Je marche dans les rues. La vie est morne sans mon soleil. Celui dans le ciel me nargue comme s'il savait l'ironie de mon sort. J'ai fait ce que je pouvais. J'ai décidé de changer. Je croyais quoi? Pouvoir être un décliquant toute ma vie et vivre hors du système. Je n'ai pas de vrai boulot et je ne suis pas assez bien pour mon amour. Mais je vais changer, je vais devenir quelqu'un dont je peux être fier. Je vais lui offrir tout ce qu'elle mérite.

Hier, j'ai ouvert mon courrier et à travers les publicités, il y avait une brochure pour l'université. Je suis brillant, je pourrais faire n'importe quoi. J'ai appelé. Il parait que je devrai graduer de mon lycée avant. J'ai été faire les examens auxquels je ne m'étais simplement pas présenté. Un jeu d'enfant. Comme si j'avais su les réponses par intuition. Sinon c'est la divine providence qui a décidé de m'aider. Hell no, comme si dieu existait. Ridicule. Alors je parierais avoir passé tous ces tests et je recevrai un joli papier avec des notes parfaites. La vie risque d'être un peu moins imprévisible, mais j'aurai tout ce dont j'ai besoin.

Je traverse Central Park en revenant de la bijouterie et je me dirige vers l'appartement d'Amy. Je répète mon discours dans ma tête, mais j'oublie tous les mots alors que la vois au loin. Elle marche le regard au ciel. Je sors de ma poche une petite boîte que je cache dans ma paume. En deux enjambées je suis devant elle. Mon amour, je prends une grande respiration. Je prends sa main dans la mienne.

_ Amy, mon amour, je sais que je n'ai pas souvent été parfait, mais ces derniers jours sans toi, je ne veux plus jamais revivre ça.

Je m'agenouille à ses pieds. Mon pantalon sera trempé, peu importe. D'une main je lui présente la boîte.

_ Je t'aime Amy, Épouse moi.

J’attends que mes mots fassent leurs chemins vers le cœur de ma bien-aimée. J’espère parce que je ne sais pas prier. J’attends ses mots qui vont soit m’achever soit me faire vivre à jamais. C’est alors qu’elle ouvre les lèvres pour murmurer à mi-voix ;

- Je... Oui... Je t'aime

Et elle s’élance contre moi. Je la serre contre mon cœur. Je ne sais pas ce qui m’arrive. Moi qui n’ai pas eu de famille depuis toutes ces années. J’aurai enfin quelqu’un avec qui partager ma vie. Quelqu’un à supporter et sur qui compter. J’ai une vision heureuse de la famille que je n’ai jamais eue. Je vois Amy avec un gamin dans les bras. Il a ses yeux et mon sourire. Je me sens stupide et j’échappe une larme qui coule sur ma joue. Je ne pleure presque jamais, mais c’est la première fois que c’est de bonheur. Je garde Amy contre moi et je la fais virevolter dans les airs. Ses pieds ne touchent plus au sol et la force centrifuge nous soude encore plus. Je la repose au sol et la regarde dans les yeux sans la laisser glisser hors de mes bras. Maintenant, nos vies sont liées comme le sont nos corps.

- Laisse-moi seulement . . .

Je reprends la boîte de velours et en sort la bague que j’ai achetée. Ce n’est pas une pierre montée avec des diamants à perte de vue. Pas que je n’aie pas les moyens, mais ce n’est pas Amy. La bague que je lui offre est toute simple, un anneau d’or blanc. À l’intérieur, j’ai fait graver nos deux noms et la date de notre rencontre ainsi que pour toujours. Elle le découvrira quand elle sera prête. Je prends alors sa main dans la mienne et la serre avant passer l’anneau à son doigt. Rien ne pourrait me rendre plus heureux.

Je soupire, sachant que je ne tiendrai pas longtemps devant ses yeux à elle. Ses prunelles foncées qui me feraient promettre la lune, mais pas au dépit de sa sécurité à elle. Si elle pouvait comprendre, je lui aurais dit. Mais rien ne changera mes mauvaises actions et tous ceux qui ont déjà vu mon visage. Ils ne feraient qu'une bouchée de son innocence déjà envolée. Elle n'est qu'un ange que je ne peux pas me permettre de briser. Je ne ferai plus l'erreur de croire que j'ai droit, moi aussi, à une vie heureuse. Je vais disparaître, la laisser trouver quelqu'un de sain pour elle. Quelqu'un qui soit prêt à lui donner cette vérité qu'elle mérite. Je ferme les yeux pour ne pas laisser couler mes larmes. Elle n'a pas besoin de voir ça. Elle n'aura même plus à penser à moi. Je soupire, ne me décidant pas à la laisser là, au beau millieu de central park. Je ne peux plus continuer à faire un pas en avant, un pas en arrière. je la blesse un peu plus chaque fois, et j'y laisse des morceaux de moi au passage.

Je hoche la tête, désolé, lorsqu'elle refuse, sans équivoque, de m'épouser. C'est la fin de mon monde à moi. C'est mon coeur qui se brise. Je ne sais pas quoi faire d'autre que de reculer. Je recule au point où elle n'est qu'un petit point devant moi. Je finis par briser le lien de nos regards et je me retourne pour courrir. Je veux échapper à ma vie qui n'est qu'un tunnel sans fin. Je veux pouvoir continuer de respirer alors que ma gorge se bloque. Je voudrais que ce soit facile, léger, que je puisse hausser les épaules et la laisser partir comme on dit aurevoir à un pote qu'on reverra la semaine prochaine. Mais je ne peux pas. Alors je cours et une fois à bout de souffle, je m'arrête dans une rue sans passants et je laisse couleurs les larmes le long de mes joues. Je ne prends pas la peine de les essuyer, je pleure Amy, mon amour, ma vie. Je Soupire et essuie mon visage de mon t-shirt. Je ne dormirai pas cette nuit, ni la suivante. Goddbye my lover . . .