{ Like the one from my dreams } A&A

Dernière édition par Amber McMillian le 21.12.09 2:33, édité 1 fois

Pour les matins où tout s'enligne facilement. La vie suit son cours et personne n'empêchera jamais la terre de tourner. Amber était levée de bonne heure. Une douche chaude pour purifier son corps de tout ce qui pourrait la ternir. Entretenir ce qui est son fardeau et son gagne-pain. Ses cheveux sont minutieusement séchés et ondulés au fer. Ses sourcils définis à la pince, sa peau hydratée, son visage maquillé. Elle est la perfection et son reflet lui renvoie facilement une vision prévisible. Amber soupire et se sourit à travers le miroir. Elle se sent fade et c'est mauvais pour briller . . .

Les autres choses se sont enchaînées. Darrel son agent l'a appelée. Conversation brêve, mais toujours aussi morne. Les hommes d'affaire l'insuportent et Chuck fait partie de cette catégorie. La seule pensée du grand brun fait changer d'air à la jolie blonde. Oui, Chuck, elle l'aime autant qu'elle le déteste. Le bloquant de sa tête pour pouvoir vaquer à ses occupations, Amber se retrouve dans la rue et hèle le premier taxi qui passe devant elle. Sous son imper, elle se sent toute petite, encore plus minuscule sous son grand sac choisi pour sa couleur et toutes ses pochettes, mais qui s'est révélé le un des plus en vogue du moment. Elle passe prendre un paquet chez l'imprimeur et a promis de passer chez Kate pour le lui déposer. En retournant dans le taxi avec son paquet, Amber reçoit un SMS. Kate sera retenue, mais quelqu'un sera là pour lui ouvrir et lui permettre de déposer son paquet. Amber soupire, légèrement déçue de ne pas croiser Kate, mais contente de ne pas y être allée pour rien. Une fois déposée devant la porte, quelque part dans Brooklyn, Amber sonne à la porte.

Un grand brun lui ouvre, et la jolie blonde reste sans voix. Ça vous est déjà arrivé, d'avoir devant les yeux ce que vous avez rêvé si longtemps de trouver. Parce qu'elle ne sait pas quoi dire, ni qui est cet homme qui lui fait tant d'effet. Elle rougis alors de honte, effrayée d'avoir pensé de telles choses d'un homme qui est probablement le copain de Kate. Elle aimerait tellement être amie avec la jolie brune qu'elle regrette ses pensées. Amber n'arrive pas à parler alors elle agite inconpréhensiblement le paquet devant elle, espérant qu'il parle le premier.

Il y a des matins comme ça, où on est devant son écran d’ordinateur, et qu’on ne sait pas quoi écrire. On essaie, recommence, avec l’infime espoir que les prochaines lignes seront meilleures que celles d’avant. Et puis, au final, c’est peut être les lignes supprimées, qui auraient mérité d’être retenues.

Oui, il y a des jours comme ça, où la chose pour laquelle vous semblez être né, ressemble plus à un gros bordel organisé. Pourtant, je suis un écrivain confirmé, non ? J’ai su créer la fille parfaite, et elle et moi, on a même su s’aimer. Oui, cette histoire là, je le pense vraie.

La porte sonne, mon monde s’effondre. Ma sœur n’est pas là, et je ne suis pas chez moi. Mes mains se planquent contre mon ordinateur, je protège ce que je sais qui est à moi. Mes mots et pensées intimes qu’un jour je dévoilerais au monde entier. Je ferme mon ordinateur, après avoir sauvegardé.

Et puis je me souviens, c’était pour ça que Kate avait besoin de moi, aujourd’hui. « Ouvrir la porte. » C’est aussi simple que ça. Je me lève, prends le temps de m’étirer, de soupirer. Ce n’est pas aujourd’hui que j’écrirais.

La porte s’ouvre, commandée par mon bras qui avait appuyé sur la poignet. Et le monde arrête de tourner l’espace de dix secondes. La blondeur immaculée et ses yeux trop enfants qui se tiennent devant moi m’arrachent un souffle nouveau. La belle secoue un sac devant mes yeux. Et le travail, c’était juste d’ouvrir la porte, tu sais.

- Vous désirez ? Je finis par demander.

- Vous désirez ?

- Je viens porter ça pour Kate, Elle a dit qu'il y aurait quelqu'un. On travaille ensemble. Enfin, elle a beaucoup de talent. Je peux entrer ? Je suis déjà venue c'est pas comme si j'étais une totale inconnue qui ne fait que livrer les colis. Tout ça pour dire que on ne se connaît pas, moi c'est Amber . . .

Bleus, ses yeux étaient bleus. D'un bleus foncé, pas d'un bleu ciel qui laisse un gout d'inachevé dans la bouche. Parce que les mots que je laisser sortir de mon esprit, il n'y avais pas de gout d'inachevé. Les critiques le disaient, tout ça était d'un parfait incomparable.

- Je viens porter ça pour Kate, Elle a dit qu'il y aurait quelqu'un. On travaille ensemble. Enfin, elle a beaucoup de talent. Je peux entrer ? Je suis déjà venue c'est pas comme si j'étais une totale inconnue qui ne fait que livrer les colis. Tout ça pour dire que on ne se connaît pas, moi c'est Amber . . .

Mes yeux s'écarquillent dans un geste complètement incontrôlé, même la perfection ne peut l'être totalement, en réalité. Tant de mots pour un corps si petit, si frêle, si fragile presque ... Une pensée mauvaise traverse mon esprit, un chose est sure, elle n'est pas fragile au niveau de la langue. Qu'il est mauvais le garçon, le monde lui même devrait le traiter de con.

Dans un merveilleux automatisme mon bras s'avance vers le paquet, mes gestes m'étonnent aujourd'hui, je me rends compte peut être que je suis fait pour exister. Ou tout du moins, je suis peut être bien doué pour ça, qui sait ? Arrête de rêver, j'étais fait pour être écrit, pas pour tendre le bras vers un paquet.

- Merci, je suppose.

La phrase est sortie seule d'un corps que je ne semble plus du tout contrôler. Dieu, c'est quand que vous venez m'aider ?
J'incline le visage, pour continuer dans l'élan de lui montrer que moi aussi, je sais vivre, si on me le demande.

- Andrew Houston, et je ne suis que le frère de Kate si toi tu n'es qu'Amber. je soupire parce que ma phrase semble méchante, alors que me voix ne l'est pas. Je sais vivre à moitié, on va dire, ok ? Si tu veux entrer, tu peux, je ne vais pas te bouffer. cette phrase là, je l'ai dite, parce que je l'ai déjà entendu, dans un film. On parle comme ça, aussi, dans la vraie vie ?

- Merci, je suppose.

- Je dérange ?

Peu importe, je sais où est la cuisine. J'ai pas besoin d'un babysitter non plus. Te sens pas obligé de me surveiller.

Je ne sais pas quoi faire, ni quoi dire à présent. Mon corps est toujours là, posté devant la porte d'entrée en attente d'une réaction de sa part. Bouge, je t'en supplie, fais sortir mon esprit de cette vie. Alors, jolie, tu rentres ou pas ?

- Je dérange ?

Ne t'inquiète pas, le seul qui dérange ici et qui n'est pas à sa place c'est moi. Je ne sais pas ce que je fais, et encore moins ce que je dis. Tu savais que j'étais écrivain ? Même ça, je n'ai pas le droit de le dire, parce que le monde m'envie un univers où j'aimerais vivre. Je ne peux pas lui dire ça, parce que ça fait des mois que je n'écris pas, et c'est pour ça que je suis à New York aujourd'hui, parce que je n'ai plus de raison d'écrire. Pauvre écrivain seul avec son petit esprit. Incapable de faire quelque chose de bien de sa vie.

- Peu importe, je sais où est la cuisine. J'ai pas besoin d'un babysitter non plus. Te sens pas obligé de me surveiller.

Alors je la regarde, et si je ne comprenais pas mon attitude, je comprends encore moins la sienne.D'une fille gênée, elle devient la furie qui envahit mon espace sans même prendre la peine de dire merci. C'est normal, vous croyez, qu'a l'exception de Kate, je trouve le monde si bizarre ici. Peut être parce que je ne suis réellement moi qu'avec ma sœur, en réalité, ma folie avec elle, je l'oublie.

Et puis, comme pour faire semblant que je lui obéis, je retourne m'assoir face à l'écran de mon ordinateur, tandis que la dame s'en va dans la cuisine. Mes doigts se posent le clavier sans pour autant appuyer sur les touches. Mon regard se fige sur l'écran, et pourtant, rien ne se passe. Peut être qu'au final, je ne sais tout simplement plus écrire. Ça doit être aussi simple que ça. Le diagnostic est fait alors, plus la peine de s'inquiéter, je suppose.

Pris d'un sentiment bizarre que je me souviens avoir écris des centaines de fois, je tourne les yeux vers la cuisine, et regarde ce que fait mon "invitée" ? Je fronce les sourcils, et me décide une nouvelle fois à lui parler parce que je ne supporte pas cette situation là, ok elle est peut être amie avec ma sœur. Mais ici, c'est encore chez moi non ... A moins que la bonne tournure de la phrase soit ; Ici c'est un peu chez moi.

- Pas que je te surveille, hein. Mais tu peux m'expliquer ce que tu comptes faire ?

La jolie blonde avance sur le carrelage de la cuisine, de sa démarche sautillante. Elle ne veut pas déranger, elle souhaite simplement se servir dans l’armoire de Kate. Trouver une sorte alléchante de céréales colorées serait un excellent passe temps. Amber aime bien l’appartement de Kate, c’est éclairé, simple, accueillant. Un tout autre monde que celui dans lequel la blonde a grandis. Chez elle, c’était immaculé. On n’avait pas le droit de jouer sur la moquette importée d’Italie. Il était interdit de manger ailleurs que assis sur une chaise, devant la table. Rien ne devait trainer sur le sol. C’était l’enfer pour une gamine qui aurait eu besoin d’un peu de bazar pour faire aller son imagination. Ça doit être la raison pour laquelle tout semble agréable ici. Cet appartement semble inspirer autant Amber que Kate. Amber admire tellement la jolie brune que c’en est presque drôle. Pourtant, qui croirait qu’elle a déjà oublié le joli brun dans la pièce voisine. C’est simplement que de penser à lui donne le tournis à Amber. Entre Chuck qui manigance une nouvelle partie et ce beau brun qui semble sorti d’un conte de fées, Amber préfère ne pas s’aventurer dans tout ça. Elle refuse catégoriquement d’y penser.

Amber se dirige vers l’armoire où elle trouve ce qu’elle cherchait, une boîte de céréales dont la boîte aux couleurs vives semble avoir été créée pour plaire aux enfants. Probablement un amas de sucre et de colorant, mais qui est-ce qui s’en préoccupe ? Personne. Alors qu’elle a la tête dans le réfrigérateur à la recherche d’un carton de lait, Amber entends une voix grave lui demander :

- Pas que je te surveille, hein. Mais tu peux m'expliquer ce que tu comptes faire ?

Sortant de derrière la porte du réfrigérateur, le lait à la main, Amber sourit. Il est trop sérieux cet Andrew. Il aurait besoin d’un peu de folie, d’un rush de sucre, de se laisser tomber en sachant que personne ne vas le rattraper. Alors Amber sourit, parce que même lorsque tout tombe en morceaux, elle sourit. Ce n’est qu’en cherchant dans ses grands yeux bleus qu’on peut savoir si elle le ressent ou non. Amber dépose le lait sur le comptoir, à côté de la boîte de céréales, avant de se tourner vers Andrew et ses mystères.

« Manger des céréales. . . Ça bat me morfondre chez moi, me sentir seule dans la rue, dépenser pour une autre paire de chaussures dont je n’ai pas besoin, penser à lui, passer du temps avec ma mère, faire du ménage! . . . Alors je vais manger des céréales, ici, dans une cuisine qui n’est pas la mienne, juste parce que j’en ai envie . . .»

Le cœur d’Amber se serre. Lorsqu’elle ouvre son cœur, elle a cette sensation de perdre pied, mais ça la fait sourire, juste parce qu’elle le peut encore. Alors elle plonge la main vers un tiroir pour en sortir deux cuillères et tends le bras pour approcher deux bols. Parce que le sucre est tellement plus agréable lorsqu’on le partage.

« Ce qui serait encore mieux, c’est si tu en mangeais avec moi . . . »

Je ne comprends pas, et n'aime pas ça. Me surprends à vouloir être méchant, elle n'est pas chez elle, non ? Bon d'accord, c'est un amie à Kate mais ... Je ne sais pas, je ne ferai pas ça, chez les gens moi.

Et puis ... C'est comme ça maintenant, qu'ils vivent les vrais gens ? Ceux qui n'ont pas peur, qui ne sont pas tombé amoureux de quelque chose trop parfait pour ne pas exister ? Je n'aurai jamais du la créer. Elle aurait brisé bien des hommes, cette femme là, et elle a réussi à me briser moi.

Alors c'est complétement halluciné et perdu que je la regarde faire, s'installer, le lait les céréales ... Et je ne comprends toujours pas. Je n'ai pas signé pour ça, je crois, et l'envie de prendre mon téléphone portable afin d'appeler ma sœur me brûle l'esprit, tellement elle est vive. C'est n'importe quoi, ça, n'est ce pas ?

« Manger des céréales. . . Ça va me morfondre chez moi, me sentir seule dans la rue, dépenser pour une autre paire de chaussures dont je n’ai pas besoin, penser à lui, passer du temps avec ma mère, faire du ménage! . . . Alors je vais manger des céréales, ici, dans une cuisine qui n’est pas la mienne, juste parce que j’en ai envie . . .»

Alors j'écoute, écarquille les yeux, me demande si parce qu'elle est ici, nous sommes amis ? Ça fonctionne comme ça, avec cette fille là ? Bon sang je ne vois pas. Suis perdu, sans pour autant avoir couru. A savoir si j'ai commencé à marcher, en réalité.

On ne peut pas faire les choses par envie, comme ça, ca ne se fait pas non ? Je ne suis pas sur de bien des choses, mais ça au moins je le sais. Ça fonctionne comme ça. Pas autrement. On ne peut pas entrer chez les gens et leur voler leur lait et leur céréales. Non, non, non, on ne peut pas. Et surtout pas abuser de quelqu'un de gentil, qui ne sait pas.

Je-ne-sais-pas !

« Ce qui serait encore mieux, c’est si tu en mangeais avec moi . . . »

Alors encore une fois je lui offre un de mes expressions. Je fronce les sourcils, et ne comprends toujours pas. J'aimerai savoir à quoi rime tout ça. C'est quoi le sens du manège qu'elle est en train de me faire ? Qu'on m'aide s'il vous plait, au moins, je ne paraitrais pas trop idiot, pour cette fois.

Je soupire, et ne sais pas comment faire, me trouve con, et presque carrément débile pour le coup, Kate a raison, lorsqu'elle dit que je dois sortir d'ici. A croire qu'elle ne sait pas réellement, ce que j'ai vécu ... Les critiques avaient surement raison, lorsqu'ils parlaient de ma folie naissante. Ce n'était pas du vent, cela, c'était bel et bien réel, comme cette fille, là.

Alors je m'anime, me décide, vais m'installe en face d'elle, assis, la regarde, incline le visage, pour savoir si j'aurai pu la décrire, l'écrire dans les moindre détails, dire au monde ses secrets, ceux qui se cachent derrière son visage trop maquillé. Et puis ... Puisqu'il le faut vraiment, je me décide même à lui reparler.

- En réalité ... Je ne sais pas, si j'ai faim.

Je ne suis pas pas prêt pour la vraie vie, désolé. Crois moi, j'aurai voulu, manger, rire, pleurer, mais je ne sais pas, comme on enfant qui reprend tout depuis le début. Elle m'a brisé, tu sais, cette fille là, celle que j'avais crée ... Celle d'un livre décoré. Le dernier.

La cuisine de Kate est accueillante et Amber se sent chez elle. Ce qui est ironique c’est que dans la maison où elle a grandis, la cuisine était la pièce qu’elle évitait particulièrement. C’était le domaine de sa mère, du chrome immaculé. Un four si grand qu’Amber en faisait des cauchemars, pensant qu’il allait l’avaler comme un monstre affamé. Les tiroirs étaient remplis d’ustensiles étranges qui ne servaient que quelques fois par années lorsqu’un chef prenait la cuisine d’assaut. Alors qu’ici, tout semble s’accorder, la vaisselle dans l’armoire au dessus de l’évier, le réfrigérateur d’une grandeur raisonnable ne compte pas plusieurs portes et tiroirs que personne n’a pris la peine de remplir puisque personne ne prends le temps de cuisiner. Amber enfourne une bouchée de céréales et se sentant observée, elle tourne la tête vers Andrew.

Son expression est étrange et Amber ne sait que faire de la forme particulière de son sourcil. Elle qui commençait simplement à discerner les nuances dans les sarcasmes de Chuck, ce nouveau visage amène son lot de questions et de mystères. Amber ne demande rien d’autre que de partager un bol de céréales à cette heure incongrue, mais il semblerait que le frère de Kate ait un problème avec ça. Comme si cette dérogation venait troubler son esprit pragmatique. Les choses vont à leur place et nulle part ailleurs, disait souvent la mère d’Amber. La jeune femme n’a jamais adopté ce principe. La vie est faite pour se faire retourner. Quand des habitudes sont prises, c’est le temps d’en construire des neuves.

- En réalité ... Je ne sais pas, si j'ai faim.

La voix est sombre, et Amber croit y trouver une pointe de reproche. L’attitude hautaine du jeune homme lui décroche un petit rire. On aurait dit qu’elle lui avait demandé de l’épouser tant il semble sérieux. Ça n’était qu’une invitation. Ça n’a tué personne les céréales. Même que ce qui est bon pour le moral ne peut être que bon pour le corps. Un dicton de Miss McMillian pour se justifier lorsque sa mère la surprenait avec des aliments riches entre les doigts. Amber réponds simplement, sans vraiment comprendre l’attitude de Andrew.

« Ok, c’était qu’une suggestion . . . »

Ayant été enfant unique, Amber avait toujours cru que quelque chose unissait les enfants d’une même famille. Pourtant, de ce que la blonde peut en déduire, Andrew et Kate n’ont rien en commun. Elle aime rire et tourner les bras en croix au beau milieu du trottoir. Il aime rester enfermer plutôt que de profiter de tout ce que New York a à offrir. Kate a l’hospitalité d’un seconde mère et le charisme d’une meilleure amie. Alors qu’Andrew . . .

« T’est certain d’être le frère de Kate ? » S’exclame innocemment Amber.

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