Invité
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| Sujet: •• Color's coming back | six mois plus tard. 01.10.11 6:27 | |
| J'ai dans la tête une symphonie venue d'ailleurs. Un vertige, un trouble à l'âme, et le souvenir d'un sourire, immortalisé au fusain. J'ai repris mes crayons, laissé mes mains oublier le vide et le froid, pour esquisser un monde dont la mélodie semble m'atteindre de nouveau, parfois. Et la violence de ces sensations, inédites parce qu'oubliées, ont ravivé mes passions d'autan, mes teintes d'autrefois.
J'ai renoué avec l'aquarelle de mon enfance qui, de leurs couleurs pastelles, colorent doucement mon univers. J'ai tremblé parfois, pleuré souvent ; ai souffert milles morts pour peindre une autre fois encore. Et chacune des mélodies de son âme, accrochée à ses doigts, trouve écho en moi et noie sous un torrent de larmes mes démons que je dépeins. Je les suspens aux murs, au plafond et saigne un monde neuf avec l'espoir fou de voir mes couleurs ne plus dégorger, cette fois.
J'apprivoise la gouache comme il couche ses maux aux cordes de sa guitare, secouée de sursauts d'angoisse qui brise mon corps entier, et le fait parfois flancher, vaincu par plus fort que lui. Je m'endors, brisée, réveille mon âme en cherchant dans le fond de ses yeux le jour d'après, et réessaye avec plus d'ardeur après.
Et je fuis les craies avec une ardeur semblable à celles qui me faisait les adorer, par le passé. J'ai encore dans la tête ces cauchemars qui secouent mes pensées, le souvenir d'une paire d'yeux si bleus que leur couleur reste et demeure la seule qui, jamais, ne m'a quitté. L'agonie lancinante de savoir l'une de leurs consœurs seule coupable de cette silhouette blanche esquissée sur le bitume où mes rêves d'enfants se sont vu être fracassés ne parvient à me quitter.
Et chaque matin, Anthony et ses symphonies deviennent les uniques repères d'une vie que je tente de reconstruire. Souffre pour mieux ressentir, m'accroche à sa présence qui à elle seule me permet de connaître les jours, les heures, les saisons pour la première fois depuis... ô maman, depuis toi. Et je crois. Crois infiniment plus en lui et les promesses brisées perdues dans le fond de ses yeux que je ne crois au sursis, aux dieux, et tout ce qui s'en suit.
Je me raccroche à ce lien ténu qui nous unit, à ces teintes qui renaissent, trouvant leurs racines dans l'essence même de son âme. Un monde d'aquarelles, aux couleurs pastels. Mes couleurs se rappellent à moi, au rythme de ses notes, de ses yeux, de sa voix.
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