Love in New York
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 « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas

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Thomas Parker

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MessageSujet: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime107.10.11 18:19


Comme une etoile.


« Tu m’aimais plus que je m’aimais. Je t’aimerai plus que j’aimerai jamais. » Les mots résonnent dans ma tête. Je me sens nostalgique de notre rencontre. Camille et moi, la France et Victoire. Quelques paroles d’une chanson en français et j’en revis nos premiers instants. J’étais fasciné par elle. Ma Camille était au bord du gouffre, mais toujours la plus belle. Jamais elle n’aura les yeux vides de ceux qui ne vivent pour rien. Elle sera toujours plus vraie que ma propre vie.

Parfois, ça me paralyse de voir que mon monde tourne autour d’elle. Ma Camille, c’est la championne au jeu de l’autodestruction. J’ai trop besoin d’elle pour y survivre. La vie avec elle c’est un saut dans le vide. Je la suivrais n’importe où, mais ça ne sera jamais assez pour ralentir la chute. New York console mon âme, comme la famille que j’ai perdue il y a si longtemps. Je n’étais qu’un enfant quand j’ai trouvé la liberté de ses rues. Mon enfance a baigné dans la peur, je me sentais pour la première fois en sécurité. L’anonymat de pouvoir tout faire et tout dire. La solitude aussi. Les rencontres improbables.

Je ne l’avouerai jamais à Camille, mais j’ai déjà vu ce que ça fait, la drogue, les cicatrices et ce noir intérieur qui nous ronge. Elle s’appelait Alice et elle est morte dans mes bras. Je me bas chaque jour pour que l’histoire ne se répète pas. Maman m’aimait tellement que ça l’a tuée, Alice m’aimait juste moins que la dope, et Camille, J’en viens à espérer qu’elle ne m’aime pas, parce que je lui souhaite de vivre. Une belle malédiction que j’avais oubliée, loin de New York. Ça n’en vaut pas la peine, de ressasser le passé. Je vis pour aujourd’hui, pour Camille et un peu pour moi.

Alors que les rues défilent à mes côtés, je m’arrête, soudainement épuisé, d’avoir trop pensé. Mon cœur sursaute de voir le pont sous lequel j’ai dormi tant de nuits. Sur la plage juste en bas, ou en y grimpant pour me balancer les jambes dans le vide. Alors que je m’en approche, je vois une enfant, ou peut-être une adolescente, ses bras agrippés au garde-fou, le regard plongé dans le vide. J’ai un flash de moi, à cet âge, au même endroit. C’est si poignant que j’en ai mal. Je m’approche, et m’accoude à sa droite.

« T’es bien trop jeune, pour avoir l’air aussi triste. »

J’aimerais lui faire choisir une carte et lui dire que la vie, c’est son choix à elle. Qu’elle peut tout faire, même être heureuse, mais j’ai oublié mon paquet dans la poche d’un autre jeans. Et je n’ai jamais su parler aux gens. Pas même aux enfants. Alors, ma jolie, me dis pas que tu voulais sauter, parce que je saute avec toi.
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Emily Bush

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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime107.10.11 20:07

Je ne suis pas allée à l'école aujourd'hui. Pas parce que je suis malade. Pas parce que j'avais un contrôle, juste pour leur montrer que je suis toujours en vie. Que même s'ils se battent pour moi, cela ne m'intéresse pas. La seule personne dont je me soucie dans cette histoire de fugue d'aujourd'hui, c'est Ashley, parce que je sais qu'elle fait partie des numéros à appeler dans mon dossier de scolarité.

Je crois même qu'elle est la première de la liste. Et cette pensée me donne envie de rire au lieu de pleurer. Je suis l'enfant que l'on donne à sa tante. La gosse de quatorze ans qu'on voit que lundi, et les autres jours on l'oublie. Je ne sais même pas s'ils savent que je vais grandir dans pas longtemps. Je ne pense pas, mes parents en ce moment ils ne voient pas.

Alors j'ai fuis le collège aujourd'hui. Je me sens forte, je crois. Ou plutôt triste, c'est n'importe quoi. J'accroche mes mains au pont, me dis qu'on doit me regarder, qu'on ne sait pas quoi penser. Que je suis n'importe qui, et ils ont raison. Que mes parents n'en sont pas des bons, et là aussi, ils ont encore raison.

Mes parents, vous savez, c'est pas qu'ils sont mauvais, non, c'est juste qu'ils étaient trop jeunes quand je suis née. Je suis pas bête, j'ai su le comprendre. Avant eux en plus de ça. Je suis l'erreur de jeunesse, celle qu'on ne sait pas comment réparer. C'est pas bien grave, on s'y fait.

    « T’es bien trop jeune, pour avoir l’air aussi triste. »


Je tourne mon visage vers celui qui vient de me parler. Je ferme les yeux, me rends compte que je dois ressembler à une gamine en train d'agoniser. Et alors, n'est ce pas ? C'est mon droit, je le prends. Et puis, je me calme, juste comme ça. Parce que l'inconnu n'est pas mes parents, parce qu'il ne mérite pas que je sois en colère contre lui autant que je le suis envers mon papa.

Je soupire et observe mon visage. Je le trouve bien bête, celui là, à me dire de ne pas être triste alors que lui il l'est jusqu'au bout des ongles, j'en suis persuadée. Alors je tourne le visage de nouveau, de l'autre côté, je regarde face à moi, l'eau tout ça. Mon cœur bat trop fort, et me manque quelque chose de vital que je ne comprends pas.

C'est compliqué de ne pas comprendre les choses lorsqu'on est habituée à toutes les deviner. C'est compliquer de ne pas comprendre ce qu'il se passe au fond de soi. De voir la vie des autres en regard et de ne pas savoir lire le sien lorsqu'on le regarde dans un miroir. Je soupire, encore une fois, parce que je ne suis pas à l'école, tu vois ?

    - J'avais pas envie d'aller en cours, aujourd'hui.


J'sais pas pourquoi j'ai dis ça. J'aimerai revenir au temps où maman aimé jouer avec moi. Où c'était encore une enfant dans sa tête, qui ne comprenais pas que j'étais sa fille, non une nouvelle copine. J'aimerai revenir au temps où je marchais dans la rue sans avoir conscience d'être une simple erreur de parcours. Un je ne sais quoi dont ils ne veulent pas.
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Thomas Parker

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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime110.10.11 1:11

Ma phrase résonne à mes oreilles. Trop jeune, trop vieux, trop con. Ça n’a pas d’importance. Elle a de beaux yeux, la petite, des yeux si bleus qu’on les dirait liquides. J’espère simplement que ça n’est pas du aux larmes qu’elle refuse de pleurer. Il y a des gens si tristes qu’ils ne le savent même pas. Ne me dis pas que ça t’es arrivé à toi.

Elle me regarde et je peux me voir dans ses yeux. J’étais comme toi, beaucoup perdu, sans personne pour avoir envie de me trouver. J’en oublie la réalité de l’instant, le vide et le temps. J’étais cet enfant qui pouvait être partout sans qu’on s’en soucie. Je n’avais plus de parents, tu sais. Parce que j’ai tué mon père dans mes pensées, le jour où il a tué ma mère. Le silence me laisse rêver d’une destinée moins macabre pour cette enfant qui ne le restera pas bien longtemps. La vie nous attrape par le cou et nous étrangle, c’est comme ça qu’on grandit, qu’on renonce à l’innocence. Je pense que ma Camille, elle avait ton regard, lorsqu’elle avait ton âge. Celui des filles qui en savent trop. Leurs yeux si profonds qu’on peut facilement s’y perdre.

D’un soupir, elle me ramène à maintenant. Je ne connais que si peu, de la vie d’un enfant. Mais je voudrais essayer. Ne pas comprendre, c’est pour ceux qui ne savent pas écouter. Alors dis-moi, petite étoile, ce qui pourrait faire revivre tes yeux.

- J'avais pas envie d'aller en cours, aujourd'hui.

J’imite sa posture, mais je ne trouve pas de réponse à ça dans l’eau qui s’écrase contre les rochers. Mon regard quitte l’immensité pour la regarder elle. Je me tiens à bout de bras, éloigné du garde-fou. Les cours, c’est pour ceux qui ne veulent pas marcher en dehors des rangs. Il y a quelque chose de bien mieux, ça s’appelle l’école de la vie. Apprendre par l’expérience, par les rencontres et par les erreurs. Parce que la théorie, c’est une perte de temps. Je réalise que je ferais probablement un très mauvais parent. Je laisserais mon fils vivre dans un arbre et ma fille avoir les cheveux bleus, plutôt que de les forcer à être malheureux, opprimés, incompris.

« Parce que les autres jours, t’as envie d’y aller ? »

Ça ne te réussis pas, de sécher les cours, ma jolie. Tu devrais courir dans les rues, visiter tous ces endroits interdits, vivre un peu pour contrarier ceux qui te veulent sage comme une image. Regarde partout autour de toi, trouve quelque chose qui te passionne, fais de l’art sur le côté d’un building, crie au vent des paroles qui viennent de ton cœur, quelque chose qui te fasse sentir jeune. Tu ne devrais pas être morose. Je veux bien essayer, tu sais, d’oublier ce qui me pétrifie. Camille et toute les façons dont elle pourrait me quitter, mon passé et toutes les façons qu’il a de me hanter. Si tu veux bien tenter de m’expliquer, je vais tenter de comprendre. On peut se promettre ça, tu crois ?

« Moi j’ai jamais aimé l’école. »

Je hausse les épaules. La vérité qu’aucun parent ne veut entendre. C’était terrifiant, d’y aller chaque jour. D’entendre les commentaires sur mes vêtements trop petits et trop vieux. D’avoir l’air fort pour éviter la plus part des moqueries. De me bagarrer pour ne pas avoir à me défendre. C’était pas un très beau quartier, celui où j’ai grandis, vers onze ans, les autres gosses piquaient des cigarettes à leurs parents, expérimentaient le cabinet de la salle de bain, se servaient dans la bouteille de vodka qui trainait sur la table de la cuisine. Ça faisait peur, de faire comme les autres, de tout tenter parce qu’on savait qu’on ne ferait pas Harvard ou aucune université. Qu’on aurait un travail minable comme nos parents, pour être malheureux et faire des enfants qu’on ne voulait pas vraiment. Le cercle est terminé, je ne serai jamais comme mon père. Je serai heureux, même si c’est difficile.
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Emily Bush

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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime129.10.11 15:27

Alors je hurlerai, tu sais ? Comme une de ses gamines ingrates, pourries gâtées. Je dirai même pour le plaisir que je veux un poney au lieu d'avouer que je préfère être chez Ashley que chez moi. Ça non plus ils ne le comprennent pas, mais ils n'y font pas vraiment attention, je crois que c'est ça ouais, le problème dans mon éducation. Le manque d'attention.

Il est dans ses pensées et je remercie le ciel de ne pas lui permettre d'être dans les miennes. Qu'ils ne voient pas à quel point cette histoire me donne froid. Qu'il ne voit pas comme j'aimerai être grande et plus petite à la fois. Dis moi, la vie c'est toujours comme ça ? Ou quand on grandit ça passe mieux ? Que je ne sais, qu'il y a ce fichu déclic qui nous dit que ça vaut le coup, pour de vrai, pour de bon, que les contes fées méritent d'exister. J'y crois sans y croire, je ne sais pas, je suis une enfant, juste ça.

    « Parce que les autres jours, t’as envie d’y aller ? »


Non pas vraiment, ils disent que je fais exprès. Que je pourrai être douée, si j'arrêtais de passer à côté. A côté des cours, de certaines personnes qui pourraient être mes amis. Je passe à côté quoi, de ma vie, peut être, je ne sais pas. Ou surement juste de ce petit bout de vie qui comprend le collège, voilà.

Je relève mes cheveux de devant mon visage, me dit que je devrai les couper, essayer de les choquer en faisant cela, je ne sais pas. Le garçon est là, assis de la même façon que moi, et cette image m'arrache un sourire. Comme n'importe quoi, on est ridicule, non, toi et moi ? Tu allais où dis moi avant de t'arrêter avec moi ? C'était quoi ton but ? Dis moi une histoire, peu importe laquelle, tant qu'elle est belle. S'il te plait.

    « Moi j’ai jamais aimé l’école. »


Non, non, je sens qu'elle est moche cette histoire là. Stoppe toi maintenant. Ne me dis que ta vie ressemblait à la mienne. Ne me dis pas non plus qu'elle était pire. Parce que tu le sais, non ? Que lorsqu'on a quatorze on ne pense pas aux malheurs des autres ? Que les seuls malheurs qui comptent sont les nôtres. Tu le sais n'est ce pas ? Allez dis moi que oui, je t'en prie.

Dis moi que c'est bon, mon rêve va se réaliser, je vais grandir, partir et vivre à la fois. Les trois d'un coup je m'en fiche, je le supporterai. Tant d'oxygène à la fois ... Ca fera tourner mon cerveau, mais le monde aussi, le mien d'abord et celui d'Ashley après, j'en suis persuadée. Ce jour là, tant qu'à y être, mes parents auront fini de se disputer pour moi. Ils se rendront compte qu'en réalité je me suis élevée seule mais que c'est ma tante l'image maternelle. Ils le comprendront, vu que je l'ai compris. Ils le supporteront vu que moi j'ai fini par cesser de pleurer ... A part la nuit, seule, dans mon lit, mais ça c'est un secret bien gardé.

    - C'est pas l'école que je n'aime pas. Ce sont les gens de l'école, ceux qui n'arrêtent pas de prévoir pour toi ... Tu vois ?


Ceux qui te répètent sans arrêt que tout ira bien, à la fin. Les chiens.
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Thomas Parker

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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime104.11.11 14:04

Je contemple l’eau, me disant que certaines nuits, j’aurais eu envie de sauter. Le problème quand on meurt tout seul, c’est que notre corps dérive jusqu’à toucher le fond. Personne ne nous enterre, ne nous incinère, on pense simplement qu’on a disparu, comme tant de gens dans les rues de New York. Que la ville nous a bouffés entre deux tragédies. On pourrait le faire en silence et mourir juste parce que c’est plus facile, mais de ne plus exister, ça fait peur. Alors je me dis, que peut-être, si je pouvais aider quelqu’un, une seule fois, je n’aurais pas existé pour rien. Je n’ai jamais pu aider maman, et certains jours, je doute de pouvoir aider Camille à exister sans mourir. Il ne reste que ma petite carcasse contre la fatalité de l’univers. Mais je suis là, à taper des doigts contre la rampe, faute de la distraire d’un tour de cartes.

Je ne sais pas les mots qui font applaudir, ceux qui font pleurer, ou ceux qui redonnent espoir. Je ne connais que les phrases qui laissent indifférents. Celles qui disparaissent facilement dans le vent. Le grand air joue dans ses cheveux blonds et je me demande si elle a déjà eu l’air d’une enfant. Je me pose tant de questions, mais je ne dis rien, parce que qui aurait envie de raconter quoi que ce soit à un inconnu un peu trop grand, un peu perdu entre être jeune et vieux.

- C'est pas l'école que je n'aime pas. Ce sont les gens de l'école, ceux qui n'arrêtent pas de prévoir pour toi ... Tu vois ?

J’esquisse un sourire. Oui, je sais. C’est ce qu’ils font les adultes, ils veulent te faire rentrer dans le moule, te faire passer dans leurs traces. Parce que c’est bien, qu’ils disent, parce qu’il le faut, parce que pour avoir un bon travail, il faut étudier. Parce que pour avoir de l’argent, il faut un bon travail. Tu sais quoi, ma belle ? Ça ne sert à rien tout ça. Le bonheur c’est une étincelle que tu croises et que tu attrape du bout des doigts. Ça ne s’achète pas. J’ai été bien plus heureux dans la rue que je ne l’ai été une seule fois à l’école. Ça me rendait misérable cet endroit. Alors si tu ne veux pas y aller, je te dis bravo, de savoir penser pour toi-même, d’avoir la force d’agir pour ton propre bonheur. C’est beaucoup plus dur qu’on le croit.

« Je n’y ai pas été bien longtemps, à l’école, mais je vois. . . »

Je crois que même si je ne m’étais pas enfui, j’aurais fini par abandonner l’école. Je n’aurais pas pu m’emmerder de telles conneries. Ça n’est pas d’apprendre qui est chiant, mais tout ce qui l’entoure. Les professeurs, qui se croient tellement bons, les enfants qui sont tellement misérables qu’ils essaient de te faire tout petit, et le reste, La vie qui tourne autour juste pour nous étourdir. Je n’ai pas de solution à tout ça, la société. Et je ne veux pas lui servir ce discours de parents où on dit que c’est important. Parce que je n’y crois pas, et je ne me sens pas de lui mentir, comme probablement tous les adultes qu’elle connaît. En y pensant bien, je ne suis pas vraiment un adulte, je ne le serai jamais.

« Si tu pouvais, t’y retournerais plus jamais à l’école ? »


On peut bien rêver. Si tu pouvais, tu ferais quoi ? T’as besoin de quoi, ma belle, pour troquer cette expression triste contre un sourire. Qu’est-ce qui manque à ton bonheur. Si c’est possible, on le fait, sinon, on essaie de trouver mieux. Je ne peux pas changer le monde, mais si je peux aider, t’as qu’à demander. Parce que je ne sais pas quoi faire d’autre que d’écouter.
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Emily Bush

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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime116.12.11 12:50

Je soupire parce que je ne vis pas, j'ai envie d'aller voir ailleurs, si j'y suis. Je n'ai plus envie de parler, je ne sais pas, je ne sais plus. J'ai mal au ventre, un peu, beaucoup, à la folie ... Tu crois que je devrai y retourner ? Faire l'enfant heureuse d'être ici. Remercier le monde de m'avoir donné cette vie. Me dire encore une fois que pour eux, c’était la seule chose à faire, ça aurait fait moins mal s'ils s'en étaient rendu compte avant que je ne m'en aperçoive. Ca aurait été mieux, si je n'aurai pas compris toute seule que j'étais l'erreur de leur jeunesse.

    « Je n’y ai pas été bien longtemps, à l’école, mais je vois. . . »


Si tu vois, je suis contente, tu vois ? Mes yeux se taisent pour moi, mes épaules s'animent parce que je le dois. Je souris, parce que je ne sais pas quoi faire d'autre, mais j'ai quoi ? Ah oui, quinze ans c'est vrai, et un visage de poupée, un ange qui sourit, ça rassure, c'est juste bien, parce que c'est ce qu'ils doivent faire. Sourire et écouter, grandir et s'émerveiller. Et fuir la merde qui se trame autours de moi ? Non, ça de toute évidence, je n'en ai pas le droit. J'ai vieilli sans même le voir, ça fait mal, beaucoup ça, vraiment beaucoup.

    « Si tu pouvais, t’y retournerais plus jamais à l’école ? »


Oh, si je pouvais, j'en ferai tellement des choses que je n'ose même pas les imaginer. Je m'inventerai un monde, le construirai de mes propres mains. Un monde où Ashley croirait vraiment en ses sourires, un monde où Sahara danserait, à jamais. Un monde où mes parents s'aimeraient. Un monde où je serai moi, sans déranger les gens autours. J'y retournerai pas à l'école, dans ce monde là ... Mais rêvé ça va un temps, c'est bon pour les enfants, et je crois que moi, j'en suis de moins en moins une, c'est comme ça. On n'y peut rien, même les jeunes subissent leurs vies, ça marche comme ça.

    - Pour quoi tu n'y es pas allé longtemps ? à l'école, s'entend.


Je ne sais pas pourquoi j'ai demandé, pas que j'ai forcément envie de parler, juste que voilà, il fallait prouver que je continue d'exister. Que ma vie ne s'arrête pas à maman ou papa. Que leurs problèmes ne m'atteignent pas. C'est n'importe quoi, je me sépare aussi, en deux, voir trois. Un morceau de moi pour maman, un autre pour papa et la majorité pour Ashley. Je sais pas vraiment faire les bon choix, on ne m'a jamais expliqué, tu vois. J'ai grandi, comme j'ai subis. Je sais plus vraiment ce que je fais ici, inventes-moi un monde, une mélodie. Une nouvelle Emily.
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Thomas Parker

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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime104.01.12 3:28

Et puis ses yeux se perdent quelque part au loin. Je pourrais jurer qu’elle débat avec elle-même d’un sujet dont je ne sais rien. C’est peut-être ça être une jeune fille moderne. Être si posée qu’on en perd une innocence brute. Regarde-moi ma jolie. Tu ne veux pas grandir comme ça. Les adultes qui n’ont pas été des enfants pour vrai, font des vieux malheureux. C’est loin d’être drôle, de se réveiller un matin, pour réaliser que notre vie est passée et qu’on a passé notre temps à la détester. J’aimerais ne pas avoir cette petite voix au fond de moi. Ce cynisme qui m’étrangle. J’aimerais même être un peu différent. Juste assez pour avoir le choix d’aimer qui je veux. Quelqu’un qui tiens un peu à la vie. Quelle idée stupide! Jamais je n’aurais pu faire autre chose que d’aimer cet ange perché dans un arbre. Jamais je n’aurais pu ne pas l’aimer. Pour la première fois dans ma vie, quelque chose s’est emboîté, je n’étais plus la pièce d’un casse-tête incomplet. J’appartenais à quelque chose, à ces sentiments dont je ne sais pas quoi faire. Je me serais battu pour elle, je le fais encore chaque jour.

- Pourquoi tu n'y es pas allé longtemps ?

J’esquisse un sourire ironique. La version longue ou la version courte ? Parce que je n’étais pas assez intelligent pour réussir. Parce que j’ai retrouvé ma mère morte dans sa chambre. Parce que je suis parti de chez-moi quand j’avais treize ans. Pour tant de raisons que je ne dirai pas, préférant mentir que de lire la pitié dans ses yeux. Petite fille qui se croit bien forte, elle dirait quoi de savoir que la vie n’est pas bien mieux en grandissant. Regarde ailleurs, parce que tu ne risque pas d’aimer ce qu’il y a au fond de mes yeux. Promets-moi que tu vas te laisser aimer. Que tu vas y croire quand on te dira que tu mérite mieux. Que t’iras à l’école, juste pour ne pas trainer dans les rues. C’est peut-être ça, au fond, la vie. Suivre un chemin ou un autre, pour ne jamais terminer à l’endroit prévu. Prête pour une virée imprévisible ? Je te souhaite que l’arrivée soit à la hauteur de tes rêves . . .

« Parce que la vie en a décidé autrement . . . »

Peut-être qu’au fond, j’aurais du m’y accrocher, à mes rêves. Être un peu moins réaliste, un peu plus rêveur. Peut-être que mes neurones auraient su imaginer une autre vie pour moi. Je risque de crever après une vie à travailler dans un bar. Qu’est-ce qu’il y a d’autre à faire, quand on a pas appris à écrire comme il le faut, ou à être bien docile en publique. Je pourrais probablement tuer quelqu’un, si on s’en prenait à ma Camille. La prison, je préfère ne pas imaginer. De belles retrouvailles avec mon père, qui sait. Ce serait la pire des ironies. Pire que de crever de froid dans une rue avant d’avoir atteint mes seize ans. Je ne sais pas grand-chose, mais je préfère ne pas y penser. Et toi, ma jolie . . .

« C’est une manie, d’éviter les questions, ou c’est parce qu’on ne se connaît pas ? »

Peut-être que personne d’autre ne voit, que dans tes yeux, c’est presque mort. Que tes faux-sourires hantent ton visage. Sois une enfant encore un peu, je promets de surveiller les dangers. Juste un instant, pour me faire croire que c’est encore possible, que ça existe encore. Souris un peu pour moi . . .
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Emily Bush

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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime115.02.12 10:10

Je hausse les épaules, pour passer le temps. Je le regarde plus, et garde mes yeux fixé sur l'eau. Ce n'est pas que j'ai envie de sauter, c'est juste qu'aujourd'hui, j'aimerai être comme une rivière. Paisible et non dérangée par des gens qui n'en ont rien à faire de vous. C'est épuisant le monde des grands. Je ne sais pas s'il attise ma curiosité ou pas, mais j'attends ça réponse, tout simplement.

J'aimerai qu'il me raconte une histoire merveilleuse qui justifie le pourquoi du comment. Pourquoi il a arrêté l'école et s'il ne regrette pas son choix maintenant. Ce qu'il fait dans sa vie, comme il était lorsqu'il était petit. Je veux tout savoir, pourvu qu'on ne parle pas de moi. Pourvu qu'on oublie ma vie, mes problèmes pas si grands, et mes parents, les enfants.

    « Parce que la vie en a décidé autrement . . . »


C'est ça, donc, sa raison ? Je ne cache pas ma déception, je voulais quelque chose de plus expliquer. Qu'il me dise que c'était son choix, qu'il me je-ne-sais-quoi ... Qu'il me redonne un peu d'espoir quoi. A peine un peu, que ses yeux bleus me dictent que faire. Que je vois vraiment pourquoi mes parents font cela. Si je ne suis qu'une erreur ou quoi ?

Je hausse la tête pour approuver sa phrase, pour ne pas le laisser seul à penser. Je suis toujours là, ne vous inquiétez pas. Je suis toujours là, à demi moi. Mais un demi d'Emily, c'est tout aussi qu'une Emily en entier, je peux le jurer. C'est juste qu'aujourd'hui j'ai pas la force d'être Emily tout court. Je crois que ça y est, ils vont se quitter ... Me laisser avec Ashley.

    « C’est une manie, d’éviter les questions, ou c’est parce qu’on ne se connaît pas ? »


Ce n'est pas que je n'aime pas Ashley, mais aujourd'hui, je n'ai pas envie de cela. Je sais très qu'elle est bien plus une mère que ma mère ne l'est. D'ailleurs, elle n'aurait pas tout simplement pu m'enfanter ? Je suis sure que la vie aurait été moins compliqué, si Ashley avait été ma maman. Je suis sure qu'avec elle, jamais je n'aurai été considérée comme une erreur, ouais, ça je le sais.

C'est pas que c'est une manie d'éviter les questions, c'est juste que je me suis rendue compte que c'était plus simple lorsqu'on faisait cela. Quand on a pas forcément envie de parler, on répond à l'autre par une autre question, et la conversation est relancée, tout simplement. Je jure que ça marche. Sauf quand l'autre personne est un petit curieux, comme le monsieur qui se trouve à côté de moi.

    - Non, oui ... Je ne sais pas ... J'aurai pu mieux faire comme argumentation, je sais. C'est juste que je réfléchis, et quand je réfléchis j'oublie un peu ce qu'on me demande, crois.


J'ai trop de chose en tête, et je crois que je suis en train de la perdre, la tête ...
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Thomas Parker

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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime104.06.12 22:04

Peut-être que j'abuse, peut-être que je me prends pour un grand. Il y a ceux qui trainent leur enfance par la patte, comme une vieille peluche usée à laquelle il ne reste qu'un membre sur deux. C'est le temps qui fait son oeuvre. Ceux qu'on aime trop se font amputer de leur humanité. Avec cette réflexion, je me promets de ne plus jamais aimer. Mais pour Camille et moi, c'est trop tard. On est déjà tombés, on a déjà fait quelques pas, on a traversé un océan. J'ai déjà imaginé ma vie à ses côtés. Je ne peux pas m'arracher du coeur des espoirs à peine formés. C'est inhumain d'avorter un amour comme le nôtre. Il a à peine commencé.

Je ne sais pas vraiment quoi dire à une enfant. Le monde n'est pas noir et blanc, comment l'expliquer sans passer pour un blasé au coeur de pierre. J'y crois, tu sais, aux amours qui finissent bien. J'ai simplement peur de ne pas le mériter, de ne pas y avoir droit. Je ne sais rien faire de ma vie, si ce n'est créer des ennuis. Demandez à Alice.

- Non, oui ... Je ne sais pas ...

T'en fais pas, je sais pas plus que toi.

Je ne sais pas quand chose quand on y pense. J'ai abandonné l'école pour des conneries. Je sais lire et écrire mais c'est juste ça. On ne fera pas de moi un intello à mon âge. J'oublie bien souvent de réfléchir à ma vie. On dira quoi du barman de cinquante ans qui aura oublié de vivre quand son amour l'aura quitté. On dira que c'est un raté, qu'il ne vaut rien. On lui laissera du bourboire par charité, parce qu'il n'aura rien d'autre de bien que ce job merdique. C'est facile de pleurer sur son sort. C'est facile de déprimer. Mais je remonte peu à peu la pente. J'ai Camille. Elle a besoin de moi. Et je ferais n'importe quoi pour elle, n'importe quoi.

- C'est juste que je réfléchis, et quand je réfléchis j'oublie un peu ce qu'on me demande, je crois.

Je comprends. Plus qu'elle ne peut l'imaginer. Je réfléchis trop depuis que j'ai rencontré Camille. Avant elle, j'avais aucune idée d'ou je serais le lendemain. Parfois, j'ai l'impression de devoir nous penser un futur à tous les deux, parce qu'elle ne le fera pas. Parce que Camille voudrait que demain ne soit plus rien. Ce serait si facile de la laisser s'effacer, de ne rien dire et de la regarder crever. Elle me brise le coeur, ce petit bout de femme qu'on a trop peu aimée. Même moi, je ne pourrai jamais enlever de sa peau les cicatrices d'un passé douloureux. Il y a des choses qui s'imprègnent, qui ne guériront vraiment jamais.

« Oh, réfléchis tant que tu veux, ça nous changeras des clichés. Jeunes et cons qu'ils disent. . . »

Une belle jeunesse juste bonne à dormir sur les bancs d'école. Pas mon cas, pas cette chance. Peut-être que la jolie gamine fera mieux que moi. Un pas vers le changement. Ceux qui sont différents devraient bien souvent parler plus fort. Ceux qui méritent d'être entendus devraient cesser de se taire. Et ceux qui pensent trop pourraient en laisser un peu aux impulsifs qui ne penser que trop peu. Peut-être que c'est ça, d'exister. Ne jamais savoir. T'en dis quoi ?

« Et à quoi tu penses qui te fasses oublier le reste. »

Parce que ça m'arrive souvent, moi aussi, d'oublier tout ce qui n'est pas Camille.

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Emily Bush

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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime118.06.12 18:21

Je pose ma main droite sur mon front, comme pour empêcher la Terre de tourner, stopper mon monde et trouver une solution. J'ai peur comme je respire. Je sais que cela devait arriver, je sais que je ne le supporterai pas, mais à la vérité je ne le supporte déjà plus. Je le regarde, je cherche une solution dans ses yeux et il est vrai que je souhaite de tout mon cœur la trouver. Tu crois que c'est toi, qui va tout arranger, dis moi ?

    « Oh, réfléchis tant que tu veux, ça nous changeras des clichés. Jeunes et cons qu'ils disent. . . »


Je lui souris, lui en veux un peu aussi, je voulais ma solution et ils me sort n'importe quoi, ce qui lui passe par la tête, quelque chose qui est dit pour me changer les idées. Tout du moins, j'ose l’espérer. Je suis loin de l'être, con, tu sais, c'est surement ça mon pire défaut, ce qui fait que jour après jour sous le poids des nouvelles je courbe le dos. Je quitterai New-York un jour, je me le promets, j'irai voir ailleurs, si le monde est meilleur. Je suis à l'inverse de ceux qui rêvent d'ici, moi je veux une autre vie.

    « Et à quoi tu penses qui te fasses oublier le reste. »


A tout, à rien, au monde entier, à n'importe qui, n'importe quoi. Mais qu'on ne s'y trompe pas, je ne pense pas à moi. J'ai oublié de penser à moi, je ne sais même plus quand, il y a quelques mois, ou peut être que cela a toujours été comme ça. On ne choisi pas sa vie, moi à quinze ans je peux assurer qu'on la subit.

    - Mes parents.


Je me contente de soupirer, j'aimerai qu'il comprenne, qu'il me conte un nouveau monde. Qu'il m'amène voir les étoiles, parce que j'ai beau ressembler à une enfant, j'ai grandis trop vite, et je n'ai jamais eu le temps de les regarder. Jamais. Je ne sais pas si les constellation sont vraiment ce qu'elles sont comme on peut le lire dans les livres, ou si, bon dieu, elles ont ce côté magique, qui pourrait m'apprendre à nouveau à rêver.

    - Ils se séparent, ils ne savent pas que je le sais ... Je veux dire quand on est une erreur de jeunesse, on le comprend vite, moi je l'ai compris, mais au lieu de jouer les idiotes, de faire celle qui ne comprend pas, je préfère rester cette drôle d'Emily qui s'enfuit.


Je n'ai plus le temps de vivre. Et c'est le seule pensée qui me reste en tête après avoir révélé cela, la seule qui me parait vraie.
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Thomas Parker

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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime124.06.12 0:22

La voilà, qui regarde le monde de sous une mèche de cheveux rebels. Un peu de vent qui ne la fait pas vaciller. J'aurais aimé être aussi solide qu'elle, étant gamin. Je ne savais pas qui j'étais, ni ce que j'attendais de la vie. Dans mon coeur se cachait la conviction que je ne valais tout simplement rien. C'est facile de baisser les bras et de laisser la vie nous piétiner. Mais plus maintenant. Tu vois, je bosse dur, j'ai un endroit à moi, j'ai un amour et un futur. On échange ? Je reste un peu enfant et tu grandis ?

- Mes parents.

Shit. Ses parents. Ils sont probablement de ceux qui ont peur de ses grands yeux bleus vivants. De cette étincelle d'intelligence qui comprends tout. D'un soupir, je les imagine la tirer dans tous les sens. Parfois, les parents ne savent pas aimer comme il faut. C'est pas leur faute, ils sont humains, eux aussi. Petite mention à mes parents. Ma petite maman et celui qui me l'a enlevée. Le temps nous force à comprendre que nos parents n'ont pas toujours raison. La famille, ça reste incrusté sous nos ongles, même en vieillissant. Comme les cicatrices de notre enfance. Ceux qui sont abandonnés, ceux qui sont surprotégés. Personne n'est à l’abri d'un parent qui aime trop ou trop peu. T'en fais pas, ma jolie, on s'en sort. J'en suis la preuve. Mais tu ne sais pas. C'est le genre de chose que tu devras vivre par toi-même. On est jamais trop jeune pour se faire blesser par ceux qu'on aime.

- Ils se séparent, ils ne savent pas que je le sais ... Je veux dire quand on est une erreur de jeunesse, on le comprend vite, moi je l'ai compris, mais au lieu de jouer les idiotes, de faire celle qui ne comprend pas, je préfère rester cette drôle d'Emily qui s'enfuit.

Mon coeur se serre. S'enfuir, je connais. Je suis allé jusqu'à traverser l'océan plutôt que de faire face à qui je suis. Tout ce qui nous arrive nous forge, nous transforme. Ce qui fait peur, c'est que c'est irréversible. On y peut rien.

Personne n'est mort dans son histoire. Ça ne veut pas dire que c'est moins triste. Ils ne veulent pas voir la déception dans ses yeux. Je ne voudrais pas en être la cause. Nous connaissant, on vas se fuir quand ça deviendra sérieux. Ce serait dommage, de se laisser happer par nos habitudes. J'aime bien cette gamine. Elle me fait un peu penser à moi.

« . . . Moi j'aurais aimé que mes parents se laissent. »

Je l'ai échappée celle là. Dire plus souvent ce que je pense. Une autre résolution ratée. J'aurais aimé qu'ils se laissent avant qu'il soit trop tard. Je suis désolé, ma jolie, mais parfois c'est pour le mieux. Ceux qui ne s'aiment plus se détruisent. C'est probablement la seule chose qui nous tienne ensemble, moi et Camille. Je me dis qu'on auras jamais d'enfants, elle et moi. Parce qu'on saurait juste les briser en les échappant dans ce monde. Mes yeux se fixent contre le vide sous nos pieds.

« C'est pas ta faute, tu sais . . . ? »
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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime105.07.12 12:03

Ma vérité est tombée, ça fait mal de le dire à haute voix, mais je me rends compte aujourd'hui, que tout bêtement, j'y survis. J'y survis parce que je sais que mon père m'aime et que ma mère aussi. Je ferme les yeux, divague un peu. Je me demande l'heure qu'il est, si chez moi, chez Ashley, des dizaines d'appels sont affichés sur l'écran. Est ce qu'on me cherche ? Je pense que oui, il est temps que je rentre ... Mais ... Je ne veux pas partir, le laisser, tu m'accompagnerais, tu crois ? Jusqu'à chez moi, juste pour être sur que tout aille bien jusqu'à ce que je retrouve les miens.

    « . . . Moi j'aurais aimé que mes parents se laissent. »


C'est triste de dire cela, j'oublie mes pensées, fronce les sourcils et ne comprends pas. Parfois c'est mieux que les grandes personnes se laissent ? C'est ce qu'il faut comprendre de ta phrase perdue ? Mes parents ont raison, alors, de se laisser aller ? De ne plus s'aimer.

    « C'est pas ta faute, tu sais . . . ? »


Je lui esquisse un sourire, fatiguée. Peut être que je devrai sauter, laisser l'eau m'emporter, c'est idiot comme pensée, je m'en veux déjà de l'avoir envisagé. Je ne sais pas quoi répondre, parce que je sais que sa phrase est vrai, mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir ce trop plein de sentiment. Je pince mes lèvres avant de prononcer :

    - Oh, je le sais ... Mais ça me fait mal au ventre cette histoire.


Dans le divorce de parents, ce ne sont pas eux qui souffre le plus, ça je peux le jurer, ce sont les enfants qui se meurtrissent en silence, qui pensent n'avoir pas bien fait les choses. Qui se disent que peut être s'ils avaient fait correctement leurs devoirs, s'ils n'avaient pas voulu à tout prix un nouveau vélo, tout ce serait bien passé.

Oui, ça fait mal au ventre, mais on survit, n'est ce pas, à un mal d'estomac ? Le temps efface tout, même une séparation, je crois. Je le regarde, le trouve triste, pleins d'histoires et de secret, alors je me surprends à penser, à souhaiter, qu'il partage sa vie avec quelqu'un qui l'aime pour lui. Ouais j'aimerai bien me dire que que sa vie est facile, belle et que ça durera pendant longtemps, des décennies.

    - Je ferai mieux de rentrer, ils ne savent pas où je suis allée, ma tante doit se demander où je suis, surtout si le lycée l'a appelé, ce qui est très possible, parce qu'ils l'appellent tout le temps. En plus je ne sais même pas l'heure qu'il est, ni depuis quand je suis là, assise à attendre quelqu'un qui vienne me réveiller. Je te remercie, de l'avoir fait, tu sais. Mais avant de rentrer, dis moi, si moi je suis une Emily qui s'enfuit, toi, tu es qui ?


Peu importe le prénom, je suis sûre qu'il est avant tout un ami.
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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime118.07.12 4:02

C'est probablement le vent ou les inquiétudes qui font des triples boucles dans mon crâne. Peut-être que le passé me rattrape, que je vieillis contre mon gré. J'avais juste envie qu'elle sache que les enfants n'y sont pour rien. Je n'arrive pas encore à me pardonner entièrement, mais j'y travaille. Peut-être que si je lui jure que les jeux d'adultes, elle n'y peux rien, son coeur aura d'autres envies que de se perdre dans le vide. Ce serait beau, si les enfants pouvaient grandir petit à petit, pas d'un coup, pas d'un drame. J'aimerais qu'Emily, cesse de me regarder avec sévérité, trop sérieuse pour son âge. Elle a trop vu, trop entendu. Je voudrais la voir rire, retrouver l'innocence qui me manque cruellement. Lui demander d'être une enfant, pour nous deux.

Un jour, elle sera grande, et elle regrettera de ne pas avoir profité de ce qui passe sans ne jamais revenir. Elle deviendra une grande dame qui traverse la rue vers un taxi, son manteau dans le vent des voitures, sans se retourner vers un gars comme moi. Et ce sera bien, ce jours là, tout sera à sa place. Je ne sais pas où je serai. Probablement un endroit où je n'aurais imaginé me retrouver. Mais ça, c'est l'histoire de ma vie. J'avais juré que New York, je n'y remettrais jamais les pieds. Et le présent me prouve que j'avais tord. Ça ne m'embête pas vraiment, de ne pas avoir raison à tout coup. Ce serait stupide, de me battre contre moi-même. De ne pas accepter que je ne suis qu'humain. Qu'une âme capable de tout gâcher pour reconstruire à zéro.

- Oh, je le sais ... Mais ça me fait mal au ventre cette histoire.

Il ne faut pas. Le monde est plein à craquer de raisons pour avoir mal à chaque os de ton corps, à chaque parcelle de ton âme. Demande à ma Camille et ses grands yeux qui crient le mal sous sa peau. Elle y accumule les raisons, incapable de les laisser aller, de les abandonner. Ça la ronge, ça la détruit. Promets-moi, ma jolie, que tu leur pardonneras de n'être que des adultes qui ne comprennent pas. Que tes maux de ventre ne seront pas les premiers signes de tes maux à l'âme. Le temps fera son oeuvre, mais jamais tu n'oublieras vraiment. C'est le défaut de notre belle mémoire. Nos souvenirs nous hantent sans permission. Ce qui est dangereux, c'est le moment où ils prennent la place de l'instant présent. Mais pas ici, pas nous.

- Je ferai mieux de rentrer, ils ne savent pas où je suis allée, ma tante doit se demander où je suis, surtout si le lycée l'a appelé, ce qui est très possible, parce qu'ils l'appellent tout le temps. En plus je ne sais même pas l'heure qu'il est, ni depuis quand je suis là, assise à attendre quelqu'un qui vienne me réveiller. Je te remercie, de l'avoir fait, tu sais. Mais avant de rentrer, dis moi, si moi je suis une Emily qui s'enfuit, toi, tu es qui ?


Je souris, parce qu'elle est adorable, parce que j'ai confiance, qu'elle s'en sortira. Qu'elle aura une merveilleuse vie, quand les adultes auront fini de l’embêter. Elle est une Emily, je ne suis pas grand chose, mais je veux bien être un Thomas, sans prétentions, sans grand nom.

« Je suis un Thomas, juste ça. »


C'est pas beaucoup, mais c'est assez. Je suis moi, avec le bon, avec le mauvais, avec les peines et les joies. J'ai rien à ajouter. Tu vois, j'aime que tu poses les bonnes questions. Pas les '' pourquoi '' auxquels je ne saurais pas répondre. Parce que je ne sais pas grand chose. Je ne suis pas un scientifique, un musicien ou un philosophe. Ma vie ne sera pas bonne à faire des livres. Personne n'écriras sur moi, le jour de ma mort. Il y auras quelques bons amis, mes cendres dans le vent, et ce sera fini. Et ce sera une belle fin, parce que malgré tout, j'aurai eu une belle vie. Il n'y a qu'une chose à ajouter.

« Je te raccompagne ? »
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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime113.09.12 11:56

Et même si j'ai dis que peu importait le prénom, je me rends compte qu'il est des plus importants, que mon coeur bat plus vite face à cette prochaine révélation. Comme un secret qu'il ose enfin m'avouer. Après avoir parlé de moi pendant je ne sais combien de temps, je vais apprendre quelque chose de lui. S'il le veut bien, évidemment, moi je ne force personne à rien, je prends juste ce qu'on veut bien me donner, en souriant, comme on se doit de faire lorsqu'on est bien élevé. Parce que je le suis bien élevée, même si mes parents divorcent, cela ne fait pas de moi une sauvageonne qui ne sait comment danser. J'ai appris à l'âge de deux ans a bien m'exprimer.

    « Je suis un Thomas, juste ça. »


On n'est jamais juste quelqu'un. Jamais, vraiment, je ne peux que l'affirmer. On est quelqu'un et c'est déjà bien assez, mais jamais, juste ce quelqu'un là. Thomas c'est un bon prénom. C'est le prénom de quelqu'un de gentil, de toujours présent, oui, Thomas c'est comme un prince, quelqu'un de grand. J'aime bien ce prénom, et je trouve qu'il lui va parfaitement. Il était fait pour lui, ses parents ont eu raison de l'appeler comme cela, même s'ils ont eu tord de rester ensemble, ils ont eu raison de le faire pour lui, je crois. Je ne suis pas très douée pour comprendre les histoires comme il le faut, il me semble, et je divague un peu, pour changer, je me sens comme désorganisée.

    « Je te raccompagne ? »


Je lui envoie un sourire, avant de me lever. Je mentirai si je disais que je ne n'hésite pas. Mais je pince mes lèvres, je pose le bon côté et le mauvais, on me dit sans arrêt de ne pas parler aux inconnus, et je passe mon temps à le faire sans même m'en apercevoir.

    - Tu n'as pas peur de marcher ?


Que je demande avec une part de malice cachée. Parce qu'il est vrai que chez Ashley c'est assez loin, en vérité. Mais je lui tends la main, pour qu'il me donne la sienne. Qu'il m'accompagne jusque chez moi et que le monde nous promette des nouvelles aventures meilleures. Prends ma main et partons jusqu'au pays imaginaire. Toi et moi.
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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime128.03.13 1:48

Elle sourit, comme si elle détenait un secret auquel je n'ai pas accès. Cette Emily, dont l'enfance la quitte à vue d'oeil, comme si elle grandissait sous mes yeux, au fil des mots. J'aimerais la retenir, lui dire de prendre son temps, que c'est pas si bien que ça être grand. Il n'y a rien de pire que de tenir le passé entre ses mains pour réaliser qu'il est fixé dans la pierre. Je pourrais lui dire qu'elle ne comprendrais pas, mais on saurait tous les deux que c'est faux. Son âme se reflète dans ses yeux et il ont des tas d'histoires à raconter, à ceux qui se donnent la peine d'écouter. Je ne sais pas si ma Camille, comprendrait cette Emily. Non, Camille est trop sauvage pour se laisser approcher comme ça. Elle vit poursuivie par ses angoisses, terrorisée par le monde. Alors qu'Emily y plonge à deux pieds, n'ayant pas peur des inconnus qui croisent son chemin.

- Tu n'as pas peur de marcher ?

Ça me fait sourire à mon tour. Marcher, ça n'est jamais une corvée. Je n'aime pas le bus, où les gens s'étagent jusqu'au fond, coincés dans une boîte en carton. Je n'aime pas non plus le métro, grand réseau sous terrain de rêves brisés. Les passagers s'y enferment aveuglément, toujours figés quand l'opérateur annonce sans surprise qu'il y a un problème et que ce sera réglé dans un rapidement qui ne vient jamais. J'aime le grand air et ses vents de liberté. J'aime choisir le chemin qui relira mon point A à mon point B. J'aime passer par des ailleurs qui ne servent à rien, découvrant un morceau de la ville que je ne connaissais plus.

« J'aime marcher. »

Elle me tends une main si frêle que j'ai peur de la briser quand je la prends dans la mienne, rugueuse et écorchée. Sa paume est fragile, blanche, décidée. Allez, rien n'est trop loin. Je crois que je veux nous garder accrochés, à ce sol, à ce ciel, à cette ville. New York a le plus beau des visages, déposant toutes les couleurs dans un spectrum de gens qui représentent le monde entier.

« Les rues sont mes amies, et elles ont déjà été ma maison. »

C'est la rustre vérité d'un gamin qui a trop vu et qui s'est échappé. Trouvant les bras d'une ville entière pour le consoler de la mort de sa mère. Le sang a depuis longtemps séché. Il s'est écaillé pour finir dans la poussière, oublié. La vie, pour moi, se sépare en trois actes. Le premier où j'étais un enfant, le deuxième, où tout ce que je croyais m'a été arraché et le troisième, où Camille est entrée. Ces rues sont le symbole du deuxième acte, mais je ne sais toujours pas où se situe l'entracte.


Dernière édition par Thomas Parker le 03.06.13 18:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime123.05.13 11:15

Je sens son regard se poser sur ma main que je vois si petite face à la sienne, me rendant compte encore une fois que je ne suis qu'une enfant qui grandis un peu trop vite. Je voudrais disserter sur ça avec lui, lui raconter que je vois ma vie qui défile devant mes yeux alors que je n'ai pratiquement rien vécu. C'est drôle de se dire qu'on ne contrôle rien et que tout peut changer si quelqu'un vous tend la main.

Il serre sa paume contre la mienne, et me viens une nouvelle peur, celle qu'il me lâche pour reprendre le court de sa vie, sans jamais repenser à moi. Ma bouche est sèche et je n'ose plus vraiment bouger, j'aimerais ne jamais le lâcher, trouver une solution pour ne pas le quitter, et je me sens jeune en me disant que je suis comme ces enfants qui aiment au premier regard, ceux dont on se moque quand ils racontent à quel point la personne rencontrée était merveilleuse. Mon cœur s'emballe un peu puis j'oublie le fil de mes pensées, me sentant idiote à ses côtés.

    « J'aime marcher. »


Je lui envoie un sourire en mordant ma lèvre inférieure.

    - Parfait.


Je croise son regard encore une fois quand il me délivre un secret.

    « Les rues sont mes amies, et elles ont déjà été ma maison. »


J'ai l'impression que cela me laisse sans voix, qu'il a vécu des milliers de choses quand je pensais en avoir vécu beaucoup aussi. Nos chemins sont si différents et j'arrive à l'envier d'avoir eu le courage de l'avouer. Ou peut être que simplement, du courage il n'en a pas besoin, il assume ce qu'il a vécu, il est grand quand je ne suis qu'une enfant. Ça me fait mal au ventre ça aussi, mais je n'en dis rien, ne veut plus passer pour cette gamine qui ne sait que se plaindre. Mes parents divorcent, ça me brise un peu, mais maintenant je veux surtout savoir ce qui est arriver aux siens. Pourquoi la rue ? Pourquoi ce chemin ?

J'ai toujours sa main dans la mienne, certaine de ne plus jamais vouloir la lâcher à présent. On commence la marche vers chez moi, vers Ashley et tout ce qu'elle me promet. Je crois que j'ai le coeur plus léger que lorsque j'ai fuis l'école cette après midi. Me rendant compte que c'est surement ma rencontre avec lui qui provoque cela, je souris une nouvelle fois. Et puis je me dis qu'il pardonnera la curiosité d'une petite fille qui ne sait jamais quand il faut se taire. Une fille que je ne suis pas, mais qu'il va s'imaginer.

    - Quand ? Longtemps ?


Je veux tout savoir, qu'il me raconte ses aventures, qu'il me dise que ce n'est pas aussi horrible que ce que j'imagine. Qu'il était heureux même s'il était perdu. Qu'il était quelqu'un de bien même s'il ne savait pas s'il verrait demain. J'ai besoin d'espoir quand tout ce fout le camp. J'ai besoin d'un rêve, encore un, rêve d'enfant. Un truc qui pue les contes de fées, jusqu'à ce que mes parents soient vraiment divorcés.

    - C'était comment ?
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MessageSujet: Re: « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas   « COMME UNE ÉTOILE » Emily&Thomas Icon_minitime106.06.13 18:49

- Parfait. » Qu'elle dit en se mordant la lèvre, et j'en oublie presque qu'elle n'est qu'une enfant. Une toute petite Emily dont la main ne lâche pas la mienne. Je me dis qu'au moins pour un moment, tant qu'elle est avec moi, elle sera en sureté. Puis mon corps entier crie que c'est injuste, que Camille, même dans mes bras, est toujours au bord du gouffre, que je tente désespérément de la retenir, mais que rien n'y fait, le passé la tire vers le fond, vers le vide. Emily est, même à un si jeune âge, capable de se tenir seule, de résister à ces courants qui la font dévier un peu du bonheur, mais elle le retrouvera, elle en est capable, ça se sent.

Peut-être qu'on ne dit pas ce genre de vérité à une adolescente qui questionne la vie, mais c'est toujours mieux que de lui mentir, il y en a bien assez qui s'en chargent, très peu pour moi. Je ne lui jurerai pas que le monde est blanc et rose, que l'amour dure toujours, que ceux qu'on aime ne nous quittent jamais. Je me dis qu'Emily comprendra, qu'elle ne me regardera pas comme un moins que rien, parce que la vie n'est pas juste, et elle le sait. Bien sur, elle n'a pas vu le corps inanimé de sa mère, mais ça ne veut pas dire qu'elle n'a pas souffert, qu'elle n'a pas été écorchée. Quand je n'avais pas de chez-moi, ceux avec qui je partageaient la rue aimaient bien dire aux plus nantis des ; vous pouvez pas comprendre, comme si on devait vivre au plus bas, pour savoir qu'on veut s'en sortir. Elle ne lâche pas ma main, alors je me dis que tout vas bien.

- Quand ? Longtemps ?


Ses questions me font sourire. Je ne croyais pas que ça l'intéresserait, ce genre d'histoires. Ça n'est pas le genre de choses que les gens aiment entendre. Ils regardent ailleurs, font semblant d'avoir une urgence ou bien changent le sujet, comme si ça pouvait s’attraper par les mots. Parce que la rue qu'on aime quand elle est vivante et animée, deviens méprisable quand on doit y dormir. C'est qu'ils ne savent pas que c'est le même pavé, les mêmes parcs et les mêmes bâtiments. Exactement pareil, mais ça n'est pas tout le monde qui arrive à le comprendre.

« Quand j'avais treize ans, jusqu'à il y a quoi, à peu près un an. »

Ça m'a paru bien moins long que ne semblent le laisser croire les mots. Ce sont les faits, ce serait lâche de ne pas les accepter comme ils sont. Je n'ai pas honte de mon passé, on ne peut pas tous avoir la vie facile. Ça a été plus simple pour moi, de ne rien avoir, on ne pouvait rien m'enlever.

- C'était comment ?


Je regarde en avant, me disant souvent que c'était dur, que j'étais hanté, sachant mon père, quelque part, respirant encore, avec moi pour seul témoin de sa monstruosité. Et puis non, ça n'était pas si difficile. J'ai rencontré des âmes qui m'ont bâties comme l'auraient fait des parents. Je suis devenu magicien, je suis devenu un homme, et le comment n'est pas important. Peut-être que c'est pas une vie, de travailler dans un bar, mais ça n'est rien qu'un boulot. Quand je rentre chez moi aux petites heures du matin, je suis heureux. Heureux de retrouver Camille, d'avoir quelqu'un qui me prends dans ses bras. Qui a dit que c'était parfait. Personne. Mais je ne cherche pas parfait, je veux Camille et ça me suffit.

« C'était froid en hivers, mais c'était bien durant l'été. J'ai rencontré un homme qui m'a appris la magie, je te montrerai un jour. Je me dis que des fois, il faut passer par un chemin différent pour se rendre à un endroit qui en vaut la peine. C'est comme les rues de New York. On peut aller à droite ou à gauche. Si j'avais pris un autre tournant, on aurait pu ne jamais se rencontrer. »


C'est probablement stupide, mais ça me rassure de savoir qu'elle est là. Qu'elle demande parce que ça l'intéresse plutôt que parce qu'elle s'en sent obligée. On ne rencontre pas des gens intéressants tous les jours. Il faut porter attention. Et je promets de lui faire attention, à cette Emily, trouvée sur un pont, alors que c'était peut-être moi qui était perdu. Qui sait, c'était peut-être un tour de la vie, un tour de magie.
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