- Et comment vous êtes vous retrouvé une guitare entre les mains ?

- Le premier Noël dont je me souviennes, j'avais 6 ans. Je me souviens avoir demandé au Père Noël une console de jeu vidéo. Je la voulais tellement, j'en rêvais même les nuits. Alors le moment M, tout le monde se précipite sous le sapin pour déballer ses cadeaux, le mien n'avait pas la bonne forme. J'ai refusé de l'ouvrir, il est resté là pendant trois jours entier, le temps de faire mon deuil de ma console. Puis un matin, je suis descendu, et j'ai déchiré l'emballage. Je suis tombé sur une guitare, ma première guitare acoustic, pour les enfants. Et depuis mes 6 ans, j'en garde toujours une à proximité. Qui sait, s'ils m'avaient effectivement offert une console, je serais peut-être devenu informaticien ...

- Pourquoi avoir décidé de devenir musicien ?

- Cela remonte à mes 12 ans si je me souviens bien. Nous venions juste d'avoir internet à la maison, et la première chose que j'ai faite dessus, c'est aller voir les vidéos des Beatles, mon groupe fétiche. J'ai été émerveillé par la centaine de groupies qui les attendaient, par les cris et par les déclarations d'amour. Mon égo à fait le reste, je voulais devenir comme eux, avoir fans et groupies, entendre cris et larmes. Mais j'en suis encore assez loin.

- Et votre famille ? Êtes vous bien entouré ? Vous ont-ils toujours soutenu ?

- Je suis fils unique, mes parents sont plus ou moins censés êtres là pour moi, mais pour être tout à fait honnête, je suis plutôt du genre solitaire, je me débrouille très bien tout seul. Dans ma jeunesse, quand je leur ai annoncé la première fois que je voulais devenir auteur compositeur, mon père m'a rit au nez et m'a démontré par A + B que tout les musiciens étaient des hommes ratés qui n'avaient pas trouvé autre chose à faire. J'ai été obligé par mes deux parents à faire des études de journalisme, j'avoue que ça m'aide à payer mon loyer les petites piges que j'arrive à obtenir dans certains journaux renommés.

- Et vos amis ?

- Vous savez, je n'ai pas beaucoup de vrais amis. La notion d'amitié est assez vague pour moi. Il est vrai que j'aime bien me rendre utile, aider les gens qui ont besoin de moi, mais l'amitié ça marche dans les deux sens, et je ne m'ouvre pas facilement aux autres, même si j'aime être à l'écoute. Les amis ne sont pas nécessaires, c'est plaisant à avoir c'est tout, mais on s'habitue à la solitude.

- Votre carrière de musicien décolle-t-elle ?

- On peut dire ça comme ça. Je compose beaucoup, je me produis moins. Trouver des salles pour un quelconque concert devient de plus en plus difficile. Je n'en suis pas encore au stade de ne plus pouvoir sortir sans être reconnu, pour être franc, on ne me reconnait pas. Mais je me donne à fond dans ce que je fais et j'entends le faire du mieux que je peux. Quand je commence quelque chose, je dois le terminer en sachant que j'ai tout fait pour en faire quelque chose d'extraordinaire. J'aime jouer avec les mots, et mettre mes émotions en musique. La musique est tout ce que j'ai.