Love in New York
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 • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •

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Thomas Parker

Thomas Parker

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MessageSujet: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime126.09.11 20:21


this may be my paradise.


Les lumières de la ville semblent s’éteindre une à une. Le soleil tardant à percer entre les gratte-ciels. New York m’a manqué et je ne le réalise que maintenant. Les gens s’éveillent avant le jour, troquant un café contre quelques heures de sommeil. C’est ça New York, ne dormir que trop peu et carburer à la caféine. Ça me fait sourire. C’est comme une routine que tous les habitants se partagent. Des gens qui pourraient ne jamais se croiser, mais qui en ce moment, boivent une tasse pour commencer la journée. Des âmes en parallèle. L’idée me plait bien. Une unité dans cette ville où l’excentricité est à son meilleur. Je me sens chez moi, dans ces rues mal éclairées où la pénombre laisse lentement place à la lumière. J’ai déjà dormi dans ces ruelles. Parfois je me dis que c’est mieux de ne pas en parler. J’imagine mal ma Camille pouvoir comprendre ce que c’est, la pauvreté. Le reste, la douleur, la perte, je sais qu’elle connait autant, si ça n’est plus que moi. Lorsque je travaille au bar, j’ai toujours une pensée pour elle, et la peur qu’elle réalise que jamais je ne pourrai lui donner la vie qu’elle avait. C’était une folie, de partir dans la nuit, de s’enfuir sans se retourner. C’était un des plus beaux coups de tête que j’ai vécus. Qui aurait cru, qu’il ne me fallait qu’elle, pour être heureux. J’aimerais seulement, que l’inverse soit vrai.

Mes doigts se crispent sur mes clefs. Je sais qu’une simple addition de secondes me sépare d’elle. Je souris comme un con, alors que la première vision qui m’émerveille est la sienne. Touchée par les premiers rayons du soleil, encore endormie sur le matelas. Je dépose mes clefs sur la table d’entrée, et j’enlève mon t-shirt trop porté, pour me glisser à côté de Camille et profiter des dernières minutes de sa nuit. Je suis si proche, sans la toucher. J’avance mon nez, pour le frotter dans son cou. Caresse anodine. Elle commence à remuer, et elle sera bientôt levée. Flottant dans les derniers instant du sommeil, ma Camille se retourne vers moi, comme si elle avait prévu, qu’on se retrouve nez à nez.

« Hey. » Murmurai-je contre ses lèvres, en guise de bonjour.

Je ne poserai pas les questions évidentes. Les « bien dormi ? » et autre clichés. J’espère seulement qui si la nuit a été une suite de cauchemars, qu’elle me dira. Ça n’est pas trop lui demander, je crois.
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Camille DesChamps

Camille DesChamps

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime102.10.11 17:54

Je cours, sans savoir où je vais. Mes jambes semblent ensanglantées. Ma vie s'effiloche au rythme de mon souffle qui va trop vite. J'ai mal au cœur. J'ai envie de vomir. De mourir. Je cours toujours me retourne parfois. Me dis soudainement que quelqu'un me poursuit, que je dois accélérer. Courir toujours plus vite, toujours plus fort. Mon souffle se perd, je suffoque. Je veux arrêter. que mon esprit se stoppe, je veux exister.

Et puis la voix de mon père, son regard. Les gens de Victoire, leurs rires. L'abandon, la drogue. Tout s'accumule, je vis trop vite, je cours toujours. On aurait pas du, les regrets. J'ai mal au ventre, le vomissement sera bientôt, je crois. Je transpire parce que ma course ne s'arrête pas. Je me sens bouger, exister pour je-ne-sais-quoi, avoir mal tu crois ?

Je cours, je cours, je cours. Et mon corps se s'incline pour pouvoir accéder au chemin le plus court. Mon visage se tourne, ma vie redevienne normal. Je ressens son souffle, je respire à nouveau. J'ouvre les yeux, entrevois son visage. Ma bouche est pateuse, je n'aime pas ça. Mais il souris, murmure au creux de mes lèvres.

Mon rêve s'efface, mon sourire revient, rien n'a changé, je suis bel et bien là. Lui proche de moi. J'entoure son corps de mon bras qui n'est pas en dessous de moi. Je soupire, baille encore un peu. J'émerge d'un sommeil tourmenté, je crois qu'il le voit. Thomas il voit tout, il est comme ça.

- J'ai couru cette nuit ...

Parce qu'il sait ce que ça signifie, il connait mes rêves comme mes cauchemars. Chacune de mes cicatrices, chaque chose m'ayant brisé. Il sait, alors oui, j'ai couru et il comprend ce que je veux lui expliquer. Parce que c'est mon Thomas, qu'il est comme ça ...
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Thomas Parker

Thomas Parker

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime103.10.11 1:09

Voilà qu’elle s’éveille au rythme de New York. Ses paupières dansent comme des papillons, et son bras trouve sa place autour de moi. Ma Camille, elle est tombée du ciel. Je souris à en avoir mal de pouvoir un jour la perdre. Du bout des doigts, je fais le trajet de son bras, pour passer son épaule et glisser ma main contre son cou, là où c’est encore brûlant de sommeil. Ses yeux se fixent sur moi. Je voudrais me perdre dans ces yeux là.

- J'ai couru cette nuit ...

Et moi j’ai couru toute ma vie. Mais on s’en sort, de ce qui nous effraie, de la nuit et du passé qui nous colle à la peau. Je devrais le savoir, parce que bien souvent, je crois que j’en suis sorti. De ce cercle sans fin où on se perd au profil des ombres qui nous hantent. Je crois que j’aime tout de Camille, son passé et son présent. Chaque ligne sur son corps est un combat. Elle est plus forte qu’elle ne le croit.

Elle n’est pas la seule à rêver d’une autre vie. Mes délires nocturnes sont plus tranquilles que les siens. Personne ne me poursuit. Le temps se fixe au pire moment de ma vie. Cet instant où j’ai trouvé ma mère, baignant dans son sang et où j’ai compris que plus jamais elle ne serait là pour me protéger. J’ai couru cette nuit là, mais je ne cours plus, parce que je t’ai trouvé toi, ma Camille.

« Tu courrais vers quoi ? »

Je connais ses fantômes aussi bien qu’elle-même. Sa noirceur qui la hante une fois la nuit venue. Je m’en veux de la laisser une fois la nuit venue pour ne revenir qu’au matin. J’aimerais la garder contre moi et effacer les mauvais rêves, mais je sais que ça ne suffit pas. Mon bras la fait glisser tout contre moi. Sa tête contre mon torse et ma main dans ses cheveux.

Ne me dis pas ce qui te fais fuir, mais dis-moi où tu veux qu’on aille. J’irai au bout du monde si tu me le demande. On sautera dans un train pour une destination inconnue, avec rien d’autre que nous deux et ce sentiment qui nous lie. Le jour où t’es tombée du ciel, je n’ai pas eu le choix de t’aimer.

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Camille DesChamps

Camille DesChamps

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime106.10.11 11:10

Les souvenirs de cette nuit s'effacent petit à petit. J'ai de moins en moins mal au cœur, tout doucement guéris par les yeux de celui qui pourrait être l'homme de ma vie. Cette pensée me fait peur, alors je la garde pour moi, j'esquisse un sourire pour montrer que ça va. Que je suis bel et bien dans la réalité. Enfuie de mon propre monde cauchemardesque, de ses rêves à oublier.

    « Tu courrais vers quoi ? »


Je ne sais pas, je ne sais plus. Tu sais cette impression bizarre que même lorsqu'on va bien on est perdu ? L'impression, la force qui agit sur toi, celle qui te dit que jamais au grand jamais tu n'aurais du méritait tout ça. Toi, cette vie, New-york ... Cette vie.
J'ai horreur que mes pensées se répètent. Je me déteste lorsque je fais cela. J'ai horreur de moi, Thomas, tu comprends n'est ce pas ? Cette haine suprême qui envahit tout mon esprit. Cette haine que je ressens envers je-ne-sais-qui, le monde, tout cela. C'est n'importe quoi.

Le bordel de mon esprit s'annonce plus dur que prévu à gérer. Je m'en veux de te l'imposer, si seulement, tu savais ... Je ne comprends pas comment tu fais pour arriver encore à me penser capable d'avancer. J'y crois pour toi, je ne sais pas. Je ne suis pas douée pour ça, tu sais. Vivre, etc.

    - Je crois que ... Oui, c'est ça, n'est ce pas ? Je crois que je fuyais quelque chose, plutôt.


Je fuyais mon père, encore une fois. Je fuyais la pension, celle qui a failli avoir raison de moi. Je fuyais tant de choses, tu sais, mes cicatrices, mon envie de crever. J'suis pas normale, Thomas, ça doit venir de là. Je vois que cette solution, faut juste que je me fasse une raison.

    - Pas trop longue ta nuit, ta soirée ?


Parce que j'ai besoin de changer de sujet, pour ne pas sombrer. J'ai besoin d'oublier une nouvelle fois avant de me replonger dans ce monde de pensées. Cette nuit quand tu vas de nouveau me laisser. Quand l'univers me semblera de suite plus petit et froid, sans toi.
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Thomas Parker

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime106.10.11 17:06

Et Camille fronce les sourcils, son nez se plisse, ses lèvres se pincent. Elle ne veut pas en parler, c’est tellement clair. Peut-être qu’elle ne sait pas se l’avouer. Mes instincts ont toujours étés de fuir, mais pas cette fois. Je veux comprendre, je veux l’aider. Elle se laisse manger par des rêves plus vrais que notre vie ensemble. Ça me prend au cœur, qu’elle préfère la noirceur à la lumière. Elle n’y peut rien, c’est dans sa nature. Elle est brisée, ma Camille. La vie lui a arraché des morceaux, la détruisant un peu plus chaque jour. J’aurais voulu la reconstruire, pas simplement l’empêcher de tomber. Mon cœur fond alors que mes doigts s’agrippent à ses boucles. On en fera quoi, de toi et moi, ma belle. On en fera quoi le jour où tu cesseras de te battre.

- Je crois que ... Je crois que je fuyais quelque chose, plutôt.

La même histoire, les mêmes peurs sous des formes si différentes qu’elle croit être envahie, poursuivie sans relâche. Les démons ne viennent pas tous de l’enfer. La majorité d’entre eux viennent de notre réalité. Je le sais, le mien était si grand que son ombre n’a jamais cessé de me couper du soleil. Mais j’ai grandi, j’ai fini par oublier les monstres sous le lit, j’ai fini par ne plus avoir de lit. Les choses changent le temps d’une nuit, j’aimerais juste que celle-ci soit la bonne. La nuit où tu troqueras tes maux contre l’espoir de peut-être en guérir. J’y crois, mais ça ne fait aucune différence. C’est sa noirceur, pas la mienne.

Mes doigts glissent contre son dos, et j’aimerais qu’on reste là. Que la vie cesse d’avancer, de tomber en spirale, de nous étourdir de ses illusions. On pourrait être heureux si tu décidais d’y croire.

- Pas trop longue ta nuit, ta soirée ?

Je souris d’un sourire triste. Parce qu’on s’en fout de ma nuit, tant que les siennes ne seront pas tranquilles. Ce sont ses nuits à elle qui nous tiennent éveillés. Qui nous inquiètent toute la journée. On s’en fout des gens à moitié saouls, de la musique trop forte et des verres brisés. Rien n’a d’importance, si ce n’est nous deux.

J’aimerais lui faire tirer une carte et lui faire croire qu’on peut encore rêver. Mais on sait très bien que le monde se distingue en noir et rouge. Noir sont ceux qui font du mal, rouge sont ceux qui en souffrent. Le roi de pique poursuit probablement encore la reine de cœur. T’es une reine, ma Camille, mais tes yeux te jouent des tours.

« Oh, tu sais, c’est toujours long quand t’y es pas. »

Mes mots semblent creux, pour la simple raison que jamais ils ne pourront transmettre ce qu’elle représente pour moi. Les mots me tombent dans la gorge. Les beaux mots, ils s’échappent sous ma langue. Me voilà réduit à la vérité simple sans les parures du chevalier qu’elle mérite. Celui qui pourrait terrasser le dragon et les flammes de son enfer sur terre. J’aimerais être ce courageux, mais je ne suis qu’un homme, et ça n’est pas assez.

« T’as faim ? Tu veux des crêpes, des œufs . . . »


Parce que si je ne peux rien contre son moral, au moins je peux nourrir son corps. Ça prend des forces pour continuer à avancer avec le poids des années sur ses épaules. Je me sens si impuissant que je tente de le cacher. Des cartes et un déjeuner, n’importe quoi pour qu’elle ne voit pas, que ce qui la tue me tue aussi.
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Camille DesChamps

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime107.10.11 19:39

Je soupire, je ne sais pas pourquoi. Je tente quelque chose, oublier mes rêves. Mon passé. Penser à l'avenir, à ses côtés. Je soupire de bonheur aussi, parce qu'il est bel et bien là, tout contre moi. Je soupire parce que c'est Thomas, et que jamais je n'aurai penser mériter quelqu'un comme lui. Et je n'ose pas m'avouer que c'est lui me vie.

Parce que cette phrase là fait peur. Parce que s'il s'en va, je ne serai plus rien, plus tout à fait moi. On est un duo, ça ne changera pas, n'est ce pas ? Je veux qu'il me chante le monde à ses côtés, qu'il dise les choses comme il les voit, qu'il me parle de magie, avec lui, avec moi. Je veux un monde tout entier à son nom, juste comme ça. Je ne rêverai plus, je le promets, essaierai de ne plus jamais avoir peur, à ses côtés.

    « Oh, tu sais, c’est toujours long quand t’y es pas. »


Mon coeur explose, en silence, et je lache un sourire, dans le vent pour lui montrer mon soulagement. C'est toujours long, aussi, sans toi. Je te le dirai s'il le fallait. Mais j'ai l'impression au fond de moi qu'il le sait déjà. Qu'il se doute que le soir, lorsqu'il part, je me contente de m'allonger dans le lit. Priant pour que le sommeil arrive toujours plus vite. Toujours plus vite comme ça, j'ai juste l'impression de fermer les yeux une minute, et il est déjà là, de retour près de moi. C'est idiot, Thomas, comme je dépend de toi.

    « T’as faim ? Tu veux des crêpes, des œufs . . . »


Je frissonne encore d'avoir sentie ses doigts glisser dans mon dos, alors je mets un temps à assimiler ce qu'il me demande. Je ne réalise même pas à quel point il est parfait. J'ai une chance inouïe, et je me dis encore une fois que lorsqu'il aura trouvé quelqu'un de moins torturé, de moins comme moi, il partira.

Alors comme elle est venue, je chasse cette pensée de ma tête. Inspire un grand coup avant de hocher positivement le visage. Je veux tout, tu sais ? Les œufs, du bacon et même du pain, c'est vrai. Mais je veux aussi, tes mots, tes pensées, ton corps et ton touché.

    - Hum, tu me prends pas les sentiments là.


Parce que c'est vrai, j'ai eu souvent du mal à m'alimenter, mais maintenant, je vais bien, pas vrai ? Je ne me coupe plus, ne me déteste plus, ou presque pas. Et puis, je ne sais pas, savoir qu'il veut faire quelque chose pour moi, encore une fois s'entend, ça me donne cette drôle de boule au fond de l'estomac. Comme un chat, un tout petit, qui ronronne parce qu'on s'occupe de lui.

Et j'en reviens à m'en vouloir, à me détester, juste un peu, juste comme ça. Parce que je ne sais pas faire ce qu'il fait. J'ai tellement du mal à m'occuper de moi que je ne sais pas comment faire pour m'occuper de lui. Pour devenir quelqu'un vers qui il voudra toujours se tourner. Vers qui le matin après avoir travaillé il voudra toujours revenir. Si tu me quitte, j'en mourrai, tu le sais ?

Je fais taire mes pensées, me dis que je n'ai pas le droit de penser cela. Même de l'imaginer, ce n'est pas juste, n'est ce pas ? S'il s'en va, je le laisserai, parce que je sais que ce sera pour une fille bien mieux que moi. Beaucoup plus qu'une simple fille à papa qui n'a jamais su gérer sa vie. Qui s'est éclaté le cerveau bien trop de fois avec je ne sais plus quoi, de la poudre blanche jusqu'au extas.

    - Je dirai des œufs brouillés, du bacon, du pain perdu et peut être des pancakes.


Je finis par lui souffler avec envie. J'ai faim, j'ai faim du monde, de nourriture, mais aussi de lui. J'embrasse ses lèvres parce que je me réjouis de les savoir toujours à moi. Parce que j'essaie d'oublier mon monde celui où je n'aurai pas du naitre, existé. Je l'embrasse, parce qu'il m'a manquait. Parce qu'une nuit sans lui, c'est bien trop long et puis ...

    - Et pendant que tu fais ça, je vais aller me doucher.
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Thomas Parker

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime110.10.11 1:21

Je ne tente même pas de déchiffrer le sourire sur son visage, je profite de sa présence, de sa chaleur. Malgré les doutes et les épreuves, jamais je ne pourrais regretter nous deux. Camille, c’est la seule bonne chose qui me soit arrivée. Entre ses doigts, sous son regard, je ne suis plus le petit garçon terrifié de ne jamais revoir sa mère. Elle me fait grandir, sourire, vivre. Rien n’égalera jamais l’exaltation d’être simplement à ses côtés. C’est grand. J’en tremble de contentement. Mes faibles ambitions sont satisfaites. Aucun montant d’argent, aucun prestige, n’égalera l’excitation de la retrouver chaque matin. Dormir n’a plus aucun attrait pour moi, lorsque je peux être éveillé, nez à nez avec Camille. Ses lèvres s’ouvrent alors qu’elle réfléchit, formant un « O » si parfait que je voudrais y mourir.

- Hum, tu me prends par les sentiments là.

Je me mords la lèvre inférieure. Elle est adorable et elle ne le sait même pas. Ses yeux pétillent de vie et ça m’encourage. Ses maux sont restés coincés dans les abîmes du sommeil. Tout est possible, à la lumière du jour. Je te donnerai tout ce que j’ai, ma belle, et on ne s’arrêtera jamais. Vivre à deux c’est tellement mieux. Je te porterai jusqu’au lendemain, les jours où tu n’en auras plus la force. Tes sentiments, ils font de toi la plus belle des contradictions. Ton cœur est mort pour mieux vivre. On a brûlé cette existence qui te noyait. Il ne reste qu’à en balayer les cendres, pour un jour rêver en blanc. Pour un jour respirer sans entraves. C’est si proche que je peux y toucher. Ton bonheur au bout de mes doigts. Crois-moi, quand je te dis que je sauterais dans le vide pour l’attraper. Il y a des choses plus précieuses que soi-même. Plus jamais je ne laisserai filer une de ces merveilles.

- Je dirai des œufs brouillés, du bacon, du pain perdu et peut être des pancakes.

J’ai un sourire au coin des lèvres qu’elle m’arrache d’un baiser. Si c’est ça le paradis, et bien j’en veux une éternité. Tu sais, Camille, que je n’avais jamais osé rêver de ça, avant de te rencontrer. Ça m’aurait probablement achevé, de compter toutes les choses que je n’aurais jamais. Mais toi, juste à exister, tu me fais rêver. Nos imperfections se complètent et on pourrait s’en bâtir une vie. Même un déjeuner comme celui là, j’en ferais tous les matins, juste pour te garder encore une nuit de plus. Je me balance entre l’éphémère et l’éternel. Parce que quelqu’un comme toi, ça n’est pas fait pour durer. Si tu ne te détruis pas, c’est moi que tu finiras par détruire, et ça me conviens. Rien ne fait vraiment mal lorsque tu m’embrasse comme ça.

- Et pendant que tu fais ça, je vais aller me doucher.

Et je la regarde filer vers la salle de bain. Elle s’envole comme un oiseau que je n’aurai jamais le cœur de mettre en cage. Tu es mon miracle, Camille. Je ne connais simplement pas les mots pour te le dire. Nous deux, c’est plutôt simple. Une carte parmi tout le paquet et une jolie main me sortir du lot. Mon cœur a recommencé à battre avec le tien. J’ai cessé de courir quand je t’ai trouvée. On a une ville grandiose qui nous entoure. Tout est plus beau, loin de cette Victoire qui porte si mal son nom. Ils sont encore misérables de l’autre côté de l’océan. Alors qu’on s’en sort comme on peut, entre les sourires et les larmes. On a le meilleur des deux.

Mes doigts contre la porte du réfrigérateur, des œufs, du bacon, du lait. J’ai appris à cuisiner comme on apprend à monter un vélo. Je me suis planté plusieurs fois. J’ai le souvenir d’une recette de crêpes qui étaient anormalement salées. On en a tellement ris qu’on se roulait par terre. Je l’ai fait taire d’un baiser et ça n’avait plus d’importance, le goût des crêpes ou même la ville dans laquelle on se trouvait. Maintenant, je sais faire pour que ça soit plutôt bon. Parce que c’est à moi que ça fait le plus plaisir, de la voir manger avec appétit.

Tout semble prêt. Il ne manque que Camille. J’attends, jusqu’à m’ennuyer. Depuis si longtemps, j’étais seul, et maintenant, je ne sais plus exister sans elle. Ça me fait plaisir et ça me fait peur. Qu’elle ait tant d’importance pour moi, alors qu’elle pourrait partir. Je pousse la porte de la chambre, pour la trouver, presque prête. Ses cheveux encore humides, collant à sa nuque. Je m’approche sans un mot, pour l’entourer de mes bras, l’empêchant de se brosser les cheveux. Je la respire un instant, avant de l’embrasser à la base du cou. Juste parce que je suis con et qu’elle m’a manqué. Elle sent bon.

« C’est prêt » m’exclamai-je sans la lâcher.

Je ne veux pas la laisser partir, et je la serre un peu plus contre moi. La nuit, c’est trop long pour être séparés. J’ai besoin de faire le plein de Camille. Certains carburent à la caféine ou aux anti-dépressants, moi, Camille, c’est la seule dont j’ai besoin.
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Camille DesChamps

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime130.10.11 21:04

Ma vie s'arrête, je pourrai le jurer, comme elle s'arrête chaque fois qu'il va travailler. Je devrai, oui, y aller moi aussi, mais je n'ai pas la force, je ne suis bonne qu'à ça, rester à la maison à avoir horreur de moi. J'ai mal au ventre, Thomas, parfois ... Ma vie s'arrête, je le vois, je le sens, c'est en moi.

Je ferme les yeux, m'enferme dans la cabine de douche, commence à avoir peur, l'espace de quelques secondes, le temps d'ouvrir enfin le robinet, le temps de sentir l'eau couler sur moi. Sur celle que je suis et ne suis pas. Je suis un ramassis de je-ne-sais-quoi. J'ai peur vraiment, tu vois ?

Et puis je me concentre sur cette nourriture que je vais devoir affronter, j'en avais envie pourtant, je crois. C'était simple je voulais tout et maintenant plus rien, mon estomac se serre, si fort qu'il me fait comprendre qu'il n'a pas besoin de ça. Que ça voudrait signifier les cicatrices et la vie d'une fille perdue, de celle qui ne devrait pas être là.

Je secoue le visage, refoule mon envie de pleure au moment où l'odeur de shampooing se fait oublier, envahi tout doucement par l'odeur de sa cuisine, la seule que je n'ai jamais mangé avec plaisir. C'est idiot, n'est ce pas ? Tellement, je le sais, je le vois.

J'oublie, j'oublie que ma vie s'était arrêté, j'oublie pleins de choses, les rêves, la nuit, les cicatrice, un bout de moi. Juste comme ça. J'ai plus envie d'y penser. Pas pour l'instant, plus jamais peut être, qui sait, si le courage vient en moi un jour, je le pourrai. Si je pourrai même le jurer ... En croisant les doigts, pour moi.

Je stoppe l'eau, parce qu'elle me brûle à présent, elle me lave de tout ces péchés que j'ai commis et je n'aime pas ça. C'est con, je le sais. Je devrai pouvoir avoir la force de laisser le passé au passé ... Je devrai, oui. Mais je n'y arrive pas, c'est aussi simple que ça, c'est con et simple à la fois. Peut être comme moi.

Serviette en main, j'entoure mon corps, que je ne regarde pas, que je ne regarde plus. Depuis bien longtemps déjà. J'ai appris, je crois, je ne sais pas, à ne plus pleurer sur toutes les choses que j'ai pu faire pour l'abimer.

Je retourne dans la chambre, respire du plus fort que je le peux dans le couloir pour m’imprégner de l'odeur de sa nourriture, de lui aussi peut être, je ne sais pas. J'attrape un short, n'importe lequel, et je ne laisse pas le temps à mon esprit de se dire que mes cicatrices seront visibles avec ça sur moi. De toute façon, je ne bougerai pas de l'appartement de la journée, je le sais. J'attrape le reste de mes habits, sous-vêtement et t-shirt surement trop grand.

Je n'ai le temps que d'enfiler la moitié de mes vêtements, mon Thomas de nouveau proche de moi, je respire, je crois. Ma vie reprend son rythme, là où elle s'était arrêtée. Là où je m'étais sentie bêtement abandonnée. Je sens son baiser se déposer doucement dans mon cou, et j'en frissonne, bêtement aussi. Je me retourne vers lui, au moment où ses lèvres parfaites me disent que oui « C'est prêt. »

Je souris, sincèrement. Mon cachet pour oublier ? C'est lui, il n'y a pas d'autres solutions. Et je le sais en plus de cela, je sais que je dépends totalement de Thomas. Je me demande parfois, les jours où je me dis que je ne le mérite pas, à quoi ressemblerait mon monde s'il ne tournait pas autours de lui. Où je serai à présent si je n'étais pas avec lui. Les mélodramatiques diraient que je serai morte surement, une overdose ou quelque chose comme ça. Et le pire ? C'est que ce sont ces gens là qui auraient raison. Si je n'avais pas eu Thomas, j'aurai juste touché le fond.

Oui, il y a des jours où je me demande tout ça, et ces jours là ? Je pleure en silence et je prie aussi, je prie les dieux de faire en sorte qu'il reste avec moi. Oh pas pour toujours, je n'oserai pas demandé ça, je sais bien qu'une éternité avec moi, ce doit être compliquée. Non, pas pour toujours, mais juste un temps, quelques années ... Profiter au maximum de tout ce qu'il peut m'apporter jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il a besoin de quelqu'un qui sourit à la vie.

De quelqu'un qui serait bien, je ne sais pas vraiment, je crois, de quelqu'un moins comme moi. La bonne solution serait surement là.

- J'ai faim. que je lui avoue en souriant, balayant mes doutes d'un nouveau baiser posé sur ses lèvres. Et puis, ça sent incroyablement bon. sa cuisine, oui, mais son odeur à lui, surtout.

Je souris, une nouvelle fois, je me dis que je ne fais pas semblant quand je fais cela. Il est le seul à avoir la clef de mes sourires. C'est sacré. Et puis je me tourne pour regarder le lit, je m'arrache le cœur en arrachant mes yeux de son visage, surement. Je soupire et attrape mon t-shirt, le fais glisser sur mon buste, à présent caché. Habillée, je me retourne vers lui, redonne un sens à ma matinée, et j'attends. Je ne sais pas, son feu vert peut être. Je suivrai ses pas, je ferai ce qu'il veut, je crois. Je veux juste savoir, calquer ses mouvements parfaits pour que les miens paraissent plus vrais.


Dernière édition par Camille DesChamps le 19.12.11 18:53, édité 1 fois
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Thomas Parker

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime116.11.11 4:31

Mon cœur se contente de battre lascivement, tranquille, apaisé d’avoir retrouvé sa moitié. Est-ce que c’est tordu, d’être heureux d’avoir Camille juste pour moi. De ne pas avoir à la partager avec le monde entier ? Je la garde jalousement pour moi, avec moi, en moi. C’est bien clair qu’elle ne m’appartient pas, parce qu’elle n’appartiendra jamais à personne, mais je me plais à croire que j’ai un petit bout d’elle avec moi, partout où je vais. Je crois qu’elle m’a changé, sans le savoir, sans même que je le réalise. Ma vie avançait sans but, sans rien à l’horizon, alors que maintenant tout ce que je vois c’est elle. Ma Camille, c’est l’astre autour duquel tourne ma vie. Et ça me fait du bien, de ne pas déambuler vers nulle part. C’est un agréable changement. Une vingtaine d’années à être le gamin sans futur, maintenant, je peux apercevoir au loin l’homme que je pourrais devenir.

Ma Camille se retourne vers moi pour m’embrasser, et je ferme les yeux, transporté, mes bras toujours accrochés à elle. On est bien ensemble, pas vrai, ma belle ? On peut tout faire ensemble, on peut toucher le ciel et ne jamais revenir. Je ne crois pas que je pourrais revenir à un avant sans elle. À ma vie sans rien. À vivre dans la rue, à n’avoir personne. Ce serait comme d’avoir échoué, de revenir à case départ. La seule consolation, c’est que je serai toujours quelqu’un de mieux que mon père, ce bâtard meurtrier, ce moins qu’humain. Alors je me contente d’être moi, qu’est-ce que je peux faire de plus ?

- J'ai faim. Et puis, ça sent incroyablement bon.

Je mords un sourire à mes lèvres, juste parce qu’elle existe. Parce que le moment présent est beau et grand. Pas besoin d’un appartement de luxe ou de meubles art-déco, pas besoin d’une télé plasma ou d’une voiture de marque. On a besoin de rien de tout ça pour être heureux. On a juste besoin de nous deux.

« Direction la cuisine. » que je murmure à son oreille.

Je prends la main de ma belle, et je la traine gentiment vers la cuisine. Rien ne presse, mais ce serait dommage que tout ça refroidisse. J’aime sentir la chaleur de sa main dans la mienne, le doux contact me laisse planer jusqu’à la cuisine, où le repas nous attends. Avec ce boulot, je ne sais même plus si j’en suis au petit déjeuner ou au souper, mais je calque ma vie sur Camille. Elle est mon nord, ma boussole et mon seul point de repère.

Une fois assis à la table, je me rends compte que je suis affamé, que je crève de faim, que tout ce bonheur me creuse l’appétit. Je me remplis une assiette de tout ce qui se trouve sur la table, et j’en engouffre quelques bouchées dignes d’un titan. Il semblerait que j’aie faim. Une faim d’ogre ce matin. Tiens, l’ogre et la princesse, on pourrait presque en faire une histoire. Mais même romancée, je ne vois pas qui est-ce que notre vie pourrait intéresser. Une relation parmi tant d’autres. Un amour perdu dans New York. Me voilà, moi et les idées romantiques que la proximité de Camille fait germer en moi. C’est étrange de se dire que je ne n’avais jamais vraiment aimé avant. Avant Victoire, avant Camille, avant cette improbable rencontre. Qui aurait cru qu’elle me prendrait mon cœur, perchée sur sa branche. La bouche encore pleine, je gronde quelque chose, avalant ma bouchée à mi-phrase.

« Alors, on fait quoi aujourd’hui ? Tu sais que je t’ai toujours pas fait visiter le quartier comme il se doit. Les bons endroits, ceux qu’il faut éviter. . . Sinon, je crois que j’ai un film, quelque part dans le salon. »

Je tente l’impossible, lui proposant de sortir. Je sais très bien qu’elle ne choisira pas cette option, mais je ne peux m’empêcher d’essayer. J’aimerais lui montrer la boulangerie à deux blocs d’ici, où il y a des pains frais sortis du four qui sentent bon jusque dans la rue. Lui faire voir le restaurant vietnamien où la soupe est douteuse, mais où tout le reste est un voyage pour la bouche. Ou le petit parc où s’installent les artistes pour faire des graffitis sur le béton, changeant chaque jour le décor urbain de la rue. Parfois d’une œuvre d’art ou d’un commentaire politique. Ou la petite épicerie de Mr Wang qui ne contient que des produits d’importation aux étiquettes illisibles. J’ai toujours la curiosité d’acheter quelques articles juste pour satisfaire mon intérêt. Peut-être que je veux simplement montrer à Camille, qu’il y a tant de choses qu’il lui reste à découvrir, qu’il y a tant de choses pour lesquelles ça vaut la peine de vivre.
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Camille DesChamps

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime120.12.11 17:21

J'ai l'envie de je-ne-sais-quoi qui brule mes lèvres. J'ai peur Thomas, je jure que c'est vrai, c'est plus fort que moi, pourtant, j'aimerai pouvoir changer. Ne pas voir dans le miroir que cette fille camée qui a peur d'exister. J'aimerai ne plus pouvoir être moi, mais c'est pas possible, surtout pas pour une fille comme moi. C'est comme ça, les Camille ne sont pas de celles qui changent, elles restent comme ça.

« Direction la cuisine. » Retour à la réalité, encore une fois. Je crois que mon esprit s'est abimé avec toute la drogue qu'il a du supporter, il est comme mon corps, bon à jeter. Et je voudrai avoir la force de le dire à Thomas, lui dire une bonne fois pour toute qu'il mérite beaucoup mieux que moi. Une fille jolie, qui aime la vie. Pas la pauvre Camille défoncée qui voudrait pourvoir crever.

Je regarde autours de moi, la table et tout ce qu'il a pu faire pour satisfaire mes envies. Mais je ne sais pas, le cœur n'y est plus. Je suis comme ça, je veux quelque chose avant de vouloir retourner me terrer dans le lit. Je n'ai pas envie de faire partie de la vie. Je ne suis pas normale, ne suis pas faite pour lui. Je ferme les yeux, oublie un instant qui je suis. Essaie de je ne sais quoi, d'être moins moi.

Alors d'un comme un accord avec moi, je me décide à faire semblant, en me disant que je le fais depuis tant de temps qu'il ne remarquera surement pas ou tout simplement qu'il ne relèvera pas sur le sujet. Je ne sais pas, enfin, mes yeux se posent sur la nourriture et c'est avec une fausse envie que je me sers et que j'embroche un pancake à l'aide de ma fourchette. Je le regarde, souris, j'aime comme il croque sa vie.

« Alors, on fait quoi aujourd’hui ? Tu sais que je t’ai toujours pas fait visiter le quartier comme il se doit. Les bons endroits, ceux qu’il faut éviter. . . Sinon, je crois que j’ai un film, quelque part dans le salon. » Je lève les yeux vers lui, je ne suis pas choquée, ni même perturbée. Je savais qu'il finirait par me demander cela, une nouvelle fois. Il est comme ça, Thomas, il veut voir le monde alors que je veux l'éviter.

J'aimerai vraiment pouvoir lui dire oui, lui dire que je veux m'enfuir, croquer la pomme qu'est New-York a pleine dents, je voudrai vraiment. Mais non, Thomas, non, c'est juste ça. Je ne le peux pas, n'en ai pas la force, ni l'envie. Je n'ai pas le cœur à agir normalement. Je n'ai plus le cœur d'être moi, tu me connais Thomas, pourtant, n'est ce pas ?

- C'est quoi ton film ? que je fini par lui lancer, innocente, ne cherchant pas son regard mais du réconfort dans mon assiette toujours aussi pleine. Je n'ai mangé qu'une bouchée, mais je n'ose plus. J'ai peur de le vexer par mes mots, mes gestes. Je suis si désolée, mon amour, d'être moi, je te jure.
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Thomas Parker

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime123.12.11 4:45

Et la voilà, qui mordille, qui attends, qui fait semblant. Je pourrais me vexer, si j’étais une autre, mais je me retrouve envoûté, de chaque fois la découvrir si frêle sous ses grands yeux clairs. Elle ne veut pas me blesser, grande amoureuse qui ne sait pas s’aimer. Je l’aimerai pour deux ma fée des étoiles tombée du ciel. Je l’aimerai tant qu’elle finira par s’aimer. Des fois j’en doute, et d’autre fois j’y crois. Maintenant, j’y crois tellement que je pourrais lui décrocher le ciel, et toutes ses merveilles. J’engouffre une autre bouchée, avec l’intention de manger pour deux, si elle n’a pas le cœur à se gaver. Ma Camille, elle aimerait croire qu’elle est une toute petite souris, sur laquelle on peut marcher, qui ne mange que des miettes. Mais elle ne voit pas qu’elle est bien plus grande qu’elle ne le croit. Je sais qu’elle peut tout faire, si seulement elle en avait envie. Je crois que j’ai trouvé mon petit coin de bonheur, quelque part, perdu dans New York, dans un appartement mal isolé, avec une fille un peu brisée. Improbable, ou carrément impossible. Mais j’y suis, je le vis. On se définit par nos rencontres, et Camille, je pense qu’elle m’a sauvé. J’aurais continué de courir, de m’enfuir, de renier mon passé. Je m’illusionnais d’un tour de carte, pour ne pas voir que je refusais de m’attacher. Alors au fond, c’est moi qui suis gagnant dans cette histoire. Elle m’a remis sur pieds, et j’arrive à peine à l’empêcher de couler. Mais pour maintenant, ça n’est pas important.

Elle fait mine d’y penser, avant de répliquer. « C'est quoi ton film ? » Je mordille ma lèvre, un peu surpris, d’avoir espéré une autre réponse. Et puis finalement, c’est mieux comme ça. Je n’aurai pas à la partager avec le monde entier. Elle sera à moi et à moi seul, et je la regarderai regarder un film. Parce que je ne m’en lasse pas, d’admirer ses réactions et tout ce qu’elle ressent, quand elle croit que personne ne voit. C’est ridicule, probablement que l’ancien moi serait mort de rire de me savoir si amoureux, mais je n’y peux rien. « Oh, t’as le choix, celui avec Matt Damon, il doit être un agent secret, pour changer, ou j’ai un dessin animé, celui avec des poissons, un poisson bleu et un orange, je sais pas trop l’histoire, mais ça semblait marrant. . . » T’as le choix ma jolie, un peu d’action ou un peu d’enfance, ou autre chose. Quand tu ne parles pas, je parle pour deux, quand tu ne sais pas, je choisis pour toi. Je vois bien que son appétit ne semble pas revenir, et j’empile nos assiettes, laissant les crêpes refroidir sur la table. C’est délicieux même froid, si elle change d’idée. Je termine de mâcher, puis je l’embrasse sur la joue. « Les films sont sur la table du salon, mets celui que tu veux, j’arrive dans une seconde, je ramasse un peu la vaisselle. » J’emporte ce qu’il reste à la cuisine, avec ce goût de plomb sous la langue. Je ne veux pas être celui qui la force, ou celui qui crie, je ne serai jamais celui qui la confronte ou qui la fait pleurer. Mais j’aimerais juste pouvoir faire plus que d’entrer dans son jeu et d’être si facilement leurré. J’aurais du lui dire, qu’elle n’a rien avalé et que ça me fait peur, que je remarque tout, que je m’en fais pour rien. Je me contente de cacher tout ça sous des projets, des amusements, des divertissements.

Quand je reviens de la cuisine, Camille est déjà sur le divan, la manette en main, un film dans le lecteur, prête à appuyer sur play. Je me glisse derrière elle, arrivant si facilement à l’entourer de mes bras. Et je reste là, quelques secondes, hésitant à dire ce qui s’accroche à mes lèvres. Je la tiens de proche, ayant peur qu’elle ne s’échappe. Je te le dis une fois, et on en parle plus, ok ? « Tu sais que je le vois, quand tu ne manges rien. Et que ça m’inquiète. . . »
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Camille DesChamps

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime123.12.11 19:31

Je suis un cliché à moi toute seule, et ça me désole. Je jure que j'en ai marre de moi. Je ne m'aime pas, je me demande un peu plus chaque jour pourquoi Thomas m'aime moi et pas une autre. Quelqu'un qui rit sans avoir mal. Quelqu'un qui vit sans souffrir. Quelqu'un qui n'est pas restée bloqué sur son dernier shoot de camée. Je jure que je ne le fais pas exprès. Je crois bien que c'était ma destinée. Je devais être comme ça, et je n'ai personne a blâmer, rien que moi. Je me suis détruis, parce qu'il le fallait. C'était écrit, et surtout pas à la craie, jamais j'aurai pu l'effacer. Je suis une plaie.

« Oh, t’as le choix, celui avec Matt Damon, il doit être un agent secret, pour changer, ou j’ai un dessin animé, celui avec des poissons, un poisson bleu et un orange, je sais pas trop l’histoire, mais ça semblait marrant. . . » Je souris et imagine déjà celui que je vais choisir. Pas Matt Damon, je ne l'aime pas. Il a un truc dans la voix qui me dérange, c'est comme ça. Je préfère de toute façon les dessins animés, c'est plus pratique pour s'évader, partir dans un monde où les gens ne te jugent pas. Ou la drogue et l'alcool n'existent pas. Ou la souffrance ne fait qu'une petite apparition, ou le mal perd à la fin. Où les gens finissent heureux jamais. C'est parfait.

« Les films sont sur la table du salon, mets celui que tu veux, j’arrive dans une seconde, je ramasse un peu la vaisselle. » Et je m’exécute, heureuse qu'il ne m'en demande pas plus. Je me sens mal d'être comme ça. J'ai même l'impression d'être un poids. Une jeune femme qui ne s'assume pas. Même au travail je n'y vais plus, je n'y vais pas. Je suis bonne à rien, Thomas, ne m'aime pas, vas-t-en pas pour moi, mais pour toi. Un jour ça deviendra un besoin vital, tu verras. Personne ne veut rester enfermé toute la vie avec une fille incapable de faire quelque chose d'elle. Une loque trop maigre et trop abimée. Faut me foutre dans une poubelle, aux oubliettes à jamais. Même moi, je le sais. Je le laisserai partir, parce que je veux qu'il soit heureux. Et puis, je finirai terrée dans un appartement dont je ne paierai pas le loyer. Une fille qui ne mérite pas tout ça.

Mes mains glissent sur la table du salon, comme ça. Innocente pour un sous, le dvd en main, je le mets dans le lecteur, va m'assoir sur le canapé. J'attends prête à entrer dans un monde meilleur. Ailleurs.
Je le regarde arriver, revenir dans mon univers, peut être pas tout entier, mais juste assez. Mon esprit est loin de lui, mais mon coeur reste là, bien accroché, tu vois ? Je respire, me laisse entourer de ses bras. Je suis bien, je crois.

« Tu sais que je le vois, quand tu ne manges rien. Et que ça m’inquiète. . . » Je vois la douceur dans ses yeux, la peur aussi d'aborder un sujet que je ne souhaite pas toucher. Ne serait ce qu'effleurer. Je mords ma lèvre, craintive. Il le savait, non, dans quoi il s'embarquait ? Il savait que je n'étais pas normale, et que je ne le serai surement jamais. Ca fait mal au cœur de se dire ça, mais c'est la stricte vérité. La pure moi.

Je regarde son visage, me sens gênée, peut être que je rougis, qui sait. Je cherche une excuse, essaie de le faire rapidement. Ne pas lui avouer qu'une fois le nourriture devant mes yeux, je la hais. J'ai l'impression qu'elle fera enfler mon corps. L'abimera un peu plus, le rendra plus laid qu'il ne l'est déjà. Tu le sais Thomas, que je ne l'aime pas cet endroit, ce corps où je dois vivre cette vie que je subis ? Tu le sais que je meurs autant que je respire. Je sais pas pourquoi je suis là, rappelles-le moi.

- J'aime manger comme je n'aime pas, c'est rien de grave, tu sais. Je vais bien, mon ange, je vais bien ...
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Thomas Parker

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime123.12.11 20:16

Et elle ne souris pas, mal à l’aise. Et ça me fends le cœur. À n’importe qui sauf à moi, que tu peux faire ça. Tu ne le sais pas encore, que je t’aimerais peu importe. Que c’est ni la came, ni les cicatrices qui pourraient me faire peur. J’ai vu des choses bien pires, mais c’est si facile à supporter quand ça n’est pas à ma Camille qu’il arrive des horreurs. Ça me tue lentement de la voir s’abimer, d’une façon ou d’une autre. J’ai déjà perdu bien des gens, ma belle, je peux pas te perdre aussi. Je suis abîmé, moi aussi, faut pas l’oublier. Est-ce qu’on peut essayer, juste un peu, de se construire au lieu de se détruire. Je suis un château de cartes, mais j’en ai perdu quelques unes en chemin, des parties de mois que je ne retrouverai jamais. J’aimerais juste croire qu’on puisse s’aimer assez pour ne pas se laisser couler.

Et puis je la serre un peu plus, juste pour me prouver qu’elle est encore là. Mon menton repose sur son épaule et je peux voir les trajets hallucinés que font ses yeux. Piégée qu’elle est, de devoir parler. « J'aime manger comme je n'aime pas, c'est rien de grave, tu sais. » Je suffoque un peu, quelque chose reste coincé dans ma gorge. Ça n’est pas grave que tu te tue méthodiquement, ma belle ? Tu veux que je reste immobile à croire que tout vas bien, alors que tu te noie devant mes yeux. Je me noierai avec toi s’il le faut, plutôt que de te laisser crever toute seule. C’est à ce point là que je t’aime.

Les secondes nous séparent et je voudrais parler, j’ai tant de choses à dire, des choses qu’elle voudrait savoir, je pense. Peut-être que si elle avait droit à un coup d’œil dans ma tête, qu’elle comprendrait mieux. Mais je suis fais comme ça, de hautes barricades pour ne pas m’effondrer. C’est bien joli de loin, mais ça ne sert à rien avec ma Camille.

Mes lèvres se décoincent, j’aimerais expliquer, trouver de joli mots, lui faire comprendre, mais j’en reviens au plus important, il faut que tu le saches, ma belle. « Je peux pas te perdre, okay ? » Alors fais ce qu’il faut. Si pour ça je dois faire semblant que tout vas bien, t’as qu’à me le demander, mais me dis pas que c’est pas grave. Je peux pas l’entendre, parce que je sais que c’est faux. J’aimerais juste qu’on s’aime, c’est trop demander ? D’être heureux, juste un peu, sans faire semblant. De vivre pour vrai. Tu peux le faire, ma belle, tu peux tout faire si tu veux. Oublie tes parents et tout ce que Victoire t’as fait enduré. Il n’y a que moi et tant de choses qui valent la peine d’être vécues. Laisse-nous au moins une chance . . .
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Camille DesChamps

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime127.12.11 19:06

Je meurs tu sais, mais je l'assume, je me connais. Je me meurs de vivre, d'exister, et j'ai mal au ventre à chaque pensées. Ce n'est que moi, n'est pas peur, mon ange, crois moi. J'aimerai être différente, de rendre les mots que je t'ai volé, arrêter et panser les miens, de maux.

Je suis morte, déjà, je fais semblant, crois moi. Pardonnes-moi, j'ai mal au coeur, amour, la nourriture ne me va pas. Comme la vie, cela ne colle pas à peau, c'est comme ça. Je préférerai me l'arracher plutôt que de ressentir des choses que les gens qualifient de vraies. Mais je t'aime, putain, ça je le sais, dans chacune de mes veines, je te promets.

Je voudrai que tu comprennes, que tu me comprennes, qu'une fois revenue dans la réalité. Celle qui fuit mes rêves de courses incessante, je ne suis plus moi, pas à ma place. Je ne sais pas, aides-moi, je ne le demanderai jamais. Je me vois sombrer, couler, et je laisse le bateau de moi m'emporter. Même mes mots, mes pensées ne ressemblent à rien. Si tu savais comme je suis désolée de me haïr comme je sais respirer.

« Je peux pas te perdre, okay ? » J'esquisse un sourire, caresse sa joue. Mais ce n'est pas toi, ange, qui me perds, c'est moi. Je ne suis qu'une poupée qui ne sait plus comment danser. Exister. J'aurai être sauver, faire que le naufrage n'arrive pas, mais t'es arrivé trop tard, j'en suis persuadée.

Je souris toujours, te prouve que je suis là avec toi, mes doigts sont crispés sur la télécommande du lecteur dvd, je ne sais plus quoi faire. Figée. Je ne sais pas faire comme toi, l’insouciance me manque. J'aimerai être une enfant, ne pas me cacher. Mais c'est ainsi que je sais fonctionner. J'ai mal au coeur, une nouvelle fois. Je voudrai pouvoir m'excuser. T'expliquer pourquoi je vis comme si rien, et que dans ma tête, c'est la guerre.

Je voudrai, ouais, j'aimerai ... Mais on a pas ce qu'on veut dans la vie. Je me contente d'être moi. Trainer ma carcasse là où elle veut bien aller. Mais j'ai pas le force de manger, de sortir et de rigoler. Je ne suis pas faite pour ça. Ce n'est pas moi. J'ai peur du monde entier, de toi. Du jour où tu comprendras que tu vaux mieux que ça. Tes de l'or et pas de l'or modifié, non, t'es pur, t'es beau. Je te hais tant je t'aime; tu sais ? La fille qui sera la suivante, j'aimerai pouvoir déjà la buter. Mais j'ose pas, t'en auras besoin, quand je me serai endormis pour toute la vie. Détestes-moi, ange, ce sera plus facile, tu verras.

- Mais tu ne me perds pas, loin de là. C'est moi qui te perds, et qui le vois. Je n'ai plus mal au coeur, je l'accepte tu vois. Allez mon amour, fais comme moi.
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Thomas Parker

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime102.01.12 2:49

Et les souvenirs se coincent entre eux. Collision de mes passés et du moment présent. J’étais supposé courir jusqu’à perdre le souffle, jusqu’à perdre la vie. Rien d’autre que de courir si vite que rien ne pourrait jamais me rattraper. Comme ma Camille dont les rêves noirs écorchent le sommeil. Moi, ce ne sont pas mes nuits, mais mes jours, qui sont hantés par la peur. Une peur différente de la sienne. Je n’ai plus peur du passé, mais bien du futur. De tout ce qui peut arriver, d’être le spectateur de ma destruction. Parce que ma Camille, j’ai la certitude qu’elle me quittera un jour ou l’autre. J’aimerais qu’elle me quitte pour quelqu’un qui lui donne envie de vivre. J’aimerais tellement cette idée que j’en ai mal. Parce que l’autre option me détruirait pour de bon. Si elle me quitte en quittant cette vie, jamais je ne me le pardonnerai, jamais je ne lui pardonnerai. Je nous détesterai tous les deux jusqu’à en crever. Ne vois-tu pas à quel point c’est horrible comme fin, ma belle. Ne pense tu pas qu’on mérite mieux, tous les deux. Non, tu n’y crois pas à ça, que tu mérites quoi que ce soit. Un petit rien ce serait déjà bien trop pour toi. Et bien crois-y parce que j’y crois, parce que tu crois en moi. On peut le faire, on peut survivre à tout. On peut s’aimer sans en crever.

Alors que je ne trouve pas les mots, les instants tournent à m’en donner la nausée. J’aimerais être grand et fort pour la protéger d’elle-même, mais je ne suis qu’un gamin qui a encore trop peur de grandir. Parce que le jour où je serai un homme, je serai pétrifié à l’idée d’être comme mon père. Un garçon ne peut pas grandir sans sa mère et la mienne est morte depuis si longtemps que je n’arrive plus à dessiner son visage dans ma tête. C’est peut-être mieux comme ça, parce que son souvenir m’empêchait de dormir, d’avancer, de respirer. Désolé, maman, de n’avoir pas su te protéger. . .

Ma Camille, ne me dis pas que tu ne vois pas le fossé que tu t’acharnes à creuser entre nous deux. On pourrait briller dans la nuit. Deux étoiles filantes dans le ciel d’une ville trop illuminée pour remarquer. Dis-moi que t’y crois. « Mais tu ne me perds pas, loin de là. » Je sens mon cœur se serrer. Je ferme les yeux, pour ne pas voir qu’elle y croit. Ne fais pas ça, ma belle, ne nous noie pas dans le vide des mensonges. Mes doigts lâchent sa main que je tenais sans vraiment le remarquer. Je ne sais plus comment être fort, comment faire semblant que tout vas bien. Tu sais que je m’en voudrais à mort de ne pas avoir fait tout ce que je pouvais. De ne pas avoir tout tenté pour te sauver. « Ne mens pas . . . » laissai-je échapper à travers mes lèvres mi-closes, un murmure désolé. « Ce ne serait pas la première fois. Je sais ce que ça fait de perdre quelqu’un. » Je soupire, alors que j’aperçois dans ce petit coin de ma mémoire, la silhouette floue de ma mère, et celle d’Alice, un peu plus loin. Elles me regardent foutre ma vie en l’air, spectatrices de mon autodestruction. Parce que ma Camille, je ne sais pas si elle peut aller mieux, si un jour elle aura vraiment envie de vivre. Et ça me tue, ça me tue de savoir qu’un jour, je verrai ses yeux tristes pour la dernière fois.

Je m’éloigne un peu, avec l’envie de me perdre quelque part. D’oublier la vie. J’aimerais n’avoir rien et vivre dans la rue, c’était la belle vie. Parce que de ne rien avoir, personne ne peut rien nous enlever. « Je ferais n’importe quoi pour que tu sois heureuse. T’as qu’à le dire. . . N’importe quoi, ma belle. » Parce que de simplement imaginer te perdre, ça me brise le cœur. Tu peux pas me faire ça, me laisser. J’y survivrai pas, tu sais. Je regarde ailleurs, avec cette envie de pleurer, mais ça fait si longtemps que j’ai du oublier. Je ne sais même plus pleurer, mais ça ne veut pas dire que je n’ai pas mal. Dis-moi qu’au moins ça tu le sais. Dis-moi quelque chose . . .
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Camille DesChamps

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime121.01.12 20:07

Je ferme les yeux, sombre petit à petit. Tourne en rond, aussi. Je m'ennuie, pas de lui, non, loin de là, je m'ennuie de moi, de mes pensées, ma vie. Je voudrai être dans un ailleurs où on ne demande pas aux gens de faire semblant. Et même si dans le fond on ne me le demande pas, j'voudrai être à cet endroit où je pourrai pleurer sur mon sort, me faire le dernier shoot de ma vie et qu'on ne me blâme pas pour ça. Je voudrai, oui, voir autre chose, me donner le droit de rêver. Camille t'es juste bonne à jeter.

« Ne mens pas . . . »

Mais je ne mens pas mon ange. Je jure que ce que je pense est vrai, j'ai pas un très grand avenir il faut l'avouer. Je ne suis pas vraiment là, je plane, je crois. Je soupire, presque malgré moi, et je souris, plus pour lui que pour moi, comme à mon habitude, parce qu'il est lui, ce Thomas si parfait et que je suis moi, cette Camille qui n'en vaut pas vraiment la peine. Un jour, ce sera fini, le fardeau que je suis ne t'embêtera plus, je stopperai cette dette que tu crois avoir envers moi.

« Ce ne serait pas la première fois. Je sais ce que ça fait de perdre quelqu’un. »

Tu me quitteras, sans le voir, sans même pas le sentir, parce que je m'efface, parce que tu comprendras que tu vaux mieux que tout ça. J'en ai marre, tu sais, d'être moi. Je lève les yeux aux ciel, parce que je ne veux plus penser aux gens qui ont pu le blesser, ceux qui l'ont laissé, ceux qui ont fait n'importe quoi. Ils sont différents, ils étaient différents, de moi, Thomas, parce qu'ils ont choisi de te quitter, moi je me contenterai de te laisserr partir, je ferai même l'effort de ne pas pleurer, je serai heureuse de te voir partir. Quand je sais que tu quitteras la mort pour enfin avoir la vie.

« Je ferais n’importe quoi pour que tu sois heureuse. T’as qu’à le dire. . . N’importe quoi, ma belle. »

Mais il n'y a plus rien à faire je suis à présent une cause perdue qui sait très bien qu'elle en est une. Je n'ai pas peur, je souffre un peu, ô si peu, ne t'inquiète pas, si tu choisi que c'est aujourd'hui que tu en as marre de moi, j'approuverai, et je te remercierai d'avoir tenu aussi longtemps à mes côtés. Je dirai même que d'autres auraient bien évidemment abandonné après le premier jours, tout au plus le second, qui sait.

Je souris, encore une fois pour lui qu'on ne s'y trompe surtout pas. Ma main est crispée sur la télécommande et j'ai l'impression de ne plus savoir parler. Deux choix semblent s'offrir à moi, lui répondre, lui dire que pour être heureuse il suffirait que le soir j'arrête de trembler à l'idée de dormir seule, à l'idée de ne plus jamais le revoir, à l'idée que la drogue coule encore en moi et c'est ce qui fait que je suis toujours perchée, parce qu'une droguée ça le reste à jamais. Putain, je me dégoute, tu sais.

Et le second choix ? Il est si simple, tellement plus simple que le premier, il parait même être une évidence à mes yeux, et je sais avant même de l'avoir pensé que c'est pour lui que je vais me décidée. Mes doigts se decrispent, changent de position. Mon index sur de lui appuie fortement sur le bouton play, et je ferme une nouvelle fois mes yeux lorsque le générique légendaires des films disney commence. Les premiers accords, les premières couleurs, je les devine alors que j'ai toujours les paupières closent. Je cale ma tête sur son épaule, en silence, sans répondre, je lui offre un nouveau monde dans un dessin animé plutôt que de demander celui dont je pourrai rêver. Ecoute le silence, mon amour, laisse le rêve t'emporter, je mourrai demain, je te le promets.
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Thomas Parker

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MessageSujet: Re: • this shit hole may be my paradise • camille et thomas •    • this shit hole may be my paradise •  camille et thomas •  Icon_minitime102.03.12 19:34

Je ferais n’importe quoi pour la voir sourire. Pour la voir vivre. Pour qu’elle se donne une chance. N’importe quoi. Alors que ses lèvres se pincent, qu’un soupir meurt dans sa gorge, je ne récolte qu’un silence. C’est tout ce que t’as à dire, ma belle ? Rien, je ne peux rien faire ? Ça ne m’empêchera pas d’essayer, tu sais. Je vais y mettre tout mon cœur, tout mon corps, parce que je veux qu’il ne reste rien de moi, si tu dois me quitter. Je ne veux plus exister pour voir ça.

Dans un silence désolé, elle s’excuse de ne pas pouvoir et je m’excuse de ne pas pouvoir à sa place. On s’étire et se pousse, on se rattrape seulement pour se laisser tomber de plus haut. On passe proche de se casser en morceaux et cette fois, de ne plus pouvoir se recoller. Les craques sont plus visibles que jamais. Notre amour s’en échappe plus vite qu’on ne sait le contenir. Le jour ou il nous aura quitté, on se retrouvera dans un nulle part ou on n’existe pas. Et je ne veux pas voir ce jour là. Je vais courir jusqu’à ne plus savoir respirer. Je vais m’enfuir plus loin que je n’ai jamais été. Ça ne se comptera pas en états ou en pays, mais en vies et en morts.

Alors je me tais et j’étouffe le temps qui tique sous nos pas. Quand chaque baiser peut être le dernier. Je ne sais pas combien de temps je pourrai être en apesanteur. À appréhender une fin trop proche, un amour trop court. Comment raisonner contre une inévitabilité. Je mords le destin qui me tient de près, qui court derrière moi. Je ne fais qu’échapper à ce qui me poursuit sans relâche. Je m’échappe depuis que je suis gamin, souhaitant oublier, souhaitant trouver mieux que le désespoir dans lequel j’ai grandi. C’était qu’un espoir de fou, de penser que je valais mieux qu’une petite misère au creux du cœur. J’envie ma mère dont les soucis sont morts avec elle. Plus de mal, plus de tord, plus rien.

C’est en resserrant mes bras un peu plus fort autour de Camille que je me dis que si je ne peux rien y faire, je vais au moins profiter du temps qu’il nous reste. De ce nous qui semble trop fragile, mais tellement vital. On peut se perdre entre un film et nos mauvais rêves. Les siens se métamorphosent quand elle ferme les yeux alors que les miens prennent forme au fil des jours. Le générique d’ouverture s’empare de l’écran alors que la télécommande se perd dans les craques du divan. Les images ne semblent être qu’une suite de couleurs sans logique puisque la seule chose qui ait un sens pour moi, c’est ma Camille.
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