Silencieuse, elle fut silencieuse tout le long du chemin, ma belle. Et moi non plus, je n'ai rien dis. La limousine a roulé, sans que je ne le commande à mon chauffeur. Lorsqu'on voit Chuck Van der Woodsen avec la belle Amber dès le matin, on sait où il se dirige, le petit prince de New York.

J'avais gardé un contact avec elle, sans comprendre pourquoi. Une mèche de ses cheveux entre mon index et mon majeur que je n'ai pas lâché, tout le long du chemin, je l'avais en main, sans m'en rendre compte. Comme ça, mais il ne faut pas voir de réel signe, hein, je tiens à le préciser.

La limousine s'était arrêtée devant un restaurant, rien de mieux pour déjeuner, non ? Et si jamais ils n'auraient pas servi de petit déjeuné ... Il faut se souvenir que tout le monde sert Chuck. Tout le monde. J'étais sortie de la voiture avant elle, sous le regard de mon chauffeur, j'ai ouvert sa porte, à elle.
Pour en arriver à ce moment là. Celui où je me tiens devant elle, à tendre la main pour qu'elle me suive. Foutu Chuck, il t'arrive quoi là ?

- Allez viens.

Je tends toujours ma main vers elle, à attendre. Et puis finalement, je me décide, je ne la tendrai pas longtemps ma main. J'attrape la sienne. Tout simplement. Elle sort de la voiture. Et inconsciemment, surement, je garde ma main dans la sienne lorsqu'on s'avance tout les deux vers l'entrée du restaurant.

Elle ne répond pas, et peut être que c'est mieux comme ça. Je n'attends pas de réponse de sa part. Cependant, je me perds dans la contemplation de son expression lorsqu'elle voit la serveuse s'approcher de nous, de moi. Un sourire narquois nait sur mon visage, et pourtant, j'aurais préféré qu'il ne soit pas là. Je me fiche de la serveuse, l'évidence est là.

Son expression trop sur d'elle, ses cheveux trop bruns, sa posture trop faussement parfaite. Je pourrais la briser et la repousser en une phrase, tout au plus. Elle est ... D'un pathétisme incroyable. Pauvre d'elle. Je me fiche d'elle et de son existence.
Mais Amber, elle, remarque que la brune existe. Allez, darling, on s'en fiche de la brune sans intérêt. On continuer de jouer, toi et moi, hein ?

Je finis par lancer ma commande à la serveuse sans même regarder ses yeux ou son expression, je garde mon regard fixé en direction d'Amber, comme l'aurait fait un jeune amoureux. Stupide, sérieusement. Elle est stupide cette situation. Et je m'énerverai presque moi-même d'agir comme ça. Putain.

Des gaufres, c'est tout ce que je lui avais dis, avant qu'elle ne reparte complétement désespérée. Vraiment idiote. Je me fiche de ce que je vais manger, finalement. J'avais fais un foutu caprice pour être ici, et maintenant, cette situation me coupe l'appétit. On fait quoi là, Amber et moi ?

- La jalousie te va bien, Blondie.

Je lui dis avant de lui sourire pleinement de toutes mes dents comme l'aurais fait un enfant. Peu importe ce qu'elle répondra, je serais prêt. Comme d'habitude. Mes doigts pianotent sur le bord de la table dans l'attente de sa prochaine phrase.

- Peut-être, mais ce n'est pas moi qui a changé, j'ai voulu continuer à jouer et tout ce que tu as trouvé à faire c'est de te cacher dans un ascenseur. Je veux parler et tu me laisse faire, tu es d'accord. Il est passé où le Chuck qui a toujours le dessus ? Celui qui me rend folle ? Celui qui sait toujours tout ? Parce que là j'ai l'impression que c'est toi qui n'est plus pareil, pas moi . . .

Je ferme les yeux sans comprendre après ces phrases. Alors c'est donc ça le problème ? Le Chuck insupportable et con lui manque ? D'accord. J'assimile, si c'est ce Chuck là qu'elle veut elle l'aura. Puisque je lui ai laissé les commandes, je la laisse décider jusqu'au bout.

Et pourtant, ses mains s'accrochent à mon visage, son front se colle contre le mien. Je ressens son souffle même, qui se mélange au mien. On fait quoi là ? On est pas un vieux couple. Pas un nouveau couple. Pas amoureux, non ? Il n'y a pas de sentiments, c'était ça le contrat. Juste une attirance, un jeu sans règle. Un attachement minime. C'était ça le contrat !

- Pas aujourd'hui, pas demain, pas jamais . . .

Ça c'est acquit au moins. Aucun de nous deux regrette. Ou du moins pas réellement. Parce que ce que nous sommes en train de faire le prouve, qu'on regrette. Elle elle regrette l'ancien Chuck. Et moi ? La même chose qu'elle.

Alors je prends tout le courage que j'ai en moi, pour attraper ses mains, et les retirer de mon visage. Je les lâche afin de pouvoir repousser le sien de visage. Et pourtant, je ne le repousse pas réellement, mes mains restent sur ses joues. Et mon visage s'approche du sien, d'une manière différente. C'est mes lèvres qui entrent en contact avec les siennes. Bordel Chuck tu fais quoi là ?

Je stoppe mon geste, le baiser était bref et pourtant, bel et bien existant. Je ne sais pas quoi penser de ça, alors je doute qu'elle saura quoi faire. Le contrôle n'existe plus il faut croire. Alors je souris, j'essaie de détendre l'atmosphère, et je retourne m'assoir, parce que notre proximité m'agace presque et me déstabilise beaucoup trop.

- Tu aurais préféré que je vienne avec toi sous la douche ?

Et qu'on ressemble a tout ses couples heureux de s'être trouvé ? C'est pas nous ça Amber, tu le sais et je le sais. Alors, non, j'ai préféré m'enfermer dans un ascenseur.

Amber sourit, simplement. Alors que la serveuse leur apporte leurs plats. La jolie blonde se sent stupide d'avoir eu une quelconque jalousie envers cette fille qu'on croise dans la rue par centaines. Parce que Personne ne pourrait comprendre mieux Chuck qu’Amber. C'est probablement un miracle qu'ils se soient trouvés dans une ville aussi grande. Alors Amber se contente de baisser les yeux sur ses pancakes, ses angoisses envolées. Elle engloutis une fourchette pleine de petits carrés de pancakes arrosés de sirop et lève un regard vers Chuck qui a laissé tombé de sa main l'ustensile de métal. Le bruit résonne comme une cloche. Amber hausse un sourcil. Ce n'est pas le genre de Chuck d'être maladroit.

- Pourquoi tu es venu dans ma chambre hier soir ?

Amber le regarde, prend le temps d'avaler sa bouchée, puis réfléchis vraiment. Comment lui dire. Comment lui faire comprendre sans vraiment formuler les mots. Amber ne savais pas vraiment à ce moment là pourquoi elle avait décidé de s'imposer à Chuck. Ce n'est pas qu'elle croit savoir mieux que lui ce dont il a besoin, ce n'était pas non plus quelque chose de complètement égoïste. C'est dur à expliquer, comme ce qui les lie. Deux êtres à part qui sans vraiment l'avoir cherché ont divagué l'un vers l'autre. . .

- Parce que moi je n'aurais pas voulu passer mon anniversaire seule. Répond Amber, les yeux plantés dans ceux de Chuck. Elle n'a pas honte, elle n'a plus peur. Elle continue un peu, quelques mots. Parce que c'était toi . . .

Mes pensées s'emmêlent et je commence a en avoir ras-le-bol d'être comme ça. Je veux dire, trop de question à double sens. Trop de phrase qui veulent en dire beaucoup plus que ce qu'elles disent. Je veux autre chose que ça. Je ne sais pas encore ce que je veux, mais je suis sur que ce n'est pas une relation comme ça.

- Parce que tu crois que je vais te le donner aussi facilement ? J'ai eu à le trouver, moi, ton anniversaire.

Ce n'est pas les mêmes circonstances, elle devrait le savoir. De toute façon, j'ai qu'a à ouvrir un magazine de mode où elle donne une interview pour l'avoir son anniversaire. Dans une page où il y aura une photo d'elle qui ne lui ressemble réellement pas. Qui montrera cette femme enfant qu'elle n'est pas. Après la nuit qu'on a passé ensemble, je refuse de penser que c'est une enfant ... Elle a trop de choses qui font que justement, elle n'en est pas une, d'idiote de quinze ans.

Mon anniversaire à moi, on ne le trouve pas dans un magazine. On le trouve quand on veut vraiment l'avoir ... Le défi qu'elle me lance n'en est même pas un. Trop simple, Blondie, réellement.

- Mais rien ne t'empêche de rester dans le coin en attendant . . .

Je ferme les yeux un instant, et mets une autre fourchette dans ma bouche. J'essaie de ne pas penser à sa phrase, et pourtant je ne peux pas m'arrêter d'y penser. Rester dans le coin. Ca veut dire quoi, ça Blondie ?

Que tu veux de moi dans ta vie, certes, mais quoi d'autre ... ? Oh putain, ça recommence, les prises de tête à la Chuck Van der Woodsen ... Qui ne servent à rien et qui ne mèneront nulle part. Je respire lentement, et me décide à ne pas répondre.
Parce qu'elle sait que je resterai dans le coin, c'est une évidence ça. Alors comme je le dis souvent, parfois il suffit de se taire, pour faire avancer les choses.