« Bonne journée... »



Voilà la 53ème fois que je souhaite une bonne journée à un client. Mais il pourrait se faire renverser par un camion juste devant la boutique que je m'en ficherai tout autant. Ca fait juste partie de mon boulot. Derrière mon comptoir, je pianote dessus avec mes doigts le morceau que je jouerai au Trocadéro ce soir, tout en regardant les gens qui parcourent les rayons. Parmi eux, il y a Angie. Angie, c'est ma collègue. Elle est souriante, aimable, va vers les clients et donne les meilleurs conseils du monde. Avec l'employée parfaite sous ses ordres, je me demande toujours pourquoi mon patron m'a embauché. Moi, je ne suis ni souriant, ni aimable, et je reste scotché derrière le comptoir. Je pense n'avoir qu'une qualité, si c'en est une : je suis un maniaque compulsif qui classe les livres dans un ordre précis, tandis qu'Angie les range juste là où il y a de la place.
Parmi la foule, je remarque un blondinet occupé à feuilleter un ouvrage. Il a un physique banal, en temps normal je l'aurais oublié la seconde qui suit celle où je l'ai aperçu. Mais il me rappelle vaguement quelqu'un. Et je n'arrive pas à mettre le doigt dessus... Ca ne devrait pourtant pas être si dur étant donné que je n'ai pas beaucoup de relations... Mais rien à faire... Sans aucune gêne, je me mets à l'observer. Je ne le quitterai pas des yeux jusqu'à ce que je trouve à qui il me fait penser. J'ai prévenu : je suis un maniaque compulsif.

Je pénètre dans la premier librairie que je trouve. J'ai besoin de quelque livres sur la photographie. J'ai tout ce qui faut en tête, et, pour une fois que j'ai les moyen de m'offrir un ou deux livres pour compléter la collection que j'ai déjà, je fonce directement dans une librairie. La photographie c'est ma passion ainsi que mon métier. Alors si je peux découvrir de nouveau artiste, de nouvelle technique, moi je prend. Cependans, je n'achete pas n'importe quel livre. Je veux de la qualitée, sinon, ça ne sert strictement à rien. Je prend donc mon temp et choisis soigneusement les livres que je vais acheter. Je les parcours, feuilleter. Si ça me donne envie, me tente et que ce n'ai pas trop cher j'achete. Si je n'ai pas les moyen, ça ne sert à rien. Je suis toujours en pleine comtemplation d'un livre quand je sens un regard sur moi. Comme si on me fixais. Je me retourne et croise le regard du vendeur qui reste derrière son comptoir. Il est gay ou quoi pour me fixer ainsi ? Ou j'ai quelque chose sur le visage ? Dire que je vais devoir me retrouver face à lui pour payer. Ca ne me donne pas vraiment envie d'y aller. Cependans, je n'ai guère le choix. Je m'avance donc lentement vers lui et pose les livres que j'ai choisis sur le comptoir. Pendans qu'il fais son boulot je sors de quoi payer. Ja pie par chèque mais vu que le montant et supérieur à la somme indiquer sur le comptoir je suis obliger de sortir ma carte d'identité. Ils ont peur que je sois un mafioso ? Je pose donc ma carte d'identité devant ses yeux.
Et, il fait des gros yeux. Je suis si beau que ça sur la photo ? Décidement, ce vendeur est vraiment très étrange.

Le voilà qui se rapproche. Il va payer. Il va payer, et puis partir, et je n'aurais toujours pas trouvé à qui il me fait penser. Merde. Il pose ses bouquins sur le comptoir. Des bouquins de photographie. Ca ne m'aide pas beaucoup, je ne connais aucun photographe. Il sort son chéquier, puis sa carte d'identité. Je m'en empare, et regarde son nom. Juste comme ça. Peut-être que ça me donnera une piste. Evan Kane.... Evan Kane... Evan Kane ! J'ouvre de grands yeux, et laisse tomber sa carte par terre, de surprise.


« Oh.. Desolé... »

Je me penche pour la ramasser, et en profite pour reprendre mes esprits. La personne qu'il me rappelait. C'était moi. Juste moi. J'avais beau me dire que je me foutais un peu de l'existence de frères potentiels, maintenant que je me retrouve en face de l'un deux, je suis pas mal secoué... Je me redresse et plante mes yeux dans les siens. On a un air de famille, c'est indéniable. Que dois-je faire ? Je lui dis ou non ? Non. Si on se connaît, ça ne crééerait que des ennuis. ... Mais je pourrais tenter quand même... ? Bon. Je fais un test, et si je n'ai aucune reconnaissance, je lui vends ses livres sans discuter.


« Je m'appelle Clifford. Clifford Ramsbottom... ? »

Et voilà que je guette sa réaction comme si ma vie en dépendait. Mais qu'est-ce qu'il me prend.. ?

Il fait tomber ma carte d'identité par terre. Dans le genre douée y'a pas mieux je crois. Oui, j'ai du mal avec les gens pas agiles, ça à tendance à vite m'exaspère. Ca à toujours était comme ça. Peut être parce que moi, je suis agiles. Bien heureusement d'ailleur. Sinon, je n'aurais jamais pu faire photographe. Si j'avais était un Mister Catastrophe je n'aurais fais que de rater mes photos, ou faire tomber mon appareil, voir même le casser. Rien que l'idée m'horripile au plus au point. Je tien énormement à mon appareil, surtout qu'il côute assez cher. C'est ça de vouloir avoir du bon matériel.

« Oh.. Desolé... »

Bah heureusement qu'il l'ai. Bon, d'un côté ce n'ai qu'une carte, certes, assez importante mais qui ne ce casse pas. C'est surtout ça l'essentiel. Ou plutôt, je suis assez méchant envers lui, surtout qu'il ne ma rien fait. Mais, je suis de mauvais poil. Comme on dis, je me suis levé du pied gauche. J'attrape le sac ou se trouve mes livres et commence à ranger ma carte et mon chéquier.

« Je m'appelle Clifford. Clifford Ramsbottom... ? »

Je lève ma tête immédiatement et en fait tomber le sac ou se trouve mes livres. Je me dêpecher de le ramasser et plante mon regard dans le sien. Cet homme est mon demi-frére. Qui aurait cru que je le rencontrerais en venant acheter un livre ? Personne, je crois.

<< T'es mon autre frère donc. >>

A vrai dire, je ne sais pas quoi lui dire. Décidemment en ce moment, je ne fais que ça, de rencontrer mes fréres.