Love in New York
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 Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour. (Jack)

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« Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour.
»


Mon regard se perd derrière la fenêtre. Il n’y a rien à voir. Il n’y a que la misère. Il n’y a que la violence. Il n’y a que le bas monde. C’est bien loin d’être le paradis. On ne peut pas dire que ce soit l’enfer non plus. C’est le Bronx voilà tout. Ce nom veut tout dire. Le Bronx personne ne veut s’y retrouver. Moi je m’en fous. Je suis certaine que ça ne durera pas. Quand bien même. Ça me convient. L’argent, le luxe, c’est sans importance. Tant qu’on vit, tant que j’ai de quoi creuser ma tombe. J’allume ma cigarette. Je vais mourir d’un cancer du poumon. Combien j’en grille chaque jour ? Je ne compte même plus. J’en fume suffisamment pour mes fringues sentent de tabac froid mélangé à mon odeur. J’en fume suffisamment pour qu’une partie de mon salaire soit destiné à ça. J’en fume suffisamment pour avoir toujours un paquet sur moi. Des cris se font entendre en bas de l’immeuble. Dans ce quartier, personne ne cache ses emmerdes. Tout le monde cache ses larmes. Personnes n’est optimiste. Tout le monde préfère vivre au jour le jour. Finalement le Bronx, c’est parfait.

Je termine ma cigarette avant d’aller prendre une bière dans le frigo. Une cigarette. Une bière. Une émission débile. Le plan parfait pour les soirs de déprime. Le programme parfait quand on veut rester chez soi. Quand l’envie de sortir n’y est pas. Je bois une gorgée tout en zappant. Je crois que je vais rapidement regretter. D’être rester ici. Jack n’est même pas là. Je me sens seule comme un rat mort. D’ici peu les souvenirs m’auront envahis. Bien fait pour ma gueule. Mais, quelle conne je fais, vraiment.

Je fais tomber la bouteille de bière, vide. J’ai la flemme de me lever pour en prendre une autre. Je reste devant l’écran. Une émission sur les pompiers. Ça me rappelle cet incendie. Celui qui nous a permis de tourner la page. Mais, pas de la déchirer. C’est dingue. Tout faire cramer sans remords. Tout faire cramer mais, se souvenir encore. Je revois cette maison à l’image de la famille que nous n’étions plus. Je vois ce paysage figé. Ni Jack ni moi n’avait eu le courage de faire revivre cette maison. Les robes de mamans étaient restées à leur place. Les chaussures de notre beau-père aussi. Leurs brosses à dent étaient toujours à leur place. Nous n’avions rien changé. Nous avons tout fait brûler. Qu’il ne reste que des cendres. C’est bien plus simple que de mettre les souvenirs en boite. C’est surtout d’une lâcheté incroyable mais, ça, on y peut rien c’est en nous.

Je regarde la bouteille vide. Je déprime. Je vais m’alcooliser toute seule dans cet appartement. Surtout si je commence à penser à lui. Dire qu’il est toujours mon fond d’écran Je n’arrive pas accepter que je suis mieux sans lui. Il est toujours en moi. Je suis en manque de lui. Je cherche son odeur partout. Je traîne avec les garçons les plus arrogants pour tenter de le retrouver. Il m’a anéanti. Il a piétiné mon cœur. Il m’a fait saigner et je l’aime encore. Je lève mon cul du canapé. Une autre bière. Une petite bière pour me calmer les nerfs. Une petite bière et si mes pensées persistent une clope. Il faut que je l’oubli bordel. Il faut et pourtant je l’entends encore murmurer mon prénom. Je sens encore la baffe qui m'a décollé la mâchoire. Je sens encore mon cœur battre en pensant à lui.

J’ai craqué pour une troisième bière. J’ai fumé quelques cigarettes. Je regrette de ne pas avoir un peu d’herbe à fumer quand la porte s’ouvre. Je me redresse. C’est un réflexe, parce que je sais que c’est Jack. Je ne me trompe pas. Mais, il n’est pas seul. Je sens la colère monter en moi. Putain c’est qui cette fille ? Il est hors de question qu’il ramène qui que ce soit ici. Puis quoi encore ? J’ai pas envie de déguerpir de l’appartement pour qu’il baise. Je me lève. Je m’approche d’eux. Je dévisage sa proie. Elle est jolie, c’est clair. Mais, elle ressemble étrangement à une version superficielle de Lux. J’en étais sûre. Il pense toujours à elle. Il baise avec n’importe qui pour l’oublier. Je regarde mon frère, contrariée. « C’est qui celle là ? » Volontairement, je ne montre aucun intérêt à cette pauvre fille. Je veux qu’elle comprenne qu’elle n’a rien à foutre là. Elle sera mieux chez elle. Ou avec un autre mec. J’en ai rien à foutre. Tant qu’elle n’est pas ici. « En tout cas, si tu voulais la baiser à l’appart’, va falloir que tu changes tes plans. J’ai pas envie de t’entendre crier Lux jusqu’en bas de l’immeuble alors, que visiblement, ce n’est pas elle. » J’étais volontairement méchante. Je parlais volontairement de Lux. Je voulais simplement lui mettre les yeux en face des trous. Je voulais qu’il fasse dégager cette fille, peu importe ce que je me prendrais dans la gueule après.
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don't worry, this is not a love story


Les gens se bousculent pour rentrer chez eux après une journée à s’emmerder au boulot. Jamais je ne rentrerai chez moi parce que je l’ai fait flamber entre deux escapades autour du pays. Il était temps de se débarrasser de nos ancrages. Je fronce les sourcils face à cette foule de travailleurs. Jamais je ne serai de ceux qui restent plantés derrière un bureau à ressasser des idées. J’ai besoin d’air et d’adrénaline. De sentir la vie me couper en deux par la force du vent. Jamais je ne serai le pauvre con que ma mère aurait voulu que je sois. Elle aurait bien aimé que j’étudie je ne sais quoi. Je n’arrive plus à me rappeler, c’était après que j’aie cessé de l’écouter parler. J’avais depuis longtemps dépassé le stade où je lui criais des horreurs dès qu’elle m’adressait la parole. Pas besoin de le savoir si elle ne me reconnaissait plus, si elle pensait à me mettre à la porte. Ma tête menace de se fendre en deux, alors que je réalise que je l’ai manipulée, comme mon père l’a fait. Jamais elle ne s’est battue avec moi, me laissant faire à ma tête, parce qu’elle savait que j’avais la détermination de mon taulard de père. Qu’elle se retourne dans sa tombe parce que jamais je ne serai comme lui, et jamais je serai comme elle. Des parents, c’est juste bon à nous retenir au sol, à nous forcer dans cette petite bulle qu’ils ont imaginé pour nous, pour notre futur. Jamais je ne serai le père de qui que ce soit. C’est contre nature, de se dire qu’il y aurait quelqu’un d’autre aussi détraqué que moi. Égoïste jusqu’à la moelle, et ça n’est pas près de s’améliorer.

J’embarque sur ma moto, ayant une petite pensée pour mon vieux Chevy’ qui m’a suivi toutes ces années. Il était d’un rouge délavé par les intempéries. Ses sièges de cuir craqués et ses portes qui faisaient un bruit d’enfer. Pourtant, c’était une partie de moi, une relique de mes voyages. Il y avait du sable du Texas dans la valise, de la terre du Montana sous les roues, une partie de mon voyage dans le millage. Je soupire avant de faire ronronner le moteur entre mes jambes. Me voilà parti, sans destination, sans grande envie. Peut-être une bière et une clope, ou même un steak. Quelque chose à me mettre sous la dent. Le vent fouette mon visage et ça me fait frissonner d’ivresse. Comme quoi je ne suis pas mort.

Je suis forcé de m’arrêter à un feu rouge. Mon regard croise celui d’une fille qui entre dans un bar. Elle est plutôt belle. De jolis cheveux courts qui se balancent sur sa nuque, un sourire presque incongru dans les rues de New York. Mes idées tournent autour du balancement de ses hanches et de sa peau presque blanche. Je fais demi-tour, un coin de rue plus loin, juste avant de stationner ma moto dans une ruelle. Je marche les quelques pas qui me séparent du bar, pour repérer très vite celle qui a piqué ma curiosité. Oh, je ne cherche pas une histoire à s’en arracher les cheveux, l’amour, très peu pour moi. Je me plais seulement à croire que c’est possible de faire d’agréables rencontres pour les oublier le lendemain, de partager assez de chaleur corporelle pour réanimer mon corps épuisé. Je commande une bière, elle s’approche, j’en commande deux autres, on s’accroche. Une histoire comme tant d’autres, juste cette envie de vivre un peu ce soir.

Une balade à moto, alors que je ne devrais pas conduire, ses bras autour de ma taille, à m’en étouffer. Le vent qui nous emporte sans savoir où aller. Je sais exactement où j’irai. Cet endroit, ça n’est pas un palace, mais il y a de la bière froide et un divan-lit qui ne sert pas qu’à dormir. J’y paie un loyer plus que j’y habite, préférant autre chose que les triste murs défraichis d’une couleur qui donne mal au cœur. Jamais je ne renierai mon envie de vivre sans limites. L’infini se trouve en dehors de ce bloc pourri, à l’extérieur des rues pavées. C’est de l’autre côté que se trouve ce qui vaut la peine d’être vécu. Travailler de huit à six, ça n’est plus pour bien longtemps. La liberté me fourmille au bout des doigts. Joey m’emmerde à être de mauvaise humeur, à ne jamais rien foutre, quand on commence à hurler, j’ai parfois l’envie de lui crier que je vais la laisser pourrir ici, quand je partirai. Chaque fois, ça me fout un coup. C’est ma faute si elle est devenue cette adolescente destructive, c’est mon exemple qu’elle a suivi. Je suis le sale égoïste qui a abandonné l’enfant qu’elle était, qui a menti à son cœur de gamine. Et bien tant mieux, j’ai toujours dit que j’étais pas quelqu’un de bien. Maintenant peut-être qu’elle va me croire. Je pousse la porte de mon minuscule appartement, lançant mes clefs sur la table de la cuisine, je-ne-sais-plus-trop-son-nom m’embrassant déjà dans le cou, ses doigts glissant agréablement dans mon dos.

« C’est qui celle là ? » Oh fuck, je l’avais oubliée. Elle aurait pas pu être sortie se faire emmerder par les amis qu’elle n’a pas. Quoi que ce soit difficile de la blâmer, moi non plus je ne ferais confiance à personne après cet enfoiré d’Ezra. Il n’a fait que se servir de ma Joey, encore et encore, jusqu’à ce qu’il ne reste plus grand-chose. Qui c’est celle là, aucune idée, et pour être honnête, je m’en fous. Son nom, ses problèmes, c’est pas important. Ce qui serait une bonne idée, c’est d’arrêter de me faire chier. Je lance un regard noir à Joey, n’en ayant rien à cirer que ça lui plaise ou non. Elle peut le crier au monde entier, jeter de la vaisselle par la fenêtre, je vais inviter qui je veux sous mon toit et je vais renverser qui je veux sur le divan-lit qui grince. C’est pas de ses affaires, si elle commence à se prendre pour ma putain de mère, on va avoir de gros problème, parce qu’elle est morte depuis longtemps maintenant notre mère, ma belle, et qu’elle ne reviendra pas prendre soin de toi pour que tu puisses l’envoyer chier comme j’en avais pris l’habitude. Je ne resterai pas là à supporter ses crises d’enfant qui veut me pourrir la vie parce que je suis parti sans elle. Je peux pas changer le passé, combien de temps est-ce qu’elle va essayer me punir d’être Fidel à moi-même.

« En tout cas, si tu voulais la baiser à l’appart’, va falloir que tu changes tes plans. J’ai pas envie de t’entendre crier Lux jusqu’en bas de l’immeuble alors, que visiblement, ce n’est pas elle. » Avant d’étrangler ma sœur, je pense à toutes les façons de la faire regretter ses paroles. Sale gosse qui ne peut pas comprendre que visiblement, elle ferait mieux de décamper. Elle croit quoi, que j’ai le cœur brisé parce que Lux s’est marié avec le prince charmant. J’ai eu ce que je voulais, la confirmation qu’elle ne pourrait jamais m’oublier. Tout ce qui s’est passé à Fairview aurait du brûler avec notre maison, de me relancer ça au visage, c’est un coup bas. La question c’est si je devais choisir, est-ce que je prends Lux pour l’éternité ou cette fille dont je ne me souviens pas du prénom pour la nuit. C’est presque trop facile. Lux c’est du passé, et elle ne reviendra jamais s’insinuer dans ma tête. Merci de me faire chier avec ça.

« Oh, tu ne veux pas commencer ça! Ma vie vas très bien sans Lux, et c’est elle » Dis-je en pointant l’autre brune « Qui vas bientôt crier. » J’ai mal au crâne d’avoir à penser. Je voulais une bière et la paix de m’envoyer en l’air. C’était trop demander ? Simplement de profiter de la vie. Je hoche la tête, prévoyant toutes les atrocités qui me brûlent la langue. Si Joey ramène Lux dans la conversation, c’est parce qu’elle se meurt d’être loin d’Ezra. Tellement prévisible, ma petite sœur, que j’ai envie d’en rire. Ezra c’est le genre de con qui ne fera jamais rien de bon de sa vie, qui préfère détruire les gens plutôt que de se détruire lui-même. Il a trouvé son contraire dans les yeux de ma Joey, elle se tue lentement et rien ne l’arrêtes. J’attends le choc et les blessures toujours à vif de son cœur qui vont se remettre à saigner à travers ses mots. « Tu peux bien parler, quand tu passes ton temps dehors à chercher Ezra dans le lit de tous les paumés du quartier. Regarde-toi avant de parler. Et pour ton information, je vais faire ce qui me plais dans cet appart’, puisqu’aux dernières nouvelles, c’est encore moi qui paie le loyer. Oh mais reste, regarde, te gênes pas, on peut toujours échanger nos meilleures techniques, comme si on était pas assez détraqués comme ça! »


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« Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour.
»


J’en ai rien à foutre de son regard noir. Je veux pas de cette fille ici. Il peut la baiser ailleurs. S’il le veut vraiment. S’il a vraiment envie de vider ses bourses qu’il le fasse. Mais, ailleurs. J’ai pas l’intention de bouger. Je vais le faire chier jusqu’au bout. Au fond je sais même pas ce qui me pousse à faire ça. C’est même pas une idée de rancune. C’est pas non plus une envie démesurée le faire chier. C’est simplement que cette vision m’insupporte. Je n’aime pas voir mon frère avec une fille. C’est mon frère. Je sais pas. C’est comme si j’étais possessive. C’est peut-être ridicule. Mais, c’est peut-être aussi parce que je suis persuadée qu’il se détruit dans leurs bras. Pour oublier la seule qui a compté. Oui, il peut prétendre que c’est fini. Je ne le crois pas. Ça sera finit quand il sera au fond de la tombe. Tout comme Ezra pour moi. Ça doit encore être un truc génétique. Un truc qui fait qu’on refuse de s’attacher et que quand on le fait on le fait mal. On s’attache trop. Ou pas assez. On s’attache au mauvais moment. On a beau avoir le cœur à l’envers. On a beau être loin. On s’attache aux souvenirs. Du moins c’est ce que je fais. Je suis certaine que mon frère en fait autant. Alors, non, je n’ai pas envie d’être spectatrice de sa destruction méthodique.

Je lui dis clairement. Je remets Lux sur le tapis. Il doit avoir envie de m’étrangler. Et l’autre ne réagit pas. Elle s’impatiente, rien de plus. Elle fait une jolie décoration à la scène. Mais, elle ne sert strictement à rien. Il va me faire regretter mes paroles. Je le sais. Je le sens. Parce qu’il veut que je décampe. Parce qu’il n’en peut plus de moi. Parce qu’il a envie que je sorte de sa vie. Il en a envie mais, il ne fait rien. Des remords peut-être. Parce que je sais qu’il en est capable. Il est tout à fait capable de m’oublier et partir loin. Il l’a fait une fois. Pourquoi pas deux ? Enfin, je sais qu’il voudrait que pour une fois je sois dehors en train de m’alcooliser. Il aimerait tellement, au moins, il n’entendrait pas parler de Lux. À cet instant précis, je pourrais être en train de me faire baiser par le premier venu qu’il n’en serait pas moins malheureux. Il sauterait de joie probablement. Malheureusement pour lui, ça ne sera pas le cas ce soir. Je garde ça pour plus tard. Pour un soir où j’aurais envie de faire comme si j’avais des amis. C’est fou comme ça sonne faux. Le terme ami. Je n’en ai pas. Je n’en veux pas. Je n’en veux plus. Pas depuis que ma meilleure amie a baisé mon frère. Pas depuis que mon meilleur ami est devenu mon unique amour. Pas depuis que mon frère s’est barré sans moi. Non, après ça, la confiance finit aux oubliettes. Enfin, ce n’est pas le sujet. Je sais simplement ce qu’il veut. Ce qu’il n’aura pas.

« Oh, tu ne veux pas commencer ça! Ma vie vas très bien sans Lux, et c’est elle » Oui bien sûr. Ta vie va très bien sans Lux. Continue comme ça Jack. Tu t’enfonces. Je regarde la brune qu’il désigne. « Qui vas bientôt crier. Crier d’effroi en comprenant dans quelle famille de fou elle est tombée ? Certainement. J’affiche un sourire sarcastique en pensant ainsi. Elle va même hurler. Ouais, t’as raison Jack. « Tu peux bien parler, quand tu passes ton temps dehors à chercher Ezra dans le lit de tous les paumés du quartier. Regarde-toi avant de parler. Et pour ton information, je vais faire ce qui me plais dans cet appart’, puisqu’aux dernières nouvelles, c’est encore moi qui paie le loyer. Oh mais reste, regarde, te gênes pas, on peut toujours échanger nos meilleures techniques, comme si on était pas assez détraqués comme ça! » Je sens mon cœur qui se remet à saigner. Lentement. Douloureusement. Il ne sait même pas toute l’histoire. Il ne sait ce que j’ai vécu avec Ezra. Quelles crises de jalousie j’ai dû subir. Il ignore les gifles que j’ai reçues. Mais, ce qu’il ignore surtout c’est que j’en voulais encore. Je voulais ressentir à nouveau sa main sur mon visage pour savoir j’existais dans son monde. Que j’avais une quelconque importance. J’aurais rampé devant Ezra pour qu’il me gifle à nouveau. Je me rappelle de tout. De ces mots doux. De nos disputes. De nos étreintes. De ses gifles. De sa présence. De son absence. De sa protection. De son infidélité. Tout me revient à la gueule avec violence. Comme une rafale dans le vent. Je ne montre rien. Je l’ai cherché. Et ça lui ferait trop plaisir de me voir plus bas que terre. Avoue Jack, t’aimerait me voir au fond du trou. Pour la baiser jusqu’au petit matin. Désolée mais, je ne t’en laisserais pas l’occasion. Pas ici. « Moi au moins, je fais l’effort de ne ramener personne ici grand frère. » Je parle comme si ses paroles ne m’avaient pas atteintes. Comme si je m’en foutais. Je parle avec arrogance comme la garce que je suis. Et coup d’œil à la brune. Elle tape du pied. Elle va craquer. Elle va péter un plomb. Tant mieux. « Tant qu’on y est, je peux me joindre à vous. Je suis certaine que ta copine adorerait ça. » Et d’un sourire provocateur, un. Il va m’étrangler. Me foutre dehors un coup de pied au cul. Je prends le risque. De toute façon, je peux pas aller plus mal. Depuis qu’il m’a parlé d’Ezra c’est le bordel dans ma tête. J’ai envie de retrouver ses bras. J’ai envie de crever dans ses bras. Il me manque comme personne.
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MessageSujet: Re: Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour. (Jack)   Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour.  (Jack) Icon_minitime128.10.11 17:08




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Rien d’autre que le bruit résonnant du réfrigérateur. S’il faut qu’il brise avant la fin du mois, on mangera des chips et des biscuits parce que je n’ai pas les moyens de nous en payer un autre. Je n’ai pas les moyens de nous payer un appartement à deux chambres et de vendre ma moto pour le faire, ça me tuerais. Je préfère n’avoir nulle part où vivre plutôt que de me déplacer à pied. J’ai mes priorités dans la vie et personne ne me fera changer. Si ma mère, Joey et Lux n’y sont pas arrivées, personne ne le fera. Jamais je ne serai un pantin qui se fait manipuler, qui veut changer pour plaire. J’emmerde les gens et ils me le disent en retour. Si c’est pas beau la vie en société. Je soupire, et je cogne des doigts contre le mur. Qu’elle me foute la paix au moins une fois. Que Joey m’en veuilles encore, c’est le moindre de mes soucis. J’ai compris ça fait un bail, qu’elle ne me pardonnera jamais. Et bien tant pis pour elle, je suis tout ce qu’elle a. Elle peut ramener Lux sur le tapis autant de fois qu’elle le veut, ça ne changeras pas le fait que c’est à elle qu’elle manque le plus. Ta meilleure amie, ma belle, elle t’a abandonné le jour où elle a dit oui à Gabriel. Elle t’a abandonné et elle est devenue cette personne si radicalement différente de ce qu’elle était quand vous étiez gosses que ça n’était plus Lux. Tu veux savoir pourquoi je ne me suis pas acharné. Pourquoi je ne lui ai pas demandé de s’enfuir avec moi ? Parce qu’il n’y avait pas assez de place pour elle dans mon vieux Chevy’. Toi, moi et notre rancœur c’était déjà assez pour nous forcer à rouler les fenêtres ouvertes. Et maintenant, je me rends simplement compte, que ma petite sœur, ne chercheras pas notre père dans les yeux de chacun des mecs qu’elle rencontre. C’est moi qui passe pour la figure masculine, pour l’idéal. Ezra, il était encore plus pourri que moi. Quelle merde cet enfoiré. J’ai encore la forte envie de lui foutre mon poing au visage à distance. Je me secoue la tête, attendant la réplique qui va me faire regretter d’être rentré ce soir.

« Moi au moins, je fais l’effort de ne ramener personne ici grand frère. » Oh, wow, j’attendais mieux que ça, ma belle. T’as rien de pire à me répliquer, à me crier au visage, tant mieux, la partie ne sera pas bien longue. Sache qu’aucun mec n’as envie de se retrouver face à ton grand frère en ressortant de ta chambre. Il aura la raclée de sa vie et s’il ne me connaît pas encore, fais moi confiance, jamais plus il n’oubliera t’es la sœur de qui. Alors le seul effort que tu fais, c’est de les choisir avec un appart’ ou dont les parents sont plutôt cool.

L’autre est plutôt silencieuse, et c’est parfait comme ça. Celles qui parlent sans cesse finissent par rapidement me donner envie de les virer. Sans parler que c’est comme avoir des envies de mort que de se mettre entre moi et ma sœur. Joey et moi, juste à nous regarder cinq minutes, ça doit paraitre qu’on est détraqués. Mais puisqu’elle n’a probablement pas l’intention de me revoir jamais, et bien elle doit s’en balancer éperdument qu’on soit fous à lier. Alors t’attends quoi, ma Joey, qu’on s’envoie chier jusqu’à ce que mort s’en suives ? On est plus à fairview à jouer à la vie parfaite, ici, pas besoin de s’en faire avec les apparences, ce que les voisins, ce que le monde entier pense on s’en fout comme de l’an quarante.

« Tant qu’on y est, je peux me joindre à vous. Je suis certaine que ta copine adorerait ça. » Je lève un sourcil, et laisse échapper un ricanement peu convaincu. Si tu veux me choquer, darling, ça en prendras plus que ça. Tu parles beaucoup, mais de là à vraiment rester, je ne pense pas que tu supporteras beaucoup avant d’être dégoutée, et de foutre le camp, comme tu ne semble pas vouloir comprendre. Je me mords la lèvre, avant d’oublier ma petite sœur. Je lui tourne le dos, et prends ma compagne pour la soirée par les hanches, pour la tirer vers moi. Je m’avance pour l’embrasser, mais m’arrêtes au dernier moment, pour regarder Joey par-dessus mon épaule. « Personne ne lui a demandé son avis, mais moi je te dis que tu ferais mieux d’aller voir ailleurs si j’y suis. »

Cette fois, j’en oublie vraiment Joey. Elle va finir par m’aliéner et après elle sera seule au monde. Grandis un peu, ma belle, je ne suis pas le prince charmant, je ne suis aucun héros, je ne suis pas courageux, je ne suis pas plein de bonnes intentions, si t’avais encore des doutes sur ça, et bien laisse moi rectifier la situation. J’en reviens à cette jolie fille qui m’a accroché le regard à l’entrée d’un bar. Ça pourrait faire une belle histoire, comme toutes celles de mes voyages, celles que je ne raconterai jamais. Je garde précieusement en moi ce qui me garde en vie et je profite du moment. Je colle mes lèvres à celles de cette fille, nos bras s’accrochent à nos corps, et le temps d’une seconde, elle se retrouve contre le mur, nous laissant à bout de souffle, de cet élan de passion. Je te jure, tu ne veux pas voir ce qui vas suivre, Joey.



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MessageSujet: Re: Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour. (Jack)   Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour.  (Jack) Icon_minitime111.11.11 21:14

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« Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour.
»


Son comportement m'écoeure. J'ai envie de flinguer sa copine d'une nuit. J'ai envie de le flinguer. De me flinguer. Je déteste cette vie. Je déteste ce qu'il m'impose ce soir. Je déteste cette fille. Je déteste le monde entier. Et part dessus tout je me déteste Il l'attrapa par les hanches. J'aurais presque envie de me casser. J'aurais presque envie d'aller me faire déshabiller dans un coin du Bronx sans en avoir envie. Mais, je ne le fais pas. Je ne veux pas céder. Je ne veux pas qu'il couche avec cette fille. Pour Lux. Pour moi. Au diable la raison. Je ne veux pas. Il ne faut pas chercher plus loin. Il s'approche d'elle pour l'embrasser. Je le regarde froidement. « Personne ne lui a demandé son avis, mais moi je te dis que tu ferais mieux d'aller voir ailleurs si j'y suis. » Non. Je ne le ferais pas. Je ne veux pas. Tu ne le sais pas encore Jack ? J'ai ce dont pour te faire chier. Pour te rendre la vie infernale. J'ai ce dont pour te faire devenir fou. Je ce dont pour te rappeler que j'existe malgré le fait que tu aimerais que je sois comme maman. Six pieds sous terre. À moins que tu ne préfères me savoir comme papa ? Dis-moi Jack, qu'est-ce qui te conviens le mieux ? Dans quel trou préfères-tu que je pourrisse ? Surface ou sous terre ? Peu importe. L'un ou l'autre arrivera. J'espère pour toi que ça sera le plus rapidement possible.

Je regardai la scène sans ciller. Il m'ignore. La grande classe Jack. Remarque je ne peux pas t'en vouloir. Tu as toujours été du genre à fuir. Faire face à tes problèmes, tu en es totalement incapable. Tu fuis la confrontation. Tu l'embrasses pour ne pas me parler. Tu l'embrasses pour oublier Lux. Pour oublier ta vie de merde. Notre vie de merde. Je ne peux vraiment pas me résoudre à t'en vouloir. Je suis de la même espèce que toi. En lui criant dessus, qu'est-ce que je fais ? Je cherche à fuir mes pensées. Ma tristesse. Je cherche à le fuir lui. Je cherche à oublier le manque. Nous sommes faits de la même matière. De la même merde. Le même sang pourri qui coulent dans nos veines. Le même sang empoisonné. La même union. La même erreur. Lui et moi, nous sommes le même déchet.

J'en ai marre. Je craque. J'attrape une bière vide alors qu'il la plaque contre le mur. C'est ça, embrasse-la. Bouffe-lui les lèvres. Lèche ses dents. Mais vas-y te gènes pas. Je lance la bouteille vide. Elle s'explose juste au-dessus de leur tête. Des petits bouts de verres partout. La pauvre bouteille a radicalement volée en éclat. C'est plaisant. Elle repousse mon frère. Pauvre petite fille. Elle a des bouts de verres un peu partout. Dans les seins ? C'est tellement tragique. Pathétique surtout. Je la regarde, amusée. J'ai fait quelque chose de mal ? Oh pardon Jack. Je suis vraiment désolée pour ta copine. Comment ça je ne le suis pas ? Tu as raison, je suis fière de moi. J'en ai rien à foutre de sa vieille gueule. J'en ai rien foutre d'elle. Je veux qu'elle se casse. Mais, console la. Elle semble tellement énervée. C'est jouissif. Tu crois qu'après ça elle sera toujours chaude comme la braise. Oh Jack, dis-moi, je rêve ou elle te repousse. La vilaine fille. Vraiment. Je suis plus qu'amusée devant la scène qui se déroule sous mes yeux. La pimbêche ne parle pas mais, la pimbêche agit. Elle fait bien comprendre qu'elle n'est pas contente.

Elle s'approche de moi, menaçante. Alors, là, qu'elle ne vienne pas me chercher. Elle va me trouver. Je vais lui cracher dessus. « C'est quoi ton problème ? » Elle me fait face. J'ai peur. Terriblement. Évidemment, tout ceci est ironique. « Mon problème ? C'est ta sale gueule et la pustule que tu as au milieu du front. Et puis, tu ferais mieux de fermer ta grande gueule de sale chienne si tu ne veux pas que je te foute dehors en te traînant par les cheveux. » Je suis à la limite de lui cracher au visage. Voilà qui est dit. Je sais pertinemment que je le ferais. Je ne me gênerais pas pour Jack. Bien au contraire. Et cette idiote, elle vérifie son front. Comme si mon crétin de frère avait des goûts de merde. Il n'avait pas tous les défauts du monde non plus. Il n'était pas du genre à prendre miss verrue sur le front. Quelle conne celle là. N'empêche qu'elle ferme sa grande gueule maintenant. Quelques mots et elle ne sait plus quoi dire. Pitié Jack, donne-lui un cours de réparti. « Jack, tu veux pas récupérer ton chihuahua ? » Je lui ris au nez à cette demoiselle. Bon, c'est bon ? Tes pulsions sont passées ? Tu peux rentrer de masturber chez toi ? Oui, laisse-moi avec mon frère. Tu es de trop dans cette pièce.
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MessageSujet: Re: Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour. (Jack)   Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour.  (Jack) Icon_minitime121.11.11 3:52




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Je l’embrasse juste parce que je peux. Je peux tout faire, Joey! Je peux foutre le camp et revenir. Je peux t’abandonner, je l’ai déjà fait. Je peux ramener qui je veux, et elle peut ressembler à Lux autant que je veux sans que ça soit ton problème. La vérité c’est que c’est de famille d’être chiant et que maintenant, je voudrais bien être enfant unique. Être le seul à avoir hésité de ces gênes distortionnés. De porter tout seul cette tare du cœur qui nous détruit tous les deux. Parce qu’on est un peu trop pareils. J’ai commencé, mais Joey est proche derrière, à jouer à mon jeu, à ne croire en rien et à vivre sans repères. Ça se passait plutôt bien quand j’étais le seul, mais à deux, c’est tellement plus compliqué que prévu. C’est des emmerdes à la centaine. Je voudrais juste que ce soit simple pour un soir. La journée a été longue, j’ai besoin de distraction pour ne pas devenir cinglé, pour ne pas tout plaquer, encore. Pour ne pas embarquer sur ma moto et filer vers le soleil levant, cowboy moderne. Parce qu’avec mes bagages, il n’y a pas de place pour personne pour le voyage. L’idée est affreusement tentante quand Joey est aussi chiante. J’en oublie la jolie sans nom quand un bruit de fracas me fait sursauter. Je recule, alors qu’une pluie de verre s’écrase contre mes épaules. Je devine la bouteille de bière qui a fait ce bruit d’enfer, et je sais d’emblée que c’est l’expression du mécontentement de ma sœur.

Voilà que l’autre se retrouve une voix. Je l’aimais mieux quand elle se la fermait. « C'est quoi ton problème ? » Je déteste soudainement tout de cette fille, premièrement la façon qu’elle a de parler à ma sœur. « Ta gueule! » Que je lui lance, persuadé qu’elle peut obéir où se casser. J’ai décidé que je m’en fous. Que je vais la troquer pour la bouteille de gin qui est cachée dans ma boîte à outils, probablement le seul endroit où elle ne sera pas découverte et méthodiquement vidée par ma sœur. Parlant de Joey, ma grande gueule et la sienne, c’est la même. Elle n’entend rien si ce n’est la remarque agaçante de cette fille. « Mon problème ? C'est ta sale gueule et la pustule que tu as au milieu du front. Et puis, tu ferais mieux de fermer ta grande gueule de sale chienne si tu ne veux pas que je te foute dehors en te traînant par les cheveux. » Et j’ai presque envie de rire. Bravo, Joey, tu viens de ruiner une jolie fille. Comme si c’était un sport. Allez, bravo, t’as gagnée tu peux ranger tes griffes, elle ne fait pas le poids. J’ai mal au cœur, tout ce que je veux c’est relaxer et repousser l’envie lancinant de la route, de l’inconnu et de l’aventure. Je veux une vie imprévisible, je veux ne jamais m’arrêter. Ça fait trop longtemps qu’on est au même endroit, que rien ne bouge, que je stagne. Rien n’arrête le fourmillement dans mes jambes. Les secondes m’écorchent d’une décision qui viendra tôt où tard. Alors on part, ma belle ? On reprend la route sans se retourner, parce que je ne peux pas continuer à ne pas m’amuser dans cette foutue ville trop grande pour nous. « Jack, tu veux pas récupérer ton chihuahua ? » Ah, parce qu’elle est encore là celle là. Je hausse un sourcil, et laisse échapper un reniflement ironique. Comme si j’en avais quelque chose à faire. Qui c’est elle, personne. Elle n’a rien de Lux, rien d’important. Si tu crois que ça me fait quelque chose. Un sourire aux lèvres, je ramasse le sac de cette fille sans nom qui trainait sur le comptoir et j’ouvre la porte de l’appart pour le lancer dehors. « Vas chercher! » que je lance, à moitié mort de rire. Je me mérite une gifle au visage et un regard noir avant qu’elle ne sorte de mon appart’, furieuse de s’être faite jeter. Je claque la porte après son passage. Ça m’étonnerait qu’elle revienne.

Je fais dos à ma sœur, et j’ouvre la garde-robe d’entrée, pour en sortir ma bouteille de gin. J’en avalage une gorgée qui brûle ma gorge. La sensation d’être vivant me transperce les boyaux. Comment en oublier le reste, c’est comme ça. Je retourne à Joey, qui est probablement fière d’avoir gagné, d’avoir eu le dessus. Tu vas finir pathétique et rancunière à accumuler les victoires du genre, ma belle. Pas besoin d’être savant pour le deviner. « Si tu me refais une seule fois le coup, je me barre sans toi! » C’est pas des menaces, c’est la vérité. J’ai pas demandé de me récolter une adolescente en crise avec le monde entier. C’est pas moi qui ai tué maman, c’est pas moi qui me suis laissé détruire par ce con d’Ezra. Et même si Joey aime bien me blâmer pour tout ce qui lui est arrivé, je me suis pardonné y’a un bail pour être parti. Si elle ne peut pas en faire autant, qu’elle se trouve un autre frère. Qu’elle se promène seule dans l’univers pour ce que j’en ai à faire. « Qu’est-ce qu’il va falloir pour que t’arrête d’être une totale bitch envers l’univers, hein ? Parce que si tu veux mettre le feu, vas-y, mais ça règleras rien. T’aurais sérieusement besoin de thérapie, tu sais ! » Et vlan. J’ai jamais su ne pas être honnête. Et si ma propre sœur veut me gâcher la vie, je vais gâcher la sienne, encore.



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MessageSujet: Re: Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour. (Jack)   Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour.  (Jack) Icon_minitime122.11.11 19:26

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« Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour.
»


C'était presque trop facile. De vexer cette fille. De lui faire ravaler sa salive. Ce n'était pas mon niveau. C'était bien trop bas. Mais, c'était tellement amusent. De la voir réagir ainsi. De la voir stoïque, incapable d'aligner un mot. Je ne sais pas ce que Jack pense de tout ça. Je savoure bien trop ma supériorité pour me préoccuper de sa réaction. Je crois qu'il a dit « Ta gueule ! » quand elle a ouvert la bouche. Je n'en suis pas certaine. Quelle importance. Le principal, c'est que cette chienne dégage. Et que Jack ne me botte pas le cul. Enfin, je demande tout de même à chaque de me débarrasser de son petit toutou. Il hausse un sourcil. Son reniflement ironique me fait rire. Pauvre fille. Elle aurait mieux fait de fermer sa gueule. Il n'en a rien à faire de toi. C'est une évidence. Il n'en a rien à faire. Et tu t'en es pris à sa soeur. Il n'y a que lui qui puisse se permettre de me balancer des horreurs à la gueule. Soit pas dégoûter chérie. C'est la vie. Un jour tu comprendras. Ou peut-être pas. Son sac se retrouve de l'autre côté de la porte. La voix de mon frère s'élève. « Vas chercher! » Je ne peux m'empêcher de glousser légèrement. La porte claque après son départ. La pimbêche était furieuse. La pimbêche ne reviendra pas. Bon débarra. Moi, je jubile. Il y a un goût de victoire sur mes lèvres. Et le plaisir que malgré tout, mon frère l'ait foutu dehors. Ça c'est le bonheur. Quelques secondes de satisfaction personnelle. Un bonheur éphémère. Mais, un le bonheur quand même.

Il me fait dos. Il boit je ne sais quoi. Je m'en fous. Parce que je jubile encore. Parce que là, tout de suite, je n'ai pas besoin d'alcool. Parce que ce soir, je n'ai pas besoin de voler au magasin. Parce que ce soir, je ne veux pas avoir la tête à l'envers. Parce qu'au pire, il y a de la bière. Il se retourne. J'ai la fierté sur le visage. Je ne voulais pas d'elle ce soir. Elle n'est plus là. « Si tu me refais une seule fois le coup, je me barre sans toi! » J'acquiesce. Je sais qu'avec Jack ce n'est pas une menace. Plutôt une information. Il le fera. Je le sais. Mais, je n'ai pas l'attention de le refaire. À moins qu'un soir comme celui-là se représente. Et encore, je ne sais pas. Je n'aurais probablement pas le coeur à m'abaisser au niveau d'une des greluches qu'il prend soin de baiser. Bref. Je ne rajoute rien. Je ne ferais que m'enfoncer. Je sais que j'ai atteint un presque limite. Le genre de truc qui fait qu'il se dit qu'il serait vraiment mieux seul. Il aimerait tellement être seul. Lui, qui n'a jamais vraiment voulu de moi. Maintenant que je lui fais des crises, il n'y a pas de raisons que ça change. Je sais qu'il faut que j'évite de pousser le bouchon trop loin. « Qu'est-ce qu'il va falloir pour que t'arrête d'être une totale bitch envers l'univers, hein ? Parce que si tu veux mettre le feu, vas-y, mais ça règleras rien. T'aurais sérieusement besoin de thérapie, tu sais ! » Je ne peux retenir un sourire cynique. Oui. Et toi aussi Jack. Nous avons tous les deux besoins d'une thérapie. Je ne suis pas la seule à brûler les souvenirs. Je ne suis pas la seule à fuir le monde. Nous sommes deux cons à peine capable de vivre avec les autres. À peine capable de vivre ensemble. Je me laisse tomber sur le divan. On y va ensemble ? À cette thérapie ? Non ? Tu as raison.Ça n'aurait pas vraiment d'intérêt. Je ne changerais pas. La vie ne changera pas. Je serais toujours une salope de bas étage. Je cracherais toujours sur la soupe. Je détruirais toujours la beauté de ce monde. Je me tuerais toujours devant ce passé que je voudrais suicider. J'aurais toujours envie de mourir quand tu es loin de moi, Jack. Rien ne changera. Alors, oui, on a mieux à faire qu'une thérapie. « Je sais pas. J'arrêterais probablement le soir où tu m'auras enterré. » Oui parce que dans ma logique, Jack vivrait plus longtemps que moi. C'était une évidence. Je ris bêtement en pensant à la mort avant de reprendre. « Et puis, mettre le monde à feu et à sang, ça peut être une thérapie, qui sait ? » Je regarde le plafond. Déchaîner ma colère sur ce monde. Détruire tout ce qui me rappelle le passé. Anéantir mes souvenirs. Renaître par le feu. Pas sûr que ce soit très pédagogique. Mais, efficace ? Il y avait de fortes chances. Toujours est-il que ce soir, je n'avais même pas envie de jouer la pyromane.
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Et j’avale une autre gorgée de gin, l’alcool décapant mes boyaux en même temps que mes humeurs. Je m’en fous, de tout ça, de cette merde, de Joey et de Lux, de ce qu’elles peuvent bien penser. J’étais qu’un bâtard, un emmerdeur, et elles vénéraient le sol où je marchais. Je le voyais dans leurs yeux brillants, dans la façon qu’elles avaient de tout me pardonner. C’est con. Je ne suis rien. Juste bon à trop boire et à les enfoncer avec mes mots. Je suis comme ça, je tourne les filles au cœur en or en vipères qui préfèrent se détruire plutôt que d’admettre qu’elles m’ont trop aimé. Lux, Joey, c’est la même histoire, simplement que Joey s’est accrochée à un loser qui n’as su que déchirer ce qui lui restait de cœur. Je ne regrette pas une seconde de lui avoir envoyé mon poing au visage. La seule pensée de son air sonné, de sa lèvre fendue et de sa tronche contre le béton me glisse un vain sourire. C’était le bon temps. Maintenant, ceux avec qui je cherche des emmerdes n’atteindront jamais l’irritation profonde que me causait la présence d’Ezra dans ma vie. Quel enfoiré.

Je fais passer une autre gorgée, et je ne dépose pas la bouteille, la gardant jalousement entre mes doigts engourdis. Je me dirige vers le salon, alors que Joey continue de parler. Je m’installe, les pieds contre la table à café, bien calé dans le divan défoncé où je dors toutes les nuits. Je dormirais sur le sol, c’est pas le luxe qui me manque. Jamais je n’ai été de ceux qui accordent de l’importance à l’argent. Ouais, il en faut un peu pour ne pas se retrouver à la rue, mais si j’ai de quoi manger, de quoi boire, je ne serai pas plus malheureux que le voisin. « Je sais pas. J'arrêterais probablement le soir où tu m'auras enterré. » Elle m’emmerde ce soir, avec ses idées morbides et son humeur de chien. Je n’ai pas envie de parler de nos morts et de ceux qui devraient l’être. Notre mère, t’as qu’à sauter en bas d’un pont si tu veux la rejoindre, ce sera toujours mieux que de finir en taule avec notre monstre de père. L’idée d’enterrer ma sœur me laisse un goût amer dans la bouche. Si elle en finit, je serai probablement avec elle, ou je la rejoindrai bientôt. Je nous vois bien crever dans un accident de moto, dans un monde où personne ne vas nous chercher, où nous ne manquerons à personne. C’est peut-être triste, mais ça ne me dérange pas vraiment au fond. Je détesterais tous les hypocrites qui viendraient dire au micro quel adolescent troublé j’étais et qu’ils sont si désolés de ne pas m’avoir compris. Bande de menteurs, racontez-moi des histoires de mon vivant, pas quand il sera trop tard. « J’suis plus vieux que toi, je vais crever avant toi, t’auras qu’à m’enterrer. Comme si j’allais perdre mon temps à te creuser un trou dans le sol, non mais . . .tss » J’ai autre chose à faire ma jolie. J’allume la télé, y’a un match qui joue. Probablement une reprise vu l’heure, mais je m’en fous, au moins ça met de l’ambiance par-dessus nos mots macabres. Ce qu’on peut être dérangés. Parfois je me fais peur, à ne pas avoir de cœur. À pouvoir être aussi horrible avec ma sœur, et puis viennent les jours où elle me pousse à bout, et je me dis qu’elle le mérite. On devrait retourner sur la route, on se tue ici, dans cette ville pourrie. New York, le centre du monde qu’ils ont dit. La poubelle du monde, que je vous dis.

« Et puis, mettre le monde à feu et à sang, ça peut être une thérapie, qui sait ? » Je soupire. On en a fait des conneries, brûler la maison, ça n’en était pas une. Je bois une gorgée à notre enfance, flambée d’un coup de tête, à nos années d’insouciance, à demain qui est fait d’incertitudes. « Et bien dans ce cas, on sera les rois du monde . . . » Je commence à me calmer, abruti par l’alcool dans mes veines et par l’adrénaline qui quitte peu à peu mon système. Je divague un peu, perdu dans ma démence. Je suis probablement fou à lier, comme mon père, ou inutile, comme ma mère. Si c’est pas pathétique. Et puis je fais signe à Joey de venir s’asseoir avec moi, parce que je ne sais pas, j’avais pas envie d’être seul ce soir. Y’a rien de mieux que croire que tout est possible. Cette idée, je l’ai de tatouée sur le cœur, juste en dessous de ma liberté. Aucun vent ne vient souffler sur mes illusions et j’apprécie mon apathie le temps d’une seconde. « Joe . . . Qu’est ce qu’on fout de nos vies. . . » La mienne je la brûle par les deux bouts. Je la flambe au rythme effréné de mes envies. Mais je veux juste être certain que je ne te tue pas par la même occasion. Parce que même si elle le refuse, j’aurai toujours une emprise sur ma Joey, une influence destructrice. Si je saute, jamais je ne lui demanderais de sauter avec moi. C’est ma sœur et c’est tout. Dis-moi juste que ton cœur n’est pas noir à cause de moi.


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« Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour.
»


Il s'installe tranquillement sur le divan. Il est bien là. Avec sa bouteille d'alcool entre les doigts. Je n'ai rien à lui reprocher. C'est comme ça qu'on vit. En se contentant de peu. En s'alcoolisant pas mal. Et je lui jette mes pensées morbides. Celle qui ne me font plus peur. Je ne vivrais pas longtemps. Jack passera après moi. C'est tout simplement une certitude. Je ne vois pas les choses autrement. Mais, putain qu'est-ce que je m'en fous. De crever. D'abandonner ce monde sans queue ni tête. D'abandonner la vie. Je me fous que mon coeur cesse de battre. Il est déjà mort. Je me fous d'arrêter de respirer. J'en rêve la nuit. La mort n'est pas quelque chose que j'appréhende. Je l'attends. À chaque coin de rue. À chaque mec que je baise. À chaque fois que je monte sur le moto. À chacun de mes souffles, je sais qu'elle me surveille. Je regarde vaguement Jack avec sa bouteille. Je souris sans raison. « J'suis plus vieux que toi, je vais crever avant toi, t'auras qu'à m'enterrer. Comme si j'allais perdre mon temps à te creuser un trou dans le sol, non mais . . .tss » Ses paroles ne me font ni chaud ni froid. Je ne m'attendais à ce qu'il me creuse un trou. Je le vois plutôt me faire cramer. Ou me jeter à l'eau. Et peut-être même me laisser me décomposer sur une route minable où je n'aurais d'importance que pour les rats. Il allume la télé comme pour taire notre conversation dégueulasse. Je souffle. Je fais semblant de regarder le match. En fait ma vision se trouble. Je me perds dans mes pensées. Avant que je crève faudra quand même que je te le dise Jack. Que j'ai besoin de toi. Que je t'aime. Et que tu es pardonné. Que tu l'as toujours été. Il faudrait que je t'explique que tu me manques énormément. Je ris intérieurement. Je ne le ferais pas. Même sous la torture. Je suis une Armstrong. Ce qui signifie que la fierté bâillonne mes sentiments.

Il souffle. Il boit une gorgée. Je l’observe sans bouger. Je repense à la maison. La voir brûler avait quelque chose de magique. La voir brûler sans pleurer m’a convaincu que mon passé le valait rien. Et mon présent non plus d'ailleurs. Cet incendie, c'est simplement le symbole que je ne suis rien. Que la vie n'est rien. Le passé est sans importance. Le présent aussi. Et le futur plus encore. Tout brûler, c'est une solution qui me plaît. « Et bien dans ce cas, on sera les rois du monde . . . » Et visiblement, à Jack aussi. Je nous vois bien dominer le monde à l'aide d'essence et d'allumette. Bordel. Le monde part déjà la dérive, il n'a pas besoin de nous au pouvoir. Jack me fait signe de le rejoindre. Je ne me fais pas prier. Je m'assois à ses côtés sans un mot. Dans ses bras. Il semble être calmé. J'aime le voir comme ça. Même si je sais que c'est à cause de l'alcool. Ou plutôt grâce. Je ne suis pas une fille avec beaucoup de scrupule ou de conscience. Qu'il soit dans les vapes ne me gênes pas. Il est calmé. « Joe . . . Qu'est ce qu'on fout de nos vies. . . » J'en sais rien. Tu m'en poses des questions Jack. La tienne je dirais que t'en profites, en emmerdant le monde. La mienne je dirais que je la détruis en emmerdant le monde. Conclusion, on passe nos putain de chiennes de vies à emmerder le monde sans remords. Je me niche dans son cou. Qu'est-ce que tu veux entendre Jack ? Dis-le-moi ça ira plus vite. Je ne sais pas ce que tu fais de la tienne. La mienne c'est une stratégie malsaine pour oublier qu'un jour j'ai aimé. Ma vie je la bousille en l'offrant à qui la veut bien parce que j'ai vendu mon âme au diable le jour où j'ai embrassé Ezra. Je suis morte le jour là. Je suis morte le jour où il m'a fait l'amour. Je n'ai jamais ressuscité mais, je m'applique à mourir aussi souvent que possible. Les cendres de mon coeur sont lourdes à porter. Alors, je ne sais pas quoi te répondre. « J'en sais rien. On suit nos envies sans se poser de questions j'crois. » Nos envies ou nos démons. Peu importe. Ça revient au même.
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J’inspire l’air de la décadence. Et puis quoi, on est jeunes et on abuse. Je m’en fous un peu de ce qui m’entoure. Je devrais peut-être avoir envie d’être quelqu’un, mais c’est trop de travail, ça demande ce que je refuse de faire : en avoir quelque chose à foutre des autres. Ce ne sont que des fourmis dans une ville un peu trop grande. Bien calé dans notre divan un peu défoncé, je bois encore un peu de gin, bien décidé à être inconscient à la fin de la soirée. Résister à tout, même aux pires gueules de bois, c’est presque un art. Quand je vois les mecs au boulot qui se tiennent la tête parce qu’ils ont trop fêté la veille, je me dis que moi c’est chaque soir comme ça. Des petites natures, ceux là. Je ne sais peut-être pas grand-chose, effaçant méthodiquement de ma mémoire tout ce qu’on m’a appris, mais je ne laisse personne me contrôler, pas même ce qu’ils peuvent bien penser. J’avais oublié que j’avais parlé, mais Joey me réponds, toujours là, peu importe ce qu’on peut bien se crier. « J'en sais rien. On suit nos envies sans se poser de questions j'crois. » Réponse approuvée. Suivre la direction sans vraiment savoir la destination, ça me plais. C’est peut-être ça qui est en train de nous tuer, rester trop longtemps au même endroit, mais j’avoue que maintenant, j’ai épuisé les endroits exaltants à squatter pour quelques jours. On est des nomades coincés dans du béton. L’ironie ne cesse jamais de me sauter au visage. Rien à voir avec Fairview, la trop petite ville où on a grandis. Trop d’herbe verte, trop d’hypocrisie. On est mieux ici, à bien y penser. Je dépose la bouteille de gin sur la table et sors un paquet de clopes de ma poche pour en allumer une, de mon briquet presque à sec.

Alors que je souffle des ronds de fumée, comme je pratiquais du haut de la cabane dans l’arbre, alors que ma mère ne savait pas encore que je fumais, trop jeune qu’elle aurait dit. Il faut croire que c’est naturel chez-moi, de faire le contraire de ce qu’on attend de moi. « Tu sais, on est bien mieux sans eux, sans personne pour nous dire quoi faire. » Eux, c’est tout le monde, maman, notre beau-père, Lux et Ezra. Je te jure qu’ils sont misérables, alors qu’on vit sans conséquences, libres de faire ce qui nous plait. C’est ça le rêve, de se débarrasser de nos encrages. Il n’y a que de Joey, dont je ne semble pas capable de me détacher. Mais c’est compliqué, le genre de chose qui ne s’explique pas. On se ressemble trop, elle s’est bâtie dans mes traces, et quelque part, on s’emmerde autant qu’on s’aime. C’est con, hein ?

Ma tête tourne un peu en ronds, halluciné par le gin et le match à télé qui se déroule trop vite pour mon esprit engourdi. J’ai envie de dormir et de recommencer une autre journée, pour boire encore et trouver une autre fille comme il y en a tant dans cette ville. Toutes pareilles que je vous dis, qu’elles soient blondes, brunes, ou rousses. Si identiques que j’ai abandonné l’idée de leur donner des noms. « C’est con de vivre pour les autres. Quand je serai vieux, je serai mort. » Pas que j’aie envie de crever, pas maintenant. Mais jamais je ne serai une décrépitude sur pattes. Vivre vite, profiter de sa jeunesse et ne rien regretter. Il n’y a rien de mieux.



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Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour.  (Jack) Empty
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Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille. Mais d’emblée, il faut que vous le sachiez, ce n’est pas une histoire d’amour. (Jack)

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