Dans toute histoire qui se respecte, il faut d'abord un début. Et la mienne commence il y a déjà vingt huit ans de ça, à New York. Ma mère grande reporter d'un important magasine, n'avait pas trouvé mieux à l'époque, que de tomber amoureuse d'un simple serveur d'un Starbuck New-yorkais. Elle a donc arrêté de travailler dans le monde entier, pour simplement se perfectionner dans un magasin à grande influence dans le monde de la grosse pomme. Après un idylle de folie, il la laissé tomber mon père, le beau serveur. De passage finalement dans sa vie, elle ? Elle a été brisé, mais il est partie en lui laissant un souvenir de lui, comme elle se plaisait à dire à l'époque. Moi, dans son ventre pour neuf mois.
Après ma naissance, ma mère est devenue un peu plus distante dans son boulot, normal au final. Un bébé, ça change une vie. Je crois que c'est qu'elle n'a pas supporté. Que je change SA vie. Finalement, elle a décidé de me faire garder, par une nourrice comme le sont la moitié des nouveau nés new-yorkais. Devenue directrice de son magasine parce qu'elle avait, de moins point de vue actuel, à l'époque je n'en savais rien, couché avec son patron. Elle a donc hérité d'une fortune incomparable.
J'avais ce qu'on peut appeler une vie de petit prince, et je n'y réfléchissais pas, c'était comme ça et pas autrement. L'intelligence était un don du ciel, je passais les classes comme n'importe qui peut sortir de son lit le matin. Ça aussi, je n'y réfléchissais pas, puisque c'était comme ça.
Le jour où j'ai commencé à réfléchir ? C'était un jour de février, oui, parce que c'est ce jour là, à dix huit ans, que c'était moi qui venait de tout hériter. Et au lieu de conserver le magasine ? J'ai tout vendu, au premier acheteur. Pour un bon paquet en plus. Les gens dans la presse a scandale, non pas compris, le petit prince venait de vendre l'œuvre de la vie de sa mère. Ce qu'ils ne comprenaient pas, c'est que c'était moi, l'œuvre de ma mère. Elle m'avait façonné, à sa manière. Je réagissais comme elle.
Après sa mort donc, j'ai tout vendu, et j'ai fuis, loin de tout, loin de la vie à New York. Et loin de tout mes rêves de gamin insouciant. Et pour fuir, j'ai atterri à Providence. Un échappatoire comme un autre, mais je n'avais pas prévu, que je m'attacherais autant à cette ville ... Non vraiment pas. Je suis tombé amoureux, de celle dont je n'aurai pas du. Une élève, qui a hanté mes jours comme mes nuits. Alors encore une fois, j'ai fuis. J'ai fuis pendant deux mois, les deux mois d'été. Pour finalement retourner à New York. A croire qu'en réalité, ça fait 28 ans, que je tourne complètement en rond.

Comme dirait n'importe quel petit garçon pourri gâté, je suis le digne fils de ma mère. Impulsif, loyal, perfectionniste, arrogant, battant. En définir je peux être soit, un ange, soit un diable. Ton plus beau rêve, ou ton pire cauchemar.
J'ai préféré faire du remplacement dans l'établissement où j'exerce. Professeur de littérature lorsque le vrai prof n'est pas là, et surveillant le reste du temps. Je sais c'est surement idiot, en un sens, mais dans le fond, je sais que je ne pourrais pas être prof réellement. L'intelligence est une chose, la transmettre aux autres en est une autre ... Et je crois que je suis pas réellement fait pour ça.