Central Park. Marcher lentement dans les sentiers. Ce parc est tellement grand qu'il reste toujours un coin à découvrir, un détail à remarquer. Amber a traîné Chuck de force dans cet endroit de paradis pour elle. Quoi qu'elle en dise, elle se sent un peu nostalgique en cet endroit, un peu à découvert. C'était son refuge. Toutes ces années, Central Park avait été le lieu qui avait écouté ses angoisses. Que ce soit Alice ou Balto. Ils étaient ses seuls amis à l'époque où sa mère lui faisait l'école à la maison pour que ses horaires conviennent à ceux du métier. Mais c'est du passé ce temps. Après quelques pas à se chamailler comme un vieux couple, Amber aperçoit l'objet de son désir. Elle part en courant vers le comptoir de glace ambulant. Une fois devant celui-ci, elle hésite alors entre trois saveurs. Le préposé lui demande son choix en la regardant un peu trop longtemps et en ponctuant sa phrase d'un «Miss» qui sonne charmeur. Amber n'ayant absolument pas remarqué l'attention du vendeur n'attends pas la présence de Chuck pour commander. Elle prend une glace vanille, menthe et chocolat. Trois boules? Eh oui, ce n'était pas une envie de glace de fillette. Et bien qu'Amber aime parfois faire la naïve, elle ne l'est pas pour autant. Elle commence à manger sa glace en attendant que Chuck fasse son choix. . .

Chuck rejoint alors Amber. La toute belle a l’air d’une gamine, le nez dans sa glace trois étages. Elle regarde alors Chuck qui choisit d’un air grave le parfum de son délice glacé. Amber esquisse un sourire en coin à la vue de celui qui la pousse toujours à ses limites. Ce n’est pas une mauvaise chose. Chaque fois qu’elle se croit incapable de quelque chose ou qu’elle doute d’elle-même, Chuck la provoque. Il la fait réagir. Elle en finit à vouloir lui prouver qu’elle est capable de n’importe quoi. On pourrait croire l’influence d’un individu tel que Chuck serait néfaste pour un être relativement équilibré comme Amber. Mais ce n’est pas le cas. Qui aurait cru que sa présence dans sa vie aurait une influence positive.

Amber regarde Chuck faire son choix. Il paie avec galanterie pour les deux glaces qui fondent lentement dans leurs mains. Il s’éloigne d’un pas vif avec Amber à ses côtés. Une fois le comptoir hors de vue, il se pose. Amber lui fait face.

_Alors satisfaite ?

Amber sourit suite à cette remarque. Est-ce qu’une glace la satisfait. Est-ce qu’une glace à trois boules la satisfait ? Est-ce que la présence de Chuck la satisfait? Cette question tourne en rond dans la tête d’Amber. La présence de Chuck la trouble. Mais est-ce le plus loin que leur relation ira? Personne ne peut le savoir. Tout est possible avec deux êtres aussi imprévisibles qu’Amber et Chuck.

_ Absolument ! Qu’est-ce que je pourrais désirer et qui n’est pas en ma possession?

Amber s’approche alors très proche de Chuck. Sa présence hypnotisante s’approche doucement et sensuellement des lèvres de Chuck avant de passer sa langue contre la glace dégoulinante qu’elle tient dans ses mains. Quelques et secondes et puis oups. . . Es-ce que la main droite pleine de glace d’Amber vient d’atterrir contre le visage de Chuck? Eh oui, le diable a maintenant une allure de Clown. Et Amber rit aux éclats en regardant le visage tout collant de celui qu’elle apprécie un peu trop . . .

Réaction plutôt banale de la part de Chuck. Lui dont le tempérament est plus vif. Tant pis. Cette histoire d'argent ? Depuis quand Chuck surveille son portefeuille? Amber lui fait un regard d'ange avant de continuer à savourer le restant de sa glace. Tant pis pour toi Chucky. Qui n'aurait pas aimé commencer une bataille de glace avec la jolie Amber? Beaucoup seraient prêts à payer cher. Mais toi tu la laisse s'en tirer. Ne la laisse pas aller trop loin sinon elle risque de devenir incontrôlable. Tu ne voudrais pas qu'elle t'échappe pour aller chialer dans d'autre bras? Amber marche alors plus vite. Un peu plus vite que Chuck. Assez vite pour se retrouver avant lui au bassin de la bibliothèque qui inévitablement est trop tentant. Amber s'avance vers le fin rebord de la basse piscine et elle s'y met debout. Adorable, elle marche telle une funambule sur ce rebord. D'un côté, le sol d'une dureté incroyable qui pourrait écorcher ses jolies paumes de mannequin et de l'autre, de l'eau qui s'annonce plus que froide et qui risque de bousiller son bel ensemble. Et Chuck dans tout ça ?