoir te convaincre ? C'est toujours à toi de décider. Moi, j'attends.

- A quoi trinque-t-on ?

A la vie. A la mort. La maladie. La richesse. Le monde, l'univers. Nos retrouvailles. On trinque à tout et à n'importe quoi ! Depuis quand faut-il une raison pour trinquer ? On trinque, comme ça. C'est tout Ashley, tu vois ? On trinque parce que nous aussi un jour, on crèvera. Voilà.

Vive Chuck, n'est ce pas ? Applaudissons le prince devenant roi ! Je soupire, regarde Ashley, me demande encore pourquoi c’est elle qui est là. Quand elle me demandera vraiment la raison, je saurais trouver une réponse ? Ou alors, je me contenterais de mentir ou plutôt d’inventer ? Ouais, jolie Ashley, tu es là, et le fait que je n’ai aucune idée du pourquoi. Tu es là point … Chuck te demandes de te réjouir pour l’instant. Alors fait le, il ne fait pas des cadeaux du genre à beaucoup de monde. Et puis … Et puis plus rien, voilà, buvons le champagne, et ne demandons rien d’autre que d’être là, en bonne santé et prêt a être couronné.

- A rien … Et c’est-ce qu’il y a de meilleur ; Rien.

Je finis par lui dire en souriant. On trinque pour rien, et je bois d’une seule gorgée mon verre. On trinque à la mort du roi. Elle devrait le savoir, pourtant, sa maladie fait la une des journaux. Pour peu, c’est moi qui vais écrire le prochain article. Ironie du sort peut être ? Chuck, celui que son ère a renié, celui que sa mère a oublié, va finalement décrire l’agonie lente et difficile dans laquelle son paternel est plongé.

Pourquoi on trinque en l’honneur du roi ? Pourquoi ? Parce que connaissant mon père, demain, il pourrait aller bien. Alors je trinque en l’honneur de cet espoir. Celui qui est heureux que le grand maitre soit, et celui qui se meurt de savoir que le petit Chucky va finalement être réellement seul dans la cours des grands.

La solitude, c’est tout ce qui lui reste, à ce Charles là. Mais après tout c’est le prix a payer pour être moi. Ne plus s’accrocher aux gens. C’est ça, non ? Les sans cœurs.

Je ressens une excitation croissante au fur et à mesure que la voiture avance et que notre destination se rapproche, bien qu’une appréhension me torde littéralement l’estomac. Je m’attends à tout venant Chuck, et pourtant je n’imagine rien. Aucune idée lumineuse ne vient éclairer mon cerveau envahi de questions. J’ai beau invoquer les muses pour qu’elles me soufflent quelque chose, n’importe quoi qui puisse m’informer de l’endroit où je me rends, rien ne vient, et je ne reconnais même pas la route, malgré l’éclairage. J’ai perdu le compte des virages à partir du 4ème et je ne pourrais même pas dire si nous l’avions pris à gauche ou à droite.

Je regarde Chuck qui plonge alors ses yeux dans les miens. Je remarque alors, pour la première fois, quelque chose de bizarre dans son expression, un air que je ne saurais identifier et qui ne m’ait pas familier sur ce visage. Et pourtant, j’étais déjà sûre d’en avoir vu énormément, des choses, en regardant Chuck. J’ose à peine demander si tout va bien. Je ne me rappelle que trop bien ce qu’il s’est passé la dernière fois que j’ai voulu l’aider. Aussi bien, je me fais des idées.

Je ne comprends pas tout de suite ce qu’il me dit, trop perdue dans ces pensées, lorsque soudain, je réalise. Ce fut comme une décharge dans mon corps qui me fit sursauter, et un quart de secondes plus tard, je me retournai pour scruter l’extérieur de la voiture à la recherche de ma réponse. Pourtant, je ne vois toujours pas. Enfin, je ne suis pas vraiment sûre de voir. Il y a de la lumière, un nombre incalculable de voiture qui m’évoquent tous deux un concert, ou une rencontre sportive, ou un théâtre particulièrement réputé. Mais je ne vois pas grand-chose, de ma fenêtre.

Je me retourne alors vers Chuck, les sourcils froncés d’incompréhension. Je ne comprends pas pourquoi il m’emmènerait dans de tels lieux. Aux dernières nouvelles, il m’avait rayé de sa vie, non ? Il était déjà assez étonnant qu’il se pointe chez moi pour me proposer de monter dans sa limousine. Je sais que je suis blonde, mais sa logique m’échappe totalement. J’ai fait de lui mon antithèse, mais lui qu’a-t-il fait de moi, dans son esprit ? Quelqu’un avec qui on sort, ça fait quoi de lui ? Un ami ? Il me semblait qu'il avait pourtant était assez clair sur le sujet. Il ne voulait plus être mon ami...

Cette phrase résume assez bien la situation. Je suis paumée mentalement, physiquement, psychologiquement. Que dois-je penser ? Que dois-je ressentir ? Que veut-il ? Où sommes-nous ? Pourquoi n’est-il pas comme j’ai l’habitude de le voir ? Que se passe-t-il.

Chuck, il y a un moment où il faut se rendre compte quand c’est à notre tour de répondre aux questions, tu ne crois pas ?

- Je dois t’avouer que je suis un peu paumée, là…

Je relève le regard, et lui avoue surement que nous sommes deux dans cette situation. Que sera l'enfant sans le père ? Non, parce que oui, il le haïssait, mais entre l'amour et la haine il n'y a qu'un pas, n'est ce pas ? Comment un prince pourrait devenir Roi si le Roi n'est plus là pour constater ses exploits ?

Parce que ça fonctionne comme ça, depuis le départ de l'histoire, Bart critique et Chuck se surpasse pour lui montrait qu'il avait tord. Je ferme les yeux, malgré moi, surement, et perd le fil de mes pensées. On est là pour quoi, déjà ? C'est un match de quoi, qu'il voulait qu'on voit ?

- Il parait que les Knicks jouent ce soir, contre les Lakers.

Je dis d'une voix qui ne semble pas être la mienne. J'ai l'impression d'être aussi mal que lui, et m'en veux de réagir comme ça. Les parents doivent être mal pour leur enfant, je ne dois pas être mal pour mon père. J'ai peur, putain, de ne pas m'en sortir de cet état là. Je ne veux pas être cette loque que je sens grandir en moi. Chuck, reprends-toi.

Je soupire longuement, avant de me décider à sortir de la voiture. Une fois dehors j'en fais le tour, et arrive devant la porte d'Ashley. Une fois arrivé devant sa portière, je me rends compte que ça, normalement, c'est le boulot du chauffeur ... Et pourtant, je l'ouvre cette putain de porte, je l'ouvre et ne sais même pas si j'ai la gerbe à cause de ça ou pas. Réveille-toi, enfant roi.

J'attends qu'elle sorte, me rendant compte que je tiens la porte patiemment. Pas de doutes, ce n'est pas moi. Le prince serait-il déjà mort alors que son sang ne faisait que s'écouler lentement il y a quelques minutes ?

- A moins que ça ne t'intéresses pas ... ?

Manquait plus que le doute, pour que tout déraille ...