Love in New York
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 Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ]

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MessageSujet: Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ]   Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ] Icon_minitime126.08.09 13:37

« Tu luttais avec hargne, applaudi pour quoi ? Un trophée ?
Moi, l'unique récompense que j'obtenais en salissant mes poings était le droit de vivre un jour de plus. »



La violence couchée sur sa langue lorsqu'il a prononcé cette phrase-là...
La douleur dans ses yeux noirs au moment où l'on sentait que le ton basculait...
L'intime aveu transmis par un catcheur taulard à un autre, bien né - bon vivant.
Tout, du mélodramatique en puissance à la véracité de ses propos m'ont bouffé.

Dévoré entier, toute la nuit durant. J'accueille un démon de plus au royaume de mes hantises.
La sensation de traumatisme qui fait vibrer mon cœur engourdi me dérange.
J'en hurlerais d'avoir aussi mal, aussi peur d'avoir entendu la beauté franchir
la barrière de lèvres étrangères. Et ils l'ont adoré. Tous ont aimé ces mots bannis.

Alors il a continué, a arraché un autre de mes vices pour l'exposer devant lui.
Adulé parce que franc, il cache ses peurs derrière une confiance saisissante.
J'ai admiré hier la force de celui que je devrais pouvoir être, en théorie. Je sais.
Fier jusqu'au bout du monde d'avoir derrière lui un passé, il s'en sert pour charger.



« Je ne regrette aucune de mes mauvaises décisions.
Et je dis bien "décisions" parce qu'il ne s'agissait pas d'erreurs. J'ai choisi de briser la loi. »



Saisi par le froid qui endort le New-York matinal, je fixe mes doigts insensibles.
Eux aussi ont saigné pour bouffer, survivre et caresser. Je n'aurais pas du l'écouter.
La vérité m'a frappé dans une nuit de torpeur blanche et hallucinée. Je suis enfermé.
Parce qu'à jamais prisonnier de mes rengaines assassines, je suis celui que j'ai choisi
de devenir, moi aussi, par envie et nécessité. Et je resterai celui qui m'a tué.

Je m'écroule sur une marche d'un escalier marbré, expose mes doigts au vent glacé.
Le froid laisse trembler mes mains que la panique n'arrive même plus à animer.
J'appuie ma tête contre une marche dont la tranche me scie froidement le crâne.
La voix du lutteur aux accents survoltés résonne en boucle dans mon corps entier.
De ma pauvre vie, jamais je n'ai autant voulu pleurer. Je veux chialer de me savoir mort.


« La guerre des classes est d'actualité. »
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MessageSujet: Re: Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ]   Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ] Icon_minitime127.08.09 9:27

    Je soupire. Je passe mon temps à soupirer, ce matin. Parce qu'Ashley m'attends à la bibliothèque où elle bosse. Elle veut me surveiller. Etre sûre que je fais mon travail. Au point où j'en suis, scolairement parlant, elle devrait arrêter de s'inquiéter. En plus, je retourne aux cours de littérature, depuis peu. Surement depuis un certain après-midi dans un fast-food.

    Je soupire. Et Paf! Encore une fois... C'en est pathétique au point que je soupire une nouvelle fois. Je soupire parce que je veux le voir. Je soupire parce que je recommence à y croire. Petit à petit, je me dis que je peux tout aussi bien ne pas partir, finir ma vie ici. Sauf que je ne connais pas d'autre école de danse que Juilliard et qu'elle me fait peur. Je doute dès que j'y pense. Un refus, et je pourrais tout abandonner...Pourtant, je ne cesse de me répéter les paroles de Chuck - je me suis résolue à l'appeler comme ça depuis qu'il est devenu une voix à part entière dans ma tête -, quand il me promet que le chemin vers mon rêve serait semé d'embûches, que ce serait dur, mais qu'en m'y accrochant, j'y parviendrai.

    Je ne suis pas sûre qu'essayer le concours d'entrée à Juilliard soit une bonne idée, néanmoins... Il y a d'autres écoles dans les USA... Mais ça implique de partir de New York... Et je suis de nouveau en plein dilemme. La Juilliard est la meilleure. Et moi, je pourrais être digne d'elle, mais je suis humaine, malgré tout. Je ne veux pas qu'on flétrisse mon rêve...

    J'arrive à la bibliothèque avec un nouveau soupir. J'ai fait le chemin à pieds et à part une forte envie de hurler, le froid matinal ne m'a rien donné. Aucune clarification dans mes idées. Elles restent embrouillées, et moi, incertaine, indécise. Je pense qu'un peut d'air pure remettrait tout ça en place. Mais non, il n'y a que Dawson, qui en soit capable... Avec lui, je sais toujours ce que je veux, où je veux aller.

    Je m'arrête de marcher, surprise. Il y a quelque chose ou quelqu'un sur les marches de la bibliothèque. Une masse informe qui gêne la montée des marches. Un chien? Un SDF? Je m'approche doucement, c'est peut-être mort, après tout. On dirait en tout cas.

    Ah non, c'est un homme, et il respire. Super, je peux continuer ma route. Sauf qu'il est en plein milieu. Je pourrais passer par dessus lui, mais on ne sait jamais, c'est peut-être un stratagème pour me dépouiller ou quoi. On est à Brooklyn quand même quoi. Bon, ce n'est pas que ça me fasse quelque chose, un peu d'argent en moins, mais je déteste qu'on me prenne pour une conne capable de se faire avoir par le premier glandu passant. Ou rampant, c'est pareil, dans le cas présent.


- Hey, j'suis pas sûre que ce soit bien confortable, ici. En plus, je ne veux pas être méchante, mais tu bouches le passage. Je dis en lui donnant une tape sur l'épaule, pour qu'il comprenne que c'est à lui que je parle.


    Et je te préviens, un geste suspect et je hurle!
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MessageSujet: Re: Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ]   Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ] Icon_minitime127.08.09 13:26

[ J'avais envie de le faire parler anglais, j'espère que ça ne te dérangera pas.
Étant donné que nous sommes Américains, je pense que cela m'est possible.
Je ne recommencerai pas, ce sera juste pour cette fois. Je t'aime, ma sœur <3 ]


Dérangé par la vie qui remonte ma gorge pour s'échapper, j'essaie de l'ignorer.
Résolument vaincu par le puissant chagrin qui me dévore, j'accueille mes démons.
Je veux être dans l'état qui me connait le mieux, demeurer le crétin aux milles erreurs.

J'ai la sensation d'avoir été embarqué sur un minuscule tourniquet que je hais.
Il tourne toujours plus fort, se foutant de l'état critique de mon âme charbonnée.
J'ai mal d'une souffrance si persistante que je n'ai plus la force de l'arracher.
La peine perpétuelle qui me consume mâche lentement les lambeaux de ma vie;
et je sais qu'elle finira son œuvre doucement, faisant durer son plaisir malsain.

Je sens le poison monter jusqu'à mes yeux fermés, mes paupières brûlent déjà.
Je souffre de ne pas pleurer tout en refusant violemment de me laisser frapper.

Et puis, une voix, opposée à celle qui résonne encore et encore dans mon crâne,
s'élève autour de moi, devant ma carcasse peut-être. Je ne sais plus où je meurs.

- Hey, j'suis pas sûre que ce soit bien confortable, ici. En plus, je ne veux pas être méchante, mais tu bouches le passage.

Je ravive mon regard qui se pose sur l'enfant qui se tient fermement posée devant moi.
"tu bouches le passage" et ces chiennes brûlent mes yeux déjà fatigués.
Je cache la grimace de mes lèvres abimées derrière une prière désespérée.
Je joins les mains qui viennent barrer mon visage, se couchent sur ma bouche
et m'empêchent de parler pour la minute qui me verrait m'effondrer, je le sais.

Mes sourcils arqués plissent mon front soucieux d'un monde qui m'oublie.
Je jurerais que mes larmes sont faites de sang, tandis qu'elle ravage mes yeux.
Aucune d'elle n'est disposée à couler, empêchées par le froid qui les menace.

Je laisse glisser mes mains sur ma figure décomposée, ai très envie de me cacher.
Je bouffe presque la lèvre qui m'empêche de parler et la libère pour me torturer.
Me levant, je subis les assauts d'un froid saisissant, ai mal absolument partout.

Je pose mes yeux de chien abattu sur l'enfant dont je freine la journée.
M'inventant un charisme transparent, j'essuie la claque imaginaire que souffle le froid.

- Sorry, je souris en ayant la furieuse envie de disparaitre.

Je dégage le chemin qu'obstrue mon inutilité complète. N'ai pas la force de bouger.
Me laissant glisser contre la paroi des escaliers, je ravale ma voix sombre étranglée.
Toute la noirceur du temps s'infiltre en moi et abats mes plus fermes résolutions.
Je veux simplement que tout s'arrête maintenant. Ne plus avoir la force d'espérer.

J'enfouis mon visage dans mes mains tremblantes qui évitent ma bouche.
Brûlé par le contact de ma peau contre ma peau, je me dégoute suffisamment.
Assez pour sombrer définitivement dans la rengaine qui m'a adopté.
Je n'aurais même pas eu le courage de me déplacer, m'écroulant finalement.
J'appuie avec insistance sur mes yeux, de mes doigts gelés. Refuse leurs aveux.

- Fuckin' sorry...
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MessageSujet: Re: Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ]   Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ] Icon_minitime127.08.09 14:17

    [J'étais en pleine réponse à Sofia, t'abuses looool
    J'adore, et j'aime bien qu'il parle Anglais moi.
    Désolée pour Sahara, j'ai jms été confrontée à un tel degrés de souffrance face à elle. Elle est pas méchante, elle a juste pas l'habitude... lol.
    Et puis... C'est pas Ashley, quoi lol
    J't'aimeuh petite soeur]


    L'homme bouge. Je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il pourrait être beau, s'il n'était pas aussi blanc et ravagé par je ne sais quel mal. S'il a la lèpre, je préviens, je me casse. Je soupire... Encore.


- Sorry.

    Bah tu peux, tu es en train de crever à trois mètres d'une bibliothèque. Bon, je ne suis pas sûre qu'il l'ait vraiment choisi... Sauf s'il fait semblant. Et dans ce cas là, je ne vois pas ce qu'il fait ici, parce qu'il est trop bon comédien pour qu'on puisse le croire d'ici.

    Je passe à côté de son sourire. Il est comme Jason, à vouloir me faire passer des vessies pour des lanternes. Il n'arrive même pas à se lever et il veut me faire croire qu'il maitrise la situation. Hey, mon coco, ici la Reine de la dissimulation qui te parle...

    Si j'ai bien compris, c'est moi qui vais devoir l'aider, celui-là, c'est ça? Si ça peut m'éviter de bosser une matinée entière dans la bibliothèque, à la limite, c'est négociable. Mais que ça ne devienne pas une habitude, je ne suis pas les services sociaux. En plus, à part lui appeler un médecin, je ne vois pas ce que je peux faire.


- Fuckin' sorry...


    Un peu de politesse, que diable... Je soupire à nouveau. Et acquiesce. A quoi, je ne sais pas. J'accepte ses excuses sûrement. On ne peut décemment pas en vouloir à un gars aussi abattu, pas vrai? Enfin, sauf s'il vous a fait quelque chose de vraiment mauvais...

- T'es malade? Je demande.


    En réalité, je m'en fiche, qu'il m'empêche de passer. Je me fiche de pas mal de chose, d'ailleurs. Je m'en fiche un peu de ce qu'il a, temps que ce n'est pas contagieux. Enfin non, je ne m'en fiche pas, mais je trouve injuste de devoir aider les autres, alors que moi, jusqu'à maintenant, je n'ai pu compter que sur moi-même. Ashley renverse la tendance, certes, mais en même temps, c'est une vocation, chez elle, de sauver les chiens de la noyade. Elle en aurait éprouver d'ailleurs, de la compassion pour le gars qui déprime sur les marches de sa bibliothèque. Elle en aurait éprouvé pour deux, j'imagine. Moi c'est clairement de la pitié, qu'il m'inspire. Mais je ne suis pas sans-coeur, donc oui, c'est moi qui l'aiderais. Pauvre gars.


- Tu veux un médecin?


    Ou une corde?
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MessageSujet: Re: Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ]   Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ] Icon_minitime127.08.09 15:25

[ Non, je l'adore ta réponse.
Je préfère que ce soit Sahara, pour ce moment.
Je ne sais pas encore à quoi m'attendre avec elle.
<3 ]


Désolé, putain. Rien, à présent, ne résumerait ma vie aussi bien.
A pardonner, jusqu'au bout du temps. Désolé, résolument.

- T'es malade?

Aucune nuance dans le ton monotone de cette voix qui se fout de moi.
Non, on n'étale pas son d'inquiétude pour celui qui n'en réclame pas.
M'enfoncer dans un noir pathétisme est l'œuvre de ma survie ici très bas.

Malade de ne pas vivre correctement, mais bordel, ils font comment les gens ?
Ils ont pas vu les gens se jeter dans le vide, le onze septembre ? Ni le feu les ravager ?
Comment on se lève quand ses jambes refusent juste de nous porter ? Et marcher...

- Tu veux un médecin?

Je ne veux absolument rien. N'ai jamais rien voulu, ni attendu, espéré ou vaincu.
Je sens jusque dans mes tripes qu'un truc ne tourne pas rond, ils ont tour foiré.
Ils se sont royalement planté, ont du sauté une ligne, ont zappé un cas à traiter.
J'aurais pas du être capable de venir jusqu'ici. Ils ont mélangé le temps des vies.
Mort à douze ans. C'est quoi alors, cet état de zombie ? Ils attendent quoi de mes nuits ?

Toutes les années, les mois, les soirées que je gaspille en pleurant des fantômes,
tous ceux que je ne vois pas passer devant mes yeux souillés d'avoir trop vécu,
toutes les belles choses que j'ignore savamment, souhaitant être resté môme...
Que la justice emporte ce que je bafoue et l'offre à ceux et celles qui les ont perdu.

Je me sens trempé jusqu'aux os, mouillé à jamais des larmes qui ne veulent pas couler.
Affranchis de mon corps, elles flirtent avec le précipice de mes paupières inondées.
J'expose enfin mes yeux à la lumière, m'acclimate à la lumière qui les supplie.
Je jurerais que l'air est devenu feu et que ses brulures adorent lécher Charlie.

Je lance un regard à l'inconnu, le visage incliné, constate qu'elle n'a pas bougé.
Les maux d'âmes ne se soignent pas, aussi vrai que j'en ignore les origines brulées.

- Non, je lâche de ma voix qui ne sait plus chanter. Merci. Je vais bien.

Et si tu ne me crois pas, va le chercher ton médecin, il te donnera mon bilan de santé.
Tout fonctionne chez moi, seul son esprit cinglé est torturé, par qui ? Lui, aussi.
Je suis le bourreau, juge et condamné. Foutu à mort parce que définitivement con.

J'empoigne ce qui me semble être la rambarde d'un escalier gelé, la serre entre
mes doigts brisés par un froid qui décidément ne me lâchera pas. Je vais tomber.
Je le sais, je le sens. Je vais m'effondrer et ne plus jamais, jamais me relever.
Puisant dans la force que voudra bien me fournir un bras usé, je me remets sur pieds.
Perché sur mes quelques marches, je domine la jeune fille de plusieurs têtes.
Jamais je ne me suis senti aussi petit. Adossé à un colosse de marbre, je me mens.

- Désolé pour le contre-temps.

Je libère enfin ces foutus escaliers en accrochant ma vie à mon seul bras éreinté.
Cachant mon visage de la main qui demeure libre, je m'écarte d'un chemin qui
n'est réellement plus le mien. Et maintenant, il est où mon refuge cabossé ?

- Si tu es en retard dis-leur... dis-leur que tu as aidé un chien en train de crever.
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MessageSujet: Re: Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ]   Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ] Icon_minitime129.08.09 22:25

    Le gars me regarde. Bon je l'appelle ton foutu médecin, ou il faut que je te porte moi-même? Personnellement je veux bien, mais si tu te casses la gueule par terre, il ne faudra pas porter plainte. Il faut voir la carrure du mec...


- Non. Merci. Je vais bien.


    Ouais, s'il le dit. Peut-être que c'était plus confortable que je le pensais les marches d'une bibliothèque, dans ce cas. Si je n'avais pas peur de passer pour une clocharde, je crois même que j'essayerais, rien que pour lui montrer à quel point il est évident qu'il va bien. Mais bon, en même temps, je ne suis pas sa mère. S'il aime se trainer contre des surfaces sur lesquelles on ne sait pas ce qui est passé, qui suis-je pour l'en empêcher?

    Il attrape la rambarde et se lève difficilement. On dirait un vieillard courbaturé. Ca au moins, c'est une douleur que je connais, en tant que danseuse. Pourtant, malgré ça, une fois debout, il est impressionnant, même avec son air désespéré et son besoin de s'adosser à l'espèce de pilier.


- Désolé pour le contre-temps.

    Tu parles, je n'ai même pas envie d'y aller, en réalité. Ce mec est un bon prétexte pour montrer à Ashley que je suis une cause perdue. Elle en attends trop de moi, de toutes façons. S'il n'avait pas été là, j'aurais sûrement trouvé autre chose.

    Il se passe la main sur le visage d'un air fatigué. Je réalise. C'était peut-être tout simplement un clochard que j'avais réveillé. Maintenant que j'y pense, il me fait beaucoup penser à Kieran, un SDF accro aux jeux que j'avais rencontré lors d'un week-end à Vegas. A ceci près que Kieran n'était pas misérable. Ou tout du moins, il faisait comme s'il ne l'était pas.


- Si tu es en retard dis-leur... dis-leur que tu as aidé un chien en train de crever.

    Si je suis en retard? Je le suis déjà, mon coco. Je l'étais même avant de tomber sur toi. Je ne mettrai jamais de la bonne volonté dans cette ville, car je n'admettrai jamais que je pourrais y rester simplement parce qu'il y vit. Tu es peut-être un chien moribond, mais tu es une aubaine.


- T'inquiètes, je n'ai pas à me justifier au près de la fille que je dois voir, c'est ma cousine. Surtout qu'elle ne me croirait pas si je disais que j'ai joué les bénévoles pour la SPA. Je lance avec un sourire sardonique.


    Je m'assois sur les marches décidée à profiter de la présence du géant pour éviter d'être ce que les autres veulent que je sois. Après l'effort qu'il a fait pour se lever, je devrais éprouver des remords de lui montrer qu'il l'a fait pour rien. Au lieu de ça je souris, et m'accoude aux marches supérieures.


- Je déteste cette ville, je lui avoue alors, comme ça, pour rien.


    Pour qu'il voit que mes problèmes sont moindres par rapport aux siens, mais qu'on en a tous et qu'on vit avec. Si tu es sage, je te parlerai même de ma tante internée, de mon cousin mort, de ma mère démissionnaire, de mon père impuissant, de ma cousine hypocrite et de mon amour interdit. Si tu es sage...
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MessageSujet: Re: Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ]   Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ] Icon_minitime121.10.09 21:43

Putain mais je crache sur l'abondance de pathétique au cœur de mon corps !
Je hurle toutes les insanités qui aujourd'hui torturent mes yeux fatigués.
Je souille les conneries qui font de moi celui que je n'accepterai jamais.
Qu'on aille me faire foutre, grandir ne s'apprend pas et le temps va changer.
J'esquinte ma langue, flingue mon pays pour rivaliser avec le chahut des basfonds.

J'emmerde cette inconnue qui nargue ma carcasse et essaie de cramer un grand brûlé.
C'est en embrassant la haine qui m'a épousé que je découvre mon unique porte de sortie.
Et on sait qu'on ne gagne jamais, putain jamais, rien à être gentil. Va mourir, Charlie.

- T'inquiètes, je n'ai pas à me justifier au près de la fille que je dois voir, c'est ma cousine. Surtout qu'elle ne me croirait pas si je disais que j'ai joué les bénévoles pour la SPA.

Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre, sincèrement ? Ravale tes mots, bouffe tes injures.
La vie des autres n'a pas à découler sur ma misérable parodie d'existence.
Contemple le tableau d'un autre et vomis sur mes peintures, elles fondent déjà.
Ton venin et le mien ne sont pas de ceux qui se mutilent l'un l'autre, ne cherche pas.

J'observe la putain s'asseoir à la place du mort et je souhaite devenir la justice.
Tuez-moi, là, maintenant. Battez-moi à mort et laissez mon sang l'abreuvoir.
J'écris en pensées les paroles de celui que je n'aurais jamais le courage d'être.
Mais je sais, et je saurai toujours. Je le sens aussi bien que je les lis tout le temps.
Il faut baiser le monde pour avorter de ses supplices, et devenir l'aveugle de ces vices.
Videz la mon infâme crevasse, je ne demande que ça. J'étirerais seul mes tripes.

- Je déteste cette ville.

J'emmerde les bourges privilégiés qui régurgitent leurs vies trop bien rangées.
Je veux mourir d'une façon si lente qu'elle abimera mes côtes. Je veux sentir la haine.
Mais n'exigeant rien de personne et surtout pas de moi, je ne languis rien des lois.

Aujourd'hui je suis enfermé dans cette cellule capitonnée, je me fait planté.
Je saigne mon flot d'abominations qui n'ont rien, rien à voir avec ma raison.
J'arracherais toutes ces immondes pensées, j'emmerde toutes mes bonnes volontés.
La prison est ce qui m'est arrivé de mieux et je loue les flammes d'y avoir songé.

J'emmerde la dictature de ma vie, imposée par celui que je hais, martyre chez les anges.
La désolation embrume déjà mon cœur halluciné et je prie pour qu'il s'étouffe dans un battement.
Je déverse mon hémorragie d'atrocités sur le parvis d'un spectacle imaginaire.
Personne ne saura jamais, et jamais je ne le permettrai. Ce soir, c'est pas de quartier.
Le plomb coule sur mon corps amaigri par mon absence totale de volonté.
Je hais ma putain de condition bénévole et je crève de ne pouvoir couper mes nerfs.

Je te fumerai toi, la blonde catin bien trop conne pour essayer de me réanimer.
A quoi bon vider ses cartouches sur un cadavre putréfié ? Maudis mon nom inconnu.
Et j'analyse ma verve sachant très bien d'où sort cette montagne creuse d'absurdités.
Je me hais moi, plus que j'emmerde qui que ce soit. Je suis l'allégorie du regret.

Je maudis mon nom mort au volant et déteste tout l'héritage que je ne sais pas charrier.
Qu'on me trouve une arme et je jure que je me finirai dans un élan de courage feinté.

- La haine, c'est mauvais pour la santé.
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MessageSujet: Re: Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ]   Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ] Icon_minitime121.10.09 22:31

    Je tourne la tête, regarde en l'air. Désœuvrée, je me remets à penser à Dawson, à Providence, et à l'époque bénie où je rêvais de lui sans savoir que je l'aimais. Sans savoir qu'il était la meilleure et la pire chose qu'il me soit arrivé depuis la séparation de mes parents. La meilleure, car c'est ce con là qui me rend vivante. La pire parce qu'il pourrait me tuer d'un mot, comme il l'a déjà fait. Parce que je suis coincée ici à cause de lui, et qu'il y est bloqué ici. Parce que si je croyais au destin, je dirais que ce n'est pas un hasard si nous nous y sommes retrouvés.

    J'en oublie presque l'interdit. Non, en fait, je l'oublie carrément. Rien à foutre si je n'ai pas le droit de l'aimer. Cet amour, c'est sûrement à moi qu'il fait le plus chier. A moi, et au grand moribond qui va devoir supporter ma présence simplement parce que je ne veux pas que ma cousine cherche à m'aider. Désolée mon gars, mais c'est à cause de Dawson que je suis là.


- La haine, c'est mauvais pour la santé.

    La blague! La haine est la seule chose qui me permet de marquer les mémoires sans m'attacher. Je veux que New York se rappelle de moi, sans avoir à le regretter le jour où je quitterai cette ville qui m'emmerde parce que j'y vis pour fuir. Je n'aime pas fuir, et c'était l'amour que je fuyais. Qu'est ce qu'il en sait, lui de ce que la haine a fait pour moi en comparaison de l'amour? Que dalle, alors ne parle pas.

    Je soupire, parce que je ne vais pas m'énerver pour une connerie balancée par un gars qui ne me connait pas. La haine, elle me sauve de l'amour qui me tue. C'est tout ce qu'il y a à retenir. Quand j'aurais mal à en crever, je saurais pertinemment que je le devrais à cette passion qui me dévore malgré moi, et détester son objet sera tout ce qu'il me restera quand il m'aura à nouveau abandonnée.

    On dit "mourir d'amour", et cette métaphore est affreusement plus concrète que " la haine c'est mauvais pour la santé". Toutes les guerres sont dues à l'amour, mon grand, tu devrais le savoir, toi qui est plus âgé que moi. L'amour excessif pour un Dieu absent, l'amour de sa patrie, l'amour du pouvoir...


- Alors si c'est vrai, on est baisé, parce que c'est l'amour qui aura notre peau. Il reste quoi, alors?


    Me lancer dans une conversation philosophique sur l'amour et la haine est la dernière chose que j'imaginais faire ce matin. Mais ce n'est pas si mal, finalement. Merci, garçon... ou pas.
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MessageSujet: Re: Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ]   Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ] Icon_minitime129.11.09 1:11

Parce que ça demande quoi, au fond, l'envie certaine de ne plus vouloir se réveiller ?
Que dalle, c'est du caprice au vent, et personne ne mérite d'être éloquent sur le sujet.
Je lie une putain de grosse malédiction à mon esprit saccagé par un temps fatigué.
Il se sera vraiment acharné sur moi, finalement, dans une courbe de quoi ? Un, deux ans ?

Je pensais à quoi très exactement, au moment où ils sont morts au volant ?
Et c'était quand, la dernière fois que j'ai réellement mangé ? Ta gueule, fais semblant !
C'est pourtant simple, non ? Tu souris et ranges tes larmes dans une chanson.
Et le temps seul sait combien de prouesses du genre il a assuré. Partout, depuis l'aube.

Il les compte encore, les orphelins si soudains qu'ils ne savent même pas épeler leur condition ?
Il a continué à les torturer, en achevant leurs grand-parents ? A-t-il au moins laissé filé un de ses mois ?
Sait-il combien de ses journées sont marquées par le sang, l'horreur et l'abomination ?
Mais putain il peut pas les voir venir, ce grand con, les moments qui font de lui le grand méchant ?
Je veux qu'il avoue, combien sont punis ? Combien en existe-t-il au juste, des Charlie ?

- Alors si c'est vrai, on est baisé, parce que c'est l'amour qui aura notre peau. Il reste quoi, alors?

Et la symphonie de conneries de reprendre son requiem, tambours battants.
T'as raison ma conne, c'est l'amour qui guide les nazis vers leurs ennemis, mais oui.
C'est ce même connard qui guide le fusil d'un palestinien sur le cœur de son voisin.
Tout le monde le sait, que c'est l'amour qui entame les guerres et propage les maladies.
Oh c'est lui aussi qui s'infiltre dans un esprit dérangé pour aller torturer des innocents.

Ta gueule, prends pitié ma grande et ferme ta jolie bouche trop inutile cette fois.
C'est pas l'amour qui te tuera, mais tu n'entendras jamais aucun de ces mots-là.
Tu crèveras d'une maladie, de la stupidité d'un autre, de l'injustice, ou du temps.
Choisis ton ennemi, il est rangé dans un de ces camps.

C'est quoi la question déjà ? Putain mais je sais pas quand j'ai mangé pour la dernière fois.
Mais Charlie ne crache pas au visage des gens, non, il s'enfonce dans une hypocrisie latente.
Il confesse se haïr plus vivement qu'il n'éprouvera jamais, se tue à renfort de gros secrets.
Son esprit malade conserve menaces et déclarations, ne libère ni le mauvais, ni le bon.

Je parle lorsqu'il est mon tour de danser, chante quand j'en ai la muette occasion.
Et là, on me demande de répondre à une question. Comment on fait pour sourire, déjà ?
Je remarque que ma main hésite entre mon cœur et mon cou, ne sait plus qui protéger.
Quel coup suis-je censé parer maintenant ? Ma garde n'est plus ce qu'elle a été.

- Tu voudrais pas aller disserter sur l'amour avec ta cousine, s'il-te-plait ?

J'ai vomis mes pensées et ne restent d'elles que le mal-être qui occupera ma journée.
Le débat qu'elle cherche est déjà terminé en moi, je promets de ne pas y retourner.
Mais tout le monde, surtout moi, sait que mes promesses ne valent rien. Le néant.
Alors qui sait encore où ma gorge nouée choisira de m'emmener ?

Et à quoi elle sert ma politesse empoisonnée, réellement ? A enrober un "va te faire foutre", surement.
Je me mens et crève toutes les bulles de passion qui entoure ma connerie. Aujourd'hui, on survit.
Ma main agrippe finalement ma poitrine et j'essaie de m'imaginer réchauffé. Échec cuisant.

- Moi j'ai épuisé le sujet.

Tu l'entends ? Ma voix ne saurait pas être plus douce que maintenant. Le froid, assurément.
Alors, le temps ? Que me réserve cette journée, en particuliers ? L'eau de ton ciel, je le sens.
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MessageSujet: Re: Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ]   Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ] Icon_minitime117.02.10 20:08

      [Tu avais raison. lol
      Les forums me gonflent toujours autant, mais j'ai eu super envie d'écrire un truc avec Sahara. Juste comme ça, pour le fun.
      bisous, je t'aimeuh]


    L'amour me tuera et la solitude m'achèvera. En fait, Il n'y a que la danse pour me sauver. Je finis par oublier les autres et leurs besoins. Rien à carrer, c'est moi que je veux sauver en premier. Et surtout, que l'on ne m'oublie pas. Je marquerai ta mémoire, quoi qu'il en coûte. Parce qu'il faut que tu retiennes ça, ça te sera utile dans la vie : La haine, ça rend vivant. Et c'est fou ce que j'aimerais haïr encore une fois celui que j'aime à en crever. Toi et moi, nous n'avons pas eu la même vie, ça saute aux yeux. Nos convictions ne peuvent pas se rejoindre.


- Tu voudrais pas aller disserter sur l'amour avec ta cousine, s'il-te-plait ?


    T'as raison, envoie moi chier, espèce de crétin ! Tu crois que ça m'amuse de parler d'amour ? Je ne sais même plus qui a commencé avec ça. Si c'est moi, on se demande bien ce que j'avais dans le crâne. Je préfère la haine, et pourtant, je change de sujet à la première occasion quand on m'en parle. Pour choisir quoi, pas dessus le marché ? Le coeur. Dawson, sors de ce corps et de ces pensées, tu me pollues avec ta perfection.

    Et puis, sérieusement, qu'est ce qu'Ashley pourrait bien en dire de l'amour ? Elle est encore plus paumée que moi. S'il y a bien une personne qui ne pourrait pas m'aider sur ce sujet, c'est bien elle. Elle tombe amoureuse en trois secondes et demi, et passe des plombes à ne rien faire du tout pour obtenir l'élu de son coeur. Je l'ai déjà vue à l'oeuvre. Des années de prises de tête cachées derrière un sourire, voila ce que c'est l'amour selon Ashley.


- Moi j'ai épuisé le sujet.

    Il n'y a rien à dire de toutes façons, il est évident que l'amour détruit. Ose me dire que ce n'est pas ça qui te met dans cet état ! Ta dernière phrase en dit des tonnes. Alors, comment elle s'appelle, celle qui t'a brisé le coeur, à toi ? Le mien, c'est Dawson Sanders. Et tu veux savoir le pire ? C'est qu'il me rend folle en prime. Dans tout mon corps, il n'est pas un organe qu'il ait épargné. Mais tu connais ça, pas vrai ?


- Très bien, on ne parle pas d'amour. Je réponds avec un sourire ironique avant de regarder à nouveau droit devant moi. Mais ne m'envoie pas chier, s'il te plait, je déteste ça.

    Mon sourire s'agrandit à mes paroles. Prends moi au sérieux ou non, joli garçon, je m'en moque. Si même l'envie te venait de me laisser ici seule, je ne t'en voudrais même pas, car au fond, je sais bien que je l'aurais mérité. Je m'en moque de toutes façons, puisqu'au final, tout le monde finit un jour par baisser les bras et m'abandonner. Ca ne me perturbe plus, tout ce que je demande, c'est que l'on ne m'oublie pas. Qu'un jour ce gars repasse devant cette bibliothèque et se dise : un matin, j'ai rencontré une blonde antipathique et pourrie gâtée. Qu'il pense ce qu'il veut de moi. Mais qu'il y pense, c'est tout ce que je veux. En échange, je promets d'avoi une légère pensée pour cet échange avec un ex-mourant.


- Comment tu t'appelles ?
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MessageSujet: Re: Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ]   Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ] Icon_minitime120.02.10 15:18

[ Et moi j'ai juste cru halluciné en recevant un mail d'ici...
Je suis ravie que cette envie te prenne, quand tu veux <3 ]



Au-delà de nous, du monde, du temps et du froid... il est des choses, il parait.
L'un dit que les suicidés deviennent les fonctionnaires de ce qui n'ont rien demandé.
Un autre jure que l'on devient la conscience de ceux qu'on aime, les aide à défaut de les embrasser.
Et qu'est-ce qu'on fait, si on n'a plus personne à aider ? Si les conseils, on a jamais su les donner...

Je révise mes intentions alors que m'échappe l'essence même du mot 'vivant'...
J'veux pas finir secrétaire des morts qui continuent à faire semblant.

- Très bien, on ne parle pas d'amour. Mais ne m'envoie pas chier, s'il te plait, je déteste ça.

Je. N'en. Ai. Rien. À. Foutre.
Je veux réapprendre à compter les pas qui me laisseront valser avec les cendres de mes parents.
Imaginer qu'un monde, un vrai, m'attend et ne plus jamais être le centre de l'attention.
Sérieusement, je n'en peux plus. Il faut arrêter de me parler, m'étudier, me regarder, et penser.
Je ne suis rien de tout ce que l'on peut croire de moi, et je suis toutes ces conneries à la fois.

Je suis le pathétique de ma condition et la sincérité de mes sourires, même forcés.
Je suis le noir des yeux de ma mère aussi bien que les ascendants de sa colère.
Je suis le cœur brisé de mes larmes abandonnées et la faiblesse de mon corps.
Je suis, cette rengaine imprimée sur les cicatrices de mes anciennes peaux,
la pauvreté de mes rimes et tout ce qui fait de moi un orphelin raté.

Il suffit de me regarder pour savoir qui je suis, et se planter dans une folle beauté.
Je ne suis rien de ce que laissent croire mes yeux et vous prie de fermer les vôtres.
Rien qu'un chien battu qui n'a jamais essayé de prendre sa revanche sur la vie.
Si les épreuves renforcent notre humanité, la mienne devrait m'étouffer...

Tout ce que je sais, c'est la colère de me décevoir à chaque instant.
Et je hais le fait que mes douleurs, parfois, me font détester mes parents.
Ils m'ont rendu égoïste, se sont arrachés à moi si fort que mes doigts brulent encore.
Depuis qu'elle et lui ne sont plus dans mon schéma, je ne connais que ce jeu. Putain de moi.

- Comment tu t'appelles ?

Un soupire m'échappe et je sais qu'il enferme la réponse à sa question.
Cours-lui après, si tu veux réellement le savoir, mon prénom.

Je cache mes yeux, pose ma main contre mon visage de plus en plus froid.
A défaut de ne pas être vu, je m'offre la possibilité de tout ignorer.
Je ne veux plus voir la méchanceté sur les traits d'une jeune inconnue,
ni même connaitre les intentions malsaines qu'abritent sa voix étudiée.

J'ai si bien appris à me méfier qu'il n'existe plus de distinction entre le mal et son opposé.
Et c'est toutes ses intentions qui me bernent de leurs illusions amères et assoiffées.
Je ne sais pas si c'est moi qu'elle veut bouffer, ni d'où sortent ses airs méchants.
Reste sûr le fait que les mauvais l'emportent toujours, au dépit des plus grands.

Et puisque le monde veut que la cruauté d'une folle se nourrisse de mes mots,
j'en échappe un dernier, je le sens s'envoler sous la main qui protège mes pupilles.

- Pourquoi ?

Dégaine encore le bout de ta langue empoisonnée si l'enfer te le susurre,
je ne me défendrai pas pendant que tu t'acharneras sur moi, je le jure.
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MessageSujet: Re: Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ]   Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ] Icon_minitime120.02.10 17:08

      [Et je ne m'attendais pas à une réponse aussi rapide lol. Ca fait plaisir aussi xD
      Bisouuuuuuus]


- Pourquoi ?

    Je n'en sais rien, figure toi. Je n'ai même pas eu le temps de réfléchir au pourquoi du comment de ma question. Est-ce vraiment moi qui l'ai demandé, son nom ? Oui, c'est forcément moi, puisque j'attends la réponse, maintenant. Je dois être plus curieuse que je ne le pensais. Allez savoir pourquoi, j'ai eu une envie subite de connaitre son prénom. Parce que non, lui et moi on ne pense pas pareil. Non, on n'a pas la même vie. Non, on ne s'aimerait probablement pas si on se connaissait. Mais j'aime mettre un nom sur un visage. C'est comme ça.

    Alors je soupire à mon tour, comme lui quand je lui ai demandé son prénom. Putain, tu peux pas répondre, comme tout le monde ? Ca va, je ne vais pas te bouffer. J'ai seize ans, quel mal pourrais-je te faire avec ton prénom ? L'épeler de travers ?


- Faut vraiment une raison pour vouloir connaitre le prénom d'une personne ? Je demande en posant les coudes sur mes genoux afin que mes mains soutiennent ma tête de sorte qu'elle soit tournée vers lui.

    Je ne souris plus, mais ne boude pas pour autant. Sérieuse, je me contente de le regarder. Je ne peux m'empêcher de me redire une nouvelle fois que lui et moi, nous ne sommes réellement pas du même monde. Chuck me manquerait presque quand je vois le grand brun. Je me sentais plus en phase avec lui. Et puis lui, il m'a donné son nom complet sans que je ne lui demande, plus son surnom au cas où.


- Disons qu'à moins que tu ne t'appelles Amour, c'est un changement de sujet comme un autre. Je réponds alors, laissant ma propre question se perdre dans les limbes de l'oubli en y répondant moi-même, par un demi-mensonge pas tout à fait faux.

    J'imagine bien que dans son idée, la plus intéressante des conversations aurait été une à laquelle je n'aurais pas participé, mais ce n'est pas que je m'en fiche... C'est juste que je profite de ce moment de répit. La bonne volonté d'Ashley est étouffante, car si je me laisse aller à lui faire confiance, elle va me décevoir comme tout le monde. J'avoue que si ça n'avait pas été le grand brun qui avait été là, mais un autre, ça aurait sûrement été la même chose pour moi.

    Un jour promis, je penserai aux autres avant de penser à moi. Enfin le jour où j'aurais quelqu'un pour penser à moi à ma place, s'entend. En attendant, excusez moi, mais la pauvre ado incomprise a besoin de s'auto-gâter. Ce qui me tue, c'est que si je me côtoyais, je sais que je me détesterais. Je m'abandonnerais moi-même si je le pouvais.


- Pourquoi tu ne veux pas me le dire ? Je demande en me redressant et en haussant les épaules dans un geste interrogatif.
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MessageSujet: Re: Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ]   Si la vie m'était contée... [ Sahara Stanford ] Icon_minitime120.02.10 21:07

[ Je ne m'y attendais pas moi non plus !
ça me fait d'autant plus plaisir <3 ]


Pour quoi, en fin de compte ? Un paradis incertain, les prémices d'une sombre éternité ?
A quoi bon faire le bien si le mauvais étouffe la moindre étincelle de bonté ?
Putain ta gueule Charlie, t'es juste exténué. Crevé à en mourir d'être humain.
Rampe au lit, et sérieux, va te coucher. Mais ça n'ira pas mieux demain.

Pourquoi j'ai pas la force de bouger mes jambes, là, maintenant ?
Et d'où elle vient cette poussière malsaine qui force une enfant
à regarder une bête agoniser ? Ferme tes yeux, sérieusement.

- Faut vraiment une raison pour vouloir connaitre le prénom d'une personne ?

Oui, toujours. Et je n'aime aucune des possibilités qui m'incluent dans leurs vérités.
Si tu veux placer un nom sur la misère, contente-toi de m'appeler 'chien'.

Et si je fermais juste ma gueule de cabot, justement, m'imiterait-elle, lélève du diable ?
Je ne trompe pas même les ombres, personne ne suivra mon chemin noir dans sa torpeur.
Et mes routes sinueuses tracent mes pensées, je regrette les maux de mon cœur.
J'aimerais disparaitre, a défaut d'être ignoré, pour m'éloigner de ce mal infantile.

- Disons qu'à moins que tu ne t'appelles Amour, c'est un changement de sujet comme un autre.

Mais... putain.
On ne discute pas, on ne parlera jamais. Tu ne vois pas, que je suis condamné ?
Va faire chier un autre qui adorera la cruauté de ton attitude puérile.
J'emprunte à la vie les années dont elle prive tes pensées, si tu permets.
Je vieillis, là et sous ma main, mange le temps qui ne m'aura jamais pardonné.

Je m'imagine retourner dans la rue où j'ai grandi, y vivre comme j'y suis mort.
Avec ma guitare, mon clébard et mon sourire. Pour manger, je volerai.
Adoptant mes habitudes passées, je me déroberai aux regards que j'attire.
Et peut-être que je retournerai dans la boite qui a achevé de m'asphyxier.
Alors voilà et encore une fois... pourquoi ?

- Pourquoi tu ne veux pas me le dire ?

Parce que tu vas l'oublier d'ici les trois prochaines minutes, pour commencer.
Parce qu'il est celui de mon père et que tu ne mérites pas de le prononcer, ni même le penser.
Choisi par mes parents pour accompagner mon visage, mon corps et mon cœur, il est précieux.
Et sachant que l'entendre me fait frissonner, je refuse d'opter pour ce risque conséquent.

Je suis déjà tempéré par la nature dont la rage froide s'insinue en moi, je ne supporterais pas.
Alors je te demande silencieusement de fermer ta bouche, d'avaler ton venin et de m'ignorer.
Je sais que j'adopte déjà les manières de celui que j'ai été, avec le bitume pour maison.
Et ce qui est beau, c'est que j'ai le ciel pour seul toit et le monde à l'horizon. Mange tes murs.

Ma bouche garde prisonnières toutes les choses que je n'ai même plus la force de penser.
Je ne réponds pas, misant sur un silence éloquent. Ta gueule, souffle mon New-York.
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