« Tu sais aussi bien que moi que tu n'as pas le choix. Si tu ne coopères pas, tu sais ce qu'il va se passer. Je raconte tout, je tombe, tu tombes. »

Tels furent les mots qui guidèrent mes pas jusque cet enfer de métal.
Les larmes de Paige n'ont pas aidé, ont renforcé mon allure.
Le doute.

J'ai cru mourir en sonnant à l'interphone de ce mouroir.
Demander la permission d'entrer fut tellement ironique.
L'appréhension.

On s'empara de mon casque, de mes clés, mon portefeuille.
Je me retrouve à nouveau dépouillé, étouffé une dernière fois.
La peur.

Cette ambiance m'oppresse, je mène un combat mental féroce.
Je m'efforce de penser que cette fois-ci, je ressortirai. Très vite.
L'incertitude.

Je ne laisse rien paraitre, je crois que les gardiens me reconnaissent.
Ils me guident. Une ébauche de sourire et puis s'en vont.
Le malaise.

Je n'étais pas un pensionnaire difficile, juste respecté.
Frappais quand il le fallait, aidais un peu tout le monde.
L'attente.

Je m'assieds au parloir, du côté que je ne connaissais pas.
Découvrant l'envers du décor, je joue avec le son que produit la table sous mes doigts.
L'inconnu.

Soudain, la porte s'ouvre dans un vacarme que je suis le seul à trouver assourdissant.
Tout est amplifié ici. Je respire et me penche pour revoir ce visage familier.
Le choc.

Jimmy se pose en face de moi, l'envie de sourire me démange.
Mais ce petit con essaie de me faire chanter, je le dévisage patiemment.
Le passé.