Les journées se ressemblent toutes. Mon coeur guérit lentement. Je n'ai plus l'impression de saigner à chaque fois que pense à Amy. L'émorhagie est controlée, je me force à le croire, comme je me force à vivre. Rien n'est jamais venu à bout de moi, Ce ne sera pas ma fin. Je soupire et continue à avancer. New York ne change jamais. Les mêmes quartiers pourris à quelques blocs de l'upper east side. Central Park où tout le monde se côtoie, peu importe la provenance, peu importe tout le reste. C'est rassurant comme endroit. Pourtant, ça me fait mal d'y passer du temps. C'était notre endroit, à Amy et moi. Alors j'ai voulu connaître autre chose.

Une chose en entraînant une autre, j'ai mangé un hot dog sur le coin d'une rue, me persuadant que de manger comblera peut-être ce vide qui m'accompagne comme un fidel , trop fidel, ami. J'ai marché et une pancarte pour touriste a ttiré mon attention. Le zoo. Je ne crois pas y avoir été. ou sinon j'étais trop jeune pour m'en rappeler. J'ai envie de retrouver cette innocence, J'ai envie de croire à nouveau. je veux faire revenir ce gamin que j'étais et comprendre pourquoi j'ai tourné de cette façon. J'aurais pu payer mon ticket, j'en amplement les moyens, mais je préfère sauter la barrière lorsque le préposé a le dos tourné. Je suis toujours réluctant àutiliser la manière légale, la manière normale. Je peux contourner la loi, je ne ferai pas autrement.

Une fois devant les reptiles, je m'arrêtes. Je pourrais lire l'écriteau, mais me contente d'observer la créature onduler. Je me sentirais piégé de n'avoir ni bras ni jambes ni sens de la parole. Je mens peut-être trop, mais je ne renoncerait pas à mes mots. Ce serait la fin si j'avais à mourir de cette façon. être amputé, être légume dans un hôpital, je voudrais crever. Ces angoisses me donnent envie de nicotine. Mauvais habitude, mais je n'ai pas peur du cancer J'aurais le temps de me faire disparaitre de la carte avant d'en crever. Devant l'aquarium, une jolie blonde observe les poissons. Elle est belle, et son sourire semble contagieux. Je m'essaie, trouvant qu'elle semble de charmante compagnie.

« Vous avez du feu ? »

- Désolée, je ne fume pas.

Ce n'est pas grave, je finis par m'en foutre, distrait pas son sourire. Je n'ai plus envie de fumer, je prendrais presque quelque chose de plus fort, pour planer un peu dans ce joli monde qui la fait sentir heureuse. Parce que normalement je n'ai pas plus d'un regard pour les blondes. Cette simple comparaison fait mon coeur se serrer. Ma Emy, elle est brune, brune jusqu'aux os. Mais avec un coeur d'or, un peu comme cette fille soleil qui semble bien dans notre monde pourri. Je la regarde et quelque chose dans ses yeux m'accroche l'oeil. Une étincelle, un éclat. Quelque chose de normalement éteint chez la pluspart des gens. Elle me fait sourire, une esquisse de sourire. Ce mouvement est étranger à mon visage, je souris si peu depuis ce matin à Central Park.

Voilà qu'elle retourne aux poissons et les regarde d'un air amusé. Je fronce un peu le nez, m'en voulant d'être attendri par une blonde qui émane du soleil. Oui, on dirait qu'elle a son propre soleil bien efoui quelque part en elle et ça me donne envie de profiter de ses rayons untraviolets. Juste quelque moments, pour refaire provision de soleil. J'ai tellement peu fait attention à moi ces derniers temps. Et de la voir, comme une enfant, devant l'aquarium, je me dis que j'aimerais, moi aussi, redevenir un gamin. J'aimerais avoir cette innocence, J'aimerais retrouver une des petites bagnoles que je m'amusait à faire rouler sur le tapis du salon avec mon frangin. Mon frère. Le plus grand con que la terre n'ait jamais connu. Je serre les poings, mais décide de laisser tout ça aller. Je m'arrête à côté de Miss Soleil et me contente de regarder les poissons.

- J'aimerais bien savoir comment on a pu croire qu'un être ayant trois secondes de mémoire pouvait être drôle. Sérieux, ça n'a aucun sens de les appeler poissons-clown, vous n'êtes pas d'accord?

Je me mords la lèvre, incapable de ne pas sourire. Cette fille me fait du bien, Une inconnue, une parfaite inconnue qui atténue mes angoisses et mes maux, sans le savoir vraiment en fait. Parce qu'elle ne fait rien d'autre que d'être elle-même. J'en oublis même cette envie de nicotine. Le seul mot qui me vient quand je pense à cette fille, c'est Saine. . .

- Uhm, dis-je en y pensant, vraiment, Je crois bien qu'ils me font penser à des petites voiturettes folles qui vont dans tous les sens. Moi je trouve ça drôle que des bestioles avec aussi peu de mémoire soient capable de survivre. On arrive à peine à vivre avec notre cerveau à nous . . . Et puis je crois que je les aime bien depuis que j'ai vu Némo. . .

Oupss, ne jamais avouer à une fille que je vais voir des dessins animés. Elle finit toujours par croire qu'on est Homosexuel. Grand malheur pour moi, j'ai tous mes après-midi de libre. La salle noire du cinéma est mon refuge lorsqu'il commence à faire froid. Des couleurs vives qui m'animent, Un kaléïdoscope geant pour me faire rêver le temps d'un scénario d'Hollywood. Je reste pensif devant le bassin . . . me demandant bien des choses . . .