Love in New York
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 • skinny love, just last the year • Camille et Thomas -

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Thomas Parker

Thomas Parker

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MessageSujet: • skinny love, just last the year • Camille et Thomas -    • skinny love, just last the year •   Camille et Thomas -   Icon_minitime119.03.12 0:37

Ma main sur mon coeur, j'aimerais le sentir battre. J'aimerais savoir que je vis ailleurs qu'entre ces quatre murs. Ça n'a jamais été si beau de ne pas être libre. Je n'arrive pas à rêver d'une autre vie. Malgré les problèmes, malgré les embûches. Je ne sais pas faire autre chose que de l'aimer. C'est Camille et sa façon d'être à moi tout en étant ailleurs. Dans cet entre deux entre la vie et la noirceur. Parfois, j'ai l'impression de la tenir au bout d'un fil, alors qu'elle balance dans le vide. Ma funambule descendue du ciel. J'aurais du savoir qu'elle descendrait tellement plus bas. J'aurais du ne pas m'accrocher, me dit ma logique, mais mon coeur sait que c'était impossible. C'était le genre de moment auquel on repense plus tard. C'est à se moment là que ma vie a changé. J'aurais fais quoi sinon. J'aurais fais le tour du monde sur le pouce. J'aurais été seul faute de ne pas savoir aimer. Mais Camille, je me dis parfois qu'elle aurait préféré que je ne l'aime pas. Qu'elle aurait été libre de se détruire en paix. Que personne ne la forcerait à sortir, à sourire, à aller mieux. N'est-ce pas, ma belle. Que ta vie aurait été plus simple si t'avais pu crever en paix.

La cage d'escalier se referme sur moi. Les murs me rendent claustrophobe. J'en viens à avoir mal au ventre. À douter sans raison. Le moment présent se transforme d'une insécurité en une folle inquiétude. Un seul mot sur mes lèvres. Camille. Et si, et puis non. Vaut mieux pas imaginer. Je me fais du mal. Elle est probablement encore en train de dormir, ses doigts recroquevillés sous son menton.

Ce soir, le bar a fermé plus tôt. La police a débarqué, arrêtant un caïd qui avait sur lui assez de dope pour engourdir un rave entier. Je me suis barré, sachant très bien que je ne peux pas me faire chopper, j'ai trop de fois été dans des situations douteuses. Trop de points épars que si quelqu'un connecte, je pourrais avoir des ennuis. Je ne sais toujours rien de ce qui s'est passé quand la police a découvert le corps de ma mère. M'a-t-il blâmé, est-il en prison, est-ce qu'il a fuit comme moi. Je balance mes soucis au bout de mes bras. Ce n'est qu'un mauvais rêve. Ma vie aurait du prendre une autre tournure, j'aurais du travailler toute ma vie au salaire minimum, probablement après avoir mis ma copine de seize ans enceinte. C'est ce qui se passait dans notre quartier. Personne n'arrivait à se sortir d'une vie merdique. C'était de supporter ou d'en sortir dans un sac de plastique ou dans la voiture d'une police. Rien de drôle là bas. Et jamais je n'y suis retourné. On est bien, moi et Camille, à faire différent. On est si bien que j'ai peur de la perdre dès qu'elle est hors de ma vue. Et une fois la peur tue, elle me ronge de l'intérieur. Alors maintenant, dans la cage d'escalier, dans le noir de la nuit, je ne sais plus.

La porte grince aprés que j'en aie retiré ma clef. « Camille ? » échappai-je à voix haute. Elle dors, me dit ma tête, laisse la dormir. « Camille . . . ? » Continuai-je, sans vraiment savoir pourquoi. Je me retrouve, terrorisé, devant la porte de notre chambre. Je veux simplement qu'elle soupire dans son sommeil, pour ne pas que mes peurs deviennent tangibles. « CAMILLE ? »
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Camille DesChamps

Camille DesChamps

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MessageSujet: Re: • skinny love, just last the year • Camille et Thomas -    • skinny love, just last the year •   Camille et Thomas -   Icon_minitime111.06.12 9:31

L'appartement me semble petit, trop petit, il me fait peur comme l'extérieur. Putain, je recommence, j'ai mal au cœur. Je suis seule, je ne supporte pas, je ne me supporte pas. Thomas, où es-tu ? Retrouves-moi, viens me chercher avant que les mots viennent à me manquer. Je ne peux plus respirer, j'ai mal partout, j'ai la tête qui va exploser. Je ne sais pas, je meurs à petit feu, je crois. Aides-moi.

Mes mains tremblent, mon corps ne me suis plus, ne veux plus faire ce que je lui dis. Je suis cette droguée pathétique qui est en manque de lui. Mon Thomas, mon sauveur, celui qui est trop bien pour moi. Celui qui finira par me quitter, que me laisserai comme on un chien qu'on abandonne, sur le côté. J'ai mal à l'intérieur et mon enfer ne se fini pas. Il ne prendra jamais fin et même tous les films de Disney que Thomas me montrera ne m'aideront pas.

Alors que je me sens tombée, mes gestes se font rapides, sur d'eux presque. Je sais ce que je cherche, ce que je veux, j'en ai besoin depuis que je me suis mise avec lui, depuis que j'ai compris que de toute ma vie je ne trouverai jamais mieux que lui. Thomas c'est ma vie, mais je n'arrive pas à l'assumer. Je n'y arrive plus, je me demande si j'y suis déjà arrivée. Jamais au grand jamais je ne l'aimerai plus que mes démons personnels, il faut le croire, je vis dans le noir.

J'attrape enfin le petit sachet blanc, je respire longuement, soulagée. J'attrape n'importe quoi qui pourrait m'aider à la faire entrer dans mon corps plus rapidement. Je me drogue pour ma vie et je sais que personne ne comprends. J'aurai pu me tailler les veines, abimer un peu plus mes jambes, mais non, j'ai choisi l'autre option, la plus facile qui sait. Et je sombre sans le voir, un sourire flanqué sur mes lèvres, je dérive lentement, avant de tomber sur je-ne-sais-quoi. Pardonnes-moi, je ne suis plus moi.

J'ai le cœur à l'envers, des images de trou noir, des images d'animaux de toutes les couleurs, d'une bannière autours de ma vie. Une frontière. Et quand rien ne se passe au milieu de cet océan de douleurs, je vois mon père. Je l'entends, il m'appelle sans arrêter, j'ai envie de pleurer d'entendre sa voix. De lui hurler : Papa, laisses-moi, c'est toi qui a provoqué tout cela. Son Camille crié me semble de plus en plus près. Je ne veux pas ouvrir les yeux, ne veux pas croire que mon retour à la réalité sera déjà là.

Les Camille se répètent, et j'ai envie de crever. Je ne suis pas faite pour la vie, j'ai beau y penser, faire semblant d'y croire. On ne m'a pas crée pour ça, je suis née pour mourir, là et toute la vérité. Je n'ai pas appris à fonctionner normalement, je n'ai pas eu les bons exemples. N'aies rien eu, Thomas laisses-moi ...
Je l'entends encore et pourtant je sens mon cœur qui ne bat pas assez fort, je m'en vais, ça y est ? J'ai enfin réussi à me bousiller jusqu'au bout, jusqu'à être oubliée.

- Je veux mourir ... que j'arrive enfin à murmurer d'une voix que je ne me connais pas. Je veux que la vie s'arrête, que ma souffrance se stoppe, que lus rien n'existe, et que mon coeur cesse de battre en vain. Personne ne pourra jamais me sauver, je ne suis bonne qu'à tomber.
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Thomas Parker

Thomas Parker

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MessageSujet: Re: • skinny love, just last the year • Camille et Thomas -    • skinny love, just last the year •   Camille et Thomas -   Icon_minitime119.06.12 20:49

Un grincement. La salle de bain. Mes peurs au bout de mes doigts. Mon coeur qui m’étourdis. Mes oreilles qui bourdonnent. La sensation que quelque chose cloche. Je perds pied. Paralysé, je voudrais fuir. Vieilles habitudes. Mauvaises habitudes. Mon sang se fige alors que j'imagine le pire. C'est stupide. Pas deux fois, pas à moi. J'ai besoin de Camille. Elle ne m'aurait pas laissé derrière. Mes mains tremblent. Je rêve. C'est un mauvais rêve. Je m'en fais pour rien. Elle sera endormie à mes côtés. La fatigue prend le dessus. J'hallucine. Stupide. Pour rien. J'ai du mal à respirer.

Sans mon consentement, mes membres me portent, hésitants, vers la porte entrouverte. Je voudrais figer le moment, l'empêcher de glisser. Je redoute, abandonnant contre mon gré, la confiance que j'ai en elle. Mes jointures sont de glace contre la poignée. Le fer contre le sang. Les peurs contre la raison. Shit.

Ma mâchoire claque. Plus aucune parcelle de moi ne répond. Il y a ma Camille. Collée aux dalles du plancher. Mes mains contre sa peau brûlante. Ses membres trop lasses. Ses yeux qui vacillent. Une béatitude horriblement morbide qui habite ses traits. Camille. Camille. Camille. Tu ne peux pas me faire ça. Regarde-moi. Tu peux pas. C'est pas aussi simple que tu le crois. Tu veux crever, faudras m'achever au passage. Mon coeur s'endurcit. Elle est toujours vivante, ma Camille. Elle est toujours là. Quelque part. J'essuie ma joue, n'ayant pas réalisé qu'elles étaient inondées.

« Camille . . . ? »


Dis-moi que c'est une erreur. Que tu voulais pas vraiment. Dis-moi qu'on s'aime et que c'est assez. Dis-moi quelque chose. Juste un mot. Dis-moi que c'est pas vrai. Dis-moi que je vais te garder encore longtemps. Dis-moi les mots que j'aurais du dire. Ceux qui t'auraient gardée en sureté. Ceux qui t'auraient gardée en vie.

- Je veux mourir ...


Ma mâchoire tremble. Mes muscles se crispent. Je la serre contre moi à l'en étouffer. Si tu veux crever, ce sera pas sans moi. Tu pensais quoi, ma belle. Que j'aurais peur. Que je partirais. Même ici, maintenant, je suis avec toi. T'as récupéré mon coeur alors que je l'avais jeté au vent. Tu ne débarrassera pas de moi si facilement. J'en ai vu me crever sous les yeux. Camille. Fuck. Pas toi. Ok ? N'importe qui sauf toi. Je vend mon âme au plus offrant pour te garder près de moi. Je suis égoïste comme ça. Tu veux mourir. Je veux te voir vivre. Je suis le plus têtu des deux. Je vais te prouver qu'on a pas toujours ce qu'on veux. Que parfois on ne sait pas ce qui est bien pour nous. Je vais te le prouver. Je vais t'en faire la preuve tous les jours. Me laisse pas, Camille. Me laisse pas.

« Tu peux pas me faire ça, Camille. Je peux pas le faire, sans toi. Si tu crève, je crève aussi. »

Assis au sol, Camille entre mes jambes, je lui passe une serviette humide contre le visage. Je ne sais pas. La faire vomir. La faire dormir. L'ambulance. L’hôpital. La morgue. Putain.

« T'as pris quoi ? »

Je bloque mes yeux qui s'embuent, mon coeur qui bat à mes tempes, ma tête qui fait l'inventaire des pire scénarios. J'ai besoin de raisonner. J'ai besoin de la sauver. Laisse-moi trouver un solution. Dis-moi quoi faire, Camille. Dis-moi que tu ne brise pas mon coeur en vain. On vas survivre, tu sais. T'auras pas le choix. Je t'aime, ok ?
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Camille DesChamps

Camille DesChamps

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MessageSujet: Re: • skinny love, just last the year • Camille et Thomas -    • skinny love, just last the year •   Camille et Thomas -   Icon_minitime113.05.13 20:01

Mes os tremblent quand je me sens partir à moitié. Un dernier shoot en beauté. Une dernière dose pour m'achever. Et je souris heureuse de mon délire et de ma persuasion que ça y est, je touche à la fin de ma torture. J'oublie tout ce que je connais d'insécure. J'en ai fini d'exister et j'espère qu'il saura un jour me pardonner. Je sens ma tête lourde, et plus rien n'ayant la force de me porter, je me brise et je pourrais troquer mon sourire contre un grand rire. Je suis bien, sur le chemin que j'ai choisis, celui de la mort plutôt que la vie. Je hurle, je crois, je me débats. Je ne veux pas être sauvée, je connais mon apogée. La fin de l'histoire est comme elle a commencé, dans une volée de poudre blanche que j'ai payé trop cher, dans une floppée de regret. Et si la came ne me tue pas ? Non c'est fini Camille, crois moi, tu as réussi cette fois.

    « Tu peux pas me faire ça, Camille. Je peux pas le faire, sans toi. Si tu crève, je crève aussi. »


Ô ange, tu es là ? C'est du paradis que j'entends encore ta voix ? Je sais mon sourire qui s'étend, persuadée d'être partie mais qu'il est toujours là. Je savais qu'il me suivrait jusque dans mes songes mortuaires, jusqu'à ce que la fin s'annonce vraiment et que mon âme disparaisse enfin. Je me sens secouée, rêveuse de ce paradis inventé, je me demande pourquoi on me force à subir cela. J'ai voulu en finir, amour, amour, ne me retient pas. Laisses moi, comprends juste un peu que c'est réellement ce que je veux. Je n'ai jamais été faite pour exister, depuis toujours je savais que je finirais par me tuer. Amour, amour, laisses moi, je t'en supplie d'un sourire, tu vois ?

Je sens son cœur battre à mon oreille et me dis que le dieu qui dirige cet endroit est vraiment un être parfait de me permettre d'en profiter juste encore un peu avant de sombrer totalement. J'ai le cœur à l'envers comme mon être tout entier, j'accuse le moment où je vais convulser. Je me sens revenir, et pourtant je lutte pour tomber. Je me sens bouillir, l'envie de vomir, l'amour ne suffit pas quand on est comme moi ... Il ne suffit jamais à nous faire rester. La vie n'a plus de sens même si on fait tout pour y croire, je suis déjà condamnée, je l'ai été au moment où je suis née. Je suis morte avant d'exister, tu te rappelles de tout ce que j'ai pu te raconter ? J'aurais du me tailler les veines, me noyer dans mon propre sang, j'aurais du le faire pour toi, comme un cadeau que tu n'aurais jamais osé me demander. Je te délivre de moi en faisant cela Thomas, je te délivre, crois moi.

    « T'as pris quoi ? »


J'essaie de répondre j'y arrive pas, je ne veux pas, laisses moi, s'il te plait, laisses moi. Je ne veux plus faire semblant, je n'ai plus envie de me dire que je suis ici sans savoir quoi faire de ma carcasse ... Les chiens qui souffrent ont droit à être euthanasié, je veux juste arrêter de ressentir cette souffrance qui ne m'a jamais quitté. Je veux qu'on me fasse comme aux animaux, je veux qu'on m'autorise à choisir où et comment je partirais. Je veux juste avoir le droit de contrôler ça, juste ça.

Ma bouche est comme scellée incapable de me laisser m'exprimer, elle est en accord avec ce que cri mon esprit, le fait que je ne veux plus être ici. J'essaie de bouger mes doigts, je me demande si j'y arrive ou pas. J'essaie d'ouvrir les yeux, mais ça non plus je ne suis pas sure de gérer, pourtant j'ai l'impression de voir ses yeux posés sur moi ...

    - Pourquoi tu pleures ?


Je m'entends demander tandis que s'efface mon sourire, que s'envolent mes espoirs ... Je referme les yeux, parce que pour l'instant c'est encore trop difficile d'essayer de les renvoyer au monde des vivants. Je tremble comme je ne sais quoi, ne pourrait peut être plus jamais m'arrêter, qui sait. Ce pourrait être ma punition pour avoir jouer avec ma vie sans que je ne définisse de règles au début de la partie. Pourquoi tu pleures, amour, quand on sait que tout cela était mon choix ? Pourquoi tu ne m'écoute pas quand je te dis que je n'y arriverais pas ? Pourquoi tous les matins tu dis que tu m'aimes, comme une rengaine pour me tenir éveillée, alors que tu sais qu'il faudra recommencer ? Pourquoi tu restes là, alors que le monde t'attend ? Pourquoi tu pleures alors que moi, j'aurais pu être heureuse pour une fois ? Pardonnes-moi de ne pas savoir t'aimer, je jure que j'aimerais ...
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Thomas Parker

Thomas Parker

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MessageSujet: Re: • skinny love, just last the year • Camille et Thomas -    • skinny love, just last the year •   Camille et Thomas -   Icon_minitime122.05.13 16:49

Je n'entends plus mon coeur. Tout ce que je vois c'est Camille. Camille sur le sol. Camille entre mes bras. Camille inerte. Camille dont les yeux semblent absents. Elle est ailleurs. Son corps est lourd. Je reste là. Je sais plus bouger. Je sais plus agir. Les secondes dansent. Je pourrais jurer qu'elle le veut. Qu'elle veut me quitter. Moi et ce monde. Moi et cette ville. Moi et elle. Elle veut nous quitter. Tout ce que je sais c'est que je veux pas. Je ne peux pas.

Je peux pas revivre ça. Il y a toute une vie. J'étais pas quelqu'un de bien. Je me croyais libre. J'étais stupide. Parce qu'on m'avait blessé, j'imaginais que ça me donnait le droit de me foutre des gens. Il y a eu Alice et ses longs cheveux blonds qui dansait au lieu de marcher. Quand ses petits pieds touchaient le béton, ça me faisait sentir lourd. Peut-être qu'elle était dopée à toutes les heures du jour ou qu'elle avait trouvé des couleurs dans la crasse des rues. Je n'ai jamais su. C'était pas mon problème. Je voulais pas voir qu'elle crevait chaque fois que je regardais par dessus son épaule. C'était comme ça. C'était la ville. C'était la vie. C'était la vie dans laquelle on m'avait enlevé ma mère pour aucune raison, ou peut-être parce qu'elle m'aimait plus que lui. On est qu'une bande d'égoïstes. Même moi. Surtout moi. D'avoir fait ça à Camille. Peut-être qu'elle aurait été mieux dans sa France natale. Peut-être que cet air l'intoxique. Peut-être que c'est moi, qui veut la garder jalousement, plutôt que de la laisser être libre. Je voudrais croire que les anges veillent sur nous. Je voudrais mais je ne peux pas. J'ai rencontré Camille, perchée dans un arbre. J'avais le coeur emballé, qu'elle soit tombée du ciel, moi à qui rien de bon n'arrive jamais. Ouais, parce que j'ai beau vouloir lui dessiner des sourires sur les lèvres et lui tricoter des rêves colorés, ça ne sera jamais assez.

Comme ça n'était pas assez, ce soir là, quand Alice tremblait dans mes bras. Son visage était si pâle que je savait qu'elle ne reviendrait pas. Le pire c'est qu'elle avait ce sourire béat. Que quand je la regardais dans les yeux, impuissant, elle souriait, comme si tout allait bien. Comme si quelques secondes plus tard ce ne serait pas la fin. Elle était jeune, trop jeune. Camille est jeune, trop jeune. Je ne peux pas. Je saurais pas, vivre sans elle. Le monde sans Camille serait un étranger qui est éternellement hors de portée. Quand on tends le bras et que nos doigts se referment sur le vide. Ce serait comme ça, sans elle.

- Pourquoi tu pleures ?

Elle est là, encore avec moi. Sa voix est faible. Comme un murmure qui rebondit en écho sur le plancher et les miroirs. Mais elle est là. Son petit coeur ondulant faiblement dans sa poitrine. Je voudrais pouvoir fermer les yeux et arracher une à une les épines de son âme. Je donnerais tout pour effacer ce qui la ronge, pour mettre en cage ce qui la poursuit durant la nuit. Je voudrais tant, mais j'y arrive pas. Ses démons sont plus forts que moi.

« Parce que j'ai peur que tu partes, loin de moi, pour ne jamais revenir. »

J'ai peur. Comme un gamin. Comme celui qui est resté. Face au cadavre de sa mère. Le reste de moi c'est enfui cette nuit là, mais lui il est resté. Le gamin en moi est resté avec elle, refusant de la quitter, incapable d'avancer. Je me dis que le pire, ce serait probablement qu'elle passe son dernier moment, là, sur le plancher. Comme Alice, dans une rue. Alors je la prends dans mes bras et fais quelques pas horriblement lourds jusqu'à notre chambre. Je pose Camille sur le lit. Incertain qu'elle y soit totalement. Je ne la laisse pas. Je ne pourrais pas. Je veux la garder au chaud, la garder en vie. Je frotte ses mains froides entre les miennes. Ne voulant pas savoir que ça ne sert à rien. Je devrais appeler. Quelqu'un. Que peuvent-ils vraiment faire quand elle me dit qu'elle veut crever. Qui suis-je pour lui enlever le droit de choisir. Je suis personne. Qu'un chapitre dans son histoire. Qu'un prince bon à rien.

« Je pense que la mort me poursuit. Qu'elle s'attaque aux gens près de moi. Parce qu'elle arrive pas à m’attraper. Il y a eu maman, en premier. Puis Alice que j'aurais pu sauver. Et maintenant, tu veux me quitter. Je . . . Je sais plus. . . Je dis des conneries. . . Parle-moi. . . t'es encore la . . . pas vrai ? . . .»

Je crois que je divague. Que je perds la raison. Je parle trop. Elle a pas besoin d'entendre ça. Ma tête veut exploser et je continue à pleurer, sans pouvoir m'arrêter. J'ai pas pleurer depuis des années. J'imagine que maintenant ça n'a plus d'importance. Tu vois, Camille, je suis pas fort comme j'essaie de te le faire croire. Je suis pas fort mais j'essaie de l'être pour nous deux. Mais c'est pas assez. Dis-le moi, que j'y arriverai pas. Dis-moi que tu m'aimes pas. Mais dis-moi quelque chose. S'il te plait. . .
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