Manoir de riche - ou Plan mi-foireux mi-brillant [Libre] Closed

Dernière édition par Shawn Ross le 22.09.08 20:58, édité 1 fois

Je me promène dans l'Upper East Side. Des appartements de familles friquées. Des baraques vides où personne ne vit vraiment. Vois croyez que c'est la vraie vie. Quand on ne compte plus ses œuvres d'art et ses bijoux. Ces manoirs sont remplis de trucs hors de prix. Beaucoup plus subtile à voler que les appartements, il faut bien préparer son coup. J'ai pris la relève de Dylan il y a quelques heures et maintenant le soleil se couche doucement entre les buildings. Dylan c'est mon associé. Le contraire d'un pote. Il m'aide à repérer et à revendre, mais les activités à risque, il s'en tien loin. Contrairement à lui, moi je vis pour le thrill. La sensation. Le danger. Sinon je me serais contenté de faire le boulot que je prétends faire. Pour l'instant, je suis adossé contre la grille de métal qui encercle la propriété. Je me fume une clope dans mes plus beaux habits en regardant les passants. Je ferais tache si je portais autre chose qu'un complet de designer - enfin autre chose qu'une copie très réussie. Je me prends pour le proprio qui attend son chauffeur. C'est permis de rêver non?

-Hey.

On m'interpelle. Je me retourne lentement comme si je ne faisais rien de mal. Oui je sais c'est très mal de fumer. . . Mais on en reparlera une autre fois.

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Un instinct suicidaire me pousse à zoner du côté de l'Upper East Side. On croirait ce putain de quartier tout droit sorti d'un roman-photo. C'est à vomir. Encore une rue et je me tire d'ici, courant s'il le faut. Un immense et lugubre manoir est entouré d'une immense haie bordée d'un grillage à tendance gothique. J'ai presque envie de m'embrocher sur un de ses piques. Je n'ai vraiment rien à foutre ici. Je suis risible, vulgaire perdu dans mes propres pensées. Sur les nerfs, je ne résiste pas à un nuage de fumée qui se dirige vers moi. Il émane d'une cigarette tenue négligemment entre les doigts d'un beauf en costard adossé contre la grille de la propriété. Instinctivement, je porte une main à une poche. Rien. Si je ne fume pas dans la minute qui suit...

- Hey ! dis-je sans plus réfléchir.

Le gars prend son temps pour me faire face, totalement indifférent. D'accord, je ne porte pas un trois pièce hors de prix mais de là à me dévisager avec un air si innocent qu'il sonne faux...
Je m'approche de lui, il est jeune et a l'air parfaitement à l'aise dans cet environnement, contrairement à moi.

- Dis-moi qui je dois tuer pour une cigarette.

Erreur. Je l'imagine déjà en train de presser un bouton rouge pour faire rappliquer la sécurité.
Imprévu, je lui arrache un sourire.

Je me retourne tranquillement pour apercevoir un mec à l'air plutôt Rebel. Je le toise un instant alors qu'il s'approche. Si c'est un pick pocket, il va être déçu. Et moi qui me mets à imaginer qu'il est un voleur. Je suis pourtant bien ici en reconnaissance devant mon futur coffre au trésor. Je ris de l'intérieur, ma figure reste impassible. Je joue mon rôle à la perfection. Et puis, ce mec m'aurait été totalement sympathique dans un autre contexte. J'imagine ce même étranger qui m'interpelle de la même exacte façon mais dans un bar, où je porterais une vieille paire de jeans et ma veste de cuir, je crois même que je lui aurais offert une bière

- Dis-moi qui je dois tuer pour une cigarette.

Je le prenais pour un voleur, mais meurtrier j'avoue que sa colle. [ Et c'est bien plus SAT ] Je le toise un instant avant de lui sourire et de sortir une petite boîte de métal de ma poche. Je lui fais signe d'approcher et lui tend un cigarette tout droit sortis de mon paquet. Je sors mon zippo de mon autre poche et le lui lance. Il l'attrape au vol et allume sa cigarette.

- Pas besoin de tuer personne. Tu risquerais la prison pour une clope ?

Je lève un sourcil en attendant sa réponse. Ce mec est limite salubre, mais je l'imagine en costume, et il aurait la classe. Il n'a pas l'air d'un froussard ou d'un dégonflé . . .

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Il sort tout de même une boite métallique d'une de ses poches et me tend une cigarette avant de me lancer un briquet que j'attrape au vol. Sa nonchalance me prend de court. J'essaie de l'imaginer saper comme moi, son air arrogant prend immédiatement une toute autre signification qui me plait d'avantage. Je plonge la cigarette dans la flamme.

- Pas besoin de tuer personne. Tu risquerais la prison pour une clope ?

S'il savait. S'il avait la moindre idée de la prison. [Et du lit du dessus...] Je tire sur ma cigarette sans plus tarder et le soulagement est instantané. Une bouffée de gratitude m'envahit en même temps que la nicotine.

- Ça dépend de la clope.

L'ironie de ma remarque me force à oublier mon passé. Tirer un trait. Je souris presque malgré moi. Son visage juvénile tranche avec la profondeur de sa voix. L'énigme qu'il représente m'amuse.
Je lui tends alors son briquet.

- Merci.

Il s'en empare et le range mécaniquement dans sa poche. Je pourrais m'en aller, là, maintenant.
Mais le jeune prodige qu'il semble être me paraît sympathique tout à coup. Un bourge aurait-il réagit de la même façon que lui ?

- Et toi ? Tu risquerais l'héritage familial ?

Si il est le fils à papa pour lequel il se prend, sa réponse le trahirait et je m'en irais.
Mais j'ai un bon pressentiment le concernant.

J’attends sa réponse. Un mystère entoure cet homme. Une once de danger pour 3 onces de whisky. Je décèle une étincelle dans son regard. Des prunelles perçantes et un goût pour le risque. Il souffle un brouillard de fumée avant de me répondre.

- Ça dépend de la clope.

Il me remet mon briquet. J'ai l'impression qu'on va bien s'entendre. Je n'irais pas jusqu'à tuer, mais je ferais bien des choses par amour. Pour certains, la clope passe avant la copine, moi sa reste à voir.

Il me remercie en savourant sa cigarette. Un bum poli. On aura tout vu. C'est vrai que moi même, je sors des sentiers battus. Je ne suis rien de plus qu'un gars comme les autres, mais je suis un criminel qui se fait passer pour un bourgeois. Comme quoi les apparences sont trompeuses.

- Et toi ? Tu risquerais l'héritage familial ?

Regard complice. Je ne suis pas ce que je prétends être et il le sait. Un héritage ? Je pense que mes parents m'ont rayé de leur testament quand ils m'ont mis à la porte. Heureusement que je suis débrouillard.

- Quel héritage ? Tout ce que j'ai, c'est moi qui ai bossé pour l'avoir.

C'est vrai. Je me suis arrangé pour obtenir ce dont j'avais envie. Il n'y a personne pour me dire que je ne peux pas. Pas la police, pas même ma mère. Sky is the limit. Je regarde la baraque derrière moi et je sais qu'un jour j'en aurai une semblable. Pour l'instant je me contente de faire semblant. ça ne coute rien de rêver, sinon je crois que je serais paumé. Je regarde ce mec un peu débraillé à mes côtés, et je ne peux que constater qu'on se ressemble plus que les apparences ne le laisseraient croire. Je jette ma cigarette par terre et l'écrase avec le bout de mon soulier vernis. . .

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Un échange de regards me suffit pour cerner le personnage qu'il est vraiment. Il est une version améliorée de moi.

- Quel héritage ? Tout ce que j'ai, c'est moi qui ai bossé pour l'avoir.

Voici un point sur lequel on se retrouve. Hormis le fait que moi, je ne possède rien.
Il écrase enfin ce qu'il reste de son mégot et je réalise que les passants doivent croire à une scène de charité. Le pauvre repentit venu faire l'aumône à un mec qui de toute évidence à mieux réussit que lui pour une petite clope dans un quartier qui lui recrache toute son insignifiance au visage.
Je devine que si je n'ai pas d'héritage non plus, je ne le dois pas à la même chose que lui.
Ma tête a beau me dire qu'il se fout de moi, mes yeux, eux, contemplent leurs semblables. Et il dégage ce petit plus que je connais par cœur. Cette note de musique qui pimente l'action, cette dose d'épinéphrine qui ranime les battements d'un cœur ralenti, ce vent froid qui déclenche un frisson imprévu.
Ce type peut-être dangereux. Comme je l'ai été. Comme je le suis encore.
Assailli par mes vieux démons, je leur tends les bras au lieu de les repousser.
Tout le décor change subitement de ton, je connais ce genre de situations mieux que personne.
Ainsi, il est vraiment le virtuose que j'ai cru voir instantanément en lui...

- J'me suis pas présenté. Charlie.

Il s'empare de la main que je lui tends et sa poigne confirme mes impressions.
Mon existence manque cruellement d'action. Je me rends compte que je serai prêt à n'importe quoi pour pimenter le tout, pour une ultime dose d'adrénaline.
Je plante mes yeux dans ceux du gamin que j'ai été.

- Alors, c'est quoi ton plan ?

Ne joue pas au con, parle. Je te connais déjà.
Tel que je me sens, je suis le meilleur allié dont il puisse rêver.

Son regard perçant me laisse percevoir une once de respect pour mon mode de vie. Parce que j'ai l'impression qu'il sait de quoi je parle. Deux mecs qui se cherchent une raison de vivre. Qui emmerdent les lois et les gens parfaits. Si je pouvais prendre le 3/4 de New York - la partie historico-touristique - et la déplacer en plein milieu du pacifique, je le ferais. Qui a besoin d'une bande d'imposteurs comme eux. Je retire ce que j'ai dit. Si je fous à la mer tous ces gens, je n'aurai plus personne à piller. Et je suis contre le fait de voler les pauvres. Voler aux riches - et donner aux pauvres !? - Et tout garder pour moi, ça c'est le rêve.

- J'me suis pas présenté. Charlie.

Le mec me tend une main solide et après une ferme poignée de main, son regard se soude au mien et derrière son petit air je-m'en-foutiste, ses prunelles scintillent s'excitation. on est fait pour s'entendre.

- Alors, c'est quoi ton plan ?

Je suis un peu surpris, mais je ne le montre pas. Je remets ma main dans ma poche et scrute les alentours. Ce n'est pas le meilleur endroit pour en parler. Comploter sur le lieu du crime? Pas idéal.

Ça fait un moment que je songe à remplacer Dylan. Je sais que s'il y avait des emmerdes, il serait le premier à me balancer aux flics. C'est qu'il est le meilleur que j'ai pu trouver, et il est trop peureux pour me doubler.

Quant à ce Charlie, je ne sais pas si le destin l'as mis sur mon chemin, mais je ne compte pas le laisser passer. Un mec de son style ça ne se trouve pas à tous les coins de rue. Je lui fais un sourire en coin, il a gagné.

- Le plan? Jamais le premier soir mec.

Je le reluque de tête aux pieds. Je me demande seulement maintenant, s'il n'est pas de la police. Aucune chance. Personne ne peut jouer aussi bien. Je reconnais facilement ceux qui me mentent ou me dissimulent quoi que ce soit.

Dylan va vouloir m'étriper, mais je le remplace. J'ai trouvé mieux. Je suis prêt à parier que ce mec est au moins aussi doué que lui. Et puis, je sens que je peux lui faire confiance. Je le regarde dans les yeux. Tout est nickel. ¸

- Moi c'est Shawn. Demain, 7hrs, tu me texte l'endroit de ton choix.

Je sors un billet de 1 dollar de mon porte feuille et y écrit mon numéro de portable, avant de lui tendre. . .

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Apparemment mal-à-l'aise, il scanne le quartier du regard. Que soupçonne-t-il au juste ? On est pas sur écoute non plus.
Il finit par craquer un sourire en coin. J'ai gagné.

- Le plan? Jamais le premier soir mec.

« Le premier soir ». L'écho de ma propre voix se fait oppressant. Il est aujourd'hui ce que j'étais hier. Le voleur. Celui qui, par plaisir de faire chier parfois, mets les pieds où il ne faut pas. Mais la plupart du temps, je volais pour me nourrir, et mettre les miens à l'abri du besoin. Du moins ce qu'il restait des miens. Pourquoi le ferais-je maintenant que j'ai tout perdu ?
« Par plaisir. Pur plaisir. »
Il me scrute de la tête aux pieds sans retenue. Je peine à croire qu'il puisse se méfier de moi. Cette idée me réjouit pourtant.
Je veux savoir ses intentions, pourquoi en est-il venu là où j'ai arrêté ?
Trop de questions entourent le mystère qu'il est. J'adore l'idée de me livrer à l'inconnu. Au sens propre.

- Moi c'est Shawn. Demain, 7hrs, tu me texte l'endroit de ton choix.

Il griffonne quelque chose sur un billet qu'il me tend. Je le range sans prendre la peine d'examiner ce qu'il y a inscrit.
« Merci du fond du cœur Shawn, maintenant tout le monde croit que je fais la manche. »
Et puis après ? J'emmerde les apparences, je l'ai toujours fait.
Je veux tout savoir de son plan. Pas seulement les grandes lignes, mais les moindres détails. Je veux savoir dans quoi il veut m'embarquer. J'ai beau essayer de me faire douter, je le sais digne de confiance.
Et quelque part, son mode de vie m'apaise. Je ne me torture plus l'esprit à repasser encore et encore les impressions qu'il me reste de ma nuit au cimetière. Mes impressions... des visages, des mots, des sentiments, une connexion. Peu importe le décor. Elles étaient là. Je les retrouverai, quoi qu'il men coute.
Me revoilà en train de torturer ce qu'il reste de mon âme... J'ai définitivement besoin de ce Shawn et de tout ce qu'il incarne.

- Quelque chose de grand commence demain mon frère.

Le « mon frère » je l'ai lâché naturellement et je me fous de ce qu'il en pensera, c'est ce qu'il symbolise là, maintenant. Dans ce quartier huppé et misérablement prétentieux. Il est ce qui se rapproche le plus du gamin que je suis encore.
J'écrase ma cigarette à mon tour et après l'avoir désignée d'un regard, je tape sur son épaule.

- J't'en dois une maintenant.

Je commence à avancer pour respirer un peu, loin d'ici. Me demande à quel endroit je le ferai venir demain.
Mais soudain, ma conscience s'illumine.

- 7h ça le fera pas. Plus tôt, tu peux ?

Ouvrir le Starbuck est une des choses qui me gène le moins dans mon job. L'endroit est calme, désert. Et qui a dit que le complice ne pouvait pas choisir l'heure et l'endroit ?
Changeons les règles.

Il me toise un instant. Je sais que je n'ai pas tord. C'est un bon gars; les vilains ne sont pas toujours des monstres sans cœur. Ils ont bonne mine et ne détruisent pas le monde. J'adore comment ils peuvent changer leur vie et celle de leurs proches en passant au dessus des lois. Parce que sa n'est pas le propre de l'homme de se laisser enfermer. Autant physiquement que psychologiquement.

- Quelque chose de grand commence demain mon frère.

J’attends demain avec impatience. J'appelle Dylan dès que j'ai la confirmation de Charlie qu'il est avec moi. Je ne voudrais pas tout foutre en l’air tout de même. Je le regard lancer sa cigarette sur le sol et me dévisager avec son air de bad boy qui sait qu'il vient de conclure un deal. On est en affaires. Je sens qu'on sera le plus grand duo depuis Batman et robin. Quoi? J'ai mes classiques.

- J't'en dois une maintenant .

Si tu m'en dois une ? Une clope et une bonne affaire. Tu ne sais pas avec qui tu t'embarque. Tout ce que je commence me réussi. Pas la peine de t'inquiéter, on s'arragera en pourcentage. Cette affaire ne lui rapportera pas énormément, c'est moi qui ai fait le gros du boulot. La prochaine fois ce sera 50/50. . .

- 7h ça le fera pas. Plus tôt, tu peux ?

Uhm il sait ce qu'il fait. Il veut l'avantage. Déjà qu'il choisi l'endroit. . . Peu importe, je ne dors pas - enfin que très rarement - alors wathever.

- Si sa te fais plaisir . . .

Je lui souris. Il va probablement me rendre dingue à changer les règles, mais je sens qu'on va s'entendre comme des frères. Deux inconscients dans notre genre, sa va faire un malheur. J’attends demain avec impatience. . .

- Je serai où tu sera.

Invité Invité

Il n'hésite pas.

- Si sa te fais plaisir . . .

Ce mec est en or. Non, je ne dis pas qu'il symbolise un lingot. L'argent m'importe peu, voire pas du tout.
Je ne suis pas motivé par l'argent ou le pouvoir, et ne le serai probablement jamais. Je n'en ai cure.
Seule la vie compte. Je ne le sais que trop bien.
Juste vivre.

- Je serai où tu sera.

Sa phrase sonne comme un pacte. Et j'adore ça.
Je ne peux plus faire marche arrière maintenant, j'en ai pas envie d'ailleurs.
Shawn et moi... on se lance dans une aventure gigantesque, je peux déjà le ressentir. Je m'imagine déjà devenir une légende urbaine... vous connaissez l'histoire des frères cambrioleurs ?
Moi, pas encore. Mais ça ne saurait tarder.
Un vent de rébellion souffle en moi, je crève d'envie de désordonner cette existence un peu trop rangée.
Je lui offre mon sourire sincère, celui auquel peu de personnes ont droit.

- La nuit va être longue.

Comment dormir après avoir réveillé la vraie personne qui sommeillait en moi ?
La nuit sera longue. Je penserai à lui autant qu'à elles.
Mes deux seuls centres d'intérêts à présent... vivre et mes raisons de le faire.
Je pose une dernière fois les yeux sur son visage et une symphonie s'éveille en moi.
Aucun doute possible, il est celui que je sais.

Que résonnent les violons car c'est officiel, il y a de la fraternité dans l'air.

Je vois un sourire inconscient se dessiner sur son visage. Il aime le danger autant que moi, et je le sens. Les rues de l'Upper East Side se remplissent peu à peu de bagnoles hors de prix qui ramènent les travailleurs excessifs à leur domicile. Ces gens là ne connaissent pas le soleil. Ils partent avant l'aube et reviennent après le coucher du Soleil. L’avantage de posséder un manoir de la sorte si les seuls moments qu'on y passe sont ceux où le sommeil nous emporte. Je vois apparaître les dents de Charlie alors que son sourire s'agrandis.

- La nuit va être longue.

Il ne croit pas si bien dire. Je dirais plutôt que la semaine va être interminable. Très peu de sommeil en perspective, mais le risque en vaut la chandelle. Je regarde Charlie dans les yeux et lui fait un petit signe de tête. Selon mes observations antérieures, le proprio arrive environ à cette heure. Pas question que je reste dans les parages. Faudrait pas tout fouttre en l'air pour une autre clope en compagnie de mon partenaire.

Je le salue brièvement et m'éclipse à travers les rues trop grandes de cette ville suffocante. Je laisse derrière moi un personnage que je suis impatient de rencontrer à nouveau. Mais je ne ferais pas d'exceptions. Si je n'ai pas reçu de texto demain matin, ce sera comme si nous ne nous étions jamais rencontrés. Je ne peux pas prendre de risques inutiles. L'opération est prévue pour dans 6 jours.

Les lumières qui émanent des lampadaires diffusent mon ombre contre l'asphalte humide de rosée prématurée. Mes pensées volent pour rejoindre l'élue de mon cœur. Mes moments avec elle ressemblent à des rêves éveillés. Demain est un autre jour, dit l'homme qui marche dans le silence de la ville endormie.

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